Manu et Nicolas - ERDH - TRACK BY TRACK par VSGREG - 4966 lectures
Track by track interview pour la sortie du premier album du duo





Titre de l'album :
Nicolas Pingnelain : Le thème fondateur de l’album tourne autour des expériences personnelles et des épreuves que chacun traverse un jour ou l’autre et le concept de résilience s’est imposé très vite comme commun à tous les titres, à toutes les ambiances dépeintes. Dès lors, le titre était évident. Bien entendu, Emmanuel approche de manière plus ou moins évidente et métaphoriques ces expériences au travers de ses paroles.

Artwork :
Nicolas : Nous avons travaillé avec Lionel Londeix de A Contrario Graphisme (www.acontrario-graphisme.com) pour définir l’univers esthétique autour de Erdh et bien évidemment les visuels du digipak. Le visuel principal de l’album est à l’image de notre musique : une base organique avec des injections urbaines et synthétiques, un côté sombre et mystérieux. Nous sommes très fiers du résultat, le digipak de « Resilient » est un objet magnifique !



Production / Studio :
Nicolas : J’ai réalisé seul la majeure partie des prises de son et du traitement à l’exception des voix et du mixage/mastering. En revanche, Axel Wursthorn du Walnut Groove Studio a participé comme un producteur aux prises de chant et nous a guidé avec des très bonnes intuitions, il est devenu en quelque sorte le troisième homme de Erdh ! Côté ambiance, les sessions au Walnut furent plutôt mouvementées dans le bon sens du terme et pas mal de photos prises durant ces journées sont disponibles sur notre site web (http://erdh.net). Axel et Emmanuel se connaissent depuis des années, via Carnival in Coal et Wormfood et de fait, il y a une immédiateté dans les choses qui a rendu tout ce processus très fluide. Enfin, le fait de confier le mastering à un grand nom comme Jens Bogren aux Fascination Street Studios nous a permis de lâcher prise sur notre travail. Je connaissais bien évidemment son travail et je n’ai pas été déçu ! Il a apporté une vraie clarté au disque, tout en renforçant l’ambiance générale et enveloppante de l’album.
Emmanuel Lévy : Je tenais à enregistrer le chant au Walnut Groove Studio sous la direction d'Axel Wursthorn, car il a toujours été de très bon conseil lors de la production des différents albums de Wormfood. C'est aussi un excellent coach vocal, et nous avons ainsi pu réaliser un vrai travail de recherche et d'expérimentation, dans une direction assez différente de ce que nous réalisons habituellement sur Wormfood. Je me suis ainsi essayé à des phrasés plus modernes (influencés parfois par le trip hop ou l'électro) et des associations de registres surprenantes. A mon sens, Axel a très largement contribué à enrichir l'identité sonore de Erdh.



Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
Emmanuel : Je n'ai pas eu le loisir d'avoir beaucoup de distractions pendant l'écriture et l'enregistrement des lignes de chants, car tout cela s'est déroulé dans une certaine urgence, sur deux petits mois à peine! Mais j'avais à l'esprit de nombreuses lectures de science-fiction ou d'anticipation, comme les œuvres d'Heinlein, Simak, Spinrad, Bradbury, et, bien entendu les images d'un avenir sombre comme on peut en trouver dans Total Recall, Terminator, Alien, Strange Days, ou encore le récent Sunshine de Danny Boyle. Sur le plan musical, je reste influencé par Nine Inch Nails, Laibach, Nick Cave, David Bowie, et évidemment Type O Negative.


Track by Track :
Science Afflication

Emmanuel : Ce titre d'ouverture évoque la fin de notre monde, puis la dérive d'une poignée de survivants, envoyés dans l'espace à la recherche d'une nouvelle Terre habitable -qu'ils ne trouveront jamais. J'ai essayé d'y véhiculer l'angoisse insoutenable qui accablerait les survivants de notre civilisation faute de « plan b » pour l'humanité ; des vieillards qui s'éloigneraient inexorablement dans l'espace pendant cinquante ans. J'ai également détourné ici un certain nombre d'expressions et images empruntées à la science-fiction traditionnelle. « Dans l'espace, personne ne vous entend pleurer. »

Nicolas : Ce titre est basé sur une structure fortement post-rock mais aves des grosses guitares, dans une idée de montée en tension continuelle, de climax. C’est sans doute le titre le plus cinématographique de l’album mais également représentatif de la volonté électronique de Erdh avec un long break inquiétant, plus sombre encore que le reste du titre.



Pink Circuit

Emmanuel : Pink Circuit est un titre sensuel et vénéneux, qui relate l'addiction d'un homme pour une machine qui se plierait au moindre de ses désirs sexuels. Il va progressivement devenir l'esclave de sa « maîtresse numérique », qui le fera jouir et souffrir avec plus de force chaque jour. Jusqu'à perdre totalement l'esprit et disparaître, « uploadé » dans ses circuits imprimés... Nous avons par ailleurs décidé de faire de ce titre le « single » de « Resilient » : sa version « radio edit » sera le support de notre tout premier vidéoclip.

Nicolas : Les éléments électroniques commencent ici à se disséminer de manière plus diffuse dans tout le titre, à s’installer sur la longueur et à changer la densité du titre. Un titre mid-tempo qui tire sa puissance des riffs.


Oxidized

Emmanuel : Ce morceau est plus agressif que les précédents, et flirte parfois avec le black/death métal, même si j'utilise dorénavant assez peu les voix forcées ou criées. « Oxidized » tire son nom des armes et munitions qui rouillent dans la boue des champs de bataille ; c'est la vision d'un magma organique de fer et de restes humains régurgités par la terre.

Nicolas : « Oxidized » est porté par une structure assez lisible, « presque » classique et l’électro se fait encore plus présente et crée une partie importante de la mélodie. Sur la fin, « Oxidized » s’étend avec un break radical.


[O.D.]dity in Neverland

Emmanuel : Il s'agit du morceau le plus avant-gardiste de l'album, purement électro et dénué de « grosses » guitares. Comme je le disais précédemment dans cette interview, j'avais envie de tenter une approche vocale différente sur ce projet, et notamment expérimenter un phrasé un peu « rappé » (tout en gardant une tessiture d'outre-tombe, bien entendu) : ce titre s'y prêtait assez bien. Nicolas l'avait composé pour faire une parenthèse instrumentale et urbaine au milieu de l'album, mais j'ai très vite manifesté le désir d'y ajouter un texte halluciné... qui n'est autre que le récit d'un long « trip » sous drogues de synthèse. Je pense que ce titre va surprendre les auditeurs qui ont l'habitude de m'entendre dans le registre de Wormfood, et je compte bien pousser l'expérimentation plus loin sur de futurs titres de Erdh. Pourtant, à l'exception de certains groupes atypiques (Lovage, Socalled...), je ne suis vraiment pas un amateur de hip-hop (euphémisme), mais si un de nos titres justifie l'utilisation de ce phrasé, je suis prêt à le tenter ponctuellement-à ma sauce.

Nicolas : A l’origine, ce titre devait être une césure instrumentale uniquement électronique à mi-album, une façon d’éloigner les guitares un instant, comme pour reprendre sa respiration avant de réattaquer fort. C’est également le titre le plus court de l’album, par sa destinée initiale. Mais les idées de chant d’Emmanuel ont transfiguré ce titre qui reste le plus singulier de « Resilient ».



Resilient

Emmanuel : Un morceau sur le plaisir de commettre des meurtres avec élégance, ainsi que sur la capacité à « encaisser » paisiblement les cruautés que l'on fait subir aux autres. Comment se sent-on, lorsque l'on est un prédateur, avec beaucoup de sang sur les mains, et que l'on cogite seul dans son lit le soir? J'imagine qu'on est dans la justification esthétique ou philosophique de ses propres horreurs, ou leur négation pure et simple... Le ton est donc franchement grinçant, puisque c'est une sorte de gentleman assassin, un homme de l'Art, qui témoigne de ses activités « créatives ». Finalement, ça se rapproche un peu du genre de paroles déjantées que j'aimais commettre à l'époque de « France » de Wormfood, en beaucoup plus glacial. À l'époque où j'ai écrit ce texte, je jouais un personnage psychopathe dans une pièce de théâtre, et ça avait fini par déteindre un peu sur mon imaginaire.

Nicolas : J’avais ce besoin d’une structure répétitive, lancinante et lourde, qui s’installe avant de se déliter et ouvrir le champ sur un paysage plus clair. D’où ce début aride tiré par les guitares avant d’embrayer sans crier gare sur des passages plus mélodiques et des atmosphères à la Ulver.

Codex Atrox

Emmanuel : Je me demande ce qui serait le plus déprimant sur le plan métaphysique. Et j'en arrive à la conclusion que le plus dérangeant, ce n'est pas que Dieu n'existe pas, mais qu'il existe et nous déteste profondément, se jouant de nous, avant de nous plonger dans le néant et la damnation éternelle. Ce morceau a donc des allures de vision apocalyptique, une prophétie de désespoir œcuménique. Et il est plutôt dansant.

Nicolas : Le titre le plus violent de l’album, une cohabitation entre une idée death metal classique largement assumée et des ambiances très aériennes avant un basculement final dans une idée de cross-over entre trip-hop et death metal !


Sinking

Emmanuel : Comme « Resilient » démarre sur une dérive, il était logique qu'il s'achève sur une noyade, une vision angoissante de fonds marins poisseux, hostiles, étouffants et gluants. « Sinking », c'est la folie des profondeurs et l'agonie mises en musique. C'est un titre qui était vraiment très cher à Nicolas, qu'il avait déjà beaucoup remanié, et qu'il a dû encore modifier, parce qu'il ne me plaisait pas totalement. Par ailleurs, pour l'anecdote, il avait enregistré quelques parties de chant hurlées à l'époque des démos (bien avant ma venue), et j'ai tenu à ce qu'une portion de celles-ci soient préservée avant le final du morceau, pour que nos voix se mêlent sur un morceau.

Nicolas : Sinking a été le premier titre que j’ai composé pour ce projet et le positionner en clôture de l’album était en quelque sorte symbolique, puisqu’il est vieux de près de trois ans mais a été complétement modifié entre sa version primaire et la forme qu’il aujourd’hui. « Sinking » a une posture résolument rock mid-tempo avec un côté rampant et organique très prononcé, jouant sur la redondance et le basculement après le break electro.


Références :

Page de Précommande de l’Edition Limitée numérotée à la main de « Resilient »

Site Officiel
Auteur
Commentaire
stephanewelti
Membre enregistré
Posté le: 29/01/2013 à 21h51 - (389)
au premier abord, je pense a la voix du regretté peter steele
et donc forcément y a une infl T.O.N.

stephanewelti
Membre enregistré
Posté le: 29/01/2013 à 21h55 - (390)
oui ben j aurai du lire l interview avant

KURTZ
IP:88.141.110.145
Invité
Posté le: 01/03/2013 à 01h29 - (510)
Une tuerie. Étrangement je pense au Outside de Bowie, ce qui pour moi est plus qu'un compliment: Énorme!

P-L
IP:109.8.56.94
Invité
Posté le: 01/03/2013 à 14h02 - (513)
Recommandable entre mille. Félicitations aux protagonistes.

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