- DEPARTMENT OF CORRECTION par ..::JU::.. - 3069 lectures
« 'Department Of Correction', une recette GrindCore de Qualité, préparée avec Amour »
Effectivement, le groupe ne triche pas avec la Qualité, et nous propose ici une plongée abyssale dans l'état d'esprit de Qualité qui anime ce groupe. Miam...



Salut les DoC ! Merci de m’accorder un peu de temps pour répondre à ces questions. Je m’excuse par avance, car si vous pratiquez un ‘Grindcore de Qualité’, je ne fais pas moi d’Interview de qualité.
Est-ce que vous vous sentez tout de même aptes à répondre à une interview sans qualité ?
Allons allons, reprends-toi, cette interview n'est pas dépourvue de qualité puisqu'elle nous concerne... Héhé !

N'est-ce pas trop dur d'être confronté à la réalité, quand on évolue dans un univers où la qualité prédomine ?
Mais enfin Ju, la prédominance de la qualité est une réalité, dans un univers qui évolue...


« Department of Correction ». D’où vous vient ce nom de groupe ? Peut-on y voir l’expression d’un penchant sadique visant à vouloir punir et châtier les auditeurs ?

Nous prenons la brutalité de DOC au second degré, et ce nom nous a paru correspondre parfaitement à notre humour...
Notre rapport au sadisme est noble et respectueux, nous ne distribuons des baffes sonores qu'à ceux qui veulent les recevoir.


Vous semblez être pas mal porté sur tout ce qui touche au culinaire, non ? (« L’école du Goût », « recette Grindcore de Qualité », titres de morceaux comme ‘Riz Cantonnais’ ou ‘Last Vegan’).
Est-ce que vous pensez que le grindcore est un style musical idéal pour dîner en musique ?
Nous venons des quatre coins de la France et nos retrouvailles se font toujours autour d'un bon repas de fête. L'occasion pour chacun de faire fuser blagues et calembours. Par exemple, 'Las Vegan' est un titre de chanson qui s'est imposé autour d'une salade de tomate, concombre et cacahuètes ; 'Las Vegan', c'est la destination de rêve pour tous les végétariens qui voudraient jouer aux machines à sous avec des rondelles de carottes.

L'école du goût c'est l'apprentissage des bonnes manières et du savoir-vivre.
DEPARTMENT OF CORRECTION, faut pas en faire tout un plat, mais bon, quand tu l'écoutes, sors quand même l'argenterie.

Quel plat associeriez-vous au Grindcore que vous pratiquez ?
La fondue savoyarde mais en trempant des frites à la place du pain. On l'a testé chez Marco, c'est génial !


Allez, je vais être honnête. J’ai pris une grosse baffe avec votre premier EP, « L’école du Goût ». Dans quel état d’esprit étiez-vous avant de composer, puis enregistrer votre EP ?
On s'est retrouvé avec un but commun : faire de la musique ultra brutale qui fait pousser la crête. Mais on ne savait pas faire. On avait 15 bars de pression dans chaque burne, et la rage du vieux punk. Finalement on s'en est sortis ...

Est-ce que le souhait de s'orienter vers un Grind vraiment furax était prévu dès le début, ou bien cela s'est-il mis en place au fur et à mesure de l'écriture ?
Oui c'était notre volonté première, mais ce genre de musique ultra rapide demande un niveau technique que l'on acquiert au fur et à mesure du travail. La technique vient avec l'écriture, et inversement. Repousser nos limites est un état de fait, quelque chose qui s'est imposé naturellement pour éviter de tourner en rond.
User d'un concept jusqu'à la corde n'est pas notre truc... La recherche d'évolution est permanente, même si le propos reste bel et bien du Grindcore de Qualité.


A quoi correspond le ‘Home’ où vous avez enregistré votre EP ? Avez-vous enregistré en mode ‘live’ (enregistrement tous ensemble, et non piste par piste) ?
Le home, c'est la cave d'un ami d'un pote ; qui, avec un peu de matos nous a enregistrés piste par piste...


Votre "Bio de qualité" stipule que vous jouez ensemble depuis 2007. Et votre 1er enregistrement date de 2011. Qu’avez-vous fait depuis ce temps-là, vous n’aviez pas assez d’inspiration pour sortir un truc ?
Ou bien j'ai loupé un épisode des saisons précédentes ?

Comme beaucoup de groupes, nous avons mis pas mal de temps à stabiliser le line up. Yohan, notre batteur, n'est arrivé qu'en 2010. Ce qui nous a permis d'enregister le EP et d'affirmer notre style.

Il ne me semble pas qu'il n'y ait que des débutants au sein du groupe... Est-ce que vous avez plus ou moins une certaine expérience de la scène par le biais d'autres groupes (de Grind ou pas) ou activités annexes, si oui lesquels ?
Oui cela fait entre 15 et 20 ans que nous jouons de la musique, mais c'est la première fois que l'on fait du Grind.
Nous avons joué dans diverses formations, orientées sludge, stoner, thrash, deathcore, jazz... Nous avons monté ou participé à des associations, des festivals.
Florian développe la performance technique des instrumentistes à la Clinique du Musicien à Paris. Ce qui nous a aidé à développer certaines techniques au sein du groupe comme le Physioblast.


"L’école du Goût" envoie du lourd, du rapide. Ca traîne pas en route, et, pour tout dire, tant mieux. De quel côté penchent vos influences musicales majeures : plutôt Grind, Crust, Powerviolence ou Roumba ?
Nos influences sont très larges, ça va du Grind au Grind, en passant par le rock, le hip hop, le stoner, le jazz, l'électro... Et sans blague de mauvais goût, la musique classique est aussi une source d'inspiration, comme le titre « La 9ème nymphomanie de Ludwig Van Bedaven », « Plaisir d'offrir » ou « La guerre dans l'étoile », qui figureront sur notre futur album. Sans oublier la rhumba.
Cependant nous pensons ne pas être trop influencés par les groupes que nous aimons, et nous avons trouvé notre couleur au cours de ses 4 premières années de travail.

Vous citez (entre autres) NASUM et BLOCKHEADS dans votre bio. Est-ce que des groupes comme YACOPSAE, DROP DEAD ou BLOOD I BLEED font aussi partie de votre paysage musical ?
Il faut bien donner des références, et nous aimons toute musique intelligente, nous aimons donc tous ces groupes et bien plus encore. D'ailleurs nous jouons avec YACOPSAE et BLOOD I BLEED au BloodShedFest en octobre, et également avec, entre autres, JESUS CRÖST, DOOM, ...


Comme pour tout groupe de Grind, les paroles sont souvent l’élément central de l’expression d’un concept thématique complexe. Enfin, pas toujours. Si les titres des morceaux nous donnent des indications, la clarté des beuglements m’empêche de vraiment distinguer toutes les paroles (surtout que je ne parle pas trop ouzbèk).
Peux-tu m'éclairer sur les thématiques abordées, et vos domaines de prédilection au niveau des textes ?
C'est pas de l'ouzbek c'est du bulgare, héhé... Greg écrit des textes aux thèmes aussi riches qu'avariés, de la vraie poésie : pas de politique, pas de haine. Les textes (quand il y en a) sont fidèles à notre image : simple et frais, mais pas ostentatoire.
Des tranches de vie, des déceptions amoureuses, une rencontre avec un gros lourd...


Classique, mais incontournable : pour un groupe de Grind, le live est souvent un aboutissement, un complément même du support physique. Est-ce votre cas ?
Quelle importance accordez-vous au live ?
Le live c'est le but, c'est là que l'on peut communier avec le public autour du bon vin de messe, balancer la purée sans raconter de salades. Clairement, jouer du brutal sur scène, c'est un pied énorme. C'est pour ça que l'on fait de la musique et du Grind.

Comment se déroule un concert de DoC : on y va comme on regarderait un film américain au ciné, les bras croisés et l'esprit ailleurs, ou bien on en ressort transfiguré et hébété (et dégoulinant de sueur) ?
Ça sent la sueur, ça pue la bière, et tout le monde ressort avec le cheese au générique de fin ! Sans pitrerie, le public capte bien le détachement que nous avons face à la brutalité de la musique ; notamment dans les concerts où le public est néophyte, dans la rue, ou le bar d'un village, les gens se marrent, voient que ça joue et trouvent ça ouf. Alors nous aussi on se marre, brutal, tout ce que tu veux, mais pas de violence.
Et finalement tout ça est bon enfant et nous le transmettons bien.


"L’école du Goût" est un pur produit D.I.Y. du terroir français, il me semble. Qu’est-ce que ça représente, de sortir soi-même un EP, en terme de temps et d’organisation ?
4 jours pour enregistrer, 6 mois pour mixer, 7500 heures de promo sur internet, 6500 litres de pinard sans compter le vin de messe.
Marco nous a fait la pochette, car ce bûcheron est aussi un excellent graphiste.
On a fait ce que l'on a pu dans la cave, et Zivko a fait un gros boulot au mixage pour avoir un truc audible, il a bien capté l'énergie. Le son n'est pas léché vu le matos utilisé pour les prises mais ça transpire et nous sommes contents.

D'ailleurs as-tu écouté le morceaux caché sur l'EP, 'Playmogrind' que l'on a pas eu le temps de finir de mixer ?
Puis on doit avouer que l'on a oublié d'enregistrer un morceau, dommage ça aurait rajouté 23 secondes, avec ça nous aurions inversé l'axe de rotation des planètes.


D’après les astres, et mes boules (en cristal), il paraîtrait que votre futur album est déjà composé ? Faites-moi rêver, il sera dans la même veine que l’Ecole ?
Oui les morceaux existent déjà, on les joue en live, il faut venir voir pour le croire.

Et, mes boules étant décidément très loquaces, il paraît que vous allez également sortir très bientôt un split avec des nouveaux titres ''Live' …?
Décidément, tu es très bien renseigné... Les morceaux pour le split sont en boîte, ils ont été enregistrés cette fois-ci tous ensemble en prise directe. Cela s'intitulera « In bed with Departement of correction », soit 8 morceaux pour 4 minutes et 30 secondes d'intimité avec nous en mode répèt'.
Nous nous sommes inspirés pour ce nouveau shot de la démarche de Brutal Truth avec ses albums « in one take », réservés aux fans...


Comme tout être humain, tu as tes défauts, tes faiblesses. De quel style/groupe, es-tu particulièrement fan, mais que tu n’oses pas avouer à tes compères ou à tes parents ?
On dispose tous d'un bon gros dossier, surtout Marco !!! Si il y en a un qui écoute de la merde c'est bien lui, mais on va pas le balancer !! ..::Ju ::.. lève-toi et danse avec la vie..!


Avec l’expansion d’internet, les modes de ‘consommation’ de la musique évoluent. Êtes-vous attachés à l’aspect matériel, à l’objet (que ça soit CD ou vynile …)
C'est toujours agréable d'avoir un beau CD ou vinyle entre les mains ; mais il faut avouer que de pouvoir embarquer partout ses mp3 est quand même bien pratique...

Est-ce que selon vous, le fait de mettre en écoute intégrale un album, à sa sortie, vous semble être un bon moyen de « lutter » contre les baisses de ventes de disques ?
Les temps changent, à chacun de s'adapter, les acteurs comme les consommateurs. Nous n'avons heureusement aucun problème pour diffuser notre EP.
Assurément, une preuve de Qualité !


Comment vois-tu l’avenir du Grind en France ? Est-ce que selon toi, ce genre gagnerait à être popularisé, à être plus médiatisé ?
Nous ne sommes pas des aficionados de la cave, des émissions comme Tracks pourraient mettre plus en avant ce qui se passe sous le sol, mais il n'y a pas que le Grind, d'autres styles ont la même mauvaise réputation de mecs qui braillent et qui jouent n'importe quoi...
Après ça fait longtemps que ça dure cette guerre et le rock n roll est toujours là, immortel...

Mais le vrai problème en France ce sont les endroits pour se produire : le puritanisme gagne du terrain, et les caf conc' depuis les années 90 ferment les uns derrière les autres, dont des lieux mythiques. Et ce sont les sub-cultures qui, au lieu d'émerger, restent dans la cave...
Faire émerger ces cultures permettrait sans doute à chaque individu moyen de se rendre compte qu'il existe autre chose que le robinet à Pop, qui, depuis plusieurs années, semble tourner en boucle fermée.


Quels sont les projets de DoC à court et moyen terme ? (l’album à venir, concert, tournée, split, passage à la télé, etc)
Nous préparons la sortie du split « In bed with Department of Correction » pour le Brésil avec des groupes brésiliens. Il sortira probablement en format 45T vinyle en France.
Ensuite, nous avons quelques concerts prévus : Le Festival des Arts Bourrins en août, le Bloodshed Fest en hollande à la mi octobre, le Lille Winter Fest fin décembre. Et une tournée en Russie et Ukraine pour la Toussaint.
Et bien sûr l'enregistrement du premier album pour début 2012 qui devrait être sous le signe du NON : « No Fun, No Skate », avec pour 1er titre « on aime pas les roulements à bille »,... enfin on verra bien, héhé ! Nous travaillons actuellement sur la pochette.


Un grand merci les DOC pour tout ce temps dédié à répondre à mes questions pas intéressantes, et plein de bonheur de qualité pour votre future tournée de qualité !
La qualité est un choix de vie, merci à toi et à très bientôt !


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