La sortie de "Others", troisième album du groupe est l'occasion rêvée de mettre un peu en lumière l'excellent groupe qu'est DISTRESS.

Peux-tu nous présenter brièvement le groupe ?
DISTRESS existe depuis environ 10 ans déjà. Notre 1er album « Close To Heaven »est sorti en 2001, « the Mourning Sign » en 2004, et nous venons de sortir notre 3eme album « Others ». On pratique un métal qu'on pourrait qualifié de « dark metal progressif », on y retrouve des éléments Doom, death, trash, ambiant, avec une démarche très originale. DISTRESS est constitué de Laurent HAAS à la batterie, Eric LORENTZ à la guitare, Thibaut XHAARD à la basse, et moi-même, Philippe MIRALLES au chant et à la guitare.

Comment décrirais tu la musique du groupe à quelqu'un qui ne la connaitrait pas ?
Elle est très personnelle et ne ressemble à aucune autre. Il est donc difficile de décrire une musique sans citer d'autres groupes comme références, et même si je n'aime pas cela, je leur dirais d' imaginer un mélange entre PARADISE LOST, OPETH et MY DYING BRIDE, avec une démarche profondément introspective, des rythmes et un chant très variés. Même si on est toujours influencé par tel ou tel autre groupe, notre façon de mélanger les différentes musiques que l'on aime est vraiment très originale. Notre façon de composer est très instinctive et pulsionnelle. La musique de DISTRESS vient des tripes et est pourtant assez sophistiquée. C'est l'un de nos plus gros paradoxes. Le nouvel album, « Others », est un disque très charnel, au son chaud et naturel, qui développe sous une forme quasi progressive une multitude d'ambiances contrastées et pourtant d'une grande violence émotionnelle.

Que s'est il passé pour le groupe depuis la sortie de "The mourning sign" ?
Nous n'avons pas pu défendre cet album sur scène, ou si peu, et nous nous sommes donc concentré sur la composition d' « Others » dont nous avons soigné tous les aspects.

Le groupe prend toujours trois ou quatre ans entre chaque album. C'est un besoin ou une volonté ?
Il y a à peu près 3 ans entre « close To Heaven » et « The Mourning Sign », et 2 ans et demi entre ce dernier et « Others ». Ce n'est absolument pas une volonté, et nous n'attendons pas pour le simple plaisir d'attendre. En revanche, on ne se forcera pas à sortir un disque tous les ans si on a besoin de 2 ou 3 trois ans pour être satisfaits de l'ensemble. On fait les choses naturellement, étape après étape. On soigne chaque étape, car le temps ne compte pas, seul le résultat compte. Je dois peut être préciser aussi que nous nous auto produisons, et que tout prend plus de temps ainsi. Nous avons chacun nos activités, et DISTRESS n'est finalement qu'un loisir, mais un loisir que l'on prend très au sérieux. On prend le temps de faire les choses bien, de laisser les idées mûrir, et le temps qui s'écoule entre 2 albums n'est pas un but en soit mais un mal nécessaire pour offrir quelque chose de qualité.

Quels sont les différences majeures entre "Others" et son prédécesseur ?
« The Mourning Sign » était un album froid et agressif, très compact. « Others » est beaucoup plus charnel, naturel, « terrestre ». Il est à la fois plus extrême et plus varié. On a osé d'avantage de choses, des passages très calmes, avec un chant clair naturel, des passages très complexes, d'autres vraiment très agressifs. Les émotions se succèdent avec beaucoup de fluidité. Même le son suit le même chemin, plus naturel, moins trafiqué. « Others » est un album humain et franc, moins fantasmagorique que « Mourning Sign » qui tenait plus du phantasme ou du cauchemar. Je pense que malgré son coté très fouillé et complexe, « Others » est plus abordable, plus digeste que son prédécesseur, qui, comme « Close To Heaven », était assez hermétique.

Etes vous totalement satisfait du résultat final ?
Musicalement oui. Un album parfait n'existe pas, mais il répond à nos attentes, et témoigne d'une énorme progression dans tous les domaines. Nous n'avons pas le budget de DIMMU BORGIR et la production n'est donc pas la plus puissante au monde, mais le son en lui-même est vraiment très bon, et surtout très beau. La coloration des guitares et de la basse est vraiment très chaude, la batterie n'est pas triggée et nous n'avons pas rajouté d'arrangements à outrance car les morceaux se suffisent à eux même. Je pense que nous avons encore une grosse marge de progression, mais « Others » exprime une vraie personnalité, et est véritablement un gigantesque pas en avant vers encore plus d'émotion et de profondeur. Les sentiments s'y expriment avec énormément de force, et en ce qui me concerne, c'est la seule chose qui compte.

De quoi parlent vos textes ?
« Others » est un album thématique, il aborde la complexité des rapports humains. C'est une succession d'image et de constats qui s'inscrit pourtant plus dans le ressenti que dans l'intellect. Je n'ai pas la prétention d'être un philosophe, et je me contente de parler de ce que je connais et de ce que je ressens, avec toujours cette croyance que l'objectivité n'existe pas. Tout dans « Others » (musique, textes, artwork…) participe d'une ouverture sur le monde après 2 albums très égocentrés, mais même pour parler de l'extérieur, de l'«autre », on le fait avec notre propre ressenti. Tout passe par notre propre vision, notre subjectivité. C'est cette confrontation que j'ai essayé d'explorer sur « Others ». Je n'ai pas fait le tour de la question, loin de là, et personne n'y parviendra jamais, mais j'ai sorti ce que j'avais besoin de sortir. Le résultat a été étonnant, même pour moi.

Quelles sont vos influences musicales et / ou extramusicales (romans, BD....) ?
On écoute beaucoup de musique ; en plus des groupes que j'ai déjà cité, je citerai aussi NEVERMORE, TYPE O NEGATIVE, THE GATHERING, ALICE IN CHAINS Les BEATLES,etc.… la liste est très longue. Mais plutôt que d'influences, je parlerais d'inspiration. Et elle peut venir de n'importe où, de tout ce qu'on vit. Il serait tellement ridicule de se dire « faisons un morceau à mi chemin entre ceci ou cela… », pour nous cela n'a aucun intérêt. On est tous influencés par ce qu'on écoute qu'on le veuille ou non, mais quand on prend un peu de recul on arrive à digérer ces influences et à en ressortir quelque chose de personnel, et même si la forme reste ancrée dans une certaine tradition, le fond, lui, commence à prendre de l'ampleur et de la consistance. Arrivé à ce stade, on a plus besoin de réfléchir à la question du style et on peut commencer à innover. Plus besoin de références précises, tout ce que l'on vit et ressent devient alors une source d'inspiration.

Quels sont vos projets ?
Faire une bonne promo et un maximum de concerts. C'est aussi simple que ça, et pour l'instant c'est la seule chose qui compte. « Others » nous rend très fier du travail accompli et mérite toute notre attention. Nous voulons le faire découvrir à tout prix. Comme je le disais, on fonctionne étape par étape. Concernant l'après-Others, je n'en sais donc pas plus que vous. On continuera à faire les choses à notre sauce et à notre rythme, c'est tout ce que je peux garantir. On restera libres et on fera ce qui sera nécessaire pour offrir un 4eme album encore meilleur. Ce n'est juste pas encore le moment de s'y plonger. On va défendre Others comme il le mérite, puis on se tournera vers l'avenir. On ne se fixe jamais de buts précis mais on essaye de tout faire au mieux, petit à petit. Tout reste ouvert.

Qu'est ce que tu écoutes en ce moment ?
Le dernier TYPE O NEGATIVE, que je trouve fabuleux. Pour moi, c'est leur meilleur album. J'attends le PARADISE LOST avec impatience. Sinon, depuis un an, j'ai beaucoup écouté « souvenirs » et « home » de THE GATHERING, les RAMMSTEIN, PINK FLOYD, et des musiques bretonnes comme TRI YANN.

Un dernier mot ?
DISTRESS sera en concert :

Le 12 mai à la Cantada à Paris avec ATARAXIE
Le 3 juin au Caf Conc d'Ensisheim (près de Mulhouse)
Le 21 juin à Vendenheim ( près de Strasbourg)

D'autres dates sont en préparation à partir de la rentrée
N'hésitez pas à nous rendre une petite visite :
www.distress-music.com
http://www.myspace.com/distressofficial

merci à tous et à bientôt.