Fef & Slo - METAL MANIAX par ..::JU::.. - 9463 lectures
Frais, léger et décalé, l'univers de Metal Maniax se partage entre Metal et Bande dessinée.
Ou quand Joe Bar Team délaisse sa 2 roue pour venir taquiner les clichés du Metal...

C'est en plein HELLFEST que j'ai eu l'occasion de discuter avec les pétillants (et bavards) Fef et Slo, les deux géniteurs de cette BD Metal. Peites confidences sur l'oreiller et passions de la BD et du gros son du Metal, Slo et Fef nous disent tout...



Salut les Metal Maniax ! Première question, qui m’intrigue : d’où vient le nom de Metal Maniax ?
Fef : En fait, on a regardé un peu les noms qui existaient, et on a juste essayé de trouver un nom qui soit assez représentatif de ce qu'on faisait, afin que ça brasse assez large, mais sans que ça ne soit trop restrictif non plus
Parce que vous aimez mettre en avant les manies des Metalleux, ou juste parce que ça sonnait bien ?
Slo : Oui, parce que ça sonnait bien, tout simplement...



MetalManiax, ce sont 2 personnes, je crois, non ? Pouvez-vous vous présenter ?
Fef : Eh bien, moi c'est Fef, scénariste de Metal Maniax. Et metalleux depuis ... l'âge de 13 / 15 ans, grâce à un pote qui m'avait passé la casette de ''Master Of Puppets'. Puis ensuite évolution classique, au fil des années, en passant par Nirvana, RATM et Pantera. Et toujours gros fan de BD en parallèle depuis pas mal de temps ; j'ai bossé durant un temps sur un webzine de BD (scèneArio.com), où j'ai fait des interviews d'auteurs, des photos, et tout ça.
Et c'est ta première expérience en tant qu'auteur ?
Fef : Oui, complètement.
Et toi Slo ?
Slo : Eh bien, ouais moi Slo, le « dessineur », 30 ans, metalleux depuis plus de 15 ans, et j'aime bien sodomiser les girafes (rires). Sinon j'envoie des projets à des éditeurs depuis près de 13 ans, et Metalmaniax est la première pour moi qui est éditée.
Et tu as une formation de dessinateur à la base du coup ?
Slo : Oui, en fait je dessine depuis tout petit, pour le plaisir, et je suis graphiste professionnel à côté de ça, et également Freelance. Là j'essaye de bosser un peu pour des labels, ou des groupes, et donc rester dans le trip Metal.


Comment vous fonctionnez, à deux, durant la phase de création ? Est-ce qu’il y a un processus d’écriture bien défini ?
Fef : En fait ça dépend, si on prépare quelque chose pour le blog, ou pour la BD par exemple. Pour la BD, une fois qu'on a une idée de gag : au départ, ça commence avec un court descriptif de quelques lignes, sur lequel on va tous les deux interagir et compléter un peu le gag, avec des précisions, des morceaux de dialogues. Ensuite, je commence en faisant un séquencier, en partant sur une base de 8 cases, et qui peut ensuite évoluer en fonction de l'organisation des dessins de Slo. Puis, je reprends le descriptif du gag, agrémenté des notes ajoutées, je décris la situation, les textes, et je les place dans le séquencier.
Ensuite, Slo ajoute ses dessins sur chaque case, réorganise un peu l'ensemble si besoin, et ajoute ses remarques ou ses idées, pour améliorer le gag. Et on relit encore une fois l'ensemble, pour voir si on peut améliorer le gag, ou ajouter une éventuelle nouvelle idée apparue entre-temps.

Vous travaillez beaucoup à distance, ou en visu ?
Slo : Oui, on travaille pas mal à distance, avec Internet, ça laisse à chacun le soin de s'organiser comme il veut. Et ç'a vraiment un côté pratique. Après, pour la conception de l'album, on se voyait aussi pas mal à côté, mais aussi souvent dans les bars...
Ahah, ça devait être bien productif !
Fef : Non, c'est sûr que c'est pas là qu'on était les plus productifs (rires)


Vous êtes un peu à cheval entre deux univers différents, entre BD et METAL. De quel univers vous sentez-vous le plus proche ?
Slo : Moi, clairement, l'univers du Metal je m'y retrouve vraiment. C'est mon truc. C'est du gros son, des meufs qui sont plus sexy avec des gros nibards, c'est de la bière et tout ça. Après, au niveau personnel de la pratique, la BD, c'est vraiment ce que j'aime. Je me sens vraiment à ma place quand je suis en train de dessiner...
Fef : Moi je me sens vraiment bien dans ces deux univers, entre les deux en fait. Comme je te le disais, j'ai un vrai passé de metalleux, parce que ça fait vraiment longtemps que je baigne dans cet univers. Comme celui de la BD en fait.
Et Metal Maniax était un peu l'occasion pour moi de cumuler et d'unir les deux choses que j'aime, et d'en parler un peu vue de l'intérieur. Vraiment comme si deux metalleux se racontaient leurs péripéties, un peu.


Même si c’est très bateau, comment vous est venue l’idée d’associer ces deux univers, BD et Metal ?
Fef : Je ne sais pas déjà, si ça n'avait pas déjà été fait dans les années 80, ce concept de BD Metal, c'était bien le style à l'époque où le Hard Rock passait à la radio.
Nous, c'est venu en 2006, à l'époque de la coupe du monde de foot. J'étais dans un bar, justement pour ne pas voir des messieurs en shorts qui courent derrière un ballon, et on discutait avec un pote de la mode des BD à thèmes, en pleine expansion ces dernières années. On se disait qu'on allait inévitablement voir un jour apparaître une BD sur le Metal, mais qui ne serait pas faite par des metalleux. Et donc avec tous les clichés que cela comporterait, hémoglobine, cadavre et messes noires. Youhou, super ...
Et du coup, on s'est dit : quitte à essayer un truc, autant essayer de le faire nous-mêmes. Même si ça n'est pas la meilleure BD qui puisse exister sur le Metal, surtout que c'était ma première BD.
Et c'est comme ça que j'ai commencé à écrire des histoires, noter des idées de scripts, noter les conneries qui m'arrivent, ou qui pourraient arriver.
En 2008, quelqu'un qui avait lu mes conneries, et qui se marrait bien, m'a mis en relation avec Slo, qu'il connaissait également. Et j'ai fait lire mes idées de scénario à Slo, qui s'est bien marré aussi, et qui a surtout vu tout de suite comment il pourrait mettre tout ça en image. Et l'histoire de Metal Maniax a démarré comme ça.

Et donc, vous ne vous connaissiez pas tous les deux, avant l'aventure Metal Maniax ?
Fef : Si, on se connaissait un peu, au travers de rencontre dans les bars, et par des connaissances communes. Mais c'était l'occasion de mieux se connaître, et faut avouer qu'on a passé plus de temps à déconner ensemble avant de faire la BD, qu'à faire vraiment la BD...
Slo : C'était important aussi d'apprendre à se connaître, tout ça, l'opération séduction... (rires)
Est-ce que vous pensez que le fait de se connaître un peu, participe à la fluidité de votre fonctionnement, et de votre créativité ?
Slo : Oui, ça joue, c'est sûr que le fait de déjà se connaître, ça aide. Moi, comme ça, Fef sait que j'ai une fâcheuse tendance naturelle à toujours vouloir tout défaire, pour tout refaire (rires).
Fef : Donc des fois, je râle, et des fois c'est mieux que ce que j'avais imaginé. Donc c'est sûr que ça permet aussi de faire avancer des choses. Mais bon, je râle aussi quand il défait trop de trucs, et lui râle aussi après, parce que j'ai changé plein de choses, et ainsi de suite.
Un vrai petit couple, en fait ! (rires) Et d'ailleurs, en paralant de ça : l'homosexualité et les metalleux, ça pourrait être un thème, abordé par Metal Maniax ?
Slo : oui oui, carrément, pourquoi pas ?! En fait, la genèse de base de Metal Maniax s'est faite au Black Dog, où on a pas mal de potes qui sont homo, donc bon, ça pourrait être un thème futur. Je verrais bien un des personnagse devenir bi, ou homo, durant une période.
Fef : c'est vrai que le Metal a souvent été macho, voire homophobe ; mais je pense que c'est une époque révolue, regarde demain soir, avec Judas Priest...
Slo : Ou même le chanteur de Gorgoroth. Je pense que ça, c'est encore des préjugés de base des années 80, où les gens voyaient le Metal comme un milieu vraiment macho.


La BD Metal Maniax comporte quelques personnages principaux : pouvez-vous nous présenter rapidement les principaux « héros » de Meta lManiax ?
Slo : Alors : il y a Vince, sans doute le metalleux le plus représentatif de la tribu Metal, qui boit beaucoup de bière, qui est souvent dans l'excès, qui écoute du Metal un peu bourrin, Thrash et Death Metal.
Après, y'a Marco, qui représente le côté Black, qui se tape beaucoup de meufs, qui est assez odieux, un peu dégueulasse et un peu frimeur ;
Spike, c'est le pur coreux, le gros bourrin, bardé de tatouages ; Sam, plus branché Heavy/Thrash, un peu old-school, et qui a un peu la loose ;
Nina, bien sûr, c'est notre quotient nichons, qui bosse avec le patron dans le bar, et qui écoute un peu de tout, Punk, Metal, et qui a une conscience politique un peu plus évoluée que les 4 autres.

Fef : Et enfin, Tony, le barman, qui est un ancien roadie, qui est un peu plus posé, et qui montre un peu comment les Metalleux peuvent être en prenant de l'âge, avec plus de recul ; c'est un peu la Mémoire du Metal.
Slo : Il a dû connaître Lemmy à un moment, il a sûrement du coucher avec lui (rires), c'est celui qui dit « c'était mieux avant » (rires).

C'est marrant, car je trouve cette tribu assez hétéroclite mais complète, en terme de styles musicaux et vestimentaires. C'était le but, d'essayer d'avoir des personnages assez marqués, et plutôt représentatif du public Metal ?
Fef : Oui, carrément. En fait le souhait, c'était bien de mettre en valeur le fait que les conneries qui font rire les metalleux, ne correspondent pas du tout aux idées ou aux fantasmes véhiculées par les médias grand public ou la télé. Et on voulait montrer, nous, les vraies conneries de metalleux. Celles qui nous font rire, qu'on se raconte entre potes, dans un bar, aux concerts. Vu de l'intérieur en fait. Et oui, c'est bien pour ça qu'on a pris les 4 « grands » types de Metalleux, avec leurs attributs, car ce ne sont pas forcément les mêmes choses qui les font rire, entre eux.
Et on trouvait ça marrant aussi de montrer les différents antagonismes entre ces styles, et comment ils se tirent la bourre entre eux.


Au-delà de l’aspect BD, vous œuvrez dans l’humour, et avez poussé le concept jusqu’à vous moquer (gentiment) des metalleux. Qu’est-ce qui vous a donné envie de rire du metal, et/ou de le tourner en autodérision ?
Fef : Ben, c'est simplement l'occasion, ou le moyen, de lâcher la pression sur le fait d'être metalleux : car entre metalleux, on n'hésite pas justement à se moquer de nous-mêmes, de se moquer de ses « collègues », entre les styles musicaux, ou les tenues vestimentaires. Puis, quand tu fais rire quelqu'un, c'est aussi plus facile ensuite d'avoir des sujets de conversations...

Est-ce que tu penses que le fait de faire lire cette BD aux Metalleux, le fait de les mettre face à leurs clichés, ça va les aider à en rigoler, ou au contraire, ça risque de les froisser ?
Fef : Les retours qu'on a jusqu'à maintenant sont pratiquement tous positifs, et les metalleux semblent plutôt en rire finalement, donc je pense que ça confirme que le Metalleux est avant tout quelqu'un de joyeux.
Slo : On avait quand même quelques craintes avec le Black Metal... (rires) Qui est un milieu qui est un peu plus "1er degré". Pas tous bien sûr, mais pour avoir pas mal traîné dans ce milieu, on se posait quelques questions, et en fait ça passe plutôt bien finalement, d'après quelques retours...


Si les metalleux semblent apprécier Metal Maniax, est-ce qu’inversement, vous pensez que les fans de BD, extérieur au monde du Metal, peuvent être (ou sont) réceptifs à Metal Maniax ?
Fef : Eh bien... on va bientôt le savoir ! En fait, jusqu'à présent, on n'a fait que des ''manifestations' ou lieux orientées Metal, dont beaucoup de festivals, et autant dire qu'on est un peu entre nous. Mais dans 15 jours, on va faire notre première dédicace BD dans un festival de Bande Dessinée, et on verra ce qu'en pensent les lecteurs ...
Après, on a essayé aussi de mettre différents niveaux de lectures, c'est-à-dire que les gens ne vont pas forcément rire pour les mêmes choses. Par exemple, certains gags vont plutôt faire rire la copine du metalleux, alors que lui se sera bidonné 2 ou 3 cases avant, sur un truc référentiel ou symbolique par exemple. Le metalleux va peut-être plus s'identifier à sa bande de potes, s'imaginer dans une situation, et se marrer en se reconnaissant en partie, alors que la personne extérieure va peut-être avoir un peu plus de recul, et rire de l'ensemble et non pas des conneries en détail.


C'est quand même un sacré boulot, en terme d'écriture et de cohésion, pour réussir à prendre du recul tout en restant terre à terre. C'était un vrai choix, ce double niveau de lecture ?
Fef : Oui, oui, tout à fait, c'est aussi notre boulot un peu. Bon après, comme c'est notre première BD, je ne dis pas qu'on réussit à chaque fois, mais on essaye, on essaye...
Après, on fait en sorte de proposer tous les deux des dialogues, et on sélectionne celui qui nous semble le meilleur ; chaque gag est retravaillé, lu et réécrit par nous deux, donc ça permet aussi d'avoir plusieurs visions, et peut-être d'enrichir un truc qui serait moyen à la base.

Et vous réussissez tout de même à préserver un côté direct, impulsif ?
Fef : Oui bien entendu ! On est limité dans le temps aussi, donc cela nous évite de trop retravailler chaque gag, et de garder un peu d'impulsivité. Et c'est pour ça aussi qu'on a notre blog (http://www.metalmaniax.fr/ ), pour s'amuser en se calquant sur l'actualité ou sur des vidéos trouvées sur le net. Ou pour imaginer comment le metalleux (donc nous) perçoit certaines actualités... Un peu comme si on en rigolait entre potes, en s'envoyant quelques petites vannes, sauf qu'on a nous la possibilité de le présenter en dessin, et de le garder dans le temps.
Ca nous permet d'alterner avec le travail plus réfléchi nécessaire pour faire une BD.


A titre perso, l'état d’esprit de Metal Maniax me fait penser à Joe Bar Team, avec des personnages à fond dans leurs clichés, mais très cools.
Vu le succès populaire de Joe, penses-tu que Metal Maniax pourrait suivre la même destinée ?
Fef : Bien vu, effectivement Joe Bar Team est l'une de nos influences. Et, bien entendu, on espère évidemment atteindre le même niveau, le même succès ! D'ailleurs, on a déjà prévu de faire des figurines, des chaussettes... (rires)


Si vous étiez critique, vis-à-vis de votre travail : que manque-t-il à MM, ou quel peut être le frein pour arriver au niveau d'un truc comme Joe Bar Team ?
Slo : Facile : on vit en France. (rires). Non mais sans blague en plus ! Avec une BD sur le Metal, on n'a pas forcément choisi le truc le plus vendeur. Déjà, on a galéré pour trouver un éditeur, parce ce que quand tu leur proposes un projet, ce qu'ils veulent savoir, c'est : "Est-ce qu'il y a des lecteurs, est-ce qu'ils ont des thunes pour acheter des BD". Et vu qu'ils ne connaissent pas le Metal, et que l'image du Metal n'est pas vraiment répandue en France, ils te répondent que ça ne les intéresse pas ; n'étant pas du tout au fait de la réalité, ils pensent que le public ciblé n'a pas de thunes, est inculte ou ne lit pas, et du coup tous ces préjugés, toute cette méconnaissance, typiquement française, est un frein forcément quelque part.
Fef : De toute façon, c'est bien connu, quand un metalleux va à la Fnac, il n'achète pas, il vole les CD !(rires)

Donc forcément, en comparaison, j'imagine que vous êtes contents d'être au Hellfest... Qu'est-ce que représente le Hellfest pour vous, en tant que metalleux ?
Fef : Nous, de toute façon, regardes-nous : on venait déjà au Hellfest avant de sortir Metal Maniax, donc bon... le Hellfest, c'est énorme.
Et c'est vrai que là, avec Metal Maniax, ça nous permet de nous confronter au public et de vérifier ou de confirmer tous les retours qu'on a pu avoir sur Internet, via notre blog ou les différents forums orientés Metal. Et c'est aussi le moyen d'élargir le cercle de nos amis, de discuter ou de débattre...


Au Hellfest, même si beaucoup de metalleux semblent acquis à votre cause, c’est peut-être aussi ici que vous pouvez avoir le retour de vos « moqueries » : Est-ce que vous êtes prêts à accepter un certain nombre de critiques, venant de personnes qui ne seraient pas réceptives à votre humour ?
Slo : Ah oui, oui, carrément ! Tu sais, de toute façon, moi ça fait 12 ans que j'envoie des trucs à des éditeurs, alors je me suis habitué à prendre des retours dans la gueule. Mais c'est aussi ce qui fait avancer, donc c'est tant mieux.
Fef : Et puis on s'est aussi aperçu, depuis le début de l'aventure Metal Maniax, que se sont souvent les gens qui nous défendent, et qu'on n'a pas vraiment besoin de nous défendre nous-mêmes. Ca nous est arrivé plusieurs fois de faire des gags moyens, ou des trucs pas super drôles, et on s'aperçoit que bien souvent, se sont les lecteurs, les internautes, qui d'emblée font preuve d'indulgence, ou qui acceptent facilement une baisse de niveau de temps en temps.
Donc oui, bien évidemment, les critiques font partie des retours. De toute façon, c'est illusoire de croire qu'on peut plaire à tout le monde, c'est vraiment un fantasme d'ado, ça.


Concernant tous les détournements de pochettes que vous faites chaque semaine : vont-elles un jour être diffusées autrement que par le net, via un support physique, une BD ?
Fef : Hum, ça dépend. Là, par exemple, sur le premier tome, on a demandé à plein de potes de nous faire des dessins, qu'on a inclus ensuite en bonus sur l'album. Donc peut-être que sur le prochain tome, les bonus pourraient être des détournements de pochettes, à voir...
Après, il faut savoir aussi, que ces détournements ne sont pas tous de nous ; c'était surtout pour nous, à la base, une façon un peu originale d'interagir avec nos lecteurs, qui nous proposent pas mal d'idées.


Slo, tu me disais que vous veniez de signer sur un éditeur, tu peux m’en dire plus ?
Slo : Hum, c'est sa première BD en terme d'édition, ça sera sûrement sa dernière (rires). C'est un petit éditeur qui ne fait que des romans, des nouvelles, et ils ont embauché récemment un copain à nous, pour qu'il monte une branche BD ; et donc lui nous a contactés ensuite, et nous avons signé... Mais bon, fondamentalement, chez l'éditeur, ils s'en tapent un peu des BD, c'est pas vraiment leur cœur de métier. Donc, là on essaye de se trouver un autre éditeur, voire même peut-être de se débrouiller tout seuls. On a un peu vu comment ça marche, le directeur de collection a l'air motivé, et est prêt à continuer l'aventure avec nous, pour qu'il s'occupe de l'aspect juridique et comptable.
(NdJU : Depuis cette interview : ce **** d'éditeur a lâché Metal Maniax, sans payer les droits d'auteurs du duo, et ce malgré la vente de l'intégralité du premier tirage de la BD en moins de trois mois... La réédition du premier tome - ainsi que le tome 2 de Metal Maniax - se feront par le biais d'une maison d'édition créée pour l'occasion par les MM : SombreBizarre éditions)

Même si c'est fondamentalement bénéfique, ne penses-tu pas que le fait d'être signé chez un éditeur peut risquer paradoxalement de faire perdre à Metal Maniax son côté ''marginal' et atypique ?
Slo : Hum, je ne sais pas trop, pas forcément. Là, tu vois par exemple on était chez un éditeur qui ne connaissait pas grand-chose à la BD, donc il n'a pas trop eu son mot à dire finalement, et la BD est restée telle qu'on l'a créée ; après, même chez un gros éditeur, je ne suis pas persuadé qu'ils aient du temps à perdre, à venir nous casser les c**** pour changer un ou 2 gag, tu vois. Le milieu de l'édition, c'est pas la TV ou le cinéma, ça reste tout de même un milieu assez libre.
Fef : La différence avec la musique, par exemple, c'est que quand tu fais une interview de groupe (d'une certaine renommée), tu as souvent un agent qui traîne autour, et qui s'assure que le discours ne déborde pas trop d'un côté ou de l'autre... Alors que lorsque tu fais des interviews d'auteurs de BD, tu es seul, avec lui. La plupart des auteurs, en général, ne sont pas « coachés » comme dans la musique.


Quels sont les projets à (court, moyen) terme de Metal Maniax ?
Slo : Oulà, on a plein d'idées ! Après, le problème, c'est plus les moyens... Là, à court terme, on fait avant tout de la promo. On veut essayer de finir la tournée, et notre but, c'est de faire le Tour de France des Bars Metal. C'est là que se trouve notre public, et puis c'est aussi un peu une tradition metal...
Fef : Et puis on va aussi sortir nos tee-shirts, avec toutes les dates de ''tournées' dans le dos ! (rires)
C'est vrai, vous allez sortir des Tee-shirts Metal Maniax ?
Fef : On en a déjà 3 de prêts, oui ; on essaye d'utiliser les ''codes' du Metal, voir de les détourner, pour les adapter à l'univers de Metal Maniax. L'idée étant de continuer à casser un peu les fantasmes, les codes qui entourent un peu le Metal, et d'en rire un peu ... Donc voilà, le coup du Tee-shirt « Metal Maniax Tour », on en rêve, forcément.. !

Et niveau BD, vous avez déjà commencé à écrire quelques trucs, pour un éventuel tome 2 ?
Slo : Oui, on a déjà un gros stock de gag, pour un tome 2 de Metal Maniax ; on devrait même pouvoir faire 3 / 4 tomes avec tout ça..!
Fef : On a pas mal d'idée, comme le disait Slo ; et si on avait la possibilité, on aimerait bien, pour le tome 3, faire non pas une suite de gag, mais une histoire complète, qui serait "Les Metal Maniax partent en festival".
Slo : Et on aimerait bien aussi mettre un CD, pour accompagner le tome 2 ou le tome 3.
Ah oui ? Quoi comme type de CD ?
Slo : En fait l'idée serait de contacter des groupes semi-amateurs ou semi-pro, qui seraient tentés par l'aventure, et de faire une compilation de morceaux composés par ces groupes, mais dont la composition et le style seraient liés à Metal Maniax. L'idée étant en fait quelque part de donner une réalité concrète et musicale aux groupes qu'on a inventés pour la BD...


Super, et bien merci les gars pour votre disponibilité ! Vous avez quelque chose à ajouter ?
Fef : Oui.
...(rires)
Slo : Moi en général je dis « Bleuarg » ; mais sinon, si vous avez des copines girafes, laissez-moi votre contact via le blog, je m'occuperai d'elles... (rires)

Eh bien un grand merci à vous 2, et longue vie à Metal Maniax !
Slo & Fef : Merci à toi !!


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