Antoine (Batterie) - ATARA par ..::JU::.. - 3469 lectures
ATARA, c'est la douceur incarnée, l'expression mélancolique des questionnements intérieurs, un groupe tout en finesse, dont la subtilité de l'art musical ouvre en nous une plaie béante dans la résurgences de nos émotions cachées.

ATARA, c'est aussi, et surtout, un jeune groupe d'Angoulème, qui a sorti un excellent premier album, "Human Balltrap", cet été.
Album que tous les grindeux de France et de Navare DOIVENT posséder.
Et, pour l'occasion, ATARA livre, en exclusivité pour VS-Webzine, sa toute première interview !
Merci à eux, longue vie à Atara.



Salut les Atara ! Comment ça va ?
Salut Ju ! Ça va bien, on profite des derniers jours avant la rentrée !


Il paraît que vous n'avez encore jamais fait d'interview...! Comment expliques-tu cette aberration médiatique ?
Alors ça s'explique tout simplement, t'es le premier à nous proposer et à vraiment nous envoyer les questions ! On avait déjà eu un ou deux intéressés il y a quelques temps, mais rien de sérieux.

Ce n'est pas un exercice qu'on maîtrise bien, alors on préfère prévenir, ça risque de déraper... (NdJu : tant mieux..!)


En tout cas, je suis sincèrement honoré d’être le premier à en faire une ! Surtout qu’on garde souvent un souvenir ému de sa première fois... héhé
Comme c'est votre 1ère interview sur la scène française et internationale, tu vas être obligé de nous raconter un peu l'histoire d'ATARA, de la conception sexuelle à l'aboutissement artistique du groupe, en passant par le pedigree de ses étalons...
Oula, t'es vraiment sûr de tout vouloir tout savoir ? Haha, parce qu'on a des cadavres dans les placards !
ATARA ça a commencé en 2006, mais pas sous sa forme actuelle. C'était carrément orienté Trve Br00tal Hardcore. Début 2008, Hugo et moi avons rejoint (respectivement à la gratte et à la batterie) Benoît et Fred (basse et "chant"), qui sont les membres fondateurs d'ATARA. On avait déjà un pseudo-groupe de Grind fourre–tout avec Hugo et Benoît, et du coup on a fusionné le tout en gardant le nom ATARA.

On avait tous envie de faire un truc qui tabasse bien ; On se retrouvait pas mal autour de certains groupes comme BLOCKHEADS, NASUM, REGURGITATE ou MUMAKIL. On n'était pas tous potes à la base, donc ce n'est pas né d'un délire à la con ni d'un prétexte pour boire des bières, haha !!! Avec Hugo on côtoyait déjà ATARA vu qu'on a joué avec eux sur une ou deux dates. Donc les rencontres et discussions par rapport au groupe se sont faites de manière naturelle, et on s'est motivés assez vite.
Il y avait dès le début une grosse volonté de composer, enregistrer et faire le plus de dates possibles, sans que cela devienne pro pour autant.
Voilà pour la petite histoire.
Pour les détails graveleux, on les enverra dans des petits papiers à quiconque nous prendra un CD ou un vinyle !!!


Vous avez sorti votre 1er album au printemps. Autoproduit, qui plus est. Qu’est-ce que ça fait, une fois que vous avez tout géré, d’avoir le CD dans les mains ?
Déjà, quand on les a reçus, on s'est dit « Bordel comment on va écouler 500 exemplaires de cette merde maintenant !!! » (rires)
On entend que certains groupes vendent plus de 1000 copies de leur CD en une semaine, nous 500, ça nous paraissait monstrueux. Honnêtement, quand tu as la galette entre les mains, tu as vraiment la sensation d'avoir fait quelque chose de concret, et qui a pas mal de sens. En plus, avec les sous qu'on avait de côté, ça nous a permis de tout couvrir, de l'enregistrement au pressage, donc rien ne s'est fait « dans la douleur ».

De plus c'est Hugo qui se charge de tout ce qui touche à l'aspect graphique. Donc ça fait déjà une certaine économie. La grosse claque, c'est quand c'est revenu du mix, puis du master. On n'arrivait pas à croire que c'est nous qui sonnions comme ça ! Ça arrachait tout. On avait l'habitude de nos morceaux au son répet', et là on les a retrouvés gonflés à bloc. Et puis il y a toujours cette surprise de certains morceaux sur lesquels tu ne misais pas forcément, et qui au final tabassent plus que ceux que tu préfères...
La satisfaction était déjà là, et du coup quand le CD est arrivé, on l'a vraiment pris comme une récompense. On avait pas mal bossé pendant 2 ans, et là on en avait l'instantané.

Si vous aviez des critiques /pistes d'amélioration à émettre vis-à-vis de "Human Balltrap", quelles seraient-elles ?
On n'en a pas vraiment. On est fiers de ce qu'on a fait, des morceaux, du son, et on le sera pour un moment. Tu as toujours des petits regrets bien sûr. Là ça serait peut-être le choix de certains morceaux, qui a posteriori, n'auraient pas été dans nos préférences pour l'enregistrement. Mais ça, tu te le dis quand tu as composé de nouveaux trucs que tu trouves bien mieux, haha !!! Après comme je le disais tout à l'heure, ce CD est un instantané de 2 ans de boulot, maintenant ça fait partie de notre identité. On a aucune envie de l'améliorer ou quoi que ce soit. Même les morceaux qu'on n'aime plus ! C'est un point de repère, ça nous a permis de mieux savoir où on avait envie d'aller.


Quelles sont les étapes qui vous ont pris le plus de temps (ou la tête) pour réussir à sortir HB en autorprod : le packaging, l’enregistrement, la distribution, les litres d’alcool à ingurgiter ?
À aucun moment on ne s'est pris la tête, tout s'est fait normalement. Quand tu n'as de comptes à rendre qu'à ton groupe, il n'y a aucune pression ! On communique beaucoup, même si on n'habite pas à côté les uns des autres.
Il y a eu quelques mois entre le moment de l'enregistrement, et celui où on a reçu les CD, c'est la seule longue étape qu'on ait eu. Mais on ne va pas se plaindre, on connaît des groupes qui ont attendu bien plus que ça avant de voir leurs galettes. Le packaging et les artworks, c'est le job de Hugo, notre gratteux, et là on lui fait une confiance aveugle, tout était prêt bien avant la fin de l'enregistrement.
En ce qui concerne l'alcool, on fait confiance à Fred, et là les bières avaient disparu bien longtemps avant qu'on pense même à faire un CD...

Qui dit Autoprod', dit un boulot non négligeable, une fois l'album sorti, en termes de promo, communication, contacts, distribution, etc… Comment gérez-vous et/ou vous répartissez-vous le boulot, au quotidien ?
La plupart du temps, j'ai tendance à me charger avec Fred de l'aspect diplomatie / contact, de mon côté en solo je gère la promo, l'internet, et de temps en temps le booking. Benoît gère les T-shirts et les CD, et comme je le disais, tout ce qui touche à l'image c'est l'affaire d'Hugo. On ne s'y consacre pas tous dans les mêmes proportions, et on le fait sur notre temps de loisirs. Donc les choses sont un peu lentes par moments...
Mais on n'est pas non plus hyper pressés. On fait les choses à l'envie et au feeling, et quand on les sent bien, on fonce. Alors c'est vrai que 3 sorties en 3 ans ça fait speed, mais en vrai il peut se passer des mois entiers où on branle rien mis à part répéter, sans chercher une date ou quoi que soit d'autres !


Vous êtes tous des novices en matière de musique et/ou Grind, dans le groupe, ou bien certains d’entre vous ont déjà de la bouteille, au travers d’autres groupes, d’assos, de labels, etc ?

Il n'y a que Fred qui avait une certaine expérience avant de débuter ATARA. Avec Hugo, on a commencé à s'intéresser au Grind juste avant le split de notre premier groupe, avec qui on n'avait rien fait de concret, à part une démo qui n'est jamais sortie.

En fait c'est ATARA qui nous a permis d'acquérir comme tu dis de la bouteille, au moins en termes de gestion de groupe. Après on avait tous des parcours différents. On a commencé à bosser avec des assos dès le début, ce qui nous a bien aidés, et nous a permis surtout de nous faire un carnet de contact. Notre expérience, on la tient de ce groupe.

Et depuis quelques temps on commence à rencontrer des gens intéressants (et intéressés) qui aiment ce que l'on fait et qui n'hésitent pas à faire circuler notre nom. Le meilleur exemple que je puisse te donner, c'est le split vinyle avec UNSU qu'on vient de sortir. Cela s'est fait au travers de Sam de l'Eastern Blasting Crew, qui a filé notre contact à Sboek, le boss de Douchebag Records (NdJu : Bizoux Sboek). C'est la première fois qu'on venait nous chercher pour une sortie, c'est super gratifiant ! Vu qu'on n'a pas le recul d'un auditeur par rapport à notre musique, c'est toujours un peu surprenant de voir que des gens aiment ce que tu fais.


Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer du Grind, en premier lieu ? Et saurais-tu définir ce qui te plaît, avant tout, dans ce style de zik ?
Déjà, d'un point de vue musical, c'est vraiment le jusqu'au-boutisme de la démarche, l'impression de tabassage en règle, la vitesse, la puissance, la précision aussi. Quand tu vois les tempos et les « Stop and Go » que te sortent YACOPSÄE ou BLOCKHEADS, ça laisse sur le cul.
Après d'un point de vue personnel, on cherche quelque chose de vraiment cathartique ; bastonner ou se faire bastonner, on aime bien, haha !!! Plus sérieusement, cette musique est vraiment un exutoire. Physiquement, ça te vide, tu donnes tout en 40 minutes... Cette musique elle se doit d'exprimer une forme de violence, d'urgence, de fureur, quelque chose d'agressif, sans pour autant que cela soit de la haine. Peut-être que le Grind a contrario d'autres styles permet de faire passer quelque chose de plus « primal », on a l'impression que c'est moins mis en scène que d'autres styles (attention on ne les dénigre pas pour autant), qu'il en ressort quelque chose de plus spontané.


Le Grind est souvent indissociable de la sueur du live ; est-ce le cas pour ATARA ? Globalement, vous prenez plus de plaisir sur scène ou bien en studio ?
Clairement sur scène, c'est indéniable. Le live, c'est quand même une des principales raisons pour lesquelles on a commencé ce groupe, pour faire des dates, rencontrer des gens qui puissent tripper sur notre son et passer un bon moment, tout comme nous.
Et puis ce style est fait pour ça, l'énergie qu'il dégage est unique et surtout bien plus communicative que sur disque !
Ça nous est arrivé de voir des gens qui achètent notre CD après un concert, ne sachant pas forcément ce qu'est le Grind ; ils rentrent chez eux, ils mettent le disque dans leur lecteur et là ils trouvent ça à chier tellement c'est bruyant et chaotique haha !!! Ils n'avaient pas l'ambiance et l'atmosphère.

Mais on prend également beaucoup de plaisir à enregistrer, le studio est un truc qu'on ne néglige absolument pas. Cela ne procure pas le même genre de plaisir ; en live, tu vas d'abord te focaliser sur la réaction des gens, voir s'ils bougent, s'ils sont motivés, et s'ils aiment. En studio c'est la prestation qui importe, la façon dont tu vas poser tes parties et comment tu vas les faire vivre.
Arriver à donner une sensation de live et de cohésion sur une session studio est un très gros travail. On essaie de l'accomplir à chaque fois, même si on a encore du boulot !


Et vous préférez quoi comme type de salle : bar, cave, squat, MJC, salle des fêtes, festival?
Pour l'instant, mis à part les très gros festivals, on a un peu tout essayé : on a commencé dans des bars-concerts et des salles des fêtes, on a fait à plusieurs reprises des caves et des squats, et on a fait de la grosse salle avec les conditions ultra-top quand on a joué à la Nef... Et la première mouture d'ATARA y avait déjà fait une sorte de tremplin en 2007. Mais là, les conditions sont exceptionnelles à tous points de vue.
Après du moment qu'il y a un peu de matos sur lequel jouer, des gens qui ont la niaque et pas trop de mauvaises surprises, on vient.

On aime ça et on sait que de toute façon, vu le créneau dans lequel on évolue, on ne va pas avoir droit à des plans 4 étoiles tous les week-ends. Mais on est content de ça, ça fait partie du délire, faut que cela soit un peu punk, sinon t'as rien de fun à raconter en rentrant ! Haha


Est-ce que vous avez cherché à contacter des labels ou des structures pour sortir ‘Human Balltrap’ ?
Et d'abord, est-ce que vous savez si d'autres labels ont été ou sont intéressés par Atara ?
On a plutôt contacté des distros, avec qui c'est facile de bosser. C'est rapide, cela permet de vite vendre des CD. On ne s'est pas encore mis à chercher de label, tout simplement parce qu'on en a pas pris le temps. Sûrement qu'à un moment, cela sera nécessaire. Mais en tout cas, mis à part Douchebag et Rewolucja Records, personne ne nous a contactés... Alors s'il y en a d'autres qui sont intéressés, on est là ! haha !!!

Le grind s'accompagne souvent du concept punk "do it yourself" et du rejet des structures classiques (medias/distributions/labels) au profit de structures plus confidentielles.
Est-ce que cela correspond à ton (votre) mode de vie ?

Si on entend « DIY » comme quelque chose d'authentique : alors oui, carrément. Après le rejet des structures non, du moment que cela reste à une échelle humaine, que cela ne devient pas la grosses machines que sont certains labels ou maisons de disques, où finalement il y a plus d'intermédiaires entre toi et l'auditeur qu'il n'y a de chansons sur le CD... Avoir un label derrière nous cela ne nous dérangerait pas, mais si cela n'arrive pas, tant pis, on ne se sabordera pas pour autant. Ça fait 20 ans qu'INHUMATE fait de l'autoprod', et ça a toujours roulé pour eux...


Vous êtes originaire d’Angoulême, petite bourgade réputée internationalement pour sa scène GrindCore. Comment ça se passe, pour organiser des concerts ?
Il y a des assos, ça bouge bien ? Ou bien vous passez finalement plus de temps sur Bordeaux ?
Hé bien en ce moment pour tout te dire, cela ne se passe pas ! En 2009, le seul bar–concert qu'il y avait, le MARS ATTACK, a fermé. Ça a foutu un gros coup d'arrêt au niveau de la scène sur Angoulême. On y a joué 8 fois en un an et demi, et depuis sa fermeture, on a dû faire en tout 5 dates sur Angoulême. Ça nous a bien foutu les boules, c'était hyper simple d'organiser là-bas, donc pour des échanges de dates c'était parfait.
Du coup ouais, on bouge de temps en temps sur Bordeaux, il y a l'asso Underground Blast là-bas, c'est des copains et du coup ils nous proposent des plans. Sur Angoulême au niveau des assos, il y en a, mais il n'y a plus de lieux « crédibles », mis à part 2-3 bars tatillons sur les décibels et une sorte de centre social. Donc c'est pas la grosse éclate. Mais bon, on espère qu'un jour cela reviendra...

J'ai entendu parler d'un collectif, HardPork, auquel vous seriez rattachés, tu peux nous en dire plus ?
On a été adhérents à HardPörk pendant 2 ans, jusqu'en octobre 2010. On leur doit quand même pas mal de dates... On a dû en faire pas loin de 30 avec eux, c'est pour te dire. On est parti il y a un an parce qu'on avait décidé de se prendre en main tout seul. Ça nous est arrivé de rebosser ensemble depuis sur un concert, mais officiellement, on n'y est plus rattaché.


J’ai l’impression qu’Atara a accordé une attention particulière, sur les thématiques lyriques de l’album...
Vous brassez large puisque si je me fie aux titres des chansons, vous parlez de bouffe (''Elephant Steak', ''This is the Way You're Fat'), de la beauté de la culture musicale (''Myskull Jackson', ''Johnny Hallydead'), de sport (''Human Balltrap') et d'idéologies utopistes altruistes visant à sauver notre humanité de la déchéance (''Massgrave Corpsebomb', ''No Revolution Without Violence', ''Gangwarguerilla').

Mais la clarté des beuglements m'empêche de vraiment distinguer toutes les paroles (surtout que je ne parle pas trop ouzbèk). Peux-tu nous éclairer sur vos domaines de prédilection au niveau des textes ?

Haha !!! Attention tu vas être déçu !!! En fait, dès le début on a décidé de ne pas poser de textes sur les compos, mais de se servir de la voix comme une 4ème piste instrumentale. On varie le placement en fonction de la voix, si c'est du growl ou du braillé...

On a choisi cela tout simplement pour ne pas nuire à la rapidité des morceaux. On s'est vite rendu compte que Fred n'avait pas le temps d'articuler les paroles si on ne baissait pas le tempo. Et comme c'est priorité aux blasts...
Et puis de toute façon, on n'est pas de grands écrivains, alors si on devait attendre des textes pour les compos, on n'aurait toujours rien enregistré.
Alors du coup, trouver des noms ça devient super fun ! Généralement on ne cherche même pas. On passe notre temps à dire de la merde, à vanner sur tout et n'importe quoi. Alors des fois il en ressort une phrase qui nous fait bien marrer, et voilà, on a trouvé un titre ! Mais cela n'est pas niais ou bête pour autant (quoique...).
On part souvent d'un truc super sérieux haha !!! Par exemple, « GangWar Guerilla », c'est né après qu'on ait vu « La Vida Loca » de Christian Poveda, qui par son contexte, n'est pas une franche partie de rigolade. Alors certes, quand tu vois « Porner Rangers » ou « Elephant Steak » tu te poses des questions, mais bon, pour nous ça a du sens !


Il y a une particularité chez ATARA, qui apporte (je trouve) un regain d’énergie, c’est que vous participez tous plus ou moins à la partouze vocale qui sert de chant (sauf la feignasse de batteur).
C'était voulu, ou c'est un hasard si vous poussez tous la chansonnette ?
Est-ce qu'il y a une répartition vocale (au niveau chant/backing) précise selon les morceaux, ou c'est la porte ouverte à tous les cris ?

Comme je te le disais juste avant, la voix est mise au même niveau que le reste. On ne véhicule pas de message, donc pas besoin de la mettre en avant. A chaque fois qu'on a mixé les morceaux, on s'est toujours démerdé pour que la voix se fondent au max avec les instruments. Et c'est parfaitement voulu ce placement des backing vocals. Hugo se charge de brailler tout ce qu'il peut, et Benoît essaie au max de reproduire une voix pitchée sans pitch haha !!! Après, on apporte beaucoup d'attention à la précision de ce que l'on joue. Ça ne nous empêche pas d'aimer des trucs crados, mais généralement quand on compose, on est à l'opposé. On n'arrive pas à faire un truc qui dégueule de trop, à l'écoute ça nous gêne. Et puis pour nous l'impact de notre musique réside dans son côté carré et rapide. Alors pour répondre à ta question, non, c'est loin d'être l'anarchie !


Je le dis dans ma Kro, mais ATARA œuvre dans un Grindcore résolument violent, extrême, voire même Crust ou Powerviolence par moments.
Quels sont vos styles musicaux de prédilection ? Le Crust, le D-Beat, ou les extrémismes musicaux tels que YACOPSAE ou BLOOD I BLEED font partie de vos plaisirs auditifs ?
On écoute énormément de choses. Si on met nos 4 discographies en commun, ça va aller du classique au Drone expérimental, en passant par le Hip Hop, la Folk, le Black et le Doom. On écoute pas mal de Grind bien sûr, mais pas que. Il ne faut pas oublier que cette musique est quand même lourde à assimiler. On a besoin d'aérer un peu le tout. Sinon on saturerait, et on n'aurait plus envie d'en faire.
En Grind, on écoute un peu toutes les écoles... Des trucs nord européens avec un son surproduit, des trucs bien crust qui dégoulinent, du Fastcore à la YACOPSÄE bien sûr...! Il n'y a peut-être que le Gore Grind dont on n'est pas trop friand. En général on se retrouve beaucoup autour de BLOCKHEADS, MAGRUDERGRIND, LOOKING FOR AN ANSWER ou INSECT WARFARE...


Avec l’expansion d’internet, les modes de ‘consommation’ de la musique évoluent. Êtes-vous attachés à l’aspect matériel, à l’objet (que ça soit CD ou vynile) ?

Quelque part oui. Bien sûr pour ATARA, on va être super attaché, mais bon c'est normal, tu es toujours fier de ce que tu as créé. Après, on n'est pas de grands collectionneurs, et on se sert énormément d'Internet pour découvrir d'autres groupes, d'autres styles... Cela va de pair de toute façon avec notre histoire. Sans Internet on n'aurait pas fait grand-chose...

Seriez-vous prêt à envisager, dans le futur, de ne sortir un enregistrement que numériquement, ou bien cela est trop éloigné de votre conception de l'art ?
Pour l'instant on n'est pas distribué, alors oui ça s'envisage si on cherche vraiment à toucher beaucoup de monde... Je ne sais pas trop quoi te dire de plus ! On ne s'est jamais trop posé la question, donc pourquoi pas ! Déjà on va vendre ceux en plastique, ça sera pas mal.


Est-ce que selon vous, le fait de mettre en écoute intégrale un album, à sa sortie, vous semble être un bon moyen de « lutter » contre les baisses de ventes de disques ?
Ou bien le problème se situe-t-il ailleurs pour vous ?
Je n'en sais trop rien. Peut-être que ceux qui auraient acheté l'album et qui se seraient dit après « Tiens, c'est vraiment à chier », peuvent, dans ce cas-là, se le dire avant d'aller l'acheter... Et du coup... ne pas l'acheter !!
Le problème, c'est que la musique et la vidéo sont soumis toutes les deux à la duplication simple et presque immédiate depuis plus de 10 ans. Quand tu as 13 ans, que tu te rends compte que ça ne coûtera pas un rond de télécharger la discographie complète de SLIPKNOT sans bouger de ta chaise, le calcul est vite fait. Plein d'auditeurs sont nés avec le net entre les mains, ils n'ont pas la culture de l'objet, ni les limites qu'il imposait. Les maisons de disques en ont profité longtemps, les intermédiaires se sont multipliés, et un CD a fini par être vendu 10 fois plus que ce qu'il a coûté au pressage. Sauf qu'aujourd'hui, quand on demande aux gens de payer 20 Euros, ils disent merde et retournent sur Emule...
Il est clair que là on a dépassé le stade critique pour sauver le marché du disque. C'est dur de se le dire, parce que la culture autour en pâtit aussi, mais on est sûrement en train de vivre un changement radical de mode de consommation... Sauf qu'il va être compliqué de refaire payer les gens un jour pour de la musique, alors qu'on leur a laissés longtemps en profiter. Et vu que ce n'est pas les mails d'HADOPI qui les font flipper...

Et est-ce que la musique dématérialisée peut toujours être considéré comme de l'Art pour vous ?
Bien sûr que oui. Quand tu mattes une reproduction d'un tableau célèbre sur Google Image, c'est toujours une œuvre d'art, même si tu ne l'as pas devant toi en vrai ! Avant d'être un objet, l'art c'est une expression, quelque chose qui sera unique d'une personne à l'autre, qui va toucher des personnes et pas d'autres. Peu importe le moyen dont elle est véhiculée, du moment que cela te fait ressentir une émotion !


Est-ce que vous allez faire des concerts / une tournée prochainement, pour promouvoir ‘Human Balltrap’ ?
Quel groupe vous aimeriez emmener dans vos bagages pour votre (éventuelle) prochaine tournée, et de quel groupe vous rêveriez de faire la 1ère partie ?
Une tournée oui, on aimerait un jour. Ça se prépare longtemps à l'avance, et pour l'instant il y a trop de paramètres que l'on ne maîtrise pas dans nos vies personnelles pour que l'on monte ça vite et bien. Mais oui un jour on le fera, c'est sûr. Peut-être pour nos dix ans de carrière haha !!!
Et dans nos bagages, on emmènerait les copains. YATTAÏ, GRÜNT GRÜNT, NOLENTIA, FAXE, UNSU, HAIR COLOR ANOMALY, et FADADES !!!
Pour la première partie, on aimerait bien refaire BLOCKHEADS, c'était monstrueux, ce jour-là on a vu le Grindcore en chair et en os. Sinon... allez, NAPALM DEATH, tout le monde a joué avec eux, on aimerait bien aussi haha !!! Et puis parce que ce sont les fondateurs, et qu'ils sont toujours là avec la rage.


Comment envisages-tu l'avenir d'ATARA ? Quels sont les projets du groupe à court ou moyen terme ?
L'avenir et les projets c'est déjà d'aller suer en répet', de composer de nouveaux morceaux, de refaire des dates, des CD, lancer une marque de pin's, et faire plein de rencontres. Et on le fera aussi longtemps qu'on le peut !

Un IMMENSE merci d'avance à toi Antoine !! Je sais, je suis bavard, désolé pour toutes ces questions. Mais bon, que veux-tu, quand on aime, on ne compte pas...
Je vous laisse le dernier mot, lâchez-vous si vous avez des trucs à dire ! Et à bientôt j'espère, au détour d'un concert !

Le dernier mot ça sera en hommage aux copaings bordelais : CHAAAAAAAAAAAAAAATTE !!!!

Merci à tous ceux qui nous ont aidés et supportés, nos potes de la Angoulême Trashcore Team (Gautier, Will, Vian, Krock, Daniel, Bertrand, Laurent, Vincent) à Lionel du Studio4 pour nous avoir enregistrés (et s'être bouffé 20h de Grind en 2 jours) à Frank Hueso, Niko, Les 10 Bordelais qui ont 25 groupes de Grind ou de Death (Turielo, Fred, Canard, la Hyène, Gerald et les autres !!!)

Merci à Sboek et DOUCHEBAG RECORDS, Bif et REWOLUCJA RECORDS (merci à vous les mecs !!!) - WITCH BUKKAKE RECORDS, Nico et la KAOTOXIN Team,
Un TRES TRES GRAND MERCI à Sam, Hopkins, Noëlle et toute l'équipe de l'EASTERN BLASTING CREW , à Jésus d'OFFENDING (pas l'autre), Manu et Sylvio, merci à l'équipe de la Nef, à Baptiste, aux FAXE, NOLENTIA, WASHINGTONIANS, THE PHANTOM CARRIAGE, NOTHINGNESS, CRIMINAL SLAVE, à tous nos potes, à tous ceux qui se sont bougés le cul à nos concerts, à tous ceux qui font vivre la scène Grind en France et ailleurs.

BIG THANKS AND KEEP IT GRIND !!!

Et merci à toi Ju !!!

Et si jamais vous nous aimez bien, ataragrind@gmail.com. (faut bien se vendre hein !)

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Le site Oueb du groupe
Le profil social du groupe
La Kro du dernier album sur VS Ouebzine
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