Raf (Basse & Chant) - NOLENTIA par ..::JU::.. - 4481 lectures
La folie du Grind, la rugosité du son, la puissance des rythmes, la violence à l'état pur : NOLENTIA a sorti son deuxième album début février, pour le plus grand bonheur des grindeurs.

Impossible de passer à côté de " May the hand that holds the match that will set this world on fire be blessed above all ", et impossible de résister à l'envie de poser quelques questions au trio...
C'est le très bavard et sympathique Raf qui s'est dévoué, voici l'interview de NOLENTIA, pour VS.



Salut Raf ! Comment ça va, depuis le temps ?
Et bien, ça va !
J'ai vraiment bien aimé votre album !! Vous avez déjà eu des retours, depuis début février ?
Oui depuis sa sortie, on a eu pas mal de chroniques ! C'est lié pour beaucoup à notre signature récente chez Kaotoxin, qui possède un partenariat avec une boite de promo/Com (nbju : ClawHammer). Et ça nous a permis d'être chroniqués dans des coins qui pour nous sont presque exotiques !
Pour le premier album, on avait tout géré nous-mêmes, et on avait surtout misé sur des médias français. Là, on a vu débarquer des chroniques en langue étrangère… Ca fait bizarre, on n'est pas trop habitués… haha, mais c'est vrai que ça fait plaisir, c'est plutôt une bonne nouvelle pour nous !
Dans l'ensemble, les retours sont bons, voire très bons.

Donc vous mesurez assez bien la portée de votre signature récente avec Kaotoxin, là ?
Raf : Oui, absolument, et ça tombe vraiment bien, car à l'époque du premier album, j'avais un peu de temps pour m'occuper de toute la promo. Mais à l'heure actuelle, je n'aurais vraiment pas pu refaire la même chose qu'à l'époque. Donc c'est clair que Nico (Kaotoxin) fait un énorme boulot, il passe tout son temps à s'occuper de ses groupes.
Il est super réactif, il a du réseau, et c'est aussi quelqu'un qui commence vraiment à faire ses preuves dans l'UG, grâce à son catalogue et son sérieux. Donc effectivement on en mesure vraiment la portée, et c'est une sacrée satisfaction !


Vous le connaissiez avant, Nico ?
Pour ma part, j'avais juste entendu parler de son label. On l'a rencontré l'année dernière, lors d'une date avec ATARA à Lille. C'est lui qui l'avait co-organisée avec Sboek (@Douchebag Records). On s'était alors mis en contact, en lui expliquant qu'on était en train de préparer notre nouvel album. Puis on lui a envoyé le mix de l'album, ça lui a plu, et ça s'est fait aussi simplement que ça !

Je n'y connais pas grand-chose en termes de ''signature avec des labels,' et je pense que bon nombre de personnes se font des fausses idées… Ça représente quoi, un contrat avec Kaotoxin, pour un groupe comme NOLENTIA ?
Raf : En fait, il y a un document écrit qui pose les termes du partenariat disons, mais on n'est pas rentrés énormément dans les détails des procédures, car on considère qu'au sein de ce milieu underground, on est quand même entre personnes qui partagent les mêmes valeurs. Je crois que nous nous sommes mutuellement fait confiance…
On s'est essentiellement mis d'accord en amont sur quel était le rôle exact de chacun. Qu'est-ce ce qu'on doit faire de notre côté, qu'est ce qui sera géré par Kaotoxin, où s'arrête le boulot de chacun. De façon à délimiter un peu les choses, et éviter les malentendus.

On dit souvent ''Machin a signé sur tel label', mais on ne sait jamais si c'est un contrat réel, un contrat moral. Nous c'est clairement un contrat moral avant tout.


Du coup, deuxième album pour NOLENTIA. Parles-moi un peu de ce nom d’album plutôt sympa : ‘May the hand that holds the match that will set this world on fire be blessed above all’. Qui l’a trouvé ?
Haha ! Oui, ça c'est Ghis qui l'a trouvé, il a eu une illumination quand on revenait du Brutal Grind Assault, il nous a sorti ça comme ça… Ca nous a fait beaucoup marrer, car le titre est tellement long que ça en est presque grotesque, mais on l'a gardé, car on le trouvait super.
Oui, il est assez fun, et puis ça permet aussi de se démarquer un peu, d'attirer l'attention…
Ouais, c'est vrai, y'a un peu de ça, mais c'est avant tout un trait d'humour. Le but initial n'était pas de vouloir se démarquer, il faut bien le prendre au second degré, il n'y a aucune prétention derrière.

Et est-ce qu'il faut également y voir une symbolique plus forte, liée aux textes, une façon de dire « faites gaffe, on a la rage » ?
Raf : Oui... en quelque sorte. Pour nous, cet album est nettement plus violent et intense que le premier, et il y avait un souhait de pousser la démarche un peu plus loin. Contrairement au premier album, où on avait voulu y mettre plein de choses, quitte à être un peu plus fouillis, là on a vraiment voulu se recentrer sur l'aspect plus direct, ce qui impliquait d'avoir des morceaux un peu plus courts et denses... Quitte à être presque indigestes.
Après, pour la suite, ce n'est pas certain qu'on reste forcément dans un truc aussi bourrin du début à la fin de l'album, on verra...


Et au-delà de cette intensité, et des morceaux avec peu de pauses, est-ce que cette violence, cette intensité extrême, c’était quelque chose de souhaité ?
Alors, bon, je voulais éviter de te faire la réponse de base, « ouais, on n'a pas calculé, tout est venu naturellement », haha ! Mais c'est un peu vrai tout de même, on n'a pas vraiment calculé dans ce sens-là. Mis à part l'envie de ne pas faire comme sur le premier album, je me demande s'il n'y avait pas surtout une volonté un peu inconsciente de pousser le bouchon plus loin dans la violence.

Il y a aussi l'aspect live qui entre en compte, car on s'est aperçu qu'on prenait énormément de plaisir quand on jouait des morceaux ultra violents.
Je pense que c'est un peu de tout ça, et que le résultat est à la fois souhaité, et inconscient. Sachant, encore une fois, que rien n'est figé pour le futur. On est un groupe GrindCore, la base est et restera GrindCore, mais l'enrobage et l'intention peuvent évoluer d'album en album.

Pour finir sur cet aspect « violence », je trouve que les textes ont également gagnés en forme de violence, naviguant entre colère, dégoût, rejet et ironie...
Globalement, il y une forme de cohérence entre nos deux albums. Après nos textes sont très liés aussi à la teneur musicale ; là, avec des titres globalement plus courts et énervés, effectivement les paroles vont dans le même sens.
Puis on voulait aussi que ''May The Hand…' soit un bloc musical, compact et entier, et cela passe aussi par les paroles. Je t'en parlerais moins bien que le viking qui les a écrit (Ghis), mais grosso modo, on est dans la continuité des textes de ''One loud Noise', mais un cran au-dessus en terme de violence, et d'incompréhension du monde qui nous entoure ...
On a aussi de la chance d'avoir un parolier qui est bilingue, donc cela apporte en plus une vraie fluidité dans les textes.


L’autre élément frappant et essentiel chez NOLENTIA, c’est le son...
Avec ''May The Hand', vous affirmez votre identité sonore, en partie via ce son gras, lourd, puissant, et on retrouve vraiment une continuité avec ''One loud Noise'… Quel est votre secret, pour avoir ce son mastoc ?
Héhé, ben déjà, on a un accordage assez bas, ça c'est un peu le premier secret, haha… qui n'en n'est pas vraiment un d'ailleurs ! Sinon, dans le son lui-même, ça vient aussi beaucoup des choses qu'on a écoutées, qu'on a appréciées.
Le son des grattes d'un groupe comme ENTOMBED, et toute cette scène scandinave, nous a beaucoup marqué, et on l'a un peu adapté tout ça à l'énergie du Grind. Dans ce mélange de grindcore avec ce « mur » de son, je dirais qu'on se rapproche de ROTTEN SOUND, avec un côté néanmoins plus brut, presque « rock » (toute proportion gardée !) dans le son.

La comparaison est très bonne, mais je trouve que NOLENTIA a un truc bien particulier, qui le différencie également de Rotten Sound, notamment avec ton son de basse, très présent...
Ouais, tu as raison ; alors ça, c'est un peu mon cheval de bataille… Je suis un amateur de zik, j'écoute beaucoup de Metal, de différents styles, et j'ai toujours été un peu frustré que la basse soit autant en retrait sur bon nombre d'albums de Metal. Et notamment des supers bassistes, qui t'impressionnent quand tu les vois sur scène, et qui sont totalement absents quand tu écoutes le skeud, où la pertinence de la basse est noyée par les guitares.
Et en parallèle, il y a des groupes comme UNSANE, où la basse a toute sa place, avec un son monumental. Ça a vraiment été une influence décisive pour moi, autant au niveau du son de la basse, qu'au niveau de sa place dans le groupe, à plus forte raison en trio.

Après, ce n'est pas forcément une originalité dans le sens où nous ne sommes pas les premiers à rechercher ce genre d'équilibre, mais c'est vrai que c'est assez peu commun dans le grind et ça fait partie de l'identité de NOLENTIA.
C'est cette mixture entre le son de gratte influencé par la scène suédoise, le fait d'être un trio, une batterie efficace et la place qu'on accorde à la basse, qui a façonné notre son.


Un petit mot sur la pochette : elle est sympa et un peu atypique, qui a eu l’idée de cette pochette ?

Tout ce qui est thématique, pochette, paroles, ça vient de Ghis. Bien entendu, on est tout de même impliqués, mais c'est lui qui est au centre des propositions.
En ce qui concerne l'aspect graphique, Ghis l'a dessinée en pointillisme, donc ça lui a pris pas mal de temps, mais le rendu est vraiment chouette. Il l'a réalisée en intégralité, en s'inspirant de l'iconographie indoue.

En ce qui concerne l'originalité de la pochette, en fait on n'a jamais été très porté sur les pochettes un peu clichés, avec tripes, dragons et compagnies, haha. Cette pochette un peu atypique, ce n'est pas pour être différents à tout prix, c'est juste qu'on va chercher ailleurs en terme d'inspiration, pour avoir quelque chose qui nous correspond.

Est-ce que, d'une façon générale, vous voyez Nolentia, au travers des textes ou de la musique, comme une façon de faire passer un message, ou de pousser un peu les gens à réagir, ou bien est-ce plus simplement un moyen supplémentaire de vous exprimer ?
Je dirais qu'il n'y a pas de prétention à donner de quelconques leçons, c'est avant tout un fort ressenti personnel …au même titre que la musique si tu veux. Il n'y a pas vraiment de prosélytisme par rapport à ça.
Mais c'est évident que si les gens prennent le temps de lire les paroles, et que cela donne plus de cohérence et de pertinence à ce qu'ils écoutent, ça nous fera très plaisir, c'est sûr. Et ça sera toujours un plaisir d'en discuter au détour d'un concert !


Nolentia, si je ne me trompe pas, c’est avant tout une bande de potes, et au niveau groupe, vous n’avez jamais changé de line-up.
Comment vivez-vous et voyez-vous NOLENTIA : avant tout comme une bande de potes, ou bien comme un groupe de musique ?
Hum... c'est une bonne question. Bien sûr on est très potes à la base, mais on a des vies très remplies, on n'habite pas tous au même endroit, donc on ne se voit pas souvent en dehors du groupe. Mais par contre, quand on se retrouve, ce n'est pas uniquement pour jouer de la zik ou répéter !
On prend le temps de discuter, de raconter des conneries, de boire des coups… on aime et on a besoin avant tout de partager du bon temps ensemble. On n'est pas des collègues de travail, on est là avant tout pour le plaisir, et c'est aussi pour ça que le line-up n'a jamais changé.
Et je pense que si l'un d'entre nous devait arrêter Nolentia pour une raison ou une autre, le groupe s'arrêterait de lui-même.

J'en profite, puisqu'on papote ensemble, je trouve ton timbre de voix un peu particulier, vraiment arraché et qui va loin dans les aigües. Je trouve que ça participe également un peu à façonner l'identité du groupe. Comment tu en es venu à accompagner Ghis au chant, et pourquoi avoir opté pour ce timbre de cri particulièrement aigu ?
C'est le timbre de voix qui me semble le plus naturel. Faire des growls comme Ghis, j'en suis incapable. Là c'est vraiment ce qui est sorti spontanément quand on m'a demandé au tout début de gueuler dans un micro. Et c'est vrai que je ne me suis pas posé plus de questions…
En plus, mon chant contraste assez bien avec celui de Ghis, qui est plus grave et avec un coffre énorme, alors que le mien est tout en dynamique, assez court et hyper aigu. Donc c'est vrai que la complémentarité était toute trouvée.

Ensuite, pour ce qui est de la raison de ma présence au chant, je me souviens qu'au tout début, Ghis était l'unique chanteur, et il a dû me demander de brailler un coup, pour faire une sorte de chœur, pour appuyer un passage. Et je crois que le résultat les a surpris, haha ! Et moi aussi d'ailleurs ! De mémoire, c'est parti comme ça, tout simplement.


Ben c’est bien tombé du coup, car votre duo vocal fait aussi un peu partie de l’identité de NOLENTIA, je trouve.
Question de néophyte qui n'y connait rien, mais, tu l'entretiens ta voix ?
Haha ! Non, très honnêtement, absolument pas ! Je ne suis pas un grand fumeur ni un gros buveur, donc ça va, je pense que ma voix devrait pouvoir tenir quelques années encore. haha !
Je n'ai jamais vraiment pris de cours, ni fait de vocalises, j'échauffe très vaguement ma voix avant les concerts, c'est tout … En général, elle déraille toujours un peu la première minute, et après c'est bon, elle est chauffée et c'est parti ! Haha !!

Il y a un truc que je ressens particulièrement avec NOLENTIA : j'ai l'impression qu'il y a un vrai côté Punk qui ressort dans votre musique. Pas forcément musicalement, mais surtout dans l'énergie, le côté primaire, les textes, l'attitude...
C'est un style que vous écoutez, que vous affectionnez, ou bien je viens de vous insulter là ?

Non non, tu as carrément raison. Le Punk n'est pas le style qu'on a le plus écouté, mais par contre il y a des groupes de Punk qui ont fait partie de notre paysage musical à chacun, et qui ont participé à construire notre identité de groupe.
Je sais que Vince (le batteur) écoutait énormément de Punk/rock à une époque, Ghis est un gros fan de NoFX, et moi j'en ai écouté un peu également.

Donc ce n'est pas du tout une insulte, on aime bien globalement le côté simple et efficace du Punk, qu'on retrouve d'ailleurs pas mal dans le Grind.
On aime bien l'idée que le Grind soit une sorte de Punk accéléré, assez direct et efficace, donc oui je suis bien d'accord avec toi !


Vu de ma fenêtre, je n’ai pas l’impression que vous soyez super actif en termes de concerts,
C'est volontaire, ou c'est avant tout lié à des contraintes d'organisation ?
Hum… On bosse tous beaucoup, et notamment Ghis, car il est auto-entrepreneur (ndJu : il est tatoueur). Donc quand il part en tournée, il ne bosse pas, donc n'a pas de revenus ni de congés payés.
Donc ça, c'est une contrainte professionnelle qui, forcément, restreint un peu les possibilités de tournée, même si ce n'est pas la seule.

On essaye quand même de ne pas perdre la main, et on se trouve des dates par ci par là, mais c'est vrai qu'on ne tourne pas autant qu'on aimerait le faire… Ceci dit, on essaye toujours de se faire au moins une tournée par an, même si ce n'est jamais super long. Car on aime vraiment ça, et ça permet de garder la forme, de rencontrer des gens, passer du bon temps. Mais on est obligés aussi de faire avec nos contraintes, professionnelles et autres.

Est-ce que tu penses que la promo internet et associée est aujourd'hui amplement suffisante pour faire parler d'un groupe, ou bien à ton avis est-ce que le live reste encore le meilleur moyen de faire parler de soi ?
Je pense que le live est plus décisif, car la personne reçoit tout d'un coup : le son, mais également la prestation du groupe, et son énergie. Et tu peux aller boire un coup après le concert avec le groupe, et discuter. Rien de vaudra le live de toutes façons.
Après, ça reste tout de même très complémentaire, car il y a des gens que tu ne toucheras pas par le biais des concerts car il est impossible de jouer partout, et le seul moyen pour te faire connaître est internet, les chroniques de webzines, les sites d'écoutes en ligne, des interviews comme celle-là…
A mon avis, ces deux moyens sont très complémentaires, même si, à titre personnel, je préfère largement découvrir des groupes en live, l'impact est incomparablement plus puissant.


Quels sont vos projets à court terme, quelques concerts de prévu ?
On est justement en train de voir nos dispos communes, avec un groupe avec qui on aimerait tourner ; on voudrait se faire une petite tournée en France, fin juillet, d'une dizaine de dates. Soit seuls, soit accompagnés.
On a peu tourné en France, alors qu'on a été en Espagne, en Suisse, en Allemagne ou en Belgique, donc c'est aussi pour ça qu'on voulait un peu faire des dates dans l'hexagone, et aller dans des bleds qu'on n'a pas trop eu l'occasion de visiter.
Ce qui est sûr, c'est qu'on finira sur un festival le 03 août, à Albi (ndJu : le Xtreme Fest, qui aura lieu les 3 et 4 août), avec notamment Suicidal Tendencies, Dying Fetus, Hatebreed, Gorod ou Trepalium)

Et est-ce que vous avez déjà des idées, ou des souhaits, sur le ou les groupes avec qui vous aimeriez tourner ?
Ouais, en fait on se sent tellement bien au sein de Kaotoxin, et y'a tellement de gens sympa, qu'on souhaitait poursuivre le plaisir familial … haha ! On pensait à INFECTED SOCIETY pour tourner, et peut être UNSU aussi, ça dépendra des dispos de chacun…
On va essayer de faire ça en priorité avec un groupe de Grind de chez Kaotoxin et/ou des groupes qui apparaissent sur la compile « In Grindo Veritas ». (NdJu : une compilation qui réunira la crème du GrindCore français, à paraître... bientôt... chez Kaotoxin)

Est-ce que le fait d'être rattaché à Kaotoxin peut vous aider, pour l'organisation d'une tournée ?
Oui oui, carrément, car même si Nico n'organise pas de concerts à proprement parler, il a quand même son réseau, et cela nous aide beaucoup. Il nous refile notamment ses contacts et ses plans. Puis comme il est basé à Lille, il va aussi nous organiser une date là-bas.
Sans compter qu'il va aussi nous aider à promouvoir la tournée une fois qu'elle sera bookée, donc globalement Kaotoxin nous file un gros coup de main.


Allez, Une petite question un peu plus philosophique pour terminer ...
Haha, il tard là pour philosopher !
Héhé ! En fait, je suis curieux de savoir : que t'évoque la place du Metal dans la culture française et dans les médias ? Notamment en terme d'exposition médiatique, et de la façon dont les personnes externes à ce style perçoivent le Metal via les médias…

Wao, vaste question. Je vois ce que tu veux dire, le Metal n'a pas bonne presse en général, beaucoup de clichés sont véhiculés ; mais il faut reconnaitre que nous sommes souvent les premiers à les véhiculer et à les perpétuer.
Mais, ça fait aussi partie du charme du Metal, et ce côté provocateur est inhérent au style, qu'on le veuille ou non.
Il y a quand même une volonté de provoquer, de choquer, et c'est finalement assez logique que le Metal passe assez mal auprès du grand public, et ne soit pas trop véhiculé par les médias.
Et au fond, tant mieux, je trouve que ce n'est pas plus mal. De cette façon, le Metal garde un peu son côté anticonformiste.
Même si, d'un autre côté, c'est un peu frustrant, car ceux qui ne veulent pas voir plus loin se laissent bêtement abuser par le côté premier degré. Et c'est dommage car je pense qu'il y a des gens qui pourraient être séduit par cette musique et par l'ambiance qu'on retrouve en concert.

Je suis hyper partagé finalement. Je dirais que d'une certaine manière c'est dommage que l'image du Metal véhiculée auprès du grand public soit parfois outrancière, alors que l'état d'esprit des musiciens et des fans est globalement très bon enfant et respectueuse. Et d'un autre côté, parfois je me dis qu'on est aussi très bien entre nous… Je ne saurais pas dire ce qu'il faut préférer, mais je me dis que les mentalités évoluent, même si c'est long !


Et qu’en penserais-tu si les médias grand public s’ouvraient plus au Metal, d’un point de vue musicale et culturel ?
Hum, rendre le Metal plus présent auprès du grand public risquerait peut être aussi de pervertir un peu le truc, le succès apporte avec lui bien souvent certaines dérives. Le fait de laisser le Metal relativement en dehors de tout ça est un peu la garantie d'une certaine éthique, même si c'est un bien grand mot. Ou plutôt d'une certaine cohérence ou d'une sincérité musicale.
A mon sens, la violence de cette musique ne peut et ne doit pas être feinte.

Après, ça fait du bien aussi de tordre le coup aux préjugés et aux idées reçues. Il n'y a rien de plus agaçant que de voir les gens débouler avec les préjugés habituels sur les metalleux, et de se voir réduits à une bande d'écervelés, quand on sait que le Metal est beaucoup plus riche que ça, et que les metalleux sont souvent loin d'être des abrutis ou des brutes épaisses, bien au contraire.


Tu me parlais tout à l’heure de votre future tournée estivale.
Est-ce que vous avez d'autres projets prévus, à moyen terme ?
Et bien, là on vient de se remettre à composer...
Waou, déjà ?!
Oui, c'est tout frais, on s'y est remis depuis dimanche dernier (NdJu : ce n'est plus si frais, l'interview a été réalisée le 4 avril…). Mais tu sais, ça nous manquait quand même, car cela fait un peu plus d'1 an qu'on n'a rien composé, puisqu'on a enregistré l'album en avril 2012. Et ça nous démangeait un peu…

Donc là, on s'y remet, et on a déjà quelques idées, et ça fait du bien. On était un tout petit peu angoissés, on espérait ne pas être trop rouillés, et finalement les idées viennent plutôt bien !
Il vous arrive d'avoir un peu l'angoisse de la page blanche de l'écrivain ?
Raf : Franchement, on ne l'a jamais vraiment eu. Mais personnellement, oui c'est quelque chose que je redoute quand même. Ça ne m'est jamais arrivé avec Nolentia, on reste assez prolifiques, mais je croise les doigts pour que cela ne m'arrive pas !

Est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée, et que tu aurais aimé que je te pose ?
Ah salaud, c'est moi d'habitude qui la pose ! haha !
Non, rien à ajouter, je voulais juste en profiter pour souligner le boulot effectué par Nico (Monsieur Kaotoxin), qui a vraiment permis d'apporter une autre visibilité à NOLENTIA, en France et aussi à l'étranger.
On lui en sait vraiment gré et on le remercie. Et on a vraiment envie de lui rendre la pareille, et de donner tout ce qu'on a pour ne pas le décevoir.


Une toute dernière question, non pas sur Nolentia, mais sur SKOL ! : où en es-tu avec ton fanzine ?
Eh bien… ce n'est pas facile, pour tout dire j'espère secrètement sortir un dernier numéro, avant d'arrêter...
J'ai des interviews de côté, mais je manque vraiment de temps pour continuer, entre ma vie perso, mon boulot, mes 3 groupes et tout le reste… Il y a des pages qui se tournent, et je vais arrêter Skål ! Je ne regrette vraiment pas, j'ai rencontré plein de gens, et ça m'a permis aussi de partager ma « passion » avec plein de monde.
C'est vrai que c'est un peu triste quand certaines choses s'arrêtent, mais quand je regarde en arrière, je me dis que c'était chouette, et je suis vraiment content de l'avoir fait.


Un immense merci Raf pour tout le temps que tu m'as accordé pour cette interview !
Merci beaucoup à toi, Ju, merci de ton soutien. Je sais ce que c'est de retranscrire des interviews, j'en ai fait quelques-unes, héhé ! Donc merci infiniment à toi et à VS !



Un grand merci à "Lou Strummer", ainsi qu'aux autres photographes qui ont prit les photos utilisées dans cette interview


Auteur
Commentaire
Trez
Membre enregistré
Posté le: 04/06/2013 à 10h37 - (694)
Très sympa cette interview ! Par contre mon bon Ju je pense que tu as zappé les crédits photos...

Sinon c'est quoi le troisième groupe de Raf ? Je connaissais Wonderbar mais pas le troisième.

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