Le groupe - HORD - TRACK BY TRACK par VSGREG - 5130 lectures
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Titre de l'album :
Le titre de l'album renvoie au recueil du poète T.S. Eliot, « The Waste Land », publié en 1922. On traduit généralement ce titre en français par « la terre vaine » ou « terre dévastée ». Ce livre nous a beaucoup inspiré pendant le processus d'écriture de l'album d'un point de vue musical, poétique, formelle et thématique. À dire vrai, on avait même pour projet, au départ, d'adapter en musique les cinq grands poèmes du recueil. On y a finalement renoncé et décidé alors de créer un concept album original alliant musique, textes et images, pour raconter la lente traversée d'un monde en lambeaux, au lendemain de l'Apocalypse, par un personnage amnésique, naïf et désœuvré, en quête de son humanité perdue.
Cependant, en lisant les textes dans le livret de notre album, vous verrez qu'il y a des allusions constantes au recueil de T.S. Eliot, voire des citations. C'était une manière pour nous de lui rendre hommage.
Par ailleurs, le disque est bourré de références à d'autres écrivains, films, albums. On aura l'occasion d'y revenir dans le track by track.



Artwork :
C'est le réalisateur de clips musicaux suédois, Jakob Arevarn, qui a dirigé de l'artwork de The Waste Land depuis la Suède. On a commencé à collaborer avec lui alors qu'on était en studio à Amsterdam, en août 2009, pour l'enregistrement du disque avec Jochem.
Fascinés par l'univers esthétique de ses clips, on l'avait alors contacté pour qu'il réalise l'introduction vidéo de nos podcasts studio report, série de six documentaires relatant notre vie au studio. Ils sont tous visibles sur notre chaîne youtube. On a alors sympathisé avec lui et on lui a parlé du projet qu'on était en train de faire en studio avec Jochem. Il s'est épris de l'histoire, du concept album et de la musique, et nous a proposé de réaliser l'artwork du disque. On a dit oui de suite!

Jakob Arevarn s'est entouré de David Lundmark pour les clichés photographiques du personnage principal de notre histoire, incarné par David Sandberg, dans un hôpital désaffecté de Umea, en Suède, et de Par Oloffson pour les effets spéciaux (la ville dévastée derrière les vitres, etc.). Nous avons de notre côté confié la réalisation du logo et la finalisation de la pochette (incrustation des textes, etc.) à notre graphiste Coolin Vauthier. Tout cela s'est fait en étroite collaboration avec les artistes, bien entendu, même si au final, nous n'avons toujours pas rencontré physiquement nos homologues suédois. Ça devrait se faire prochainement pour le tournage de notre clip avec Jakob. ^^

Sur le devant de la pochette, on voit le personnage de notre histoire, de dos, debout dans une des pièces dévastées de l'hôpital dans lequel il vient de se réveiller, regardant par la fenêtre la ville fantôme dévastée. Tout le reste du livret, dont on reparlera dans le track by track, est construit sur l'interprétation que Jakob Arevarn a fait de l'histoire que nous avons inventée : pour lui, le personnage principal n'a jamais quitté son lit d'hôpital et vit une expérience de mort imminente tout au long du disque. Il s'est saisi des ambiguïtés des textes pour proposer une deuxième lecture du conte dans laquelle tout se passe finalement à l'intérieur de l'hôpital et à l'intérieur même du personnage qui ne fait que partir en introspection au fil des chansons. Du coup, en tournant les pages, on ne fait finalement que voir le personnage sur son lit, dormant ou sursautant, entourés d'appareils médicaux, de seringues… Jakob Arevarn a transformé l'histoire d'une expédition à travers le monde dévasté en un huis clos suffocant et maladif.

La correspondance du visuel et des paroles est donc parfaite, mais sur un plan essentiellement symbolique.


Production / Studio :
Le choix du producteur, c'est une longue et belle histoire qu'on ne se lasse pas de raconter. Le point de départ c'est notre kiff commun pour la musique de Textures en fait. On a pris, j'imagine comme beaucoup de lecteurs de VS webzine, d'énormes claques quand on a découvert les albums « Polars », «Drawing Circles» et «Silhouettes». Vincent (batterie) et Jonathan (guitare-chant) se sont amusés à faire des reprises de chansons de Textures sur internet : Vinz a réarrangé pour batterie, cor et piano, avec un ami, l'épique « Touching the absolute » (Youtube), John a repris « Old days born anew » (Youtube) à la gratte.

Les deux ont aussi joué à plusieurs reprises en duo le titre « Stream of consciousness » dans le cadre d'examens de musique actuelle au Conservatoire de Nîmes. On a fait un dvd de toutes ces prestations et on l'a envoyé aux membres de Textures avec le premier album de Hord. Jochem et Bart nous ont alors spontanément répondu et contacté pour nous remercier et nous féliciter. Tout est parti de là.

On a continué à entretenir des relations purement virtuelles sur internet et au fil des discussions, Jochem a commencé à s'intéresser à la composition de notre nouvel album. On lui envoyait au fur et à mesure nos préprods pour avoir son avis et ça lui a plu.
En février 2009, Vincent et Jonathan sont allés le voir dans son ancien studio de Tilburg (Pays-Bas) pour discuter et lui faire écouter l'évolution du projet. Il en est ressorti ce que vous savez : il nous a proposé de produire le disque et de venir l'enregistrer, en août 2009, dans les tous nouveaux locaux du Split Second Sound Studio (Amsterdam). On s'est revu entre temps en Espagne, lors d'un concert de Textures, pour fixer les derniers détails et rencontrer toute l'équipe. C'était énorme ! D'ailleurs on peut nous voir sur le podcast 6 de Textures sur la tournée en Espagne.

Et voilà, on a passé un mois là-bas pour donner naissance à The Waste Land. L'ambiance était cooleyy. Ça a buché sévère et nos journées s'étiraient souvent au-delà du raisonnable ! Ce qui était génial, c'est qu'on dormait sur place, au studio, sur des matelas jetés ici et là. Jochem ne regardait jamais l'heure. Il était le premier à arriver le matin et le dernier à partir le soir. Il est d'une générosité et d'un professionnalisme hors du commun. Quand Textures jouait pendant les festivals cet été là et qu'il devait s'absenter quelques jours, il nous laissait le studio pour travailler à notre aise, tranquillement. Bon, on ne vous cache pas qu'on en a profité pour aller voir Textures à deux reprises! C'était incroyable. Bref, une véritable relation de travail et de confiance s'est mise en place dès le départ. Jochem nous a mis dans les meilleures dispositions pour bien travailler, nous dépasser et faire aboutir ce disque. Quand Jonathan est tombé malade dans les derniers jours de l'enregistrement, Jochem nous a filé le matos nécessaire pour finir à la maison.

Son rôle a donc été déterminant à tous les niveaux du processus d'enregistrement et de production. Il a été de très bon conseil, nous a poussé à nous dégager des préprods pour aller chercher d'autres choses, d'autres sonorités, voire même parfois d'autres riffs ! On a continué sous son impulsion à créer là-bas. Bref, c'était assez expérimental par moment. Après, il a fait quelques arrangements au niveau du paysage sonore et des sons, puis le mix et le mastering.

On est bien entendu ultra satisfait de cette collaboration. Les critiques au sujet de la production de l'album sont pour l'instant toute unanime et le travail de Jochem justement salué. Pour notre part, c'était une des plus belles expériences musicales de notre vie. On le referait les yeux fermés !


Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
Comme tu t'en doutes, on a essentiellement bouffé du HORD toute la journée ! Pas mal de disques ont tourné cependant comme la démo de Tesseract, l'album Controllers de Misery Signals, les albums de Textures (qu'on écoutait en cachette quand Jochem partait le soir) et plein d'autres choses : Lamb of God, Ion Dissonance, Threat Signal. Jochem nous a fait découvrir Philip Glass et ses musiques de films lors d'une soirée Mojitos inoubliable. On s'est maté le film Koyanisqatsi dans la control room avec un son démentiel ! ça a été une révélation pour certains d'entre nous. Jochem trouvait que le thème de guitare qui ouvre notre chanson « Through the ashes » et qui remplit le paysage sonore des deux refrains avait quelque chose de très Philip Glass.

Sinon, pendant le processus de création et d'enregistrement, on a maté pas mal de films post-apocalyptiques comme Legend, les courts métrages de Ruiari Robinson, les clips de Jakob Arevarn, etc.

Niveau lecture, quand on avait le temps, The Road de Cormac McCarthy, The Waste Land de T.S. Eliot, Frankenstein de Mary Shelley.

On a aussi pas mal joué au poker ! Ouais, y a des amateurs de Texas Hold'em no limit dans le groupe… nos gains en tournoi nous servaient à payer Jochem au fur et à mesure… ^^ Ça plus les avantages en nature bien entendu… on s'en est bien sorti…


Track by Track :
Prologue


1. « The Waste land pt.1 »

« The Waste Land » est un concept album mêlant musique, littérature, graphisme et univers cinématographique. Il met en scène le récit initiatique d'un personnage désœuvré ayant survécu à l'Apocalypse. On voulait donc que le disque s'ouvre de manière grandiose, spectaculaire et épique à la fois.

Littérairement parlant, le titre « The Waste Land pt. 1 » a été pensé comme une sorte de « prologue » de roman qui doit fixer le décor et le ton de l'ensemble du disque. Visuellement et musicalement, on a cherché à ce que ça sonne comme la musique d'un générique de film ou de jeu vidéo, tu vois, une sorte de teaser, d'ouverture ou d'introduction qui annonce l'histoire à venir.

Pour l'anecdote, « The Waste Land pt.1 » et « The Waste Land pt.2 » reprennent le thème musical principal de la dernière chanson de notre premier album Reborn from chaos. On voulait créer une sorte de pont entre les deux disques et diviser cet épique en deux parties comme le font certains groupes de métal/rock progressif comme Dream Theater.
Pas de textes à proprement parler ici. Cependant Jochem a eu l'idée géniale, juste avant le mixage, pour signifier le réveil douloureux du personnage dans l'hôpital dévasté, de faire hurler à Jonathan au fin fond d'une pièce ces quelques mots : « Where I am ? Where ? ».

Chapitre 1. « The Silent City »

Le titre du premier chapitre de notre histoire renvoie à celui du court métrage de Ruairi Robinson, « The Silent City », avec Cillian Murphy (voir ici). C'est un hommage à cet artiste génial et à ses courts qui sont une grande source d'inspiration pour nous. C'est un chapitre profondément urbain, décrivant le réveil du personnage principal dans l'hôpital désaffecté et ses premiers pas dans une ville fantôme après l'Apocalypse.

Musicalement, c'est là qu'on a placé les chansons les plus « cybers » de l'album et les plus proches finalement de l'ancienne manière de Hord, à l'époque de notre premier opus Reborn from Chaos. Ce sont aussi les deux premiers titres qu'on a composé pour l'album et les deux derniers avec notre ancien chanteur Styx.

2. « Unreal City »

« Unreal City », c'est la « ville fantôme » dans The Waste Land de T.S. Eliot. C'est dans ce cadre désertique et dévasté que se réveille notre personnage anonyme et amnésique. Plus précisément, dans un hôpital délabré et jonché de cadavres. La scène est construite sur le même principe que celle du réveil et des premiers pas de la créature du docteur Frankenstein dans le roman de Mary Shelley. C'est comme si le personnage venait au monde pour la première fois dans un corps d'adulte. Il fait ainsi l'apprentissage de ses sensations, de ses sentiments contradictoires, de son corps meurtri, de la solitude et de son irrésistible attrait pour la ville fantôme qu'il entr'aperçoit à travers les fenêtres de l'hôpital.

D'où l'extrême densité et violence du titre, même dans les parties mélodiques qu'on voulait assez soutenues et agressives. On a cherché musicalement à retranscrire les différentes phases d'explorations et d'introspections du personnage, et la confusion de ses sentiments en cet instant d'extrême tension dramatique.

Quant à la structure du morceau, elle traduit assez simplement un mouvement de va-et-vient entre l'intérieur (du personnage puis de l'hôpital = couplets) vers l'extérieur (ville = prérefrains+refrains), puis une envolée finale en deux parties traduisant la communion pressentie comme tragique entre le personnage et la ville dévastée. Il s'agissait ainsi à la fois d'amener progressivement le lecteur/auditeur à sortir de ce monde clos pour pénétrer dans la ville décrite dans le titre suivant « Subdued Voices »., mais aussi de souligner le caractère psychologique et psychiatrique du sujet. Les hésitations du personnage sur la sexualité de la ville qu'il désigne tantôt comme un élément masculin, tantôt comme un élément féminin, annoncent les troubles dont on va être témoin dans la suite de l'album. Jakob Arevarn a joué avec ça tout au long du livret en envisageant sa descente dans la ville, ou descente aux enfers, comme une descente en lui-même, une plongée dans son inconscient ou subconscient.

3. « Subdued Voices »

« Subdued Voices » se sont les « voix étouffées ». Le personnage principal, après avoir déambulé dans l'hôpital, part explorer la ville fantôme qui semblait l'appeler dans le titre précédent « Unreal City ».

Littérairement et musicalement, cette chanson joue sur le conflit entre le silence de la ville et le bruit intérieur du personnage, assailli par des flash-back et des souvenirs sonores. Ce principe des flash-back constituera l'essence du deuxième chapitre de l'histoire : « A heap of broken images » (« un amas d'images brisées »).

Ce titre décrit une sorte de jaillissement d'images inconscientes, un élan vers la vie, vers la ville et vers l'explosion des souvenirs et des sons dans un univers totalement déshumanisé, silencieux et sinistre.

Niveau structure et niveau production, on a joué sur cette idée de jaillissement des bas-fonds vers la lumière en utilisant des filtres actifs, des silences, des échos, des superpositions de voix pour signifier la parole du personnage et celle de ses souvenirs rampant à l'intérieur de lui.

La première partie du morceau est composée d'une sorte d'exposition du thème musical et littéraire ; les couplets rythmiques, hachés, en deux parties, décrivent le décor de la ville ; les prérefrains, violents, chargés et malsains, soulignent le surgissement des voix, des bruits et des souvenirs sonores qui viennent perturber le personnage ; les refrains, plus « angéliques », mais aussi assez mélancoliques, font la synthèse du paysage sonore qui envahit son être et définit son humanité perdue. La dernière partie, plus progressive, cherche à retranscrire les différents types de voix et de sons perçus par le personnage et qui doivent le mener vers le récit des flash-back du chapitre suivant. Ces voix assourdissantes, jaillissant de son subconscient, vont nous permettre de retracer les différents événements qui ont conduit l'humanité à s'éteindre et notre personnage à se retrouver esseulé dans ce monde vide.


Chapitre 2. « A heap of broken images »

« A heap of broken images » est le titre d'une des cinq sections du long poème de T.S. Eliot « The Waste Land ». On traduit généralement ce titre par « Un amas d'images brisées ». Dans notre album, ce chapitre décrit le jaillissement de souvenirs épars, fragmentés, des sortes de flash-back surgissant du subconscient du personnage principal.
Les deux premiers titres, « Epidemic » et « The Watcher », sont liés, et même imbriqués l'un dans l'autre. Ils décrivent la chute de l'humanité et l'expérience de mort imminente du personnage dans l'hôpital.
Le titre suivant est central. Il reprend le titre du chapitre. C'est la suite de « Subdued Voices ».
Le dernier titre du chapitre, acoustique, est un chant allégorique sur l'enterrement des morts et la fin de l'humanité, une sorte de prise de conscience par le personnage que la renaissance de la vie sur la terre morte est impossible.

4. « Epidemic »

« Epidemic » est une chanson consacrée à l'idée de faute, ou plutôt à la succession de fautes qui peuvent entrainer la chute d'un système, en l'occurrence ici, nos sociétés et notre civilisation. On a été frappé en 2009, par la vague épidémique et pandémique qui a frappé le monde avec le virus H1N1. Plutôt que de faire un titre catastrophe sur cet événement singulier, on a adopté une visée plus générale. Le virus, dans cette chanson, n'est pas que bactériologique, c'est une idée abstraite qui représente le mal et la corruption dans son ensemble.

La chanson, très simple dans sa structure, devait avoir une sorte de portée universelle. On la voulait extrêmement basique, violente, efficace et dévastatrice à la fois.
Elle met en scène dans un premier temps un personnage de crieur public, vous savez ces personnages récurrents des films catastrophes américains qui prophétisent dans la rue la fin du monde imminente. Il est là à gueuler sur la place publique que l'épidémie enfle et est en train de contaminer toutes les strates de la société. La chute est inévitable. L'humanité va sombrer dans le chaos.
La deuxième partie du morceau est une succession de gros titres de journaux annonçant la chute imminente de notre société.

À la fin, on peut entendre des samples des discours d'Obama et de la présidente de l'Organisation Mondiale de la Santé lors du passage du virus H1N1 en phase pandémique. On a voulu faire une utilisation ironique de ces samples : Obama et la présidente de l'OMC annonce qu'on vaincra le virus et que nous surmonterons ensemble cette épreuve… malheureusement, il ne reste plus que notre personnage sur terre… on entend d'ailleurs son souffle haletant comme le signal de son réveil dans The Watcher.

5. « The Watcher »

« The Watcher » c'est le spectateur. Chronologiquement, c'est le premier texte écrit par Jonathan et le premier titre qu'on a mis en boîte en préproduction. C'est ce morceau et ce texte qui ont donné l'impulsion de l'écriture du concept album. Initialement, « The Watcher » devait ouvrir l'album, après l'intro, puisqu'il décrit l'expérience de mort imminente vécue par le personnage principal quelque temps avant sa sortie du coma et son réveil dans l'hôpital désaffecté. C'est aussi l'épisode capital raconté dans cette chanson qui cristallise le choix d'agencement de l'artwork .

Musicalement, entre un Mudvayne et un Misery Signals, le morceau passe par différentes phases pour raconter l'expérience de mort imminente que vit le personnage, allongé sur le lit d'hôpital ou flottant au-dessus de lui-même. Il incarne ici le chaos absolu et la déshumanisation, autant intérieurement qu'extérieurement.

Le final du morceau en deux temps traduit paradoxalement le retour à la vie et la plongée du personnage dans une extrême solitude, le tout dans une ambiance texturienne et devin townsendienne.

6. « A Heap of broken images »

Dans l'histoire, ce titre est le prolongement de « Subdued Voices ». Il marque le début de l'errance du personnage à travers les terres dévastées et l'accentuation des flashbacks qui vont peu à peu le faire sombrer dans la folie. À la fragmentation du personnage et de ses souvenirs émergeant de manière désordonnée correspond la fragmentation de la musique avec ce beat et cette rythmique hachés sur les couplets. Tout repose sur l'idée : « comment se reconstruire sur un amas d'images brisées », cela vaut aussi bien pour le personnage que pour la musique.

On voulait donc que ce titre fasse une sorte de synthèse de tous les éléments de l'album musicalement : électro, indus, math, djent, thrash, prog. On passe un petit peu, par petites touches, par tous les styles. Le morceau, par ailleurs, est un des rares de l'album à avoir une structure plus complexe que l'enchaînement couplet/refrain.


7. « The Burial of the Dead »

« The Burial of the Dead » est le titre de l'une des sections de The Waste Land de T.S. Eliot. Les paroles ont ici été directement empruntées au poème. C'est ce qu'on pourrait appeler un montage de citations.

C'est certainement le titre le plus inattendu de l'album non ? En tout cas, de toutes les chroniques qu'on a lu jusqu'à présent, c'est celui qui fait le plus parler ! (rires). Certains trouvent qu'il a logiquement sa place et qu'il s'intègre parfaitement à l'ensemble, d'autres le considèrent dispensable et hors propos. Les goûts et les couleurs…

En fait, ce titre acoustique est le prolongement d' « Epidemic » dont il reprend le thème musical d'intro et les accords du paysage sonore des refrains. En fait c'est une pièce progressive qui déploie le titre « Epidemic » et lui donne un certain aboutissement, pour clôturer le chapitre. Les deux pièces devaient être collées au départ et s'appeler « Epidemic pt.1 » et « Epidemic pt.2 ». On a finalement renoncé à ce titre pour que le pont entre les deux chansons soit plus mystérieux ! Ça a marché puisque jusqu'à présent personne n'a remarqué que les deux titres sont liés harmoniquement.

Bref, cette chanson allégorique sur l'enterrement des morts clôt le chapitre qui nous a permis de comprendre les tenants et aboutissants de la fin de l'humanité, celle de notre personnage comprise, et annonce le chapitre suivant dans lequel la terre dévastée va s'ouvrir comme un immense tombeau pour notre personnage et comme un miroir de ses douleurs passées.

Chapitre 3. « On the road »

Le titre de ce chapitre est un double, voire un triple hommage, au roman de Jacques Kerouac du même nom, au roman de Cormac McCarthy The Road, grande source d'inspiration de notre concept-album, et de manière générale aux roads movies américains.


8. « Through the Ashes »

C'est le morceau le plus … death de l'album ! Jochem l'aime particulièrement à cause du thème de guitare de l'intro repris sur les refrains car ça lui fait penser à du Philip Glass. L'influence est inconsciente car dans notre souvenir, aucun de nous ne connaissait ce compositeur de génie avant notre rencontre avec Jochem et notre soirée Koyaanisqatsi/Mojitos. Souvenir mémorable.

Ce titre, assez simple dans sa structure, est aussi l'un des plus sombres niveau texte. Le personnage n'évolue plus dans un milieu urbain mais dans un paysage de cendres digne des romans de Cormac McCarthy. Asphyxié, étouffé, enveloppé par cette atmosphère pesante, il fait une sorte de transfert avec des souvenirs de cendres, d'inhumation passée. Le paysage se transforme en une sorte de gigantesque miroir qui le renvoie aux heures les plus sombres de son existence et à des souvenirs tragiques.

L'album bascule ici dans le tragique le plus complet : le personnage prend conscience que des deux côtés de l'abîme, il n'y a pas d'issue positive possible à sa tentative de reconstruction. La fin du morceau est une sorte de métaphore de la chute inéluctable du personnage.

9. « The Grand Expedition »

Comme son titre le laisse pressentir, « The Grand Expedition » est le morceau le plus progressif et le plus long de l'album : 10 minutes divisées en trois grandes parties toutes différentes dans leur essence et leur exécution. Ce morceau, c'était un peu le challenge pour nous tous. Nous voulions un morceau prog dans l'album qui soit la quintessence de tous les aspects du disque. C'est la première fois que nous composions ensemble une pièce pareille et on est super content du résultat, même si pour l'instant, en live, on n'est pas encore parvenu à restituer toute son âme et sa grandeur. Il manque en concert cette espèce de magie que Jochem a su rendre miraculeusement avec son approche si singulière du mix sur les trois parties. Disons, que ce morceau a été notre cheval de bataille pendant la période d'écriture et de préprods, puis notre souffre douleur pendant les prises d'enregistrement en studio, et maintenant notre fardeau en concert (rires). Mais ça va en s'améliorant avec le temps !

Dans la première partie du morceau, certainement la plus violente et la plus malsaine du disque, on retrouve notre personnage, après plusieurs années d'errance, sur les terres dévastées, complètement schizophrène. Il est plongé dans la démence la plus totale et assailli par des hallucinations. Cette atmosphère déstabilisante, bancale, entre deux est retranscrite dans la structure et l'exécution des riffs. Tout concourt à signifier l'idée que le personnage n'est plus l'ombre de rien, une silhouette sans forme, sans but.
Dans la deuxième partie, acoustique, sorte d'hommage à Opeth et à son Damnation, l'idée générale exprimée est celle du renoncement à toute forme d'espoir et de foi.

Dans la dernière partie, le personnage qui a quasi fusionné avec la terre morte, marche tel un mort vivant vers l'inconnu. Ses dernières paroles sont celles que le personnage a prononcé dans The Watcher ou encore The Burial of the Dead. On est alors, en tant qu'auditeur/lecteur, dans le doute le plus total : qu'était donc cette grande expédition ? Un coma prolongé ? Jakob Arevarn, le directeur de l'artwork a joué sur cette ambiguïté voulue par la prose.

« Epilogue »

10. « The Waste Land pt.2 »

« The Waste Land pt.2 » est la suite et fin du premier morceau de l'album, de la scène d'exposition. Il clôture l'aventure comme l'épilogue d'un roman. Il s'agissait ici pour nous de faire la synthèse de l'histoire et de la faire aboutir, tout en conservant l'idée d'une structure circulaire, l'album étant conçu comme une boucle infinie. Le texte joue d'ailleurs sur cette idée puisque le personnage déclare être à la fois proche de la fin et du début… il aimerait faire marche arrière pour revivre l'histoire, faire le point et essayer de comprendre ce qu'il s'est passé. A-t-il rêvé ? Était-il dans le coma ? Est-il vraiment le seul ? En fait, ce morceau est une invitation à appuyer sur « Repeat all », une invitation à prolonger l'expérience en réécoutant le disque à l'infini pour décoder ses mystères… pour lever des interrogations…


Auteur
Commentaire
Eilsayv
IP:78.221.127.240
Invité
Posté le: 04/09/2012 à 19h20 - (54)
eh ben putain, ils sont complètement barjos ces types! Vraiment fascinant ce groupe. De plus en plus.

johnhord
Membre enregistré
Posté le: 07/09/2012 à 17h22 - (61)
@Eilsayv. On est un peu cinglés, effectivement! Merci pour ton commentaire et reste à l'écoute de VS ces prochains mois car on va y dévoiler pas mal d'informations, au fur et à mesure, sur le nouvel album. Bonne continuation et à bientôt sur scène.



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