Syriak (Chant, Guitare) - UNEXPECT par TONTON - 2585 lectures
Lutins facétieux, fous furieux ou artistes visionnaires, les membres d’UNEXPECT continuent de défier les règles préétablies du métal pour le rendre tour à tour pétillant, flamboyant, baroque ou tout simplement surprenant.
Connu pour ses frasques écrites, c’est un Syriak calme et serein qui, à l’instar de Janus, nous présentait, lors de cet entretien, son visage le plus normal. C’est sans doute pour ça que vous comprendrez tout de l’interview qui suit. Une aubaine…



VS – Salut Syriak, on va rentrer tout de suite dans le vif du sujet pour commencer cette interview et tout d’abord parler de l’enregistrement de « In the Flesh Aquarium ». J’ai le sentiment que les prises de son se sont quelque peu étirées dans le temps p
Syriak – En fait c'est principalement dû à des contraintes financières qui ne nous permettaient pas de bénéficier de sessions complètes et totales. Alors plutôt que de passer un ou deux mois en studio nous n'avons pu enregistrer l'album que pendant de courtes sessions de quelques heures chaque semaine. Il est certain que cela a laissé des traces dans le résultat final vu que l'enregistrement s'est échelonné sur au moins un an. Les pièces ont eu tellement le temps de mijoter que lorsque l'on réécoutait des prises effectuées six mois auparavant il arrivait qu'on se dise : « Tiens ce passage là pourrait être modifié ». Ça a été une expérience très intéressante vu que c'était la première fois qu'on enregistrait sur un laps de temps aussi long. On a eu la chance d'avoir des gens à nos côtés pour nous conseiller et nous permettre d'expérimenter d'avantage.


VS – Est-ce qu’en définitive c’est une expérience qui ta séduit et que tu retenterais pour un prochain album ?
Syriak – Pas nécessairement. Je ne dirais pas ça parce que même si on s'y fait au bout d'un moment, ce mode de fonctionnement est plus frustrant qu'autre chose. On était toujours impatient de pouvoir passer à autre chose. C'était devenu une véritable obsession pour moi. La prochaine fois, on fera ça de manière nettement plus condensée.


VS – Je crois que votre label, The End records a mis pas mal de temps avant de sortir l’album.
Syriak – Oui, c'est vrai qu'on aurait cru que ça serait plus rapide mais avec les retards que nous avions pris dans l'enregistrement, nous n'avons pas pu respecter l'échéance que The End nous avait fixée. « In a Flesh Aquarium » a donc été repoussé pour ne pas totalement chambouler le planning des sorties du label. Ça a été encore plus pénible pour nous de devoir attendre alors que le disque était prêt.


VS – Oui, surtout que la musique d’UNEXPECT repose tout de même sur une grande spontanéité totalement délirante. Est-ce que tu crois avoir réussi à sauvegarder pleinement cet esprit si particulier qui anime le groupe ?
Syriak – Je crois qu'on a bien réussi à conserver cette spontanéité tout simplement parce que l'état d'esprit des musiciens comme leurs impulsions changeaient d'une prise de son à l'autre et on s'est totalement laissé aller sur ce point. Je pense qu'on a gardé cette impulsivité et je pense même que cet enregistrement si particulier a rendu notre style encore plus chaotique. Il faut savoir qu'on est plutôt le genre de groupe à modifier sans arrêt nos titres même lorsque nous étions en studio avec des tounes (ndt : titres) complètement finies, on n'a jamais arrêté de changer des passages. En fait c'est toujours difficile pour nous de mettre un point final à la création d'un titre sans arrière pensée. Non pas parce que nous ne sommes pas satisfaits mais plutôt parce qu'il y a toujours chez nous une volonté de changement.


VS – Ce qui explique ce côté tortueux de votre musique… Alors je sais que l’album a été plébiscité par de nombreux médias mais j’aurais voulu savoir si cette réceptivité était plus Nord américaine ou si l’Europe faisait également parti des territoires
Syriak – C'est difficile à dire vu qu'on a eu moins de retours d'Europe du fait que notre label The End records s'est principalement concentré sur l'Amérique du Nord et que nous sommes encore sans label européen au jour d'aujourd'hui. Mais le point commun de tous les retours c'est qu'ils ont globalement tous été très positifs ce qui est plutôt encourageant quand on sait pertinemment qu'on pratique une musique plus difficilement accessible que les autres. C'est toujours délicat de savoir si la musique qu'on aime jouer aura un quelconque succès commercial. Désormais, on sait que les médias ont aimé. Reste plus qu'à savoir si ça sera également le cas du public.


VS – La faible quantité de retours d’Europe s’explique probablement par le fait que vous soyez signés sur le label américain The End records et que les labels européens restent frileux pour vous prendre en licence malgré un plébiscite général. Le public
Syriak – Ce n'est pas l'opinion que j'avais jusqu'à présent. Je m'attendais à ce que les étiquettes de disques européennes soient plus ouvertes et nous offrent des possibilités. Je ne sais pas si c'est la formule de notre musique ou si c'est le fait qu'on soit du Canada mais, en tout cas, il ne nous reste plus qu'à les convaincre du bien fondé de notre quête.


VS – Alors justement parlons en de cette fameuse quête. Tout d’abord, raconte-moi un peu comment ça se passe, comment la machine se met en marche lorsque vous composez ? Est-ce que c’est différent d’un titre à l’autre ? J’imagine que ça doit être com
Syriak – (rires) En fait, on se connaît tous depuis pas mal de temps et lorsque l'un d'entre nous a quelque chose à dire, une quelconque contrariété, ça sort tout de suite et ensuite c'est terminé ; tout ressentiment s'évacue au fur et à mesure et ça fonctionne de la même façon pour les idées quant à notre musique. Quant à notre façon de travailler, tu as effectivement raison puisque ça se passe assez différemment pour chaque morceau.
Il y a les trois compositeurs principaux qui sont Exod le claviériste, Artagoth l'autre guitariste, et moi-même qui, la plupart du temps, arrivent avec une base. A partir de cette base on travaille, on ajoute des éléments et chacun ajoute sa touche personnelle vu que nous avons tous notre spécialité dans le groupe. Mais en fait notre mode de fonctionnement est assez difficile à définir parce que d'une session à une autre, c'est jamais la même personne qui prend le « lead ». Ça change constamment en fonction de l'humeur du jour, c'est complètement instinctif. Il n'y a que pour l'enregistrement du dernier album que j'ai pris la direction des opérations vu que j'étais tout le temps là pour chacune des prises de son, histoire de fignoler les détails.


VS – J’ai un peu le sentiment que votre approche presque communautaire du travail de composition, de même que votre absence de règles strictes est pour beaucoup dans l’aspect délirant et spontané de la musique d’UNEXPECT. C’est le cas ?
Syriak – Définitivement. Il est certain que parfois cette façon de composer prend plus de temps. Vu que nous ne faisons pas preuve d'une rigueur extrême et que tout est possible, c'est toujours difficile de s'arrêter et de se fixer définitivement sur une idée. Mais l'esprit collectif du groupe est un élément que nous voulons absolument conserver parce que dans le fond, c'est ce qui nous permet d'avoir cette identité musicale.



VS – Oui, ça paraît logique mais en poussant ce raisonnement plus loin, à écouter votre musique, on se fait quand même un peu de soucis pour vos santés mentales (rires). Ne crois-tu pas qu’UNEXPECT s’apparente à une espèce de thérapie de groupe ?
Syriak – Oui, c'est sûr et certain. Je crois que, quelque part, tout le monde a une part de folie à évacuer et nous avons le meilleur moyen pour le faire. On a tous des personnalités relativement différentes et on est tous assez terre à terre dans la vie de tous les jours.


VS – Terre à terre ? Vraiment ? Ce n’est pas vraiment le sentiment que j’ai quand je lis vos « news-letter ».
Syriak – Hum ça c'est encore différent. Lorsque j'écris, je ne suis pas exactement le même que dans la vie de tous les jours.


VS – Je ne vais pas t’apprendre que ce que tu me décris là est l’un des principaux symptômes de la schizophrénie. Tu le sais ça non ?
Syriak – (rires) Oui, mais là c'est différent vu que c'est purement volontaire. J'ai toujours vu la schizophrénie comme étant un phénomène qui se déroule inconsciemment. Pour ma part j'ai le plein contrôle de ce côté délirant. C'est comme si j'avais une télécommande que j'active ou non à volonté.


VS – Pour revenir à l’actualité récente d’UNEXPECT j’ai appris que, le Bateleur votre violoniste avait quitté le groupe… ?
Syriak – Oui mais tu sais, c'est un peu normal et on ne peut vraiment pas lui en vouloir. Il a sa vie et un très bon travail et ça devenait compliqué pour lui d'expliquer qu'il devait s'absenter pour partir en tournée un mois. La séparation a été douloureuse mais ça faisait longtemps qu'on la présentait. Il était le seul a nous freiner et on sentait qu'il n'avait pas envie que le groupe marche trop bien. Il aimait jouer dans UNEXPECT mais aurait voulu qu'on ne prenne pas trop d'ampleur. Le problème ne se serait pas posé si nous avions continué à jouer des spectacles par-ci par-là et à composer des albums tout en restant dans les environs de Montréal. Il a donc pris cette décision pour ne pas nous ralentir et nous pouvons lui en être reconnaissants. Nous aurions été incapables de le jeter dehors vu que c'est un ami de longue date.


VS – Je sais que vous êtes en pleines auditions en ce moment pour lui trouver un remplaçant. Ça se passe comment pour le moment ? Vous avez du monde ?
Syriak – Oui , il y a eu quelques personnes qui ont postulé mais nous n'avons pas donné suite à un violoniste portugais et un américain du Rode Island car la distance aurait vraiment compliqué les choses. C'est déjà assez compliqué comme ça quand on est sept… Mais il y a un prétendant qui a déjà retenu toute notre attention ; nous attendons de voir s'il est vraiment prêt à se lancer dans l'aventure et s'il sera assez disponible pour les tournées à venir parce qu'on compte vraiment intensifier le nombre de nos concerts.


VS – … histoire de voir s’il est prêt à rejoindre votre caravane de phénomènes de foire…
Syriak – Oui c'est absolument ça. On attend de voir s'il va faire le grand saut mais on est bien content parce qu'on ne savait pas trop s'il serait facile de trouver un violoniste de remplacement.



VS – En parlant de phénomène de foire, c’est quoi cette basse neuf cordes que s’est fait fabriquer Chaoth votre bassiste ? Il est malade ce type !!!
Syriak – En fait, il a toujours été fasciné par les bassistes qui jouaient avec des basses cinq ou six cordes et qui avaient une approche non conventionnelle de la basse. Il n'avait pas encore son « jouet » lorsqu'on a enregistré le dernier album mais maintenant sur scène il nous sort des plans, des techniques assez particulières comme diverses sortes de tapping que je n'avais jamais vu jouer à la basse jusqu'à présent. En fait, il a une approche très pianistique de la basse. C'est très intéressant mais j'avoue que je ne sais même pas comment il fait pour tenir l'engin. Je pense que c'est une singularité que nous allons exploiter pour le prochain album.


VS – Puisque tu parles du prochain album, vous en êtes où pour le moment ? J’imagine que ça a déjà bien avancé non ?
Syriak – Oui, ça mijote pas mal en ce moment. On a déjà établit les bases de quatre ou cinq pièces. Le travail est déjà bien avancé et on a déjà hâte d'entendre ce que ça va donner au final. On se laisse porter par le courant et on ne sait pas trop où ça nous amènera même si nous n'avons pas l'intention de changer. On va continuer à expérimenter mais ça restera du UNEXPECT.


VS - Bon, notre entretien arrive à sa fin. J’espère qu’on aura l’occasion de vous voir cette année sur une scène européenne…
Syriak – Oui, on espère aussi. On va envoyer quelques dossiers à des festivals européens. J'espère d'ailleurs qu'il ne sera pas trop tard mais on attendait d'avoir à notre disposition une vidéo live pour montrer un peu de quoi nous étions capables.


VS – Merci beaucoup de m’avoir consacré un peu de temps pour cette conversation. As-tu un dernier commentaire pour vos fans français ?
Syriak – Heu, je ne sais pas trop. J'ai jamais trop aimé les derniers commentaires. Ça a quelque chose de définitif que je n'aime pas vraiment. Aussi, je dirais simplement qu'on est impatient de venir se produire en spectacle par chez vous.

http://www.unexpect.com/

http://www.myspace.com/unexpect

http://www.theendrecords.com/


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