Après un premier album plutôt remarqué, VS est allé poser quelques questions au groupe de speed metal finlandais RANGER.
C'est le sympathique chanteur Dimi Pontiac qui s'y colle et nous présente en détails cette jeune formation.

Petit question usuelle pour commencer, peux-tu présenter le groupe à nos lecteurs ?

Dimi Pontiac (chant) : Ranger est un groupe de speed metal basé à Helsinki, prêt à écraser vos crânes! Il a été formé en 2008 avec l'envie de jouer un metal "traditionnel", qui n'existait pas vraiment par ici. Depuis et après plusieurs changements de line-up, nous avons publié des démo cassettes, un mini-LP intitulé "Knights of Darkness" et un EP nommé "Shock Skull". Maintenant nous avons notre premier album longue durée sorti et sommes prêt à conquérir tous les rivages ! Préparez-vous à être soufflé, dirais-je !

Vous existez depuis plusieurs années et avez publiés quelques démos/EPs ; "Where Evil Dwells" est donc votre premier véritable album, comment s'est passé son processus de composition ? Vous êtes vous basés sur vos précédentes sorties pour le faire ?

Le processus d'écriture était simplement comme d'habitude. Tout le monde et notre batteur en particulier a eu quelques idées et nous avons commencé à travailler sur les titres dès février 2014. Il a été bien plus facile d'aborder cet album grâce aux précédentes sorties, avec plus d'expérience entre nos mains. C'était un peu notre plan, d'abord sortir des cassettes et EPs avant de se lancer pour un album complet.

Comment s'est déroulé l'enregistrement de "Were Evil Dwells" ?

Il a fallu trois semaines pour l'enregistrer. Nous avons eu beaucoup de difficultés techniques, ce qui a bouffé un certain temps, mais à la fin avec toute cette hâte et ce stress, cela nous a aidé à enregistrer un album encore plus puissant ! Cela s'est fait ici à Helsinki, dans un studio plutôt spacieux. Il a été enregistré de manière analogique, comme nos autres sorties en fait. Nous enregistrons tout de cette façon. Il n y a pas de mixage numérique ou d'automation. Juste du manuel et de l'analogique !

Je trouve la production bien organique et en tant qu'auditeur, je vis pleinement votre musique et le ressenti procuré par chaque instrument, comme si j'étais avec vous en studio. C'est un élément auquel vous accordez de l'importance j'imagine, avoir un son aussi "vivant" ?

Et bien merci ! C'est certainement le sentiment ressenti après avoir enregistré en analogique. L'ensemble du son est si vaste ! Cela apporte vraiment beaucoup à votre musique, quand vous avez vraiment joué les pistes et non mis les 'pièces' ensemble via Pro Tools. Je n'ai rien contre le numérique, mais le mode analogique correspond mieux à notre musique et à nous-mêmes. Je recommande vraiment à tout le monde d'essayer cette méthode, parce que cela fait même de vous un meilleur musicien. Et certainement en plus qu'à ce moment là, il vous mettra à l'épreuve (je parle avec expérience pour cela).

"Where Evil Dwells" est sorti via Spinefarm Records, qui est un très gros label connu à l'international ; comment cette collaboration a pu se faire ?

En fait, ils nous ont contactés en premier ici en Finlande. À ce moment là, nous avions eu des offres de partout, mais à la fin nous avons choisi Spinefarm. Bien qu'il ait fallu six mois pour que le deal soit effectif. C'est un développement assez naturel aussi, d'être sur un plus gros label. Il nous permet assurément de viser plus de fans, donc d'avoir plus de visibilité.

L'album ne contient "que" 7 titres mais atteint presque les 40 minutes, ce qui est déjà pas mal. Les morceaux vont de 3 minutes à plus de 10 minutes ; vous ne vous imposez pas de limite dans les durées ce qui donne un album assez varié et toujours accrocheur, avec l'étiquette "speed metal" qui n'est jamais loin ; que penses-tu de cela ?

Oui, cela me semble juste. Rien n'est vraiment calculé pour obtenir une durée exacte. Les titres ont parfois tendance à être longs, rapides ou courts. Mais avoir 7 morceaux a été notre intention depuis le début. Ça donne une durée idéale pour un album complet. Je pense que ce que tu dis vise juste !

La musique de Ranger est très directe, parfaitement faite pour le live avec toute cette énergie qui se transmet aux auditeurs ; vous avez toujours eu en tête de faire ce type de metal plutôt traditionnel où il y a aussi un certain sens de la mélodie (dans les guitares par exemple) ?

Oui ! Les morceaux que nous avons composé dès 2009 avaient déjà ces éléments, donc on peut dire que la même formule est toujours là, mais nous la développons encore plus !

Niveau influences, j'imagine que les 80's tiennent notamment un rôle important ; y a t'il des groupes ou des scènes en particulier qui ont fait en sorte que Ranger est là aujourd'hui ?

Le heavy metal des années 80 pratiqué dans le monde entier est une énorme influence, mais aussi les films d'horreurs et d'actions des 70's/80's, qui ont un impact sur les paroles et la musique de Ranger. Surtout le premier Terminator, The Warriors, Mad Max, les films post-apocalyptiques italiens, les films de John Carpenter, Halloween, Friday the 13th, Jaws et quelques meurtriers notoires des 80's comme Ricky Kasso (sur le titre "Black Circle").

Une fois de plus, vous avez confié la réalisation du visuel à Samu Salovaara ; j'imagine que c'est un très bon ami à vous ? Et les 4 crânes qui ornent la pochette vous représentent ?

Samu est et sera celui qui a fait toutes nos pochettes. Moi et parfois le groupe, donnons l'idée à Samu et je peux esquisser un visuel pour lui. Il créé ensuite avec son propre style, que nous adorons, l'artwork. Et ouais, les crânes présents pourraient être notre représentation !

Quels sujets abordez-vous au sein de Ranger ? J'ai l'impression qu'il s'agit globalement de textes sombres, évoquant le nucléaire, la guerre peut être la corruption aussi et les drogues hallucinogènes ; l'actualité est en permanence une "source d'inspiration" ?

Beaucoup de sujets sombres et thèmes qui sont vraiment 'heavy metal' ou tout simplement metal. Habituellement les sujets d'actualité ne sont pas une inspiration, mais en ce moment avec ces nouvelles tensions façon guerre froide, cela m'a vraiment inspiré pour écrire des paroles sur ce sujet. Tous ceux qui le veulent peuvent se documenter sur Ricky Kasso qui a influencé le titre 'Black Circle'. Un adolescent fan de heavy metal qui a pris beaucoup de drogues, puis assassiné son ami brutalement peu avant la formation du PMRC (Parents Music Resource Center). Il y a un court métrage sur lui aussi. Ce n'est pas un hommage à Ricky, mais le sujet est vraiment 'heavy metal' et très sombre !

Je pense que les retombées par rapport à l'album sont déjà bonnes et vont continuer à l'être, donc quelles sont les prochaines étapes pour vous ? Décrocher une première partie prestigieuse pour une tournée européenne ou même tourner en tête d'affiche ? Vous avez ouvert pour Portrait récemment, ce serait une tournée énorme sur le plus long terme !

Nous allons faire beaucoup de concerts hors Finlande cette année et notamment une tournée européenne de 3 semaines en septembre. Nous faisons en sorte de promouvoir cet album autant que nous le pouvons et avons l'intention d'aller aux US l'année prochaine. D'ailleurs on espère en 2016 commencer à enregistrer le nouvel album ou bien un EP Live. Tout est possible, j'imagine !

Avez-vous justement déjà des idées pour une future production ou peut être réaliser un split avec un autre groupe ?

Il y a déjà beaucoup d'idées émises ! Nous verrons de quoi sera fait notre futur. Un EP live serait génial ou même un DVD live aussi.

Question qui relève plus de l'anecdote, d'où vient le choix du nom Ranger ?

Nous nous appelions d'abord Turbin, mais il s'agissait seulement d'un nom temporaire. Quelqu'un a amené l'idée de Ranger (notre batteur je crois), et ça a immédiatement collé. C'était le bon patronyme dès ce moment là.

Pour finir, je te laisse le mot de la fin, si tu as un petit message à faire passer, tu peux !

Salut aux metalheads français ! Au plaisir de vous voir sur notre tournée européenne. Bang those skulls!

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Spinefarm Records