- THE PHANTOM CARRIAGE par SEB ON FIRE - 2481 lectures
Un groupe poitevin qui mixe black metal tendance "à casquette" et screamo avec quelques sorties de route jazzy, ça n'arrive pas tous les jours. C'est bien pour cette raison qu'on s'est dit qu'un petit échange épistolaire numérique avec les gars ne serait pas superflu. On a pas été déçus.


Pouvez-vous introduire le groupe, nous faire une petite biographie, qui fait quoi, etc, etc ?
Max (guitare) : avec Simon (batterie), nous avons eu l'idée de monter le groupe pendant l'été 2009, le projet s'est rapidement concrétisé par la composition d'un premier morceau guitare/ batterie qui nous a servi de base pour la suite et qui, en quelque sorte, nous a donné l'orientation du groupe. On a ensuite réellement commencé à répéter à partir d'octobre 2009 avec l'arrivée de Tieu au chant et de Yann à la basse. Six mois plus tard nous sommes entrés en studio chez Lionel Ferry (au studio 4) pour enregistrer « New thing ». Suite à cela nous avons fait quelques concerts, mais on s'est surtout remis à la composition. Dans la foulée, on a décidé d'intégrer Antoine courant 2010 parce qu'il est beau et qu'il joue bien de la guitare. En avril 2010, un an après l'enregistrement, l'album est disponible en digisleeve via Throatruier et Swarm of Nails.

Antoine (guitare) : J'étais un fan de leur ancienne formation (TACITURN) et après leur split, il avait été question que je participe à leur nouveau projet mais au final ça ne s'est pas fait et j'ai intégré une autre formation à la place. Et quand on a également splitté, vu que je faisais de la zic avec Tieu, ils ont fini par me proposer de les rejoindre.


Quel est le concept, le message que vous voulez véhiculer avec ce groupe ? Si message il y a bien sûr, et quel est le sens des lyrics ? Le nom du groupe est bien tiré du film du même nom de 1921 ? Pourquoi un tel film et un tel nom de groupe ?
Tieu (chant) : Le nom de groupe vient juste d'une connerie. Au début je voulais qu'on s'appelle "Super Treble". C'est ridicule et ultra catchy du coup ça me plaisait bien, mais je me suis pris un veto de la part de Max... Ensuite on a opté pour "A mere understatement", mais personne au sein du groupe n'en était vraiment satisfait... Un soir alors qu'on composait un morceau, Antoine a pondu un riff qui m'a fait pensé à KTL, du coup je me suis rappelé qu'ils avaient sorti un DVD en refaisant la BO du film "The phantom carriage". Ce nom marche à mort !!! C'est premièrement un choix esthétique, mais c'est vrai que le lien avec le film est assez plaisant. En ce qui concerne les paroles, j'ai du mal à faire dans l'abstrait ou à "dire" des trucs génériques, ce que j'écris n'est rien d'autre que certains de mes constats par rapport au monde et à ma vie.


« The New Thing », le titre de l’album annonce des choses nouvelles musicalement, pourquoi ce titre ? Une sorte de credo de groupe ou une façon d’annoncer la couleur ?
Max : En fait, le titre « New thing » n'a pas vocation à annoncer de choses nouvelles musicalement. Il s'agit seulement d'un clin d'œil au free jazz que l'on appelait autrefois « new thing » et de la liberté de composition qu'ont pu prendre des musiciens comme Ornette Coleman, Albert Ayler ou encore The Art Ensemble of Chicago.

Antoine : Et lorsque tu ne sais pas comment appeler ton disque, ça simplifie les choses de dire « bon on n'a qu'à l'appeler New thing haha ».


Comment se passe la composition et l’écriture dans le groupe ?
Antoine : En général Max arrive en répète avec un ou plusieurs riffs qui servent de base au morceau puis on ajoute tous notre pierre à l'édifice, on bataille pendant quelques heures dessus. Notre chanteur regarde avec attention sans rien dire et une fois que c'est fini, il nous dit que c'est de la merde et qu'il faut virer tel ou tel riff ou incorporer des « feintes rythmiques » (conséquence de son esprit retors et pervers) héhé.

Tieu : C'est faux, des fois y'a des trucs que j'aime dès le premier jet !!!


Les parties « jazzy » viennent-elles aussi naturellement que les éléments hardcore ou metal ?
Antoine : Bah celui qui est responsable de ce genre de parties c'est clairement Max le manouche, j'ai une micro-culture en jazz, je me contente de faire des mosh parts sur absolument tous les riffs et parfois ça passe haha. Plus sérieusement Max est à l'aise avec ce genre de riffing (il joue d'ailleurs dans un groupe de jazz manouche) ce qui n'est pas mon cas. Je peux chier des plans black, hardcore, screamo ou power violence mais je suis incapable de composer des parties jazzy.


A ce propos, comment sont les premiers retours sur votre musique ? De la part des fans, des critiques ou des journalistes ?
Max : Les retours sont étonnement bons, les chroniques et critiques ont été dans la majorité positives. Du coup on a hâte d'enregistrer le prochain album. Quant aux fans, je ne pense pas qu'on en ait, mis à part sur facebook (rires).

Antoine : On s'est quand même pris un tacle ou deux mais dans l'ensemble on n'a pas à se plaindre, certains avis négatifs étaient argumentés et parfaitement constructifs (et donc enrichissants) alors que d'autres étaient purement gratos (genre une chronique qui commence avec un truc du genre « encore une merde française » haha) !!


Et vous, êtes vous fiers, satisfaits de cette première livraison ou n’entendez-vous que des défauts lorsque vous réécoutez tout ça ?
Max : Dans l'ensemble on est plutôt content du rendu de ce premier album et notamment parce qu'on l'a composé et enregistré très rapidement. Après, on a toujours du mal à le réécouter sans y trouver de défauts notamment au niveau des émotions et de l'homogénéité. Mais bon c'est un peu toujours la même chose, on ne peut jamais être satisfait à 100 % .



Les influences du groupes que j’imagine diverses et variées vu la musique proposée ?
Max : Complètement, les influences sont assez diverses. On écoute tous des trucs assez différents, que ça soit du jazz, du black metal, du hardcore, du hip hop, de la drone, du crust, etc.
Après il y a certains groupes qui nous influencent plus que d'autres comme : Deathspell Omega, Xasthur, Arkhon Infaustus, Orchid, Kaospilot, Refused, Converge, etc.


Comment est venue cette volonté de jouer ce type de musique, mixant des genres a priori antinomiques ?
Max : Quand Simon et moi avons commencé le projet, on avait pour idée de faire un truc sans barrière musicale et de mélanger l'ensemble de nos univers musicaux. Du coup le mix des styles est venu naturellement sans trop se poser de questions.

Tieu : Je crois qu'on a surtout voulu faire ce qu'on aimait, sans vouloir coller à tel ou tel truc.


Etait-ce un choix conscient ou une évolution naturelle de vos envies ?
Max : Pour ma part c'est clairement une évolution naturelle.

Antoine : Oui c'est naturel au sens qu'on n'intellectualise pas du tout notre musique, on se contente de se retrouver et de jouer ce qui vient en gardant une espèce de ligne directrice globale.


N’avez-vous pas peur « d’effrayer » ou de perdre en route une partie plus traditionnelle du public metal ou hardcore ?
Max : On joue ce qu'on aime, sans vraiment se soucier de savoir si ça peut plaire aux métalleux ou aux coreux, et si on peut toucher un public différent c'est parfait.

Antoine : Oui, je dirais qu'on s'en branle. On essaye d'abord de faire quelque chose qui nous plaise à nous et qui, on l'espère, soit intéressant à écouter pour les autres. On n'est pas spécialement influençables donc on prend les avis qu'on nous donne mais on reste quand même fidèles à ce que nous voulons faire. En plus le discours sectaire et cliché que peuvent avoir certains sur le mélange des styles est vraiment chiant (genre « le metal c'est pour les beaufs » / « le hardcore c'est pour les racailles » / « le screamo c'est pour les fiottes », etc.). On aime plein de styles différents et si les gens sont « effrayés » par ce mélange tant pis pour eux.


Cela n’a pas été trop compliqué de démarcher les labels avec ce type de musique ?
Max : Oui et non, finalement ça a été assez rapide. Matthias de Throatruinner et Kevin de Swarm of Nails, qui avaient déjà bossé ensemble sur certaines productions, ont répondu assez rapidement à notre demande.


Il me semble que vous n’avez pas sorti de version vinyl de "New Thing" ? Un choix conscient ou une question d’opportunité ?
Antoine : Effectivement, pour l'instant l'occasion d'une sortie vinyl ne s'est pas présentée mais on espère qu'on aura cette opportunité car c'est un support qu'on aime tout particulièrement. Donc si quelqu'un veut nous sortir un vinyl : à votre bon cœur haha !!


En ce qui concerne la musique live, procédez-vous à des adaptations par rapports à l’album ou jouez-vous les morceaux tels quels ?
Max : En fait il n'y a pas de réelles adaptations, mises à part les parties avec clarinette, violon et accordéon qui ne sont pas jouées. Les morceaux sont donc exécutés tels quels, sans les intervenants que l'on peut entendre sur l'album.

Antoine : On a juste réarrangé certaines parties de guitares suite à mon arrivée mais rien de très choquant par rapport à l'album.


Dans quel état d’esprit abordez-vous le live ? Et comment réagit le public aux diverses composantes de votre musique ?
Antoine : On arrive. On pose notre matos, on stresse. On boit des bières. On stresse, on monte sur scène, on stresse. On joue en y mettant les couilles. On s'en va et si on a mal joué, on est stressé, si on a bien joué, on boit d'autres bières haha.

Tieu : Tout le monde stresse avant le live, par exemple je deviens complètement autiste environ 1H avant que ça commence, ça fait partie du truc.

Max : Le public réagit assez bien, enfin c'est l'impression qu'on en a. On ne s'est pas encore fait siffler, donc c'est plutôt bon signe.


Allez-vous, dans le futur, accentuer le côté jazzy de votre musique à la Mister Bungle par exemple ou continuer à creuser votre sillon ?
Max : Je ne sais pas si nous allons réellement accentuer le côté jazzy. Toujours est-il qu'il sera présent dans presque tous les morceaux que ce soit au niveau des accords ou des cadences utilisées, et ce même si on l'entend pas vraiment. Disons que le côté jazz sera mieux intégré et assimilé dans les compositions.


L’artwork est très réussi mais un peu « abscon » que représente-t-il et qui s’en est chargé ?
Max : C'est notre ami Harry Hadler, qui s'est chargé de l'artwork. Il est composé d'un ensemble de photographies prises en Angleterre avec un très vieil appareil photo (et la pellicule). Il n'y a pas de signification particulière, on s'est juste attaché au côté esthétique de chaque cliché sans pour autant savoir si ça collerait à notre musique, même si l'ensemble devait être assez sombre et froid.


Comment voyez-vous le futur du groupe ? Quels sont les projets pour le dernier semestre de 2011 et la suite ?
Antoine : On a un album composé à près de 50%. On espère terminer ça vite, roder les morceaux sur scène et l'enregistrer pour la fin de l'année ou le début 2012 (si la terre existe toujours)…


D'ailleurs pourquoi monter un groupe en 2011 alors que la fin du monde est prévue pour 2012 ?
Tieu : Parce qu'il faut bien s'occuper en attendant la fin du monde !!!!!


Le mot de la fin ? Une blague, un commentaire, n’importe quoi à ajouter ?
Antoine : Merci à toi Seb on fire pour l'interview. Merci à Matthias et à Kevin de nos labels pour avoir cru en ce projet et accepté de le sortir et merci aux lecteurs de VS qui auront lu l'interview, acheté ou juste écouté l'album !!!

Max : Et désolé d'avoir mis autant de temps pour répondre et merci pour ta considération. Sinon « New Thing » est toujours dispo via Throatruiner et Swarm of nails.



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