Serj Tankian - SERJ TANKIAN par CHOKO - 6648 lectures
Présent à Paris cet été, le très sympathique (et c’est peu dire) célèbre frontman de SYSTEM OF A DOWN, Serj Tankian, est venu sur Paris pour parler de son dernier album solo, « Hara Kiri ». Pendant une petite dizaine de minutes, le chanteur nous a parlé avec son éternel sourire communicatif de ses projets, de ses racines et avec humilité de sa célébrité.
Pourquoi avoir choisi « Hara Kiri » comme titre de ton nouvel opus ?
« Harakiri » est un mot japonais qui désigne un suicide, mais ce terme comporte également une notion d’honneur. En février 2011, des oiseaux et des poissons ont été découverts morts sans aucune explication. Pour moi le phénomène est dû à leur déplacement, c’est un mauvais présage. J’ai donc décidé de leur dédier ma dernière chanson, « Hara Kiri », et aussi de parler de l’idée du suicide des animaux. Ce n’est pas un album concept, mais la chanson éponyme est basée sur ce thème.
On entend diverses influences allant du punk à la pop en passant par le rap ou la musique orientale au fil de l’album…
Musicalement, je pense que c’est très rythmé. Comme tu le soulignes, il y a différentes influences, comme le punk ou la pop, mais aussi l’électro. « Ching Chime », par exemple, est une musique qui sonne assez « funny », mais il y a aussi de la beauté dans ce morceau. La raison pour laquelle j’aime incorporer différentes influences dans mes morceaux est que cela permet d’avoir beaucoup de couleurs variées. Pareil pour les paroles, je parle de politique, de conditions sociales, mais il y a aussi de la poésie, ainsi que de l’écologie qui prend une place importante dans mes textes.
Qui a fait ta pochette ?
C’est un bon ami à moi, son nom d’artiste est Cantstopgoodboy. C’est un jeune mec talentueux de Los Angeles, qui fait de la pop art et du street art. J’aime particulièrement son travail, donc j’ai voulu le mettre en avant et l’aider à se faire connaitre en travaillant ensemble.
Est-ce que tu as enregistré tous les instruments toi-même ou as-tu reçu de l’aide ?
J’ai commencé d’abord par composer ma musique moi-même, j’ai enregistré le tout dans mon studio. J’ai ajouté ensuite d’autres éléments au trio guitare/basse/batterie. Enfin, mes musiciens Mario, Dan et Troy, sont venus et ont ajouté encore d’autres choses pour que le résultat nous convienne parfaitement à tous. Disons que je fais le plus gros du travail, mais que sans l’aide de ces trois personnes, le résultat serait tout à fait différent, et certainement bien moins bon.
Quand tu composes un morceau, est-ce qu’il t’arrive de te retenir pour que le contenu sonne de telle ou telle manière ?
Je n’ai jamais rien calculé dans ma musique, je le fais avant tout par plaisir. Il faut vraiment que l’écriture reste extrêmement spontanée. Jamais je n’ai ressenti un quelconque encadrement dans ma musique, ce que je peux sortir peut être soit du rap, de l’électro ou ce que tu veux. Je veux juste créer quelque chose de nouveau. Mon processus d’écriture est vraiment libre et je n’arrête jamais ma créativité.
Ta voix a naturellement changé au fil des années. Est-ce qu’à quarante ans passés, ça ne te saoule pas d’hurler dans un micro ?
Oui, il est évident que ma voix a changé en douze ans. Elle est différente, mais elle reste dans la même vibe. Je ne crie plus autant tout simplement parce que je ne suis plus aussi en colère. Je n’ai plus l’envie de crier autant qu’auparavant. Avec System, quand nous avons repris les concerts, j’ai retrouvé ce côté « enfant en colère », mais je le fais plus de manière professionnelle, ce n’est plus un véritable besoin.
Trois nouveaux disques suivront « Hara Kiri », tu peux m’en parler ?
Bien sûr, il y a trois nouveaux disques sans compter « Hara Kiri ». « Orca », sera ma première symphonie de musique classique, puis « Jazz-is-Christ » que j’ai enregistré avec des incroyables musiciens comme Tigran Asmayan, Tom Duprey et Valery Tolstoy. Je me sens vraiment heureux de pouvoir sortir un album tel que celui-ci, il y aura aussi « Fuktronic », qui sera un disque électronique en compagnie de mon ami Jimmy Urine, de Mindless Self Indulgence. Il avait déjà participé à mon deuxième album, mais là, il y a une véritable collaboration entre nous.
Tu vas promouvoir ce disque en Europe ?
On sera là en octobre au Zénith et probablement l’année prochaine également.
En tant qu’artiste, qu’est-ce qui aide ton inspiration ?
J’écoute vraiment beaucoup de trucs, je regarde des films comme n’importe qui, je lis des livres… Je suis influencé par la vie, la politique. Je suis assez ouvert à vrai dire. Nous vivons dans une période assez fascinante, politiquement bien sûr, mais aussi socialement et écologiquement.
Ta musique t’a rendue célèbre…
(Il me coupe) Je fais de la musique, cela n’a rien à voir avec le fait d’être célèbre. Enfin, au début… Je n’ai voulu être musicien qu’à partir de 20 ans, jamais avant je n’envisageais de faire une carrière comme celle-ci, tu t’en doutes. Je savais que je devais créer de la musique pour être heureux et ne penser pas du tout au pognon. De toute façon, il n’y avait pas possibilité de se faire énormément d’argent et moi je voulais simplement faire de la musique.
Le côté « marcher dans la rue et être reconnu », tu arrives à le gérer ?
Etre reconnu dans la rue, ce n’est pas cela que je recherche. Ce qui m’importe, c’est mon travail et il me rend heureux.
Tu es né au Liban, est-ce que tu gardes un lien avec ce pays ?
J’ai grandi à Los Angeles, j’y ai été pour la première fois l’année dernière pendant deux semaines. C’était intéressant, j’ai joué avec un orchestre là-bas. Pareil en Arménie, j’ai joué avec l’orchestre symphonique d’Erevan et c’était incroyable. Nous avons fait notre concert devant un centre technologique et les gens étaient très réceptifs. C’est un sentiment incroyable que de pouvoir partager quelque chose avec les gens là-bas.
As-tu un dernier mot ?
Je ne fais pas de phrase de fin désolé… (Rires)
Merci à Karine de Roadrunner, VS Greg et Serj Tankian pour sa grande gentillesse et sa simplicité.
Pourquoi avoir choisi « Hara Kiri » comme titre de ton nouvel opus ?
« Harakiri » est un mot japonais qui désigne un suicide, mais ce terme comporte également une notion d’honneur. En février 2011, des oiseaux et des poissons ont été découverts morts sans aucune explication. Pour moi le phénomène est dû à leur déplacement, c’est un mauvais présage. J’ai donc décidé de leur dédier ma dernière chanson, « Hara Kiri », et aussi de parler de l’idée du suicide des animaux. Ce n’est pas un album concept, mais la chanson éponyme est basée sur ce thème.
On entend diverses influences allant du punk à la pop en passant par le rap ou la musique orientale au fil de l’album…
Musicalement, je pense que c’est très rythmé. Comme tu le soulignes, il y a différentes influences, comme le punk ou la pop, mais aussi l’électro. « Ching Chime », par exemple, est une musique qui sonne assez « funny », mais il y a aussi de la beauté dans ce morceau. La raison pour laquelle j’aime incorporer différentes influences dans mes morceaux est que cela permet d’avoir beaucoup de couleurs variées. Pareil pour les paroles, je parle de politique, de conditions sociales, mais il y a aussi de la poésie, ainsi que de l’écologie qui prend une place importante dans mes textes.
Qui a fait ta pochette ?
C’est un bon ami à moi, son nom d’artiste est Cantstopgoodboy. C’est un jeune mec talentueux de Los Angeles, qui fait de la pop art et du street art. J’aime particulièrement son travail, donc j’ai voulu le mettre en avant et l’aider à se faire connaitre en travaillant ensemble.
Est-ce que tu as enregistré tous les instruments toi-même ou as-tu reçu de l’aide ?
J’ai commencé d’abord par composer ma musique moi-même, j’ai enregistré le tout dans mon studio. J’ai ajouté ensuite d’autres éléments au trio guitare/basse/batterie. Enfin, mes musiciens Mario, Dan et Troy, sont venus et ont ajouté encore d’autres choses pour que le résultat nous convienne parfaitement à tous. Disons que je fais le plus gros du travail, mais que sans l’aide de ces trois personnes, le résultat serait tout à fait différent, et certainement bien moins bon.
Quand tu composes un morceau, est-ce qu’il t’arrive de te retenir pour que le contenu sonne de telle ou telle manière ?
Je n’ai jamais rien calculé dans ma musique, je le fais avant tout par plaisir. Il faut vraiment que l’écriture reste extrêmement spontanée. Jamais je n’ai ressenti un quelconque encadrement dans ma musique, ce que je peux sortir peut être soit du rap, de l’électro ou ce que tu veux. Je veux juste créer quelque chose de nouveau. Mon processus d’écriture est vraiment libre et je n’arrête jamais ma créativité.
Ta voix a naturellement changé au fil des années. Est-ce qu’à quarante ans passés, ça ne te saoule pas d’hurler dans un micro ?
Oui, il est évident que ma voix a changé en douze ans. Elle est différente, mais elle reste dans la même vibe. Je ne crie plus autant tout simplement parce que je ne suis plus aussi en colère. Je n’ai plus l’envie de crier autant qu’auparavant. Avec System, quand nous avons repris les concerts, j’ai retrouvé ce côté « enfant en colère », mais je le fais plus de manière professionnelle, ce n’est plus un véritable besoin.
Trois nouveaux disques suivront « Hara Kiri », tu peux m’en parler ?
Bien sûr, il y a trois nouveaux disques sans compter « Hara Kiri ». « Orca », sera ma première symphonie de musique classique, puis « Jazz-is-Christ » que j’ai enregistré avec des incroyables musiciens comme Tigran Asmayan, Tom Duprey et Valery Tolstoy. Je me sens vraiment heureux de pouvoir sortir un album tel que celui-ci, il y aura aussi « Fuktronic », qui sera un disque électronique en compagnie de mon ami Jimmy Urine, de Mindless Self Indulgence. Il avait déjà participé à mon deuxième album, mais là, il y a une véritable collaboration entre nous.
Tu vas promouvoir ce disque en Europe ?
On sera là en octobre au Zénith et probablement l’année prochaine également.
En tant qu’artiste, qu’est-ce qui aide ton inspiration ?
J’écoute vraiment beaucoup de trucs, je regarde des films comme n’importe qui, je lis des livres… Je suis influencé par la vie, la politique. Je suis assez ouvert à vrai dire. Nous vivons dans une période assez fascinante, politiquement bien sûr, mais aussi socialement et écologiquement.
Ta musique t’a rendue célèbre…
(Il me coupe) Je fais de la musique, cela n’a rien à voir avec le fait d’être célèbre. Enfin, au début… Je n’ai voulu être musicien qu’à partir de 20 ans, jamais avant je n’envisageais de faire une carrière comme celle-ci, tu t’en doutes. Je savais que je devais créer de la musique pour être heureux et ne penser pas du tout au pognon. De toute façon, il n’y avait pas possibilité de se faire énormément d’argent et moi je voulais simplement faire de la musique.
Le côté « marcher dans la rue et être reconnu », tu arrives à le gérer ?
Etre reconnu dans la rue, ce n’est pas cela que je recherche. Ce qui m’importe, c’est mon travail et il me rend heureux.
Tu es né au Liban, est-ce que tu gardes un lien avec ce pays ?
J’ai grandi à Los Angeles, j’y ai été pour la première fois l’année dernière pendant deux semaines. C’était intéressant, j’ai joué avec un orchestre là-bas. Pareil en Arménie, j’ai joué avec l’orchestre symphonique d’Erevan et c’était incroyable. Nous avons fait notre concert devant un centre technologique et les gens étaient très réceptifs. C’est un sentiment incroyable que de pouvoir partager quelque chose avec les gens là-bas.
As-tu un dernier mot ?
Je ne fais pas de phrase de fin désolé… (Rires)
Merci à Karine de Roadrunner, VS Greg et Serj Tankian pour sa grande gentillesse et sa simplicité.