La veille de leur concert parisien à l’Olympia, les Black Spiders ont profité de leur soirée « off » pour aller boire un verre dans le quartier de Pigalle. On en a profité pour rencontrer Pete et Adam, respectivement chanteur et bassiste du groupe anglais. En sirotant leurs mojitos, les deux musiciens ont évoqué leur tournée en compagnie d’Airbourne, leur dernier album en date, « This Savage Land », ainsi que tous leurs projets à venir.



Vous qui tournez en ce moment avec Airbourne, vous devez avoir des anecdotes marrantes à nous raconter !
Pete : Bien sûr ! En voilà une drôle : nous étions sur un bateau, entre la Finlande et la Suède, c’est un voyage de douze heures. C’était Halloween et nous avons décidé de tous nous habiller comme Lemmy. Ozzy [le guitariste, NdR] a choisi les chaussures de cowboy blanches, avec un jean noir. La plupart voulait le fameux short en jean ! (rires) On avait tellement bu… De son côté, Joel, le chanteur d’Airbourne, a passé son temps à boire du Bailey’s. Il était tellement bourré en descendant du ferry… Du coup, c’est devenu une blague entre nous. Je ne pense pas qu’il en soit vraiment fier, mais c’est marrant de voir un type australien qui boit des litres de Bailey’s comme ça ! (rires)
Adam : Donc on en parle beaucoup !

Et vous, que buvez-vous en tournée ?
Adam : Du vin rouge ! Je suis au bon endroit aujourd’hui ! (sourire) J’adore ça, deux bouteilles par jour ! (rires)
Pete : Astra Beer pour moi ! Quand on est en Allemagne, on en boit beaucoup ! Ou des mojitos, comme aujourd’hui. Et avant de monter sur scène, chaque soir, on se fait un peu de Jack, histoire de se chauffer, dix minutes avant le concert. L’alcool monte dans le sang, ça aide !

Ca vous aide pour le concert ?
Pete : Euh… Non ! (rires) Il faut qu’on soit tous au même niveau d’alcoolémie, sinon ce n’est pas une bonne chose.

Comment rester en forme malgré ce quotidien alcoolisé ?
Pete : Déjà, la scène est un bon exercice physique ! On fait un peu de sport, certains lèvent beaucoup le coude ! (rires)
Adam : Je m’entraîne beaucoup !
Pete : Pour l’instant, pas de problème, c’est le plus important ! On garde une approche professionnelle, même quand on est bourré ! (rires)
Adam : Malgré tout, on garde quelques règles de base en tête. Par exemple, on ne se bourre pas la gueule AVANT de monter sur scène, seulement après. Et pendant ! (rires)

Sujet un peu plus sérieux à présent, votre nouvel album est sorti depuis un peu plus d’un mois, comment ces nouvelles chansons passent-elles en live ?
Pete : Ca a l’air de plutôt bien marcher ! Nous en jouons plusieurs sur cette tournée. Avant cela, nous avons effectué plusieurs dates au Royaume-Uni en tête d’affiche, ce qui nous a permis de jouer une heure et demie et donc de tester la grande majorité des morceaux de « This Savage Land ». Après, quand tu te retrouves à jouer en première partie d’un groupe comme Airbourne, tu dois absolument jouer un set le plus costaud possible. On espère revenir début 2014 pour une vraie tournée en headline, pour jouer davantage de nouvelles chansons. Quand tu es sur scène pendant plus d’une heure, tu peux davantage te permettre de t’amuser avec des titres plus mid-tempo. Là, on joue 40 minutes, on veut impressionner le public, il nous faut des chansons efficaces ! Mais tout se passe bien, on est très content. Je pense.
Adam : Moi, je suis content ! (rires)

Et justement, comment réagit le public d’Airbourne ?
Adam : C’est fantastique. Chaque jour, on reçoit une réaction incroyable du public.
Pete : Je ne crois pas qu’on ait eu un mauvais concert jusqu’à présent… Le public est très accueillant, certains sont complètement tarés, comme les Espagnols !
Adam : Il y a des gens qui nous connaissent, et c’est ça qui est le plus génial. J’ai l’impression que tout cela va dans la bonne direction pour nous. Je m’occupe du merchandising, certains me disent qu’ils ne sont pas venus pour voir Airbourne, mais pour nous ! C’est vraiment incroyable.



Estimez-vous que c’est « This Savage Land » qui vous aidé à atteindre ce niveau, à gagner ainsi de nouveaux fans ?
Pete : C’est dur à dire… Je pense qu’on a gagné de nouveaux fans grâce à l’album, mais aussi grâce à cette tournée avec Airbourne. Le disque n’est sorti en Europe que depuis un mois et demi, donc il est encore difficile à estimer son impact. A mon avis, la tournée a vraiment aidé à attirer l’attention sur le groupe et l’album. On verra surtout lorsque l’on tournera en tête d’affiche, on verra quels promoteurs ont envie de nous voir revenir, cette fois sans Airbourne. En tout cas, le public d’Airbourne réagit super bien, les gens ont l’air d’aimer ce que l’on fait. Je ne veux pas paraître prétentieux, mais ce nouvel album va sûrement fonctionner mieux que le premier, on a beaucoup tourné depuis, on a vendu des disques sur la route. On croise les doigts pour faire mieux !

Avant cette tournée, votre dernier show français remonte au Hellfest, quels souvenirs en gardez-vous ?
Les deux : C’était génial !
Adam : Ce n’était pas simple, parce qu’on jouait près de Birmingham la veille. Donc on a joué, on a tout balancé dans un van, pour conduire jusqu’au Hellfest. On a conduit toute la nuit, pour arriver une demi-heure avant notre concert ! C’était taré !
Pete : C’était irréel, on a conduit pendant onze heures sans dormir. On ne se rendait pas compte de l’importance du Hellfest. On ne pensait pas qu’il y avait un tel festival de metal en France !
Adam : En plus, on avait peu joué en France auparavant, on ne savait pas s’il y aurait un public ou non pour nous accueillir. Il était possible que personne n’ait entendu parler de nous ! (rires) Donc le fait de voir autant de gens devant la scène était formidable.
Pete : Il devait y avoir 10 ou 12 000 personnes, ils étaient à fond. C’était un show très spécial. On devait retourner au Royaume-Uni derrière pour un autre concert, mais on aurait adoré rester plus longtemps. J’espère qu’on aura l’occasion d’y retourner rapidement… Si le Hellfest nous propose, nous reviendrons avec plaisir. En plus, cette année, il y a Aerosmith, Black Sabbath et Iron Maiden, donc on veut bien jouer n’importe lequel de ces trois jours !
Adam : Moi je veux jouer avec Black Sabbath.

Vous avez donc une bonne relation avec le public français visiblement. Quelles sont vos attentes pour le concert de demain ?
Pete : C’est le plus gros show du concert, 3000 personnes. Et c’est complet ! Jusqu’ici, tous les concerts en France, à Strasbourg, à Lyon, à Toulouse, se sont très bien passés.
Adam : La dernière fois que l’on a joué à Paris, c’était complètement dingue. C’était à la Maroquinerie, c’était blindé. L’un de ces concerts géniaux, que tu voyais dans les années 90, sans sécurité, avec des slams dans tous les sens, où les gens devenaient fous.
Pete : Je pense que c’est grâce à ce concert que nous avons reçu la proposition du Hellfest. A mon avis, demain, ça va être un très bon concert. Enfin j’espère ! Après, notre approche du concert est toujours la même…

Que ce soit un gros festival ou une petite salle ?
Pete : Oui bien sûr ! On l’envisage toujours de la même façon, comme si c’était notre dernier concert. On donne tout, car il est possible que l’on ne joue plus jamais après.
Adam : L’autre jour, on a joué pour une émission télé, il n’y avait pas de public dans la salle. On le voyait comme un concert, on a tout donné, peu importe les circonstances !
Pete : On espère que Paris se rappellera de ce concert, cela voudrait dire que l’on peut revenir par la suite, devant une salle remplie !

Quand serait cette tournée en tête d’affiche ? Durant le printemps ?
Pete : Oui, avant les festivals, probablement au début du printemps pour quelques shows. Ce qui nous permettrait de revenir à la fin de l’année 2014. En mars par exemple, ce serait parfait. Quelques grandes villes, les festivals, puis autant d’endroits que l’on peut. C’est difficile de choisir parmi les « grandes villes ». Je ne sais pas si c’est la même chose dans le reste de l’Europe, mais en Angleterre, si tu joues à Manchester et que tu ne vas pas à Leads ou à Sheffield, ils vont râler.
Adam : En gros, à moins que tu ne réussisses à jouer dans toutes les salles d’Angleterre, tu auras des plaintes. Et si tu joues partout en Angleterre, ce seront les Ecossais qui râleront !
Pete : Nos fans en Ecosse et au Pays de Galles nous reprochent de ne pas venir assez dans leur coin. Il est vrai que si l’on vient en Ecosse, on ne jouera qu’à Glasgow. Ce n’est pas facile, car ce sont les promoteurs qui choisissent. Nous, on joue dans tous les cas, mais les promoteurs veulent que le show soit rentable, ce qui est compréhensible.

C’est à peu près la même chose en France…
Pete : Visiblement… C’est difficile pour nous du coup, on ne sait pas où jouer. De ce qu’on a vu de la France, on a joué donc à Lyon, à Strasbourg, à Toulouse, et demain à Paris, ça serait dur de choisir. Si on nous proposait de faire seulement deux dates sur ces quatre villes, je ne sais pas ce que l’on déciderait ! Nous irons là où le public nous veut ! On n’en a pas encore vraiment discuté avec notre agent pour 2014. Enfin, on lui a envoyé une carte postale de Toulouse hier : « On veut jouer en Europe l’année prochaine avant le festivals ! » (rires)



Avez-vous déjà commencé à réfléchir à un potentiel successeur de « This Savage Land » ?
Pete : L’album est encore frais pour nous. Le truc, c’est que pour « This Savage Land », nous avions énormément de matériel.
Adam : Quelque chose comme 40 chansons !
Pete : On n’en a enregistré 20, donc il en reste encore 20. Certaines peuvent être retravaillées, d’autres non. Tout peut encore changer, on reste ouvert, tout peut être modifié jusqu’au dernier moment, mais c’est une base pour un troisième album. Mais peut-être y a-t-il une raison pour que ces chansons n’aient pas terminé sur « This Savage Land ». Lorsque nous aurons terminé la promotion de ce disque, nous aurons peut-être d’autres envies.

Tout simplement…
Pete : Bien sûr ! Peut-être un retour aux sources, avec du punk rock lourd et puissant.
Adam : Peut-être des ballades…
Pete : Ou de la country…
Adam : Ou même du hip hop ! (rires) Non, je n’aurais pas envie d’entendre ça !

Arrivez-vous à composer un peu sur la route ?
Pete : Non du tout, en tournée, on n’a pas vraiment le temps ! On doit s’occuper du merchandising, de l’équipement, on fait tout nous-mêmes. On joue, puis on range, on voyage jusqu’à la date suivante. Quand on a du temps, on va explorer la ville où l’on se trouve. Ce n’est pas un choix ou une chose consciente, c’est juste que « touring is never boring », il se passe toujours quelque chose qui t’empêche de t’ennuyer ! Pour ma part, quand je compose, c’est que je m’ennuie, mon cerveau déconnecte, part se promener ailleurs. Quand on rentre à la maison, on a tous des boulots pourris, on n’a pas envie d’y penser, donc on réfléchit à des chansons. L’inspiration vient pour tuer l’ennui. Quand j’ai commencé à jouer, à me mettre à la musique, c’était une façon d’échapper à la réalité. Maintenant, c’est pour échapper à l’idée que je suis dans un groupe de merde ! (rires) Attends, deux secondes. [Il se tourne vers les autres dans le bar] Les mecs, vous pouvez la fermer, je ne peux pas faire mon interview tranquille ! [Il se retourne] Voilà ! (sourire)

On voit où est l’autorité dans Black Spiders…
Pete : Je suis le connard du groupe ! (rires) Je n’ai pas envie, je le suis par défaut…
Adam : Tu es le plus responsable…
Pete : Voilà, c’est bien résumé…

D’autres projets, un clip par exemple ?
Pete : Oui, on a tourné un clip pour « Stick It To The Man », qui sera notre prochain single. Ensuite, vu qu’on a enregistré vingt chansons, il est possible que l’on sorte un EP avec quatre ou cinq titres.

Un dernier mot pour nos chers lecteurs ?
Pete : Bien sûr ! Achetez l’album, venez nous voir en concert ! Cela changera probablement votre avis sur le groupe.
Adam : Et si vous n’aimez pas l’album, allez vous faire foutre ! (rires)