Le 1er album de CHECKMATE intitulé "Immanence" sortira le 07 Juin via Klonosphere / Season Of Mist. A cette occasion, VS-webzine vous propose d'couter cet opus en lisant un Track by Track du groupe !





Titre de l'album


Immanence est pour nous le titre parfait. Il est d'abord l'expression même de ce que nous exprimons à travers les textes, le thème que nous abordons, cette quête d'Immanence, aussi salvatrice que destructrice soit-elle. Mais il est aussi, dans la forme, ce que nous attendions d'un titre d'album, à savoir quelque chose de simple, épuré, se retenant facilement. Nous ne sommes pas fans des titres à rallonge, c'est pourquoi Immanence nous est apparu comme une évidence.



Artwork

L'artwork a été fait par un très bon ami, Alex Diaz de Spaniard Studio et chanteur de The Prestige. Il a tout à fait réussi à cerner notre univers et nous a même aidé à développer un vrai visuel. Nous sommes vraiment fiers de cet artwork qui est à l'image de notre musique, simple dans son ensemble, mais très peaufiné dans les détails, pas surchargé (comme le veulent parfois les coutumes du genre) mais qui plonge quand même celui qui ouvrira le livret dans un vrai univers. Le bleu a de suite été le code couleur que nous voulions avoir pour cet album, cela nous paraissait évident. L'intérieur est parsemé de plusieurs pièces graphiques qui sont toutes en rapport avec les textes. A l'auditeur d'en trouver les ressorts ! Pour finir, et c'est une de nos fiertés sur Immanence, nous avons fait un packaging "Jakebox". Il ne s'agit pas d'un simple digipack, il est accompagné d'un pliage de style "origami" qui cache le CD et le fait apparaître à l'ouverture. Nous avions vraiment envie de faire, non pas un simple album, mais aussi et surtout un bel objet, quelque chose qui donne vraiment le sentiment d'avoir en sa possession un artwork travaillé.


Production/Studio

Nous avons enregistré et mixé cet album avec Guyom Pavesi (Devianz, The Prestige) qui est un ami. Nous avions envie de travailler avec quelqu'un qui nous connaissait, mais que nous connaissions aussi. Il a aussi réussi à apporter une touche un peu plus "extérieure" au Metal, quelque chose qui nous aiderait à obtenir le son un peu plus naturel que nous cherchions. Seules les guitares ont été enregistrées par Lucas D'angelo (Betraying The Martyrs) qui est aussi un ami et ce qui a donc rendu très simple le travail de studio. Quant au mastering, il a été fait par le génial Alan Douches (Mastodon, The Dillinger Escape Plan, Whitechapel) qui a apporté la dernière couleur de cet album et une dynamique incroyable.


- Musique, Cinéma/DVD, livres, jeux?

Nous ne sommes pas particulièrement fans de jeux vidéos, mais en revanche de grands cinéphiles et très lecteurs aussi. Mais il ne semble pas que cela ait un réel impact sur notre musique et les thèmes abordés sur Immanence.




Track-by-Track

"Days Slip By"

Julien : J'ai écrit ce morceau après le suicide de mon cousin David. Son départ m'a beaucoup affecté et j'ai longtemps cherché à comprendre les raisons de son geste. C'était un garçon très intelligent, mais qui n'a jamais trouvé l'exutoire lui permettant d'exprimer ses idées, pour ainsi s'en libérer.

Ce texte parle d'un personnage écrasé par le poids de ses propres pensées, qui ne dort plus et qui regarde lentement les jours défiler. La musique alterne entre des passages relativement ouverts et des passages plus violents, avec un final assez négatif. Au niveau des paroles, j'ai voulu trancher par une ouverture à la fin du morceau, afin de laisser un espoir possible.


"Fake Golden Kingdom"

Le titre de ce morceau peut sembler assez étrange, mais c'est une image pour désigner ce que racontent les mythomanes. Le concept d'Immanence tourne en grande partie autour du thème de la création et j'ai voulu parler de ceux qui créent des choses complètement fausses. J'ai rencontré plusieurs personnes qui s'inventaient des vies invraisemblables et qui mentaient à tout leur entourage, parfois depuis plusieurs années. Seulement, une fois la supercherie mise à jour, tout l'univers de ces personnes s'effondre comme un château de cartes.



"Invictus"

Ce texte est un poème qui a été écrit en 1875 par William Henley. Nous avons décidé de le mettre en musique parce qu'il est très fort et parce qu'il touche à beaucoup de thèmes à la fois : la liberté, la force de caractère, l'espoir. Il nous rappelle qu'il ne faut jamais baisser les bras ni renoncer à ses rêves, peu importe les épreuves de la vie; car rien n'est plus gratifiant que de réussir ses projets. Pour nous qui essayons de vivre un jour de notre musique, c'est autant une référence personnelle qu'un message que nous voulons porter.


"I.M.A"

"Immanence, Movement : Alive" est un des premiers morceaux que nous avons composé pour cet album. Nous voulions quelque chose de court et de percussif avec peu d'ambiances, histoire de changer par rapport à ce que nous avons l'habitude de composer. Du point de vue scientifique, l'immanence et le mouvement sont les deux conditions sine qua non pour désigner la vie. Le texte s'inspire du mythe de Pygmalion et raconte l'histoire d'un artiste qui crée une œuvre si parfaite qu'il lui donne la vie. Il comprendra que tout le travail sur cette œuvre l'aura lui aussi rendu vivant.


"Moving Backwards, Despite The Years"

On retrouve dans la plupart des textes de "Immanence" un rapport au temps. Nous avons séparé "Moving Backwards" et "Despite The Years" pour éviter d'avoir un morceau trop long, mais il s'agit du même titre. La première partie est instrumentale et rappelle le son d'une horloge, avec des ambiances assez pesantes en fond.

Dans ce texte, le personnage s'accroche à son passé, ce qui l'empêche de voir qu'il a un avenir. C'est un problème assez fréquent de nos jours, car nous sommes tous de plus en plus en conflit avec le temps. Soit parce qu'il passe trop vite, soit parce qu'on ne sait pas comment le rentabiliser. Entre vivre au jour le jour, ne penser qu'à l'avenir, vivre dans le passé… Chacun son choix.


"Blank Page"

Ce morceau parle du syndrome de la page blanche. C'est la phobie de tout artiste et on y trouve encore un rapport au temps. Il faut sans cesse recommencer son travail pour tenter d'atteindre la perfection, sauf que la perfection n'existe pas et c'est une lutte sans fin. L'artiste crée son propre monde, mais il n'y a aucune limite à l'imagination, ce qui peut être à la fois une opportunité extraordinaire comme le pire des calvaires.


"Fragments"

Nous voici à l'interlude, qui donne une respiration à l'album avant que l'auditeur ne s'attaque aux deux derniers morceaux. Uniquement instrumental, "Fragments" nous emporte dans un univers mélancolique que chacun peut interpréter selon sa propre histoire.


"A Maze"

Ce texte est mon préféré de l'album. Assez descriptif, il suit les pensées d'un personnage en train de se noyer et qui fait le point sur lui-même. Ce personnage voulait traverser un océan, pensant que sa vie serait meilleure s'il se trouvait de l'autre côté du rivage. Il ne pouvait plus supporter sa propre hésitation, mais il a échoué. Les dernières paroles posent donc une question : est-ce que ça valait la peine d'essayer ?

Plus un objectif est difficile à atteindre, plus il est facile de se planter. Lorsque les temps sont durs, vaut-il mieux tenter de réaliser ses rêves sous peine de ne pas y arriver, ou bien vaut-il mieux rester dans sa routine et dans une certaine "facilité" ?


"By Any Means Necessary"

Le dernier morceau de l'album a été composé comme étant le dernier morceau que l'on joue en live. Il fallait donc qu'il soit très "rentre dedans", afin de tout donner jusqu'à la fin. Donc pas de refrain, pas de chant clair, des parties très rapides et un final apocalyptique. Les paroles expriment cette soif de reconnaissance, cette rage de pouvoir être entendu. Il arrive de ne pas être encouragé dans ses choix, mais lorsque l'on sait au fond de soi que l'on a choisi ce qui nous fait vibrer, il faut foncer. Parce que c'est tout ce qu'on a.