Kärtsy Hattaka (chant/basse/claviers) - WALTARI par LAURENT BENDAHAN - 3411 lectures
Le secret de la longévité de Waltari, maîtres finlandais du metal fusion, est la passion pour la musique. Son leader, Kärtsy Hattaka, n’a jamais lâché le morceau, continuant à mélanger les styles les plus improbables pour en faire des morceaux non moins improbables. Le groupe fête cette année ses vingt-cinq ans d’existence. Après la sortie de l’album de reprises, "Covers All", il se lancera dans une tournée européenne qui passera par Lyon (le 1er mars) et Paris (le 2 mars). Voici un avant-goût de ce qui vous attend…





Salut Laurent, comment ça se passe en France ?
Bah, c’est la merde comme un peu partout. Tu ne vas pas être content. Pas mal de promoteurs se plaignent du manque d’affluence dans les salles de concerts.
Oh oui, je ne le sais que trop bien ! C’est la conséquence directe de la baisse des ventes d’albums. Tous les groupes veulent partir en tournée pour subvenir à leurs besoins sans compter leurs exigences financières revues à la hausse. Le public ne peut plus suivre. D’un autre côté, ce phénomène ne touche que les groupes de clubs comme nous car je continue à voir les gros groupes afficher complet.

Comment t’est venue l’idée de sortir un album de reprises ?
Cela ne date pas d’hier. C’était au début des années 90, après "So Fine" (ndr : troisième album sorti en 93). Nous avions un break de six mois à ne pas savoir quoi faire. Nous avons donné des concerts uniquement constitués de reprises dans la région d’Helsinki. Nous savions qu’un jour, nous réaliserions un album de reprises. Mais les années s’enchaînaient et l’inspiration faisant, nous nous sommes concentrés sur nos propres compos. L’idée a ressurgi à l’approche de notre vingt-cinquième anniversaire. Nous avions déjà édité douze albums de compos originales. Il nous fallait proposer quelque chose de spécial.

Sur le livret, il est mentionné que chaque membre a choisi deux morceaux. Waltari est donc un groupe démocratique…
Bien que je sois le compositeur principal, je considère Waltari comme un vrai groupe. Une fois la base des morceaux composée par moi-même, le reste du processus dont les arrangements se font tous ensemble en répétition.

Comment as-tu eu l’idée de faire de « Caught in a mosh » (d’Anthrax) une chanson ska ?
Nous avions l’idée d’un « ska/metal » depuis des années. Nous avons tenté d’adapter divers styles à ce morceau, et il s’est avéré que la version ska était la plus naturelle. C’est le genre de plaisanterie typique à laquelle les fans de Waltari sont bien habitués.

L’album contient également une reprise de « One hundrer years » de The Cure. Que représentent ce groupe et Robert Smith pour toi ?
Robert est une idole qui a accompagné toute mon adolescence. J’ai grandi en pleine période post punk. Au début des années 80, The Cure avait débarqué avec un nouveau son, sans compter le concept visuel. Robert Smith peut se venter d’être l’un des premiers gothiques. Jariot (guitare) et moi continuons à écouter sa musique.

Et que dire de la version de quatorze minutes de « Saucerful of secrets » de Pink Floyd ?
J’ai adoré son côté expérimental. C’est Janne Immonen, notre claviériste, qui l’a suggéré. Tout est parti d’une jam sans prétention entre Janne et Jariot. A force d’ajouter des parties, nous nous sommes retrouvés avec ce monstre de quatorze minutes. J’ai tout de suite adhéré à la musique des « Floyd » pour leur avant-gardisme. Nous n’avons pas encore testé le morceau en live mais je pense que nous allons relever le défi à la mi-février où nous ferons un show de reprises à Helsinki.



L’album est sorti sur votre premier label historique, Stupido Records. Comment s’est passé ce retour aux sources ?
En fait, nous n’avons jamais perdu le contact avec eux. Après notre signature chez Roadrunner, nous avons sorti la compilation de singles "Pala Leipa" (1993). En 2006, ils ont ressorti la version remaster de notre premier album « Monk punk » agrémentée de vieux morceaux réenregistrés ("Early Years").

Quels souvenirs gardes-tu des années Roadrunner avec les albums "Torcha" (1992) et "So Fine" ?
Ils représentent une période charnière. Nous avons pu établir le nom de Waltari à travers l’Europe. Les retours étaient très positifs. Le morceau « So fine » (Ndr : Mélange de dance music, de musique ethnique et de metal) a été un hit un peu partout en Europe. A bien y penser, nous n’étions qu’un groupe de jeunes musiciens inexpérimentés qui n’avaient pas quitté la banlieue d’Helsinki. Je ne remercierai jamais assez Roadrunner pour nous avoir boostés de la sorte. Nous sommes le premier groupe finlandais de metal à avoir percé en dehors de sa contrée, si l’on excepte Hanoi Rocks qui était là avant nous, mais qui était plus dans un trip glam.

Et comment as-tu vécu les premières tournées européennes ?
Nous avons été chanceux car notre toute première tournée s’est passée en 1992 dans le cadre du « Rock Hard Christmas Tour » aux côtés de groupes américains comme Prong. Nous avions à disposition un super tour bus. Par contre sur le « Torcha Tour » quelques mois plus tard, nous avons un peu déchanté : « Est-ce que nous aurons vraiment à voyager dans ce van minuscule pendant les deux prochains mois ???!! » (Rires). Cela a été un choc mais après deux semaines, nous nous sommes adaptés. Nous avions conscience de ne pas être de grandes stars. En deux mois, nous avons parcouru 70 000 km avec très peu de « days off ». Le bon côté des choses, c’est qu’après avoir vécu tout ça, nous nous disions que nous serions capables d’affronter n’importe quoi.

En 2000, le groupe traverse une mauvaise passe. Est-ce que vous avez vraiment splitté ou étiez-vous en pause ?
Hum… Nous n’étions vraiment pas loin du split. Tout a commencé en 1998. Nos avons sorti "Radium Round", puis enchaîné directement avec le ballet "Evangelicum" et l’album d’ethno metal "Channel Nordica". Trois projets de grande envergure en deux ans, c’était trop pour un seul homme. J’ai exprimé le besoin de me reposer. Ce que je ne savais pas, c’est que ce break durerait aussi longtemps. Au départ, il ne s’agissait que d’une seule année. Mais nous avons été victimes de malchance. En 2001 et 2002, deux labels avec lesquels nous avions conclu un deal ont fait faillite avant la sortie de l’album. En 2002, nous ne savions pas si nous serions capables de le commercialiser. C’est à cette époque que notre batteur, Janne Parviainen, las d’attendre a décidé de nous quitter (Ndr : pour rejoindre les rangs d’Ensiferum). A ce moment-là, nous avons pensé à continuer, mais sous un autre nom. Mais Pekka Rahkonen, notre ami de toujours et manager était revenu d’un long périple en Inde. Il a réussi à nous remotiver en recontactant notre premier guitariste Sami Yli-Sirnio (Ndr, également dans Kreator, parti de Waltari en 1996 au profit de Roope Latvala futur Children Of Bodom). A l’époque, je n’imaginais pas le groupe avec un nouveau batteur. J’étais terrifié à l’idée de me présenter devant nos fans sans Janne. Au final, je me faisais un monde pour rien car les fans s’en fichaient. Ils étaient trop contents de nous retrouver. Nous sommes donc véritablement revenus sur le devant de la scène en 2004 avec "Rare Species" et depuis, nous avons été plus qu’actifs…

Lors de la tournée 2010, vous avez dû remplacer Jariot qui avait des soucis de santé. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Jariot va très bien à présent. Il s’était chopé un virus qui lui provoquait de la fièvre. Son cœur était touché également. Il a fait avec nous les premières dates du « Below Zero Tour » en Finlande, mais son état était instable et il n’était pas raisonnable d’envisager un long voyage à travers l’Europe. Jouer sans Jariot était très étrange, mais la tournée s’est bien passée. Et puis lorsque des problèmes de santé surgissent, ils sont prioritaires sur tout le reste. Nous n’avions pas d’autre choix.

Quelle set list pouvons-nous espérer pour la prochaine tournée ?
Je pense que vous aurez pas mal de reprises et de vieux morceaux. Nous voulons couvrir toutes les périodes du groupe pour fêter dignement ce vingt-cinquième anniversaire.

Une biographie en finnois vient d’être éditée. A quand une édition anglaise ?
Tant de personnes me posent la même question. Il va falloir que je considère sérieusement le sujet. Honnêtement, rien de concret n’est prévu avec l’éditeur pour le moment. Mais j’aimerais que cela se fasse car c’est un excellent carnet de voyage, une description fidèle et détaillée. Beaucoup de récits sur la genèse de nos morceaux y sont décrits.

As-tu déjà commencé à bosser sur le nouvel album ?
Juste dans ma tête. Le travail commencera dans un an et je compte bien bâtir les compos autour de jams improvisées, le but étant de pondre des morceaux dans la pure tradition de Waltari, à savoir complètement barrés !! Mais entre-temps, je compte sortir mon second album solo, probablement au printemps prochain.

Un dernier message pour vos fans français ?
Venez nous voir à Lyon et à Paris en mars prochain. Vous ne serez pas déçus.
www.waltarimusic.com
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