Satyr - SATYRICON par PRINCE DE LU - 2160 lectures
Profitant de son passage à Paris, VS a rencontré en chair et en cuir le ténébreux Satyr, tête pensante de Satyricon. Vingt petites minutes volées dans une journée promo marathon pour disserter du petit dernier "Now, Diabolical"


Quatre ans après "Volcano" Satyricon sort un nouvel album intitulé "Now, Diabolical". Cet album est plus lent, plus lourd et assez surprenant de prime abord. Il y a un feeling encore plus "rock" que dans "Volcano".
Oui, c'est vrai. Je pense qu'un album "plus lent" ne signifie pas un album moins haineux. Nous essayons de jouer une musique plus sombre, de créer des atmosphères et il n'est pas utile de jouer vite pour ça. Je pense que les compositions de "Now, Diabolical" sont bien plus sombres que ce que nous avons fait avant. Mes références sont clairement dans les anciens albums de métal.


Tu peux maintenant créer des atmosphères en utilisant moins de notes, en somme.
Oui, c'est cela. Quand tu écoutes les titres de "Now, Diabolical", les structures des morceaux sont simples, peut-être plus rock, mais la manière dont les enchainements fonctionnent et les riffs créent une atmosphère plus "dark". Un titre comme "The Pentagram Burns" représente bien ce feeling plus sombre. Quand j'écoute des vieux titres de métal, je retrouve cet esprit plus que dans les productions actuelles.


Considères-tu toujours Satyricon comme un groupe de black metal ?
Oui, oui. Je pense que la musique évolue mais la patte Satyricon est toujours là. Dans tous les albums que nous avons faits, il y a toujours ces riffs qui sonnent Satyricon. Après, je pense que je n'ai plus besoin de déballage de technique pour créer des ambiances.


Pourtant, ta musique évolue très vite. Chaque album est différent. Tu ne crains pas que ton public ne puisse plus suivre ces changements ?
Je ne fais pas de musique pour plaire à des fans. Et ça depuis le début. Satyricon est un projet où j'exprime ce que je veux. Si cela plait à des gens, tant mieux mais je ne me plie pas aux désirs du public. Ce ne serait pas honnête.


Quel regard portes-tu sur cette partie de la scène qui prone un black métal brutal et rapide, à l'opposé de Satyricon ? Je pense au dernier Dark Funeral (NDR: exemple au hasard, vous pensez bien).
Je pense qu'ils ne sont pas dans la bonne voie. Je trouve qu'il y a dans "Transylvanian Hunger" de Darkthrone plus de feeling et de haine que dans les morceaux ultra-brutaux actuels. Un morceau comme "Metal Militia" (NDR: pour les plus jeunes, de Metallica) me parait plus agressif et aussi rapide qu'un morceau de Dark Funeral.


Le dernier morceau "To the Mountains" est un final très atmosphérique et hypnotique. Les cuivres sont impressionnants. Depuis deux albums, tu aimes finir sur ce type de morceaux.
Oui, c'est vrai. Je dirai que ce morceau est épique. J'aime finir un album avec ce genre de morceaux, très prenant. A la fin de la lecture, on se dit "Ouaaaah" et on est en transe allongé sur le canapé. Je termine les albums comme j'aime les écouter. Comme je suis fan de ce genre de morceaux, j'essaie de rendre les mêmes atmosphères sur mes albums.


Peux-tu me parler de l'enregistrement de cet album ? Vous avez enregistré au Danemark ?
Oui, en partie. En fait, nous enregistrons au Danemark car ils disposent d'un bon matériel pour les prises de batterie. Nous avons donc fait la batterie et quelques prises de guitare là-bas. Après, j'aime bien être à l'aise pour enregistrer la guitare. Donc nous avons fait les prises à Oslo.


Tu disposes d'un studio personnel ?
Non, je loue un des studios à Oslo. Je n'utilise pas leur matériel. Je loue également le matériel d'enregistrement car je sais ce que je veux. J'ai déjà une idée sur le son que je veux avoir. Pour les voix, nous avons enregistré à Vancouver.


Comment as-tu rencontré Mike Frasier qui a mixé l'album ?
En fait, il a travaillé pour des amis. J'ai écouté les morceaux et je me suis simplement dit que je voulais avoir ce son-là pour Satyricon. De nos jours, il est facile d'enregistrer en plusieurs endroits et de rassembler divers éléments pour créer son propre son.


Le son est différent des productions actuelles. On est habitués à avoir un son puissant qui remplit tout l'espace. Celui de "Now, Diabolical" est plus net et précis mais moins puissant.
Oui, je n'ai pas adopté le son qu'on trouve actuellement. Je trouve qu'un album comme "Reign in Blood" est bien plus puissant qu'une production actuelle. Le son est un élément mais le principal ce sont les compositions et l'instrumentation. Je voulais un son naturel comme si j'étais dans la salle de répétition avec la batterie. Cela sonne donc très naturel. Il faut écouter cet album très fort et on a l'impression d'être avec le groupe en train de jouer.


Ces nouveaux morceaux sont plus orientés vers le live ?
Je crois qu'on peut dire ça. Les morceaux accrochent à l'oreille et sont plus directs. J'aime jouer live et nous allons beaucoup tourner.


Les concerts sont plannifiés ?
C'est en train de se faire. Nous allons tourner en Scandinavie puis en Europe puis le reste. Nous allons avoir des concerts jusque... pfff en novembre au moins. Nous jouerons au Hellfest en France. Le planning est en train de se préciser en ce moment.


Je suis surpris que vous ne jouiez pas à l'Inferno Festival cette année.
Je pense que l'Inferno n'est pas un festival pour nous. Je préfère largement le "Hole in the Sky" de Bergen.


Frost joue dans son side-project 1349. Arrives-tu à exprimer tout ce que tu veux dans Satyricon ? Pas besoin de side-project ?
Non, j'arrive à tout dire dans Satyricon.


Tu as été blond dans le livret de "Nemesis Divina". Tu as eu le crâne rasé dans le livret de "Rebel...". Maintenant, je trouve que tu ressembles à un gars en photo dans ce livret (NDR: je lui tends sa photo dans le livret de "Shadowthrone"). Que penses-tu
Je dirai qu'il ressemble à Satyr mais un peu plus jeune (rires). Cette photo date de pfff... j'avais 19 ans. Et c'est Fenriz qui a pris le cliché. C'était une autre époque, les années 90, mais je n'ai pas tellement changé physiquement.


Phyquement, tu n'as pas trop changé. Mais mentalement ?
Tout le monde change, évidemment. J'étais jeune, maintenant j'ai 30 ans. Mais c'est ce gars qui m'a amené où je suis aujourd'hui.


Pas de nostalgie mais une certaine fierté ?
Oui, je suis très fier de ce qui a été accompli et du chemin parcouru.


Merci Satyr pour cette interview.
Merci à toi.


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker