Rémi Vanhove (guitare & programmation) - PSYGNOSIS par ZESNAKE - 5812 lectures
PSYGNOSIS vient de sortir son second album full-length intitulé "Human Be[ing]". VS donne la parole à Rémi Vanhove, tête pensante du groupe, pour nous éclairer sur ce nouvel album et sur PSYGNOSIS.


Salut ! PSYGNOSIS était au départ ton ‘one-man band’, c’est désormais un groupe à part entière. Pourquoi avoir recruté d’autres membres ? Pour avoir l’appui d’autres musiciens pouvant apporter leurs idées, ou parce que tu n’arrivais pas à faire tout ce que tu voulais tout seul ?
Salut ! Eh bien c'est plus simple que cela, je voulais faire du live avec PSYGNOSIS, et je n'avais pas envie de me produire seul sur scène, car je n'aurais pas pu développer la même intensité en étant seul sur scène. PSYGNOSIS est depuis devenu un vrai groupe, je ne suis plus seul à décider, et même si je suis toujours le compositeur principal, ils ont tous leur mot à dire, et surtout je ne suis pas celui qui gère les choses au delà de l'aspect musical. J'ai mon mot à dire dessus, bien évidemment, mais je préfère me concentrer sur la composition !


En revanche PSYGNOSIS n’a toujours pas de batteur, et utilise toujours une batterie programmée. Est-ce un choix purement artistique ?
Oui en effet, on ne s'est jamais posé la question d'avoir un batteur jusqu'à ce qu'on nous le demande, ça ne nous semble pas indispensable. Je compose pour qu'il y ait deux guitares une basse et un chant, mais pas forcément pour qu'il y ait une vraie batterie derrière, en tout cas ça ne m'est pas vraiment venu à l'idée pour PSYGNOSIS, et au final ça correspond bien à notre concept. Alors ça en gène certains cet espace supplémentaire sur scène, mais il faut juste savoir se sortir de la tête les idées préconçues sur le Metal et sur la façon dont ça doit être fait. En tout cas je ne compose pas dans l'optique d'être un groupe de Metal, même si ça en est par la force des choses. C'est peut-être pour ça que l'absence de batterie ne me gène pas du tout, et je pense que ça ne gène pas ceux qui ont réellement compris PSYGNOSIS.


Tes goûts semblent être partagés entre le Metal et la musique électronique. Lequel des deux styles as-tu découvert en premier, et comment as-tu parallèlement creusé ces genres au fil du temps ? Estimerais-tu que ton propre parcours musical a pesé sur l’évolution de PSYGNOSIS ?
J'ai commencé par l'électronique, j'étais encore un gamin quand j'ai eu un premier vrai contact avec une musique qui me touchait. Mon père écoutait beaucoup des choses comme AC/DC, LED ZEPPELIN, PINK FLOYD mais à l'époque ça ne me touchait pas du tout. Alors forcément c'était de la musique un peu facile, j'avais 11 ans, et mon premier CD était la compilation 'Teckno.com', mais mine de rien c'est ce qui a contribué à mon amour pour la musique, il y avait la puissance des beats et les mélodies, et c'est encore le genre d'addition qui me touche aujourd'hui. J'ai même commencé à composer de la musique électronique avant de découvrir le Metal, j'ai appris à composer tout seul, à apprendre qu'il fallait mettre de la basse dans sa musique si on voulait de la profondeur, ajouter des couches pour un rendu plus ample, tous les effets qu'il fallait que j'utilise pour avoir tel rendu. Puis au fur et à mesure j'ai découvert de plus en plus de styles, et j'ai donc commencé à composer des choses de plus en plus différentes comme du hardcore ou de la drum'n'bass. Je n'ai découvert le Metal que plus tard quand je suis arrivé au lycée, avec des trucs comme LINKIN PARK, SLIPKNOT ou KORN, je commençais même à composer du Metal sans avoir de guitare, j'avais trouvé des sons qui ressemblaient à de la guitare distordue, et je commençais à composer comme ça avec une batterie ultra synthétique derrière, puis de la même manière j'ai découvert de plus en plus de styles, autant dans le Metal que l'électronique, tout en m'ouvrant à d'autres genres encore, en redécouvrant d'ailleurs PINK FLOYD, LED ZEP' et AC/DC par exemple, tout en continuant à composer tout et n'importe quoi, ce qui est finalement devenu PSYGNOSIS. Donc ouais, c'est clair que toute cette évolution a contribué à faire de PSYGNOSIS ce qu'il est aujourd'hui. Et pourtant je continue à trouver que nous ne sommes pas si atypiques que ça...



Comment s’est passée la genèse de l’album ? J’ai l’impression qu’elle a démarré tout de suite après Sublimation, vous aviez une véritable volonté d’enchaîner ?
Elle a même commencé juste après Anti-Sublime en réalité ! Le seul titre neuf qui était sur Sublimation est "The Judgement", et il était à la base composé pour ce deuxième album. Quand on a décidé de sortir Sublimation, on était déjà plutôt avancé dans la compo de Human Be[ing], on avait déjà 4 titres prêts, dont "The Judgement", et on trouvait qu'elle ne collait pas vraiment avec les trois autres. On a préféré la sortir sur Sublimation. Après, volonté d'enchaîner oui et non, c'est juste arrivé comme ça, on ne s'est pas dit qu'il fallait absolument le sortir un an après, il se trouve juste que l'album était prêt, et puis on a toujours un peu d'avance par rapport à nos sorties.


Généralement, quelle est la méthode de composition d’un morceau de PSYGNOSIS, qu’est-ce qui vient en premier et en dernier ? Avez-vous utilisé la même méthode que les précédents albums pour Human Be[ing] ?
Il n'y a pas trop de règle, quand je débute un morceau parfois je sais où je veux aller, d'autres fois je me laisse juste porter par le truc. Parfois je n'attends pas la fin d'un morceau pour le présenter à mes camarades, pour déjà avoir leur avis quand je ne suis pas sûr du truc. Parfois je finis un morceau, je le réécoute et je le jette direct. Parfois je termine un morceau en une journée, pour d'autres j'ai du y revenir pendant plusieurs mois en changeant des parties au milieu, au début ou la la fin du morceau. Pas vraiment de règle donc.
Quand est-ce que viennent s'intégrer les chants de Yohan, et qu'est-ce qui guide le choix des voix growlées, criées ou chantées selon le passage ?
Le chant de Yohan vient se poser une fois que le morceau est terminé ou qu'il y ait peu de chances qu'il soit retouché, pour ses placements c'est au feeling, c'est comme il le sent, je ne crois pas qu'il se pose de questions particulières, et si ça nous gène on lui dit et on trouve autre chose.


PSYGNOSIS se distingue par ses morceaux généralement longs. Est-ce un schéma réfléchi et assumé que vous utilisez lors des phases de composition, où c’est votre travail qui vous guide naturellement vers des morceaux qui s’étirent ? Vous n’avez jamais eu envie de faire un morceau (qui ne soit pas un interlude) plus court et « tubesque » ?
J'ai déjà essayé de faire des morceaux plus courts, plus typés « chansons » mais je n'arrive pas, ça me semble toujours inachevé, il me manque toujours un truc. J'ai vraiment du mal à faire des chansons de moins de 7 minutes ! J'ai toujours l'impression de ne pas être allé assez loin, de ne pas avoir assez développé le morceau. C'est pas vraiment pour faire de la surenchère mais plutôt pour faire un titre fini, complet, faut que je puisse me dire « ok, je peux plus rien mettre après ça ». Tant que je peux continuer un titre, je m'arrête pas, c'est comme si je n'étais pas allé au bout du truc. Je dis pas qu'à l'avenir on fera toujours des trucs longs, j'en sais rien, mais en tout cas c'est ce que j'aime faire aujourd'hui.



J’aimerai aborder la question des samples, qui font une grande partie de l’identité de PSYGNOSIS et ce depuis ses débuts. D’où proviennent-ils en général, qu’est-ce qui guide leur choix et leur intégration dans tel ou tel morceau ? Nourrissent-ils un but musical précis ?
Pourrais-tu par exemple nous commenter les samples de "Resurrection" et de "SilEnt" ?
Ça peut venir de tout et n'importe quoi, tant que ça me semble esthétique et intéressant à placer dans un morceau. C'est surtout ça que je cherche, le coté esthétique qu'il peut apporter à la musique, il y a des samples qui collent mieux à des morceaux que d'autres, leur longueur est à prendre en compte, le ton, ce genre de choses. Et puis il faut que ce qui est dit me parle bien évidemment. "Resurrection" justement, quand je sample Michel Serres quand il explique que la télévision est devenue sacrée, c'est ma façon de vouloir dénoncer ce genre de choses, on me regarde souvent avec des gros yeux quand je dis que je n'ai pas de télévision... Le sample du Dictateur de Chaplin qui se trouve dans "SilEnt" est un peu lié, les gens deviennent esclaves de ce que leur dit la télévision. Comme Guy Debord avait dit « ce qui apparaît est bon, ce qui est bon apparaît », les gens prennent pour véridique tout ce qu'ils voient au travers de leur téléviseur, ça dicte leur vie, leur façon de faire, leur façon de penser et ils perdent leur individualité en ne réfléchissant plus. Ils deviennent des machines au service du pouvoir, en perdant tout ce qui fait d'eux des êtres humains, des êtres sensibles. C'est un combat qui nous tient à cœur avec PSYGNOSIS, c'est la signification des titres de nos deux albums et c'est quelque chose pour lequel on se bat au quotidien.


Quelles sont les influences musicales de PSYGNOSIS, que ça soit pour le côté Death, le côté peut-être ‘Post’, le côté ambiant/électronique, ou encore pour d’autres facettes ?
Y'a-t-il d'ailleurs des nouvelles influences pour Human Be[ing] ? J'ai senti un peu plus de HACRIDE, notamment sur "Resurrection", mais surtout du VILDHJARTA sur "Hurricane" et je sais que tu es un fan des suédois :) c'était assumé ?
Evidemment c'est assumé ! Du name-dropping, tu peux en faire sur tout l'album je pense ! C'est cool que tu fasse le parallèle avec HACRIDE, en tout cas je le trouve plus pertinent que le parallèle avec GOJIRA. En dehors d'HYPNO5E et PINK FLOYD je ne saurais pas trop dire quels sont les groupes qui m'influencent le plus, qu'il soient de Metal extrême ou d'électronique. Il y a du APHEX TWIN et du AUTECHRE, du ORIGIN et du MESHUGGAH, peut-être même du NILE, ou même du EMMURE dans nos quelques mosh-parts. Nan franchement je saurais pas trop dire, je me pose pas la question quand je compose, et je ne me la pose pas vraiment après non plus. Ce n'est que depuis qu'on a des chroniques que je me pose la question. Et au final, si ça ressemble à tel ou tel truc, tant que je trouve que ça le fait et que ça rend service à la musique, je ne me pose pas la question longtemps.


Quels sont les sujets traités par les paroles de Human Be[ing] ? Sont-elles liées par une thématique précise, et sont-elles dans la continuité de vos précédents enregistrements ? Quelle est la signification du nom de l’album Human Be[ing] d’ailleurs ?
Ça rejoint un peu la fin de la question sur les samples, ça parle beaucoup du développement de soi-même, de s'épanouir, d'apprendre des échecs, de devenir une meilleure personne de jours en jours. C'est un thème qui nous tient à cœur, je ne sais pas si on continuera à en parler mais pour le moment c'est ce qui nous touche. Et le titre Human Be[ing] est toujours dans cette optique « sois » un individu, « be » someone, et va voir au delà de ce qu'on te dis, remet toutes les choses en question, même ce qu'on te dis depuis que t'es à l'école.



Qui réalise les artworks de PSYGNOSIS ? Depuis Anti-Sublime on note d’ailleurs une certaine continuité dans le style, est-ce pour donner une identité visuelle au groupe ?
C'est notre très talentueux ami Okiko qui se charge de tout nos visuels ! Et on compte travailler avec lui jusqu'à la fin de PSYGNOSIS, il a vraiment compris notre univers, et veut de plus en plus s'investir dans le groupe. Il fait partie des gens qui gravitent autour de nous, avec qui on s'entend très bien et de qui on apprécie le travail et le contact humain.


Sur l’ensemble des composantes de PSYGNOSIS (musique, paroles, samples, visuels…), est-il vraiment dans votre intention de créer quelque chose de résolument cinématique ? Où est-ce que le terme simple « Metal extrême atmosphérique » se suffit à lui-même ?
Est-ce que des œuvres cinématographiques font aussi partie des influences de PSYGNOSIS ?
C'est pas vraiment mon intention, en fait la musique n'est pas un vecteur d'image pour moi, ce n'est pas comme ça que je la ressens, du coup je ne m'efforce pas à créer des images lorsque je la créé. « Metal extrême atmosphérique » c'est ce qu'on a trouvé de mieux pour se caractériser, vu qu'on est à la fois extrême et atmosphérique, et que je n'ai pas l'impression de faire de la musique progressive. Au départ on se disait groupe de « Metal électronique » mais on se faisait remballer par les assos de concert qui nous répondaient « on ne fait pas d'électro ». Du coup est-ce que le cinéma m'influence, j'en sais trop rien, je dois forcément ingérer et digérer des choses mais ce n'est pas quelque chose de conscient en tout cas.


Comment vois-tu vos compositions futures, allez-vous œuvrer dans le même style ou tenter quelques petits changements voire quelque chose de différent ?
Ecoute, je suis déjà bien avancé sur la composition du prochain puisque j'ai déjà une heure complète qui est terminée, même si je ne pense pas qu'on va tout garder. Je peux dire que pour le moment c'est sensiblement le même délire, mais j'essaie de ne pas me répéter pour autant. En tout cas ce ne sera pas radicalement différent de Human Be[ing] ! Je tente toujours de faire de nouvelles choses, j'expérimente beaucoup dans mon coin sans faire écouter quoi que ce soit à personne et en jetant 95% de ce que je fais à la poubelle. Je ne sais pas comment sera l'avenir musical de PSYGNOSIS, mais on est prêt à tout. Il n'est pas exclu de faire de la pop dans 20 ans, comme il n'est pas exclu de faire du brutal death non plus.


PSYGNOSIS a donné de nombreuses dates ces derniers mois. Que préférez-vous, le travail en studio ou l’exécution des morceaux sur scène ? Selon vous c’est où qu’ils prennent le plus d’ampleur sachant que la musique de PSYGNOSIS est tout de même très atmosphérique ?
C'est plus compliqué que ça je pense. Franchement, quand je suis dans le processus de composition, je suis pas le mec le plus heureux du monde, par contre quand je termine un morceau, et que j'en suis satisfait, je suis vraiment aux anges. Mais ce n'est pas la même sensation qu'en Live, ce sont tous deux des moyens d'expression, tous deux cathartiques, mais il n'y a pas l'un sans l'autre. Mais quand je suis très content d'un morceau terminé en studio, je prends mon pied à la jouer sur scène. En fait, je suis aussi heureux d'avoir terminé un bon album que d'avoir terminé un bon concert, mais le premier ne développe pas une joie aussi brutale et arrive moins souvent. Pour l'impact des morceaux en Live, je pense que ça dépend du morceau, un titre comme "Lost in Oblivion" a du mal à passer en Live, mais des titres comme "Phrase 6" ou "Drowning", putain, je trouve qu'en Live ça prend une dimension supplémentaire.



Quel est ton regard sur les débuts de PSYGNOSIS, et en particulier Phrases et Anti-Sublime, aujourd’hui ? J’imagine qu’en regard de l’évolution amorcée avec Sublimation tu n’en es plus entièrement satisfait ?
Hé bien je n'ai aucun problème avec Phrases figure-toi, c'était les bases de ce qu'on fait maintenant, j'en suis toujours content, ça m'arrive plutôt régulièrement de l'écouter. C'était un peu maladroit, un peu gamin, mais j'aime bien. J'ai par contre beaucoup plus de mal avec Anti-Sublime, pas vraiment au niveau des compos, mais surtout au niveau du chant et du son. A part "Liquid Nebuula", j'ai beaucoup de mal à l'écouter. On lui redonnera une seconde jeunesse une fois qu'on aura écoulé tout les exemplaires physiques !


En quoi les chroniques de vos disques vous permettent-elles d’avancer ? Sur ma chronique d’Anti-Sublime tu avais fait remarquer que les mêmes défauts étaient souvent pointés du doigt. Est-ce que cela a clairement joué sur votre façon d’aborder la genèse de Sublimation et Human Be[ing] ?
En fait ça nous a conforté dans l'idée que les défauts qu'on pointait nous-mêmes étaient les mêmes que ceux pointés par la presse. On aurait corrigé les mêmes choses, mais du coup ça ne se faisait sans aucun doute ! Pour les critiques à l'égard de Human Be[ing] c'est différent, on a eu énormément de chroniques positives, mais les critiques négatives ne nous aident pas et à chaque fois on a l'impression que les mecs n'ont pas compris PSYGNOSIS et qu'ils pointaient du doigt les mauvaises choses, ou juste qu'il nous reprochaient d'être ce que l'on est. Après on s'en fout tout le monde n'est pas obligé de nous aimer, c'est même plutôt sain ça nous permet de garder la tête froide. Mais du coup ça nous conforte dans l'idée qu'on doit continuer vers la direction qu'on a prise.


Depuis ses débuts PSYGNOSIS œuvre dans l’autoproduction, et propose tous ses enregistrements en téléchargement libre. Pourquoi avoir fait ce choix ? Avez-vous cherché à vous faire signer sur un label ?
On a cherché à se faire signer pour Human Be[ing] oui, mais nous n'avons pas démarché beaucoup de labels, on est un peu difficile, on ne voulait pas d'un label qui faisait ce qu'on savait déjà faire, et on cherchait un label avec un bon réseau de distribution. On ne misait pas tout là-dessus parce qu'on savait qu'on visait du gros, c'était peut-être utopique, mais ça ne coûtait rien d'essayer. Ça n'a rien donné alors on a continué à s'autoproduire, ça ne nous pose pas de problème ! On est très à l'aise comme ça et on commence petit à petit à faire monter le nom de PSYGNOSIS, et au moins on reste libre sur notre façon de faire sans devoir se justifier auprès de qui que ce soit. Pour le téléchargement libre, c'était une évidence pour moi, mon but étant de faire écouter ma musique au plus grand nombre de personnes possible. Puis ça me semblait hypocrite de demander au gens d'acheter ma musique alors que de mon côté je fonce sur les albums qui leakent avant leur date de sortie officielle. Donc pour tout le digital, on laisse les gens la télécharger, la partager, la donner à leurs potes. En fait on essaie au fur et à mesure de créer une communauté libre autour de PSYGNOSIS, d'inciter les fans à créer, remixer nos morceaux, on les autorise à utiliser nos visuels et notre musique dans leur projets persos. Je suis pas vraiment adepte du concept de « copyright », si des mecs veulent utiliser ma musique pour des petits projets, même des petits trucs c'est un honneur pour moi, ça me touche, et j'ai pas envie d'empêcher les gens de le faire pour une histoire de copyright, ou juste parce que « c'est ma musique, c'est moi qui l'ai faite c'est à moi c'est à moi moi moi ». Alors évidemment pour tout ce qui est physique, on ne peut pas leur filer des CD gratuitement, car de notre côté on paye pour pouvoir les presser, faire de beaux visuels. Mais le digital on insiste pour que ce soit gratuit, et le jour ou on ne le fera plus, vous pourrez dire qu'on est des putains de vendus.


Les opérations de crowdfunding se multiplient ces derniers temps, et en France PSYGNOSIS est considéré comme un des précurseurs de cette démarche. Quelle est votre position là-dessus, surtout vis-à-vis de certains projets de financement qui ont pu faire polémique ? (tour-support, clip vidéo, festival…)
Notre opération de crowdfunding était différente de celles qu'on trouve un peu partout, car notre album était déjà sorti en digital, cette opération existait surtout pour nous permettre de le presser, c'était en quelque sorte, des pré-commandes pour le digipack, et ça nous a permis de le financer entièrement. Mais les gens pouvaient déjà écouter l'album et le télécharger gratuitement, ils savaient déjà à quoi s'attendre au niveau musical. Je ne vais parler qu'en mon nom propre et pas au nom de PSYGNOSIS, mais je trouve que l'erreur qui est souvent faite, est de proposer un crowdfunding avant d'avoir pu écouter une seule note de l'album, enfin, j'm'en fous, ça me pose pas de problème, et tant mieux si ça marche, mais moi je ne l'aurais pas fait. Ça minimise le risque pour un artiste en fait, mais du coup je me pose la question, est-ce que l'artiste croit assez en son projet et en sa musique s'il n'ose pas prendre le risque de financer lui-même son album. De nos jours, enregistrer un album de bonne qualité ne demande pas de se ruiner financièrement parlant, même si on met 2000 euros dans l'enregistrement d'un album, pour un quatuor, me faites pas croire que les musiciens ne sont pas capables de sortir 500€ chacun s'ils ont des ambitions plus hautes que de faire la tournée de bars. Pour les projets un peu plus polémiques qui ont fait parler sur VS, je n'aurais fait aucun des trois. Pour le tour-support et le clip, je ne l'aurais pas fait, je pense que ce sont des choses utiles mais pas essentielles pour l'existence d'un groupe. Si le budget d'un groupe est trop petit pour pouvoir financer ce genre de choses, je pense qu'il faut être patient et travailler dur pour pouvoir se le payer plutôt que de demander aux fans de le financer. Ça a marché tant mieux pour eux hein je leur jette pas la pierre ! Quand au projet de Fest, je vais être un peu moins diplomate, c'est quelque chose de plus compliqué, si on veut créer un festival, il faut déjà avoir roulé sa bosse dans le domaine de l'organisation de concerts, faire petit avant de vouloir faire gros, savoir gérer ses bénéfices pour grossir et faire des événements de plus en plus importants.


Je vais te laisser le mot de la fin. Si tu as quoi que ce soit à ajouter, voire des recommandations de groupes à nous faire, n’hésite pas !
Je ne vais pas pouvoir recommander des groupes, si je dis que l'album que j'écoute le plus en ce moment est celui de BABYMETAL, je vais perdre toute crédibilité ! En tout cas merci à toi pour cette interview plutôt complète ! Puis merci à ceux qui l'auront lu jusqu'au bout ! J'espère que ça vous aura donné envie d'écouter PSYGNOSIS ! A très bientôt dans les salles obscures et bruyantes !



Auteur
Commentaire
42
IP:88.182.39.54
Invité
Posté le: 22/05/2014 à 20h16 - (1166)
Je reste sur le cul d'apprendre qu'Anti-Sublime n'a pas été autant apprécié que Human Be[ing] !
Pour moi, cet album est tout à fait dans l'évolution entre Phrases et Human et c'est pour ainsi dire, mon favori.

43
IP:82.254.232.105
Invité
Posté le: 23/05/2014 à 02h48 - (1167)
Anti-Sublime reste pour moi supérieur à HB[] au niveau de la composition, il y avait une vraie patte personnelle. Après la production lui fait défaut, mais bon, c'est ces petites erreurs qui font le charme de la musique non ?

JTDP
Membre enregistré
Posté le: 23/05/2014 à 09h15 - (1168)
Un groupe novateur (enfin je trouve) dont la musique est ambitieuse mais inspirée ! Et personnellement je trouve leur deux albums assez différents mais diablement bons !

..::Ju::..
Membre enregistré
Posté le: 26/05/2014 à 22h30 - (1169)
Très chouette groupe, "Human Be[ing]" est vraiment complet et passionnant !

Vu deux fois en live, dont pour la Release Party de "Human Be[ing]", et ce fut vraiment vraiment chouette !
Un quatuor qui se donne à fond sur scène, leur zik peu immédiate prend une autre ampleur, et l'absence de batterie n'est carrément pas un problème.
Un chouette groupe, vraiment



Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker