Le Chapitre BARABBAS - BARABBAS par SKAY - 5764 lectures
Entrer dans le Temple du Saint Riff Rédempteur est un peu intimidant. Et ça le devient encore plus quand le le Collègue entier de BARABBAS qui t'accueille. Les quatre Cavaliers n'ont pas l'air commode sous leur faux air de gentils. Et pourtant, c'est avec plaisir que le groupe se livre au jeu des questions-réponses quelques minutes avant de monter sur scène.

Interview effectuée le 8 Novembre en la Sainte Chapelle de l'Empreinte, Savigny-le-Temple.




Est-ce que vous pouvez vous présenter, Pères de nos pères, Guides des croyants et des non-croyants ?
Saint Stéphane : guitare
Saint Rodolphe : porte-parole et chanteur de BARABBAS
Saint Jérôme : bassiste
Saint Jean-Christophe : batteur


On va commencer par "Messe pour un Chien", comment s’est passé l’écriture de cet album ? Est-ce que l’un de vous s’est plus impliqué que les autres ?
Saint Stéphane : Non, personne n'était vraiment impliqué (rires collégial). C'est un effort collectif dans la composition, la création. Le bébé était plus entre les mains de Jérôme, qui a su donner la vision de l'architecture sonore de l'album, il l'a fait sonner. Le reste est un travail de composition commun des morceaux.
Saint Jérôme : Je tiens quand même à préciser, Stéphane compose tout, il écrit les textes et il écrit la musique. Il fait l'ossature. Nous on est là pour donner de la chair à tout ça. Rodolphe pose ses voix, et nous (NDR : Saint Jérôme et Saint Jean-Christophe) on est là pour arranger, pour donner une direction. Mais c'est Stéphane qui est le cerveau à la base.
Saint Stéphane : C'est parce que je suis le seul à avoir une chaîne hifi, à écouter des disques et à piquer des riffs (rires).


Tu écris la musique. Mais comment se passe l’écriture des Textes ? Est-ce qu’il y a des évènements qui ont inspiré l’écriture de ces Textes sacrés, ou est-ce qu’une force céleste (ou abyssale) t’a dicté les Saintes Ecritures ?
Saint Stéphane : Nous ne sommes que le réceptacle des voix du Très Haut. Mais, souvent ça raconte des choses vraies, mais derrière un vernis, une imagerie qui est celle de BARABBAS, c'est-à-dire liturgique, qui correspond davantage à une imagerie qu'à un positionnement religieux. Ce n'est pas du white doom.


Dans quelle paroisse avez-vous enregistré ce Saint Evangile ?
Saint Stéphane : dans la sainte Chapelle de l'Empreinte, à Savigny-le-Temple.
Saint Rodolphe :
notre sainte Cathédrale, c'est ici, l'Empreinte.
Saint Stéphane :
Et c'est à Savigny-le-Temple !


Est-ce que c’est fait exprès ?
Saint Stéphane : Non, mais tout est bien tombé. D'ailleurs à côté d'ici il y a une ville qui s'appelle Lieusaint. Lieusaint qui était visiblement un lieu de rassemblement pour les druides, à l'époque de César. Donc il y a peut-être un feeling spirituel, mystique, dans la région. En tout cas, quand tu te balades dans les champs, tu vois des forêts (rires). On a beau être en banlieue, ça commence à être la province, la campagne. Donc il y a forcément un esprit spécial. La forêt de Fontainebleau n'est pas loin, la forêt de Sénart, il y a les champs, on peut donc rentrer en contact avec notre Mère Nature. Dans laquelle on va faire caca, derrière un arbre, pour faire chier les Schtroumpfs (rires).


Certaines religions ont des symboles, comme le pain ou le vin dans la religion chrétienne. Est-ce que l’Église du Saint Riff Rédempteur a ses propres symboles ?
Saint Rodolphe (au taquet) : La Bière !! (rires)
Saint Stéphane : le brie de Meaux, qui est notre hostie, une grosse hostie.


Donc la bière et le brie de Meaux.
Saint Rodolphe : mais pas trop fait, le brie !


D’accord (rires). Comment se passent les cérémonies organisées par BARABBAS ? A quoi doivent s’attendre les communiants qui vont assister aux offices ?
Saint Rodolphe : un jet de bière dans la gueule.
Saint Stéphane : un jet de bière par Saint Rodolphe qui se transforme en baleine.
Saint Rodolphe (me pointant du doigt, menaçant) : Tu verras ! Mets-toi devant s'il te plaît (rire inquiétant).
Saint Stéphane : On espère que les gens passent un bon moment. La philosophie du groupe c'est communier dans la musique, oublier tous ses soucis ensemble, passer un bon moment tous ensemble. A ce niveau, on est très proches de groupes comme AC/DC, MOTÖRHEAD. On ne promet pas l'immortalité de l'âme ou quoi que ce soit. On promet juste, si on est en forme, un bon moment rock'n roll. Mettre tout ce qu'on a dans les trois quarts d'heure, l'heure qui nous sera allouée, en espérant que les gens rentreront dans notre délire.
Saint Rodolphe : En espérant aussi que les gens vont faire attention à ce qui se dit aussi. Dans les textes, il y a une vraie profondeur. On n'est pas juste là pour faire passer un bon moment, mais aussi qu'ils réfléchissent à ce qui est dit.
Saint Stéphane : un bon moment de réflexion.
Saint Rodolphe : Le but c'est que les mecs sortent avec la migraine (rires)
Saint Stéphane (mimant quelqu'un du public) : « mais qu'est-ce qu'ils chantent ? »


Et donc c’est pour ça que les textes sont écrits en français, pour faciliter la compréhension par le public ?
Saint Rodolphe : Non, ça c'est parce que tu n'étais pas avec nous quand on était avec les GOATESS (NDR : groupe suédois avec qui BARABBAS a partagé les dates françaises), tu aurais tout de suite compris pourquoi les textes sont en français (rires). Moi j'ai arrêté l'école en CM2, donc forcément… En fait, pour la plupart des Saints du groupe, l'anglais n'est vraiment pas notre langue maternelle (NDR : pour tous en fait). Et puis par rapport aux textes que Stéphane écrit, le message ne serait pas le même. Ce ne sont pas que des mots, il y a une vraie profondeur dans ce qui est dit.
Frère Stéph (intendant de l'Eglise BARABBAS) : il y a une harmonie entre les textes en français et la musique.
Saint Stéphane : Ce sont nos racines également. C'est intraduisible littéralement. On n'a pas 22, 23 ans, on a connu la musique des années 80, il y avait beaucoup de groupes de punk qui s'exprimaient en français. Les groupes de hard qu'on écoutait, que ce soit VULCAIN, SORTILEGE, SATAN JOKERS, ça chante en français. Les groupes punks, OBERKAMPF, METAL URBAIN, ça chantait en français, c'était une évidence, tu t'adresses aux gens. Mais curieusement, on a beaucoup d'étrangers dans notre public, sur les 40 personnes qui nous écoutent à travers le monde, pour eux, le français est une langue qui leur plaît, tant pour la sonorité que pour le fait que des groupes chantent dans leur langue maternelle. Mais en France, ça nous est arrivé de sortir de concert et qu'on nous dise « putain c'est bien ce que vous faite, mais les gars, pourquoi vous chantez en français ? » Des Français qui nous demandent ça ? Mais peut-être parce qu'on est Français, on s'adresse à toi qui l'est aussi. C'est un choix, comme le dit Rodolphe, on n'aurait pas les capacités pour rendre ce qu'on veut dire en anglais. Et au-delà de ça, ça correspond tellement à ce qu'on est. On est un groupe de bébert français, on ne va pas s'inventer une identité qui n'est pas la nôtre. Et c'est générationnel je pense aussi. A quelques années d'intervalles les gens chantent en anglais et trouvent ça naturel. C'est devenu un peu ringmuche (NDR : boloss pour les jeunes qui nous lisent) de chanter en français aujourd'hui, il faut être honnête.
Saint Rodolphe : on est des vieux, il faut s'y faire…
Saint Jérôme : Je pense que c'est aussi une question de maturité. On a eu un parcours musical chacun. On s'est retrouvé autour de Stéphane pour ce projet en ayant nos expériences passées. Moi personnellement j'avais des groupes où ça chantait beaucoup en anglais, mais à l'époque ça paraissait évident de chanter du rock en français. Mais maintenant, j'ai beaucoup de mal avec ça, je trouve que ne pas s'exprimer dans sa langue maternelle, ça me pose problème. On est français, je trouve normal qu'on s'exprime en français, et sera beaucoup plus précis et poétique dans notre langue que en imitant un groupe lambda.
Saint Jean-Christophe : et les gens n'ont pas l'habitude d'écouter des textes en français sur ce genre de musique.
Saint Stéphane : J'ai grandi avec TÉLÉPHONE, TRUST, STARSHOOTER, c'était évident. Mais attention, on n'a rien contre les gens qui ont décidé de chanter en anglais. Regarde le kobaïen, chanté par MAGMA, ça doit être un de mes groupes préférés et tu ne comprends absolument rien à ce qu'ils chantent. On n'est pas non plus un « groupe à texte ». On essaie d'avoir des textes intéressants, mais avant tout on veut faire de la musique avec des mélodies et sur laquelle les gens auront envie de bouger. Si après tu rentres dans le texte, tant mieux, mais la voix de Rodolphe est un instrument avant tout, pour avoir de la puissance, de l'impact, de la mélodie. On veut que les gens se prennent tout un bloc dans le visage. Ensuite si tu rentres dedans, tu t'apercevras qu'on chante en français, et tu accroches ou pas aux textes. Mais il n'y a pas de croisade particulière. Ce qui est bizarre, c'est quand on te dit « en français ça ne peut pas sonner ». Ben ouais mais Jacques Brel, Gainsbourg. « Oui mais c'est des exceptions. » OK mais tu as déjà 3 exceptions ? Alors je t'en donne une quatrième, OBERKAMPF, METAL URBAIN… On n'a pas la prétention d'arriver à faire sonner le français, mais on essaye.


Tu parlais des groupes qui t’ont inspiré dans ta jeunesse, pourquoi avoir choisi le doom comme vecteur de propagande ?
Saint Rodolphe : Déjà on est tous des dépressifs chroniques.


Ça se voit (rires)
Saint Rodolphe : Si tu savais les efforts qu'on fait pour avoir l'air sympa.
Frère Steph : ils ont même embauché un coach (rires).
Saint Rodolphe : On espérait même que ce soit lui qui ferait l'interview. Plus sérieusement, c'est quelque chose qu'on a au fond de nous. Doom ça veut tout dire et rien dire, mais on a une espèce de noirceur d'âme qui fait qu'on se sent bien dans ce style de musique. Et après, dans le groupe, Stéphane et moi on est particulièrement dans ce style. Jean-Christophe va être plus dans l'alternatif, il écoute plus des groupes comme LOFOFORA.
Saint Jean-Christophe : Je n'écoute pas particulièrement du doom, mais c'est ça qui est intéressant, j'ai une oreille complètement détachée par rapport à ce que les autres proposent. Donc je ne vais pas forcément aller dans le sens de ce qui se fait habituellement.
Saint Stéphane (sur un ton solennel) : Je voulais t'en parler justement (rires).
Saint Jean-Christophe : merde j'en étais sûr…
Saint Stéphane : il y a des groupes qui rassemblent tout le monde : BLACK SABBATH, CATHEDRAL. Mais autour de ça, les influences sont très diverses, et finalement ça nous nourrit. Jérôme écoute des musiques plus planantes, plus propres, plus électro. C'est sûrement celui qui est le plus ouvert musicalement. (Parlant à Rodolphe :) Toi tu es plus metal et assimilé.
Et quand tu regardes de plus près, BLACK SABBATH a commencé à jouer du blues, et peu à peu ils ont enlevé la soul de leur musique pour aller vers des sonorités extrêmement froides, anxiogènes, etc. Mais à la base c'était du blues. Et le blues, c'est parler de tes peines de tes misères, tu dis des choses vraies, tu les dis vraiment, et tu dis aux gens « je suis comme ça, c'est comme ça que je vois le monde ». Et on a eu besoin d'une musique immédiate comme celle-là. La musique qu'on a choisie, c'est la voix de la simplicité. Basse, guitare, batterie, chant et roule. Et on raconte nos états d'âmes. Le dénominateur commun est là, on est attiré par ce moyen d'expression brut qui est lié à cette musique. Le metal est finalement une musique assez honnête. Alors oui, il y a des groupes comme KISS, avec le decorum. Mais à la base, quand tu écoutes BLACK SABBATH, ce sont des mecs qui te parlent de ce qu'ils ressentent, de leur mal-être, des difficultés avec les autres, ce sont des gens bien (rires).


Je vais revenir sur le dernier album, parlez-nous de l’œuvre qui illustre la pochette de l’album. D’où est-elle venue, elle est assez évocatrice du titre de l’album. Est-ce qu’il y a un lien direct, est-ce que c’est venu après ?
Saint Rodolphe : C'est l'entrée du cimetière des chiens d'Asnières. C'est un malheureux évènement qui a cimenté tout l'album. On a écrit le morceau "Messe pour un chien" suite à un truc tout bête, euh non, pas tout bête. JC avait un chien… Et à partir de là tout a découlé. On a fait un rapport entre la vie de l'animal et la vie de l'homme, et les textes sont arrivés de là. Malheureusement l'évènement premier c'est la perte de l'animal de JC.
Saint Stéphane : Quand tu vas dans ce cimetière, c'est vraiment un lieu étonnant. Tu t'aperçois que c'est un cimetière pour animaux, chiens, chats, il y a même un cheval qui y est enterré je crois. Quand tu lis les inscriptions sur les pierres tombales, il y a des déclarations d'amour à des animaux. Donc ça fait relativiser beaucoup de choses, même sur l'amour que tu portes aux gens. C'est vraiment un lieu très étrange, car tu t'aperçois que des gens ont littéralement le cœur brisé par la perte d'un animal de compagnie, au même titre que s'ils avaient perdu quelqu'un de leur famille. Est-ce ridicule ou pas ? Je ne sais pas. En tout cas le lieu a une atmosphère vraiment unique. Donc l'album parle d'amour en fait (rires).
Saint Rodolphe : Et si tu fais un lien entre chaque texte, tu peux trouver une espèce de liaison, de fil conducteur. Même si ce n'est pas un album conceptuel. C'est ce qui nous a tous vachement intéressé.
Frère Steph : Dans un contexte liturgique.
Saint Rodolphe : Oui, on essaie toujours de raconter des histoires à travers l'imagerie religieuse.
Saint Stéphane : "Messe pour un Chien" c'est le dernier morceau de l'album. Ce que tu vois, c'est la porte du cimetière. L'homme est mort, c'est ce qu'on dit dans la chanson et tu peux piocher, au fil des chansons, des bribes de son histoire. On part au début d'un instrumental, qui est comme une âme qui se perdrait dans le cosmos. C'est très doux au départ, et après BAM, ça part en violence. Donc le type va être marqué toute sa vie par cette espèce de bipolarité. Et c'est ce fil conducteur qui va l'amener jusqu'à la fin. Le deuxième morceau, c'est "Le Couteau ou l'Abîme". Le type est au bord du suicide. « Est-ce que je fais ça ? » « Est-ce que je pars comme ça ? » On va découvrir de chanson en chanson la personnalité de ce type. Bon, c'est pas un concept album aussi fort que "Operation : Mindcrime" de QUEENSRYCHE ou du PINK FLOYD, il faut relativiser (rires).
Saint Rodolphe : Pour ceux qui vont lire cette interview, c'est intéressant pour eux de réécouter l'album avec cette idée-là. Ça peut permettre de comprendre certaines choses. Par exemple on commence sur un instrumental, et le dernier morceau part à la fin sur quelque d'assez planant. Mais on peut imaginer l'âme de la personne qui monte vers le Paradis
Saint Stéphane : Ah c'est ça ?! J'avais pas du tout compris (rires)
Saint Rodolphe : Et c'est un cycle permanent puisqu'on revient sur l'instrumental. En fait, l'album tourne en boucle. Un peu comme la réalité humaine.


Ah oui c’est vachement réfléchi en fait héhé
Frère Steph : Merci VS (rires)
Saint Stéphane : Le premier EP était très très frontal.
Saint Jérôme (l'interrompant) : on était en colère !
Saint Stéphane : On sentait vraiment nos influences CATHEDRAL, SAINT VITUS, SABBATH. Mais cet album est beaucoup plus recherché. On a déjà eu des réactions de gens, et c'est noir ou blanc. Soit on nous dit ça change, c'est intéressant. Soit j'arrive pas à rentrer dedans, c'est pas assez immédiat. Tant pis, au moins ce sera tranché.


Parfait, tu as répondu à la question que j’allais te poser héhé.
Saint Stéphane : Ah, donc ça sera tranché (rires)


Non, pas du tout. En fait je voulais savoir si l’évolution était réfléchie, anticipée entre les deux albums.
Saint Stéphane : C'était pas voulu. On y a passé beaucoup de temps. Comme on n'est pas des champions de la technique, comme tu vas bientôt t'en apercevoir dans ce que nous allons jouer (rires), il a fallu répéter beaucoup pour mettre les morceaux au point. Et à force de répéter les mêmes morceaux, spontanément il va y avoir un moment où tout le monde va vouloir faire un peu autre chose. Ça s'est fait simplement. Pendant tout l'enregistrement on a cassé les bonbons à Jérôme : « Mais c'est pas assez dooom !! » Mais c'est la musique qui a décidé qu'on allait faire autre chose. Et peut-être que le troisième (NDR : album) sera encore plus prog, ou au contraire…
Saint Jérôme : ah il y aura un troisième ?
Saint Stéphane : Oui il y aura un troisième, la seule chose qui pourrait nous arrêter c'est nos envies. Comme on n'est pas sur un label, on n'a pas de contraintes d'argent, c'est beaucoup plus simple. D'ailleurs ce sera peut-être un double album.


Un double album ?
Saint Stéphane : Ben oui, on aimerait bien se faire ce plan. Tout grand groupe de metal a sorti un double album, donc même un petit-grand groupe comme nous (rires).


Juste avant de vous laisser aller sur scène, un dernier exercice. Voici la Table de la Loi des Commandements. J’en ai sélectionné quelques unes, et j’aimerais votre avis, l’avis d’un groupe de doom. La première est « Tu ne commettras pas de meurtre »
Saint Stéphane : euh… (il réfléchit), non on peut dire qu'on n'a pas commis de meurtre. A part dire qu'on a assassiné Mozart à chaque fois qu'on joue. Donc effectivement, on a enfreint le Premier Commandement.


« Tu ne commettras pas d’adultère. » D’accord, pas d’accord ?
Saint Jean-Christophe : Attends, la tournée commence…
Saint Stéphane : On a pris un duvet pour quatre, donc on verra comment ça va se passer.
Frère Steph : Et moi alors ?
Saint Stéphane : Toi, tu es à la vidéo.


« Tu ne feras pas d’idoles ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. »
Saint Stéphane : On a des idoles musicales, mais on n'a pas vraiment enfreint ce commandement. On utilise la croix, mais c'est plutôt un utilisation du symbole pré-chrétien. C'est-à-dire une rencontre entre le monde terrestre, l'horizontalité, et la verticalité du monde de l'esprit. On se voudrait, dans l'absolu, au niveau de ce point de jonction. La musique c'est ça, on crée des instruments en bois, avec des cordes en metal, et ça va te faire voyager au-delà de ta condition terrestre. Donc la croix c'est ça pour nous. Donc c'est pas vraiment un détournement, on n'est pas coupable d'avoir enfreint cette loi.


Et si BARABBAS devait établir sa propre Table des Lois, quelle serait-elle ?
Saint Rodolphe : Sex, Drug and Rock'n Roll ! Ça se résume à ça.
Saint Stéphane : Ça se défend, c'est pas mal. En tout cas, on est assez proches des 10 commandements dans l'esprit. On n'est pas des gens méchants, on est des bonnes natures. Mais Sex, Drug & Rock'n roll c'est pas mal, c'est une bonne conclusion. Même si je ne fume pas, je ne bois pas. Ça reste un fantasme (rires).


Je vous laisse le mot de la fin.
Saint Stéphane : Merci déjà à toi et à VS de nous ouvrir ses colonnes et d'être venu nous interviewer. Et on espère que si tu assistes au concert tu passes un bon moment. Au moins grâce à BARABBAS, sinon grâce à GOATESS et MARS RED SKY, qui, tu vas t'en apercevoir, valent le coup d'oreille et d'œil.
Saint Rodolphe : Et ce soir tu vas goûter au plaisir du baptême barabassien, et rien que pour ça, ça valait le coup de venir.






Merci à Frère Steph pour avoir organisé l'interview, et merci au groupe pour leur bonne humeur. Mon âme n'est pas sauvée, mais j'ai trouvé la paix grâce aux cantiques chantées par le groupe. En ce sens, l'Église du Saint Riff Rédempteur m'a sauvé.


Auteur
Commentaire
Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 27/11/2014 à 16h01 - (1411)
Très intéressante, cette interview ! Et j'ai vraiment envie de me l'acheter, cet album ! :)

..::Ju::..
Membre enregistré
Posté le: 27/11/2014 à 22h41 - (1412)
Ouais très cool cette interview !
Sympa à lire, des mecs qui ont l'air un peu perché mais pas trop, une ambiance qui a l'air cool, et des questions bien cool (dommage que le type qui les pose ait des goûts musicaux bizarres :d )

Hey
Mais
C'est du doom en fait ! Mais pourquoi ils sont pas en train de faire l'apologie du mal être et des barbituriques?

Musicalement, c'est intéressant (en tout cas pour un non doomeux repenti comme moi). Loin du doom trad, c'est assez ouvert et même (oh) musical, je trouve. Sympa en fait ! Merci !



ProjectInfamy
Membre enregistré
Posté le: 28/11/2014 à 18h58 - (1413)
Voilà un groupe à découvrir, la tête sur les épaules, les pieds sur terre et un album lourd. Moi qui ne suit pas fan du chant en français là ça passe nickel



Humungus
Membre enregistré
Posté le: 28/11/2014 à 23h30 - (1414)
Ben moi je vais faire mon difficile, mais je préférais nettement le premier EP à cet album...
Ce dernier est pas mal du tout mais effectivement beaucoup moins rentre dedans.
"Pas assez Dooooom" comme ils le disent si bien eux-mêmes.
Et pis je trouve les texte moins tripants aussi... Trop réfléchis peut-être.
Par contre, l'art-work est réellement une pure tuerie. Il est vraiment très rare de trouver un travail aussi original et abouti surtout au sein de la scène hexagonale.
Quand aux gaillards, ils sont c'est vrai très sympas et pas prise de tête (cf. vu sur leur dernière tournée avec les fantastiques GOATESS et FATHER MERRIN).

!!! !!! !!! DOOM IS DEAD !!! !!! !!!
!!! !!! !!! DOOMSTER IS ALIVE !!! !!! !!!

Humungus
Membre enregistré
Posté le: 28/11/2014 à 23h39 - (1415)
AH !!!
Et j'oubliais tout de même de dire qu'en live c'est juste très bon.
Ne surtout pas se fier à leur modestie un peu plus haut (cf. "On n'est pas des champions de la technique, comme tu vas bientôt t'en apercevoir dans ce que nous allons jouer").
Saint Rodolphe a fier allure sur scène derrière son crucifix... Croyez-moi.
A voir absolument.
Ca envoie du brie putain !!!

!!! !!! !!! DOOM IS DEAD !!! !!! !!!
!!! !!! !!! DOOMSTER IS ALIVE !!! !!! !!!

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