Arbaal (Guitare) - ARBAAL (MALEVOLENTIA) par GARDIAN666 - 3847 lectures
Dans le cadre de ce dossier consacré aux paroles, nous avons donné la parole aux belfortains de MALEVOLENTIA, et plus précisément au leader du groupe Arbaal, pour qu'il nous parle un petit peu de la manière -entre autres- dont il aborde et développe les textes au sein d'un groupe de black metal (symphonique).


Est-ce que avant d'avoir créé Malevolentia, il t'était déjà arrivé d'écrire des textes ou des histoires ? Ou est-ce que c'est apparu avec la création du groupe ?
Arbaal (guitare): C'est bien la musique qui a été l'élément déclencheur mais ce n'est pas Malevolentia. J'ai commencé en écrivant des textes pour les différentes formations dont j'ai fait partie. Je me suis bien essayé également à écrire quelques nouvelles et j'ai tout un tas de notes diverses de côté en attente de servir un jour. Mais je ne suis jamais allé au bout de quoi que ce soit.

Je suis un grand lecteur mais pas un écrivain. Quand je termine un texte, il me faut plusieurs semaines avant de pouvoir en entamer un autre. Heureusement je ne suis pas seul à écrire les paroles pour Malevolentia puisque nous faisons également appel à Ghislain Gilberti qui lui par contre est auteur de plusieurs romans (dont « Dynamique du Chaos » facilement trouvable sur le net) et à Asphodel (Pin Up Went Down) qui est également une excellente novelliste.


Généralement, dans Malevolentia, les paroles sont créées avant, en même temps ou après la musique ? Ou tout simplement, cela se produit durant ces 3 phases ?
Elles sont toujours écrites après la musique. Il m'est même arrivé de m'adapter à des lignes de chant déjà préposées en respectant une rythmique particulière.


Combien de temps te prend l'écriture des textes d'un morceau ? Certains ont besoin de 2 heures, une nuit, plusieurs jours... tu te situes dans quelle tranche, les 3 ?
Une nuit pour la trame principale. Ultra-caféinée sans quoi rien n'est possible. Ensuite le texte peut être retravaillé pendant des semaines. Parfois même jusqu'en studio lors de l'enregistrement du morceau pour l'album.


As-tu déjà passé du temps ou connu des difficultés à (ré)arranger, voire réécrire les paroles pour qu'elles soient les plus en phase avec la musique, ou c'est un travail qui est plutôt du ressort du chanteur ? Ou bien vous faites ce travail à deux, pour que l'ensemble corresponde avec ce que vous voulez ?
Bien sûr, constamment. Surtout avec les textes dont je ne suis pas l'auteur et qui n'ont pas forcément été écrits en pensant aux lignes de chant.
Je travaille ça avec Spleen, point par point, lors des sessions d'enregistrement de la maquette.


Vos textes sont en français; est-ce que c'est parce que l'écriture de textes en anglais ne collent pas avec votre musique ou bien, vous n'avez tout simplement jamais ressenti le besoin d'utiliser la langue de Shakespeare, et que finalement l'utilisation du français est le mieux pour affirmer l'identité musicale du groupe ?
Je n'ai rien contre l'utilisation de l'anglais. Je le parle assez couramment mais la forme est à mon avis aussi importante que le fond et je n'ai pas la prétention de pouvoir l'utiliser à des fins littéraires. Je souris au passage aux audacieux qui accordent leur confiance à Google comme traducteur littéraire et qui m'ont offert de grands moments de lecture. Mais pour ma part je préfère rester en terrain connu. D'autant que le français est très rythmé, chantant et donne une couleur particulièrement intéressante à la musique.


Malevolentia aborde différentes thématiques sur ces albums; est-ce que vous pouvez nous les détailler ? Il me semble que certains textes sont des réadaptations d’œuvres de Lovecraft par exemple...
Chaque texte est en même temps une nouvelle courte. Il est vrai que le mythe des Grands Anciens revient très fréquemment, parfois comme thème principal pour les textes de G. Gilberti qui est doté d'une grande érudition sur le sujet, parfois plus implicitement dans mes textes où le Nécronomicon côtoie la Bible, le succube de Richepin ou le corbeau de Poe. Les textes d'Asphodel s'en éloignent complètement et abordent des thèmes aussi improbables qu'elle-même. 'Martyrs' par exemple est inspiré par le film éponyme de Pascal Laugier.


Comme vous abordez plusieurs thèmes, vous ne vous focalisez par sur un concept ; serait-il possible à l'avenir que vous rédigiez des paroles traitant d'un seul sujet, pour donner en quelque sorte un 'album conceptuel', ou vous préférez privilégier la diversité dans la conception de vos écrits ?
J'aime assez l'idée de ne pas s'enfermer dans un thème, ce qui permet également d'avoir plusieurs intervenants et d'enrichir encore cette diversité. Cependant nous avons tout de même en préparation une pièce plus conceptuelle que G. Gilberti aimerait écrire dans son intégralité. Mais le travail demandé étant titanesque aussi bien au niveau des textes que de la composition, je ne pense pas que ce soit notre prochaine sortie en date.


Est-ce que pour faire 'vivre' les textes, tu as déjà demandé à Spleen de chanter/crier d'une manière précise telle phrase ou mot, pour ainsi donner le sentiment à l'auditeur d'être vraiment plongé dans le récit qui est fait, ou bien elle gère elle-même la manière dont elle s'exprime ?
Oui surtout sur mes textes où j'ai souvent une idée bien précise de la manière dont chaque partie doit sonner. Ça lui a permis d'ailleurs de découvrir de nouvelles façons de se servir de sa voix qu'elle utilise maintenant naturellement, même dans ses autres projets. Ça ne l'empêche pas pour autant de proposer et parfois même d'imposer sa propre interprétation, je ne lui dicte pas non plus tout ce qu'elle doit faire.


Malgré leur aspect 'imagé', les textes de Malevolentia sont-ils inspiré de faits vécus (ou réels), ou bien même un peu personnels ? Ou alors l'écriture de ces mots te permet au contraire de t'évader du monde réel et aborder des thèmes plus fantaisistes ?
Comme je l'ai déjà dit précédemment, chaque texte est aussi une nouvelle complète avec ses personnages, son action et sa morale. Le contexte est en général fantastique, la plupart des thèmes sont donc fantaisistes. Cependant la morale, elle, reste très personnelle.


Le livret d'un album est d'une grande importance; au-delà du fait qu'il contienne des photos et illustrations, c'est surtout la disposition des paroles qui le rend utile: l'auditeur se plonge davantage dans l'univers du groupe, l'appréhende un peu mieux, peut aussi interpréter les textes à sa manière ou parfois s'y retrouver... C'est en définitive un élément indispensable au groupe, tu partages ce point de vue ?
Le fait que le lecteur puisse avoir accès aux paroles est essentiel, oui. Les illustrations par contre pour ma part, n'étant pas très matériel, je n'y prête que rarement attention. Je peux comprendre que ça puisse être important pour certains et je m'attache donc bien entendu à ne pas les négliger, mais personnellement je n'ai absolument pas besoin de ça pour me plonger dans la musique d'un groupe.


Est-ce que toi en tant qu'auditeur, tu as déjà été 'marqué' par des groupes qui proposaient des textes intéressants ou dans lesquels tu te retrouvais ?
Si je passe outre les textes engagés où la force du message pardonne au manque de forme, dans le métal extrême c'est malheureusement rare.
Je me souviens avoir été marqué par la qualité de certains textes de Dissection, Nehemah, Deathspell Omega.
Ceux d'Asphodel dans Pin Up Went Down sont très réussis. Toujours subtiles et décalés. Ce n'est pas pour rien si j'ai fait appel à elle pour Malevolentia.


Pour finir, je te laisse le mot de la fin, si tu as quelque chose à dire, c'est tribune libre !
Merci à toi pour cette interview et à VS pour son soutien à la scène. J'en profite pour lancer un appel aux organisateurs de France et de Navarre: Malevolentia attend de nouvelles scènes à fouler.


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