Marc - DSK par OCEAN? - 3416 lectures
Les Picards de DSK m’avaient bien bluffés avec leur album « From Birth » il y a deux mois. Ca m’a donné envie d’aller les connaître un peu plus en avant. Entretien avec Marc, batteur du quintet.


Salut Marc ! Commençons par le commencement, quelle est l’histoire de DSK ex-Descamisados ?
Une histoire somme toute assez classique…en fait non…pas classique…quoi que un peu quand-même…le groupe est né il y a huit ans et officiait dans un registre thrash/heavy. Le point amusant de cette période est que j'en étais le chanteur et qu'aujourd'hui je suis à la batterie dans le même groupe. L'histoire de DSK c'est une sérieuse envie de jouer de la musique car c'est un besoin existentiel, un besoin de jouer en concert. C'est pour cela que notre discographie n'est pas très fournie. En huit années, deux mini-cd, un album live et un album studio. Nous nous sommes toujours concentré sur la scène car nous avons toujours été plus sensible à l'énergie des salles et des groupes sur les planches. Et cela en tant qu'amateurs de musiques ce qui signifie que nous avions en commun cet attrait bien avant que de monter le groupe.


Je trouve votre mélange Death / Grind / Core plutôt réussi. Avez-vous chacun un background différent et qui apporte quelle touche à DSK ?
Merci pour le compliment. Nous ne sommes pas amateurs des mêmes musiques : Ben aime le rock lorsque celui-ci joue bien de la guitare. Il trouve son compte dans le heavy metal et le rock énergique de groupes comme Deep Purple. Pierre aime surtout la musique qui roule, Lalo Schifrin, Chicago et des choses modernes que l'on pourrait rapprocher du neo metal, Kevin aime le heavy metal traditionnel et le thrash bien sauvage, Nico aime beaucoup le hardcore new-school à la Hatebreed et de mon côté j'aime toutes les musiques rapides, du hardcore au crust. Tout, pourvu que cela soit rapide. Chacun apporte un " truc " chez DSK. L'essence de chaque bonhomme est comprise par les autres. Et plus que tout, nous nous faisons confiance pour faire sonner les idées des uns et des autres et nous n'hésitons pas à nous reprendre lorsque une idée n'est plus dans l'esprit de DSK. Tu sais lorsque l'influence est encore trop neuve et que l'idée est encore trop proche du modèle…


Vous avez enregistré avec Axel de Carnival In Coal. Comment cela s’est-il passé ? Est-il aussi déjanté dans la réalité que sur ses projets personnels ?
Tout s'est fort bien passé…malheureusement, il n'est pas aussi déjanté dans la vie que dans ses projets musicaux. C'est un être paisible, calme et attentif. Cependant, il a un humour à toute épreuve. Il est très patient et fait confiance aux gens qu'il enregistre pour peu que ces personnes montrent un minimum de maîtrise de leurs idées. Il nous a laissé essayer pas mal de choses car ce n'était jamais irréalisable ou insensé. De plus, c'est une personne qui sait prendre de la musique dans n'importe quelle circonstance. Il est très polyvalent et investi.


En passant, as-tu déjà jeté une oreille sur son projet crooner Boudoir ?
Nous sommes très proches des CARNIVAL IN COAL, nous sommes amis avec Axel et Arno depuis des années. Lorsque nous nous voyons, nous avons toujours la primeur des réalisations ou des avancées. De simples démos, des bouts de chansons. Boudoir mérite de sortir car les arrangements d'Axel sont toujours très fins et intelligents et la voix de Clovis est parfaitement sensuelle et suave. Ils ont forcément leur public, c'est une musique de détente très agréable. Il suffit d'écouter leur reprise de Happy Together pour comprendre le niveau de sensibilité et les qualités de ces deux personnages. Rendez-vous sur le boudoirmusic.com !


Qu’est ce qu’un tel personnage est censé apporter à un groupe comme DSK ? Est-il quelqu’un qu’on peut recommander à un jeune groupe, voire un groupe plus confirmé ?
Axel est le partenaire idéal d'un groupe qui débute. Il sait comment faire sonner au mieux les instruments. Bien sûr il ne peut pas faire de miracle. Si c'est mal joué, pas en place cela n'est plus dans ses attributions et ses compétences. Par exemple, tu as écris dans ta chronique de " From Birth " qu'il y avait des parties blast qui n'étaient pas exemptes de tout reproches…je n'ai pas été carré dessus car je ne savais pas faire mieux à ce moment là. Axel ne pouvait rien faire, on ne peut pas rendre impeccable une partie jouée un peu à l'arrache…même avec de la technologie. Pour un groupe confirmé ses méthodes risquent de surprendre mais le résultat serait là. Il sait faire un son très propre et précis. Avec un groupe confirmé, le rendu serait terrible.


La scène française comporte désormais un bon nombre de groupes extremes de haut niveau, je pense à DSK mais aussi à Byatis, Kronos, Benighted, Zubrowska, 7th Nemesis, Inhumate… Parallèlement à cette émulation de nombreuses associations organisent des conc
Je n'ai jamais pensé que la France fut en retard. Nous ne jouons pas la musique de la même manière que nos voisins, nous ne nous arrêtons pas aux mêmes détails que nos voisins…voilà tout. Nous sommes restés profondément marqués par la culture musicale anglaise et n'avons été interpellé par les Américains que bien plus tard. Ce sont deux écoles bien distinctes. La première est plus authentique, plus spontanée et les musiques qui en découlent sont plus rageuses car venant du punk et parfois mal maîtrisées. La seconde est très scolaire. Avant de sortir, on apprend à bien jouer. C'est la même en Scandinavie où l'on ne peut pas organiser un concert dans un café ou une petite salle sans passer par les oreilles d'un programmateur très exigeant. C'est parfois un bien mais en ne donnant pas accès au concert, on se retrouve devant des groupes qui ne transpirent pas sur scène. La musique est mortelle mais l'impact scénique ne vient que de l'équipement sonore très performant et pas de l'énergie des musiciens. Mais il est vrai qu'avec le temps, nos groupes ont digéré leurs influences internationales et nationales pour enfin faire leur propre soupe et son. Les groupes que tu cites sont de très bons groupes que nous respectons. Ils savent encore d'où ils viennent et n'hésitent pas à mettre la main à la pâte pour que des concerts aient lieu. Avec toute cette émulation, les asso se mobilisent pour organiser des concerts décents car le public a besoin de bon son et de conditions pas trop repoussantes pour apprécier ses musiques préférées.


Parlons un peu plus précisément de la scène de ch’nord. Qu’as-tu à conseiller, comment vit-elle ? Y a-t-il une émolution entre les groupes ?
La scène du grand Nord de la France (je dis " grand Nord " pour y inclure la Picardie dont nous sommes issus) ne va pas trop mal je pense. Les groupes se défoncent bien pour s'en sortir. Dans notre coin, il reste pas mal de monde bien que les choses stagnent un peu ces temps-ci. Nous avons perdu deux bons groupes avec Decline Of Humanity et Burgul Torkhain mais il reste tout de même de bonnes formations comme Witness, Wokan, Vakarm et dans un tout autre registre Osm'oz. Le seul souci auquel se heurtent les formations est qu'elles ne savent pas trop comment se tirer vers le haut. Qui contacter, comment enregistrer le plus proprement et professionnellement possible. Tout le monde est encore un peu trop radin et ne met pas la main à la poche pour embaucher un bon ingé son dans un vrai studio. Alors que c'est le seul moyen d'avoir un résultat. Tu sais combien cela va te coûter, alors tu bosses tes titres à mort pour que le résultat soit optimum et que tes sous ne soient pas dépensé pour du vent. Ensuite, les groupes savent plus ou moins quoi faire des disques, démos…mais se contentent encore trop de la vente et pas assez de la promo. Un disque est un moyen de communication, il doit également servir à se faire connaître d'un autre public que celui de sa ville ou sa région. Je sens les groupes un peu trop timides encore.


Apparemment il y a de bons retours de vos prestations scéniques, quelle est votre actu en ce domaine, et avec quel groupe aimeriez-vous jouer ?
Nous aimerions jouer avec Napalm Death car ce groupe est ce que nous aurions aimé être. Leur musique est exactement la synthèse de nos influences. Nous sommes plus jeunes qu'eux mais chaque groupe qu'ils citent en référence sont dans nos disques depuis que nous avons commencé à écouter des musiques extrêmes il y a environ 16 ou 17 ans. Le tout est de ne pas trop les imiter car malheureusement nous avons tendance à composer comme eux en ce moment. Nous avons digéré nos influences et nos nouvelles chansons sont assez proches de Napalm…et cela vient naturellement. On tente de pousser à mort notre touche personnelle pour ne pas sonner comme une pâle copie d'un grand groupe…c'est chaud mais on y arrive tout doucement. Nous avons du temps jusque le prochain enregistrement. Pour ce qui est des concerts, nous jouerons en novembre à Amiens car nous essayons de jouer au moins une fois par an chez nous. Et pour le moment, je m'occupe de monter une tournée pour le mois de février 2005 qui passera par l'Allemagne, la Hollande, l'Autriche et la France. Pour le mois de juillet 2005 nous serons encore en tournée en France et à l'étranger. Nous adorons la scène…nous sommes amplis de beaucoup de sentiments positifs ou négatifs qui nous obligent à nous rendre sur scène pour nous vider régulièrement. C'est sans doute cela qui est bien perçu par le public. On ne triche pas avec lui, on sue parce que on se donne à fond. C'est vital pour nous et pour les gens qui font le déplacement. Ils viennent vivre un moment fort et veulent repartir en se disant que ce concert était différent de ceux qu'ils on déjà vu. Nous sommes là pour et grâce à ce public, il ne doit pas sortir d'un concert de DSK, en n'ayant pas eu ce qu'il était venu chercher. Et les membres de DSK ne veulent pas sortir de scène en se disant qu'ils auraient pu se donner encore plus


Votre site internet est très soigné et vraiment complet. Penses-tu que ça soit désormais un passage obligé pour tout groupe, y compris de petit niveau (en terme de reconnaissance) ?
J'essaie de faire ce site de la manière la plus simple et la plus informative que possible. Je ne suis pas une bête en graphisme et en maniement de l'outil. C'est pourquoi il est tout blanc et très sobre quant à l'interface. Paradoxalement, un site internet est très utile car le groupe est présent, joignable, écoutable mais en même temps il reste parfaitement noyé dans cette mer qu'est le web. Tu es sur la toile…qui le sait ? Nous en discutions avec le boss de notre label la semaine dernière. Le flot et le flux d'infos sont si conséquents qu'on ne sait plus où chercher et qu'on ne sait plus ce qu'on était venu faire là. Cela dit, c'est une très bonne vitrine et cela permet de rester en contact avec les gens qui aiment ta musique. Pour les groupes avec une petite reconnaissance, c'est toujours par hasard que l'on tombe dessus et on écoute pour découvrir. Internet a également cette capacité à mettre tous les " artistes " présents sur la toile au même niveau. On sait qui sont les grands car leurs noms sont cités dans les médias et on trouve facilement leurs œuvres mais qui sait quel est le petit groupe ? Un site bien complet, mis à jour régulièrement, propre et avec une interface agréable donne envie d'y retourner régulièrement pour avoir des nouvelles.


Seriez-vous prêt à laisser un album complet à disposition des internautes sur votre site ? Par extension, que penses-tu du téléchargement sauvage ? Avantage ou inconvénient pour un groupe de l’envergure de DSK ?
Question piège car mon patron surveille tout ce que je dis hahaha ! ! ! Avant que de faire cela (si un inconnu ou une inconnue ne l'a pas déjà fait…) je lui demanderai où en sont les ventes et si le disque a été amorti. Au moins en terme de coût de fabrication. Et de là, il serait sans doute possible de mettre un disque en téléchargement. De plus, cela ne signifie pas qu'il n'y aurait pas vente derrière. Imaginons qu'une personne entende parler de DSK. Elle cherche sur le net, elle nous trouve, elle télécharge, elle aime. Elle se procurera peut-être ce disque ou alors voudra obtenir le suivant avec sa pochette et son cellophane à tout prix. Je ne suis pas contre le téléchargement car le public reste fidèle et aime avoir de vrais disques. Surtout sur des petits groupes comme nous dans ce registre musical. Les gens téléchargent des valeurs sûrs ou des artistes qui sortent des disques sans surprises car ils savent que pour 20 euros ils auront une galette qu'ils connaissent déjà avant même de l'avoir achetée. Ils téléchargent car cela ne vaut pas la dépense. Et puis la musique est faite pour être partagée. C'est un nom et des notes qui circulent et touchent encore plus de monde. Aux nombres d'exemplaires où sont pressés nos disques on ne se fait pas de souci sur les ventes. On les vendra tous d'une manière ou d'une autre.


La pochette représente quoi ? On dirait du Giger organique et culinaire…
Pas mal le Giger culinaire ; ) La pochette c'est un flexible de douche dans de la mousse pour nettoyer les bacs de douche. Voilà pour le côté technique. Esthétiquement, la graphiste qui a bossé dessus a représenté un cœur complètement artificiel. On voit l'œuvre dans son intégralité sur la dernière page du livret. C'est cela qui nous a intéressé. En plus de nous douter que nous aurions des questions à ce sujet. Nous ne sommes pas attirés par les pochettes metal conventionnelles. Nous ne cherchons pas non plus à interpeller les gens, nous souhaitons proposer un visuel propre et très esthétique. La prochaine pochette sera travaillée dans ce sens également.


Pour terminer, que penses-tu de la gauche caviar ? (vanne pourrie huhuhu)
DOMINIIIIQUUUUEE ! ! ! ! ! ! ! A l'aide, ils font rien que m'embêter ! ! ! OUIN OUIN OUIN ! ! ! ! ! A GAUCHE TOUTE !

Merci pour l'interview et longue vie aux medias qui soutiennent les groupes de moindre envergure et merci aux curieux qui les lisent.


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