Après s'être fait un nom dans la région lyonnaise, les BOMB SCARE CREW s'attaquent au marché hexagonal avec un premier album surprenant, "Reign Of The Sharks", qui conjugue avec efficacité power metal à la PANTERA et thrash plus sombre et introspectif. Rencontre avec un groupe sympathique et disponible.

Votre premier album, Reign Of Sharks, est sorti il y a peu de temps… C’est donc le moment de vous présenter !
Donc nous sommes Bomb Scare Crew, un quintet d'origine lyonnaise. Simon à la batterie, Tom à la basse, Kuz et Gilles aux grattes et Carlo au chant. On a sorti notre premiere demo « Violation of the Riot Nation » il y a deux ans, qui a été bien accueillie. Après ça on s'est attelé directement à l'écriture de « Reign of the Sharks », premier album du groupe et on a dans le même temps fait quelques dates ici et là… A la sortie de ROTS, Musicast s'est montré intéressé, et un deal en poche nous voilà !

Je vous découvre avec ce nouvel album, et ce qui frappe d’emblée c’est la maturité qui s’en dégage ! Le line up est stable depuis trois ans maintenant, est-ce une des raisons qui expliquent à la fois votre cohésion mais aussi votre assurance ?
En effet, le line up est plus que stable : chaque membre de BSC est à sa place et se sent bien au sein du groupe. Cela vient aussi du fait que nous sommes de bon potes avant d'être un groupe de musique. D'ailleurs nous nous voyons autant pour faire les cons que pour composer ou répeter ! De plus, nous avons tous joué dans d'autres groupes avant de former BSC, ce qui nous a permis d'être sûrs de nous au moment de la création du groupe. On savait ou on allait aller et à quelle vitesse.

Vous êtes distribués par Musicast Distribution, cela signifie-t-il que vous avez pris en charge financièrement toute la partie enregistrement et promo ?
Le contrat avec Musicast est assez simple : nous leur apportons un produit fini en terme d'enregistrement et d'imagerie et en échange ils distribuent notre album et s'occupent de la promo… C'est un arrangement assez classique où les deux parties sont gagnantes ! Charge à nous d'en faire le plus possible pour promouvoir ce premier album ! On est très contents d'être avec Musicast car je me demande si beaucoup de labels mettent autant le paquet sur leurs groupes.

Concernant l’enregistrement justement, le son est très propre (peut-être même un peu trop) et sonne très pro ! Où et comment s’est déroulé cet enregistrement ?
Assez particulièrement en réalité. On a enregistré une première fois l'album par nos propres moyens et l'aide de Mickael, bassiste de Malmonde, en tant qu'ingé son. L'album complètement autoproduit nous a permis de rentrer en contact avec Musicast. Mais le son n'étant pas assez bon, ils nous ont demandé de réenregistrer en un temps record pour respecter la date de sortie qu'ils prévoyaient. Et la on a rencontré Brett des Tower Studio (http://www.towerstudio.net/) qui a pris notre projet en main et qui repris beaucoup de choses en moins d'un mois. Le résultat est incroyable et on en est vraiment fier.

On sent une volonté de la part de BSC de créer une musique riche, pas seulement basée sur la brutalité et la puissance mais bien plus sur un savant dosage de plans bourrins et de passages plus subtils… C’est votre manière de vous démarquer des autres grou
Ce n'est pas faux. Cependant, lorsque nous composons, nous ne nous posons pas la question de savoir avec quel dosage nous pouvons nous démarquer des autres groupes de métal. C'est un processus beaucoup plus naturel : cela part d'une esquisse qui si elle est convaincante passera par de nombreuses modifications et arrangements, parfois subtils en effet, avant de devenir une chanson achevée. C'est d'autant plus essentiel qu'on ne veut pas offrir à l'auditeur un morceau qui se résume à un couplet et à un refrain, il nous semble important de façonner les morceaux en alternant rythme, calme, brutalité au moment où cela nous est naturel. Finalement, les reliefs que l'on trouve dans notre musique illustre juste le fait que nous-mêmes n'aimons pas les morceaux trop uniformes.

La fin de l’album est moins directe que le début, avec des morceaux surprenants comme l’instrumental Reign Of Sharks qui est très heavy ou Humiliation qui rappelle la tristesse épique de titres comme Orion de Metallica ou encore Why, lui aussi très lourd
Nous avons travaillé tous les morceaux de cet album de façon égale sans écarter volontairement certains un peu différents comme Why ou Humiliation. Cela permet à chacun de s'exprimer. C'est vrai qu'on a vite noté la différence de MIAW et Humiliation qui donnaient toutes deux une atmosphère sombre avec des paroles complémentaires et nous avons voulu en faire un mini-concept en deux parties au sein de ROTS, le « diary of a night mere ».
Nous avons préféré garder une dynamique à l'album en assurant une première partie énergique et une fin d'album effectivement plus « calme », moins rentre dedans. On ne se sentait pas de changer complètement d'ambiance au milieu d'album pour y revenir ensuite.

On peut voir sur un côté de la jaquette des photos de prisonnier derrière des barreaux, de pendus, de forces de l’ordre vraisemblablement sur le lieu d’une manifestation et l’album s’appelle Reign Of The Sharks… Vous semblez avoir un message à faire passe
Le concept est assez simple au final. On se place en spectateur de la vie comme devant un reportage animalier et on essaie juste a notre niveau de poser de la musique et des mots sur ce qui nous entoure et qui nous interpelle comme la justice, les sectes, la prison, les conséquences de la prostitution, etc... Des thèmes super originaux pour un groupe de thrash comme tu vois (lol). Si l'album est varié et sombre par moments c'est que chaque chanson est une photographie de l'actualité et essaie de faire ressortir notre vision de ce monde de requins ou chacun tente de se tailler une part du gâteau sans se soucier des conséquences. Ceci étant dit, BSC n'a absolument aucun message à caractère politique à faire passer : nous constatons les dégats mais ne prétendons pas avoir à une opinion constructive ou des solutions aux problèmes de société.

J’évoquais plus haut la stabilité de votre line up depuis trois ans, mais c’est seulement depuis juillet 2004 et la sortie de votre première démo que Bomb Scare Crew a décollé, tant au niveau des concerts que des sorties cd, y a–t-il une raison particuliè
On a tout simplement pris du temps pour composer et laisser les morceaux mûrir. Au début, on a beaucoup cherché à isoler un style avant de comprendre qu'il fallait juste penser différemment et essaye de composer en écoutant les critiques de chaque membre du groupe. On ne voulait pas foncer au risque de commettre des erreurs. Du coup en 2004, nous avons eu les reins assez solides pour commencer notre promo et faire partager nos morceaux sur scène.

En septembre dernier vous avez ouvert pour Gorerotted, Dacapitated et Arkhon Infaustus, des groupes bien plus bourrins que vous ! Comment le concert s’est-il passé ?
C'était assez énorme en effet. Scène géniale, groupes excellent et internationaux. Il est vrai qu'une partie du public était venu pour écouter une musique plus extrême que la notre mais un challenge et une expérience comme celle-là sont toujours très enrichissants. De plus, une partie de l'audience n'est pas resté insensible aux compos de BSC : plutôt cool!
Jouer devant un public aux goûts différents a toujours été une grosse motivation car il faut convaincre, C'est arrivé très souvent car comme avec Decapitated on a du mal à trouver des affiches qui nous correspondent, on est trop bourrins pour certaines affiches et parfois pas assez pour d'autres.

Il y a un clip, Recidivist, en bonus sur Reign Of The Sharks. A l’instar de la prod et de l’artwork de l’album, il est très pro ! Qui s’est chargé du montage et des effets ?
La réalisation et le montage ont été confiés à Antoine CHESNE, un réalisateur qui à l'origine ne tourne pas de clips mais qui a voulu se lancer dans l'expérience avec nous. La post-production a été effectuée par nos soins. Nous avons établi un screenplay que nous avons donné au réalisateur et il l'a ensuite traduit pour le filmer pendant 2 jours en mettant en scène les plans que nous avions imaginés. Puis il s'est isolé pour le montage. A la sortie on était bluffé par le résultat ! Enfin, grâce aux talents de certains membres du groupe, nous avons alors ajoutés des effets et finalisé le montage.

Vous avez un manager, Delphine, qui fait du très bon boulot ! Est-ce une amie à vous ou quelqu’un que vous avez engagé ?
Tout d'abord elle est maintenant une amie mais à l'origine nous l'avons rencontré sur l'affiche de Decapitated car elle s'occupait de la relation groupes. De ce fait, nous avons parlé un long moment en backstage. Comprenant qu'on avait pas mal de points communs sur le monde du métal et les mêmes ambitions, on s'est empressé de l'embaucher pour un cachet faramineux de 0 euros (lol). C'est une personne géniale qui a accepté tout de suite car elle croit en notre musique autant que nous et surtout elle ne nous a rien demandé en retour (pour le moment…). Depuis elle a prouvé à maintes reprises qu'elle vaut bien mieux que le prix qu'on la paye mais j'espère qu'on pourra bientôt lui rendre la pareille ! Ceci dit, malgré toutes ses qualités Delphine est aussi une fan des Ramones ET de glam, et ça par contre, à part si elle nous cale en co-tête d'affiche sur la prochaine tournée de Slayer, on est pas prêts de lui pardonner lol!

Merci d’avoir répondu à mes questions ! Je vous laisse le mot de la fin !
He bien tout d'abord merci à toi pour cette interview! Si vous voulez en savoir plus sur le groupe et avoir un aperçu de l'album, allez faire un petit tour sur notre site officiel http://www.bombscarecrew.com, et n'hésitez pas à nous laisser un mot sur le forum du groupe! Ho et puis merde, tournons pas autour du pot : achetez ROTS, c'est un ordre lol!