Après le départ du batteur Alexis, c'est aujourd'hui le clavier Tim qui quitte le groupe normand. Wormfood a offert à VS l'exclusivité de ses commentaires concernant ces récentes séparations. Dialogue avec El Worm concernant l'avenir du groupe.

Entrons dans le vif du sujet. Peux-tu nous expliquer les raisons du départ de Tim?
Tout d'abord, je tiens à remercier VS de nous permettre de nous exprimer officiellement sur cette "série noire" qui a récemment touché le groupe. Il me paraît important de clarifier la situation, pour pouvoir tourner la page définitivement, et tordre le coup à d'éventuelles rumeurs de split. Tim nous a donc quittés en invoquant sa "divergence artistique", au moment où nous avions décidé de suspendre les concerts pour nous consacrer exclusivement à la composition du nouvel album : quelque part, il a choisi le meilleur moment pour partir. Wormfood existait avant son arrivée ; et continuera après lui.

Peut-on revenir sur le départ d'Alexis?
Le départ d'Alexis suit un cas de figure différent, puisque c'est nous qui l'avons remercié, et que nous avons tout fait pour préserver des relations cordiales, ne serait-ce que parce que nous évoluons ensemble dans Carnival in Coal. Dans les derniers mois, notre ex-batteur manquait cruellement de disponibilité, entre la fondation de son école de musique et son récent engagement dans CinC. Nous n'avancions plus, et je pense que certaines désillusions avaient été très dures à digérer pour lui, en proportion du travail énorme abattu sur l'enregistrement de "France"… Le "feu sacré" n'était plus de la partie. Au final, je pense qu'il est aujourd'hui parfaitement épanoui comme musicien, et que c'était un bon choix pour nous tous. Et puis, nous sommes totalement ravis du travail et de la personnalité de son remplaçant, Efflam (Yorblind, Spasms), qui apporte beaucoup au groupe, artistiquement et humainement. Comme quoi, nous avons aussi de la chance dans nos malheurs.

Quel va être l'impact de ces départs sur Wormfood? De nouveaux membres sont déjà en vue ou comptez-vous garder le noyau actuel et vous entourer de musiciens de session? Comment allez-vous vous organiser?
Paradoxalement, tout cela nous a renforcés. Nous sommes plus que jamais déterminés à continuer, et il n'a jamais été question d'arrêter notre carrière. Comme nous l'avions annoncé à la rentrée, Alexis est remplacé par Efflam à la batterie. En l'espace de quelques mois, il s'est parfaitement intégré au groupe. Ce garçon a une capacité d'adaptation dans la composition qui continue à nous étonner, et il a passé ses deux premiers concerts haut la main… Pour le reste, non, nous ne prendrons personne d'autre pour l'instant, dans la mesure où ne nous produirons plus sur scène avant le nouvel album. De plus, l'entente entre nous quatre est au beau fixe, et après toutes ces crises, nous aspirons vraiment à des séances de composition sereines, spontanées, autour d'un projet commun. Les conditions sont aujourd'hui réunies.

Cela modifie-t-il la préparation du prochain album? Où en êtes-vous?
Nous gardons le même rythme de travail, soit une séance de composition hebdomadaire, et nous n'allons pas tarder à commencer à maquetter les nouveaux morceaux. Il y a déjà quatre titres en cours, et les choses avancent très vite, maintenant que nous sommes affranchis des orchestrations. Enfin, il reste encore une grande incertitude : le label sur lequel nous sortirons cet album. Nous avons plusieurs possibilités, et nous prenons le temps de la réflexion.

A quoi peut-on s'attendre dans ces compositions en gestation?
Des titres plus directs, taillés pour la scène, où les guitares reprendront une place importante. Plus de brutalité, de lourdeur, et de désespoir. Et enfin, quand je dis que nous sommes affranchis des orchestrations, je sous-entends dans le même temps que nous allons développer d'autres sonorités, plus industrielles et oppressantes. Nous continuerons à explorer une approche avant-gardiste du metal, mais en adultes parfaitement désabusés et dépressifs, cette fois.

Allez-vous revenir au studio de Carnival pour enregistrer?
Au Walnut Groove ? Oui. On ne change pas une équipe qui gagne.

En parlant de Carnival, comment se passe la vie sur la route avec le groupe?
On a vraiment connu de chouettes moments depuis que Carnival in Coal est devenu un groupe "live", ainsi que quelques galères mémorables qui font le charme de ce métier. Beaucoup d'épisodes de franche rigolade, pas mal de nourriture d'autoroute et d'energy drink, quelques nuits au Formule 1, des situations absurdes (comme ce ballet improvisé sur la scène du théâtre de Namur), et une ambiance très "colonie de vacances". Je garde notamment un très bon souvenir de notre séjour en République tchèque pour le Brutal Assault… Cela méritait d'être vécu.