Anders Bjorler et Peter Dolving - THE HAUNTED par SWERVEDRIVER - 953 lectures
C'est dans un hotel du nord de Paris, que j'ai pu aller taper la causette avec le groupe suédois mano à mano et les interroger sur ce nouvel album bien tonique "Revolver". C'est donc avec un Anders un peu fatigué par le marathon promo et l'ex-nouveau chanteur Peter trés volubile que j'ai réussi à en savoir plus sur cette histoire!


Pour commencer, je vais te poser une question auquel tu a déjà dû répondre un millions de fois, je supposes, mais ce sera fait une fois pour toute! Peux tu tout m'expliquer à propos du retour de Peter dans la partie?
Anders Bjorler: En fait, au départ, je crois que ça a commencé pendant la tournée "One kill wonder". Marco Aro (NDLR: l'ancien chanteur de The Haunted) en a eu ras-le-bol. Il a voulu consacré davantage de temps à sa famille, il a deux enfants et il se focalise maintenant sur son travail dans la construction à Stockholm. Je penses que l'élement déclecncheur est qu'il a arrêté de picoler en tournée et il a réalisé à quel point c'était ennuyant de tourner en restant sobre! ça faisait du coup une grosse différence pour lui. Suite à cela nous avons naturellement commencé à chercher un remplaçant et Peter était bien sûr dans les candidats potentiels. Nous l'avons contacté et on a été ravis d'apprendre qu'il était chaud pour reprendre l'aventure avec nous!


Vous avez récemment quitté Earache pour signer chez Century Media. Comment se passe cette nouvelle collaboration?
A.B.: Nous sommes chez eux depuis trois mois seulement, pour le moment, tout se passe trés bien! J'ai le sentiment qu'il y a un meilleur diqlogue maintenant. Nous avions beaucoup de problémes avec Earache, tellement que je ne pourrais pas tous les citer! Ils avaient perdu tout interêt pour nous et nous disaient non à chaque idée qu'on leur soumettait. Century Media est bien mieux et nous bénéficions d'une meilleure promotion.


Maintenant parlons de ce tout nouvel album intitulé "rEVOLVEr". Dans le titre, le mot "Evolve" (Evoluer en anglais) est particulièrement souligné. Comment penses-tu que le groupe a évolé?
A.B.:Cet album représente pour nous une évolution en tant qu'être humain etc'est aussi pour souligner le retour de Peter dans le groupe. Nous aimons à penser ce titre comme un mécanisme qui peut se retourner, pas seulement dans le sens "pistolet", Peter était sur le première album et il se retrouve sur le dernier album.


Comment placerait-tu "rEVOLVEr" dans toute la discographie de The Haunted?
A.B.: Je le mettrais au dessus de tous. Cest celui dont je suis le plus fier! C'est un peu bateau de dire ça mais c'est mon sentiment. De toute maniére, il est encore tout frais pour nous!


Cette fois-ci, de quoi parlez vous dans cet album? Et en particulier, dans cette chanson au nom intriguant "99"...
A.B.: Les paroles parlent d'expériences personnelles et c'est aussi une vision objective sur le monde."99", c'est une façon de décrire les 99% de gens qui ne connaîtrons jamais la célébrité, ni la gloire, n'approcherons jamais la fortune ni les poitrines siliconées, ceux qui n'atteindront jamais leurs rêves. C'est un théme général qu'on retrouve tout au long de l'album, un questionnement sur l'être humain, aujourd'hui.


Aprés avoir tourné avec Testament et Cannibal Corpse, Vous allez bientôt faire une tournée aux USA avec Shadows fall et Damage plan. Ton sentiment la-dessus? Des plans pour l'Europe ensuite?
A.B.: Oui, pour nous c'est un trés bon package pour les kids et qui s'inscrit parfaitement bien dans nos plans. L'album sort et hop, 2 semaines aprés nous sommes déjà sur les routes. On va se consacrer aux USA et puis nous devrions nous attaquer à l'Europe en Janvier ou Février. Rien n'est pour le moment vraiment arrêté la dessus.


Anders, quel est ton point de vue sur les carrières de tes anciens camarades de At the Gates, Tomas Lindberg et Adrian Erlandson?
A.B.:Et bien, je dois dire que je ne suis pas trop ce qu'ils font musicalement car ça ne me branche pas plus que ça. Je leur passe toujours des coups de fil de temps en temps pour savoir comment ils vont!


C'est à ce moment que Anders me quitte pour laisser la place à Peter Dolving le chanteur. Un moment à point nommé pour lui poser des questions plus ouvertes. Ce sympathique personnage est loquace et c'est tant mieux! Alors ça va cette tournée promo?
Peter Dolving: Oui! C'est incroyable le nombre de gens que l'on croise et c'est vraiment cool d'avoir la chance de pouvoir parler de ce que l'on fait! J'ai dû faire 6 interviews déjà aujourd'hui!


Anders m'a dit que les paroles étaient plutôt accés sur des expériences personnelles! Je suis content de pouvoir t'en demander un peu plus à ce sujet puisque c'est toi qui écrit les textes. Alors?
P.D.: Oui, tu as raison, c'est en effet la source des paroles. Tu sais dans The Haunted, il y a une dimension émotionnelle importante. C'est comme si il y avit un endroit en nous, c'est assez bizarre comme maniére d'expliquer, mais la musique peut ouvrir cette endroit qui est en nous. Tout découle de la musique et elle me donne certains sentiments, des émotions. J'essaie donc d'épingler ce que je ressens, je commences à me le représenter, à me le signifier. Les paroles naissent de cet état particulier!
Il y a 3 thémes principaux dans le disque.
- La rebellion et le fait d'accepter ce qu'on nous raconte, les décisions prises dans un pseudo processus démocratique. Car nous ne vivons pas dans une démocratie, c'est un fait! J'y penses constamment et je crois que l'on ne s'en approcheras jamais...
- Les conséquences de cette société: nous sommes devenus inutiles et sans buts. La société actuelle te saute à la gorge constamment, te rappelant que tu dois être beau, avoir des lévres parfaites, un beau cul, être musclé, être riche, être sociable... La liste est sans fin et c'est de la connerie, de la merde! Aucun être humain ne peut réunir toutes ces conditions. L'homme est imparfait. Regardes, les enfants, quand ils jouent, ils expérimentent parce que leur imagination les poussent à le faire. Lorsqu'on grandit, et que l'on devient adulte, on doit se dire: "ok maintenant fini les découvertes" et on doit devenir quelqu'un de défini, statique.


Alors de retour dans The Haunted, Peter! Qu'est-ce que ça te fait?
Ah, tu sais je suis vraiment super heureux! C'est la rage des eighties! Le métal te rattrape toujours, tu ne peux jamais vraiment arrêter! C'est aussi un des thémes de l'album. C'est un honneur pour moi d'être de retour. J'ai toujours considéré être une partie intégrante de The Haunted puisque j'étais sur le premier album. Bien sûr, je suis heureux mais je me sens plutôt privilégié. The Haunted, ce n'est pas seulement le groupe mais aussi cette bande qui adore faire sa musique, voyager, rencontrer du monde! L'aventure!


Je t'ai vu il y a quelques années déjà à la salle Valencia avec Mary Beats Jane en première partie de Entombed! C'était un groupe bien intéressant. Nous n'avons pas trop de news sur le groupe en France, qu'en est-il?
Et bien Mary Beats Jane est mort...mais a été ressucité! (rires). Nous avons vraiment trimé sur les routes, tourner comme des dingues et nous avions fait la trés grosse bêtise de signer avec une major. Je crois que ce genre de label ne comprend rien au fonctionnement du monde des gens normaux. Tu as besoin d'argent pour acheter de la nourriture, avoir un endroit pour dormir, des habits et tout ça... Ils nous ont donné du tour support (Ndlr: somme d'argent donné par une maison de disque pour soutenir les coûts d'une tournée) mais on n'a jamais touché un kopeck pour tous ces putains de concerts qu'on a fait et au final, nous n'avions plus de vie! Donc nous sommes sorti de tout ça, complétement las et dégoûté. On ne pouvait plus se piffrer. Avec du recul, on s'est rendu compte que finalement on s'appréciait toujours et que c'était la faute des circonstances. Pour moi, les sentiments ne sont jamais statiques, ils évoluent. On s'est rendu compte qu'on était proche. Nous continuons à jouer mais nous ne referons plus jamais de tourner. Mais nous allons faire un disque, nous avons déjà 14 chansons, nous rentrerons en studio lorsque nous aurons au moins 25 chansons. Il y a une bonne alchimie dans ce groupe. On va peut être enregistrer ça l'année prochaine quand The Haunted me donnera un peu de temps libre aprés cette tournée qui va être trés amusante!


Le nouveau The Haunted a été composé en partie dans un vieux théâtre abandonné de Goteborg. Penses-tu que l'endroit a eu une influence sur votre manière de composer?
Oui, en fait on a pas arrêté de changer de local. C'est vrai que cet endroit nous a bien fait scotcher et il y a de bonnes choses qui sont sorties de cet endroit. Nous sommes vraiment satisfaits du résultat. C'était bizarre de faire du metal extreme là-dedans(rires). Alors que c'est un endroit où la classe supérieure venait voir des ballets dans le temps. C'est marrant d'imaginer que tu joue devant un parterre de gros culs bourgeois.


La Suède est indéniablement le pays prolixe du metal du moment. Comment expliques tu ce succés à travers le monde? Y a t-il des groupes issus de cette scéne que tu apprécies?
(il marque une pause) Le succés vient de la volonté de la Suède d'aider à faire de la musique, d'avoir des endroits pour répéter, des aides pour étudier. Mais tu sais, en Suède, tout cela reste quand même un peu un mythe. Le mythe Rock Star... Et puis les suèdois sont un peu comme les japonais, on est plus démocratique mais on est aussi têtus qu'eux, vraiment têtus et quand on veut quelquechose, on va au bout! C'est trés bien mais avec Mary Beats Jane, on l'a fait mais on en a vu les limites! (rires). A Goteborg, il y a In Flames et Dark tranquillity que j'apprécie bien, ils font de la bonne musique!


Tu es président d'un syndicat de musiciens à Goteborg. Quel est ton rôle excactement?
Oui dans le district sud de la Suède. J'adore faire ça dans ce groupement parce que je suis un peu un punk et ça en fait chier pas mal. Je veux ouvrir ma gueule davantage sans pression! La plupart des gens, d'habitude, dans ces groupes, ont des aspirations politiques, moi, je n'en ai pas mais je sens les choses. Il y a des gens que ça enrage! Il faut réfléchir pour bien faire les choses, pour éviter les injustices, il ne faut pas sans cesse se renvoyer la balle et trop souvent les gens qui ont soit disant le pouvoir oublie justement ce qu'est le pouvoir! Le pouvoir est un mythe, c'est un mensonge, le pouvoir c'est de la responsabilité. Mon objectif c'est d'éduquer les musiciens, et les gens qui s'investissent dans la musique, leur dire ce qu'il y a dans ce travail, les informer sur les lois pour qu'il ne fasse pas d'illusions sur la réalité à travers de longues discussions. Ils savent où j'en suis politiquement, mais j'essaie de leur apporter ma connaissance de cette réalité. Je ne les dégôutes pas, je les encourage, malgré les mauvaises maisons de disques et le reste, à faire plutôt qu'à se plaindre! Voilà un peu mes buts dans cette organisation et c'est pas toujours facile! J'aimes bien la provocation parce que ça fait réfléchir mais parfois ça fout un peu le feu!


Vous avez joué au Fury Fest cette annéee, quand as-tu pensé?
Ouais, c'était mortel, il y a un nombre incroyable de gens là-dedans! Il y avait au moins 4000 personnes quand on a joué, complétement dingue et ça fait bizarre avant de monter sur scéne!


Peux-tu me parler un peu de ton propre groupe Peter Dolving Band? Il n'est pas trés connu en France...
C'est un groupe avec une écriture simple et des chansons un peu punk blues country noise, nous sommes 5 avec une batterie, un piano, une guitare, une basse et du chant. ça a commencé par s'appeler Peter Dolving Band parce que je l'ai créé et les autres sont arrivés au fur et à mesure mais finalement nous avons trouvé un nom Bring the war home qui est un nom assez chouette en référence au groupe d'étudiants, les Minutemen à la fin des sixties aux USA qui était contre la mobilisation au Vietnam, il faisait des manifestations, des graffitis etc...Bring the war Home (ndlr: ramenons la guerre à la maison) était leur slogan. Je crois que le disque doit être distribué en France par Sonic Rendez-vous. Nous sommes trés fiers de ce que nous faisons et nous avons notre propre label et gérons ainsi tout de A à Z.


Est-ce que tu connais des groupes français par hasard?
Non pas vraiment,mais je me souviens d'un groupe qui s'appelait Lofofora. J'en connais d'autre mais que je n'aimes pas trop, tu sais Niagara ou Indochine, wouh, c'est pas terrible!


Tu écoutes quoi en ce moment?
Là, maintenant! J'écoutes pas mal le dernier Cure que j'aime beaucoup, il file des frissons. Un vraiment bon album. Sinon j'écoutes toujours du punk et du hardcore et en metal, j'ai toujours adoré Pantera. En hardcore, Sick of it all. Quand j'étais gosse, j'écoutais beaucoup AC/DC, Judas Priest, je savais même pas que c'était du métal, c'était juste du putain de rock pour moi aprés j'ai dévié sur Front 242 ou Kraftwerk. Des groupes avec des identités fortes et qui savent passer des émotions bizarres.


Est-ce que tu arrives à te souvenir le jour où tu as voulu devenir musicien?
Oui, je crois, j'ai grandi avec beaucoup de musique Folk autour de moi. Avant que ma mére ne deviennent complétement paumé, alcoolique et drogué - je ne l'ai pas vu depuis des années car elle est dangereuse et vraiment malade, j'ai dû m'en aller de cette athmosphére complétement dingue - elle me chantait toujours des chansons folk ou pop, c'était sympa. Vers 6 ou 7 ans, un jour, j'ai tambouriné sur une guitare et j'ai vraiment senti un truc et je me suis dit c'est ça que je veux faire.


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