Olivier (guitariste) - BENIGHTED par ..::JU::.. - 4223 lectures
BENIGHTED.
Rien que le nom suffit à déclencher chez bon nombre de fans des spasmes cervicaux incontrôlés, tant la musique du groupe est synonyme d’énergie communicative et annonciatrice de concerts jouissifs.
A l’aube de la sortie de leur nouvelle ogive, dont la teneur musicale est (encore une fois) supérieure aux précédentes, il m’était impossible de ne pas essayer d’embêter un peu les très sympathiques Benighted, et en l'occurrence Olivier, l'un des deux guitaristes.



Hello les Stéphanois ! Merci beaucoup de prendre un peu de temps pour répondre à ces quelques questions ! Déjà, avant tout, comment ça va ?
Entre l'attente relative à la sortie prochaine de votre futur album, associée à votre future tournée en tête d'affiche, vous arrivez encore à être zen, et sereins ?
Salut à toi ! Oui tout va bien pour nous, merci ! On est juste comme des lions en cage... ! Pressés... d'une part de voir enfin notre album sortir (il est prêt depuis fin août), et d'autre part pour cette tournée avec Kronos et Gorod. Vraiment impatient de partager tout ça.
Par contre on ne peut pas dire qu'on stresse, en tout cas pas pour la tournée...
Pour la sortie de l'album, c'est une autre histoire, il y a toujours une part de stress de savoir si le public va nous suivre et adhérer, ou non. C'est jamais facile le temps entre la fin de l'enregistrement et la sortie. Mais cette fois, on est vraiment plus serein, car après plus de 6 mois d'écoute, on ne s'en lasse pas, et de l'avis de nos proches "Asylum Cave" surpasse ses prédécesseurs...


En préambule, je me permets une question un peu inhabituelle, mais qui me taraude depuis pas mal de temps. BENIGHTED, comme nom de groupe : quelle est la raison de ce choix patronymique ?
Ca sonnait bien ? Ou il y a-t-il un lien avec la traduction française ''aveuglé'… comme les prémices des textes orientés sur l'aveuglement psychotique ou aliénant présents dans vos paroles ?
Oui, exactement, à l'époque on trouvait que ce nom collait bien car il symbolisait pour nous le fait de perdre de vue le monde réel et tomber dans les méandres de la maladie psychotique. On aimait à la fois son impact et le côté glauque qu'il dégageait.
En plus, Benighted est aussi utilisé pour insulter, du genre « abruti » ou dans ce genre, donc ça nous va plutôt pas mal! (rires)


'Asylum Cave' n’est pas encore sorti, mais certains chanceux comme moi ont eu le privilège de pouvoir l’écouter depuis quelques semaines
La première chose qui saute aux oreilles, c'est le côté brut de décoffrage (musicalement), la furie musicale qui s'en dégage. Et qui semble encore plus évidente que sur ''Icon'. Partagez-vous cette impression ? Et si oui, était-ce quelque chose de volontaire, que vous vouliez développer avec cet album ?
Volontaire, je ne sais pas. On n'arrive pas en répète en se disant : « je vais composer le truc le plus brutal qui existe...», c'était plutôt le feeling du moment. Le truc aussi, c'est que Kevin, notre batteur, a énormément progressé, et peut maintenant se permettre des trucs de malades. Et du coup ça nous a poussés à nous enlever toute limite de brutalité et de vitesse. On a pu faire tout ce qui nous passait par la tête sans se demander si c'était jouable ou non à la batterie. Kevin a vraiment placé la barre très haut. Les gars de Disavowed, Burning Skies ou Nervecell ne s'y sont pas trompés, et ont logiquement fait appel à lui quand ils ont cherché un nouveau batteur. On a vraiment de la chance. Du coup, sans barrières pour nous retenir, cet album est à 100% le reflet de ce que nous avions en tête.


On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la prestation de Kikou, forcément.
BENIGHTED
Car cette agressivité jouissive se traduit beaucoup via le feeling Grind de votre batteur qui se matérialise sur 'Asylum Cave'. Est-ce qu'il a participé au processus de composition ? L'avez-vous orienté pour l'interprétation de ses parties, ou au contraire l'avez-vous plutôt incité à laisser son jeu et son style s'exprimer ?
Comme je te disais précédemment, c'est sûr que Kevin y est pour quelque chose, car il a permis au groupe d'aller aussi loin qu'on le désirait. Ce feeling Grind dont tu parles, il n'est pas seulement chez Kevin, chacun de nous est très inspiré par le Grind. Après, Kévin a en plus une forte inspiration crust moins présente chez les autres.
Mais chacun dans Benighted est avant tout un fan de musique, et ne se cantonne jamais à l'écoute ou à la composition d'un seul style. Personnellement, ma setlist journalière peut aussi bien comporter du Rotten Sound que du Pat Metheny ou du NTM. Tout nous inspire. Et pour la batterie, lors de notre choix de nouveau batteur, il y a 4ans, ça a été déterminant, nous ne voulions surtout pas d'un boeuf seulement capable de blaster et d'en mettre de partout. Le groove et les variations sont primordiaux pour nous.

Pour la composition, tout le monde y participe, Kévin au même titre que chacun d'entre nous. C'est ce qui fait que ça sonne au final Benighted. Au départ, tout morceau provient d'un travail de compo en solitaire de l'un d'entre nous puis on passe tout ça à la moulinette Benighted.


Le style ‘Benighted’ est assez facilement reconnaissable, affiné au fil des opus depuis "ICP". Comment faites-vous pour préserver cette identité ?
Vous vous imposez certaines règles ''musicales' lors de la composition ?
Aucune règle, aucune limite. Tout est accepté chez Benighted. Mais comme je te disais le travail en groupe en répète fait qu'au final, quoi qu'on joue, ça sonne toujours Benighted. On évolue tous en tant que musicien, notre musique du coup évolue aussi mais au final ça sonne toujours comme du Benighted. Je ne saurais l'expliquer... si ce n'est ce travail d'arrangement collectif pour structurer et finaliser chaque morceau.
Benighted a toujours été la réunion de différentes inspirations et c'est peut-être ce mélange, quelque soit la proportion de chaque ingrédient, qui fait Benighted. Puis aussi, il y a notre son, notre jeu, notre personnalité...

Musicalement, quelles étaient vos attentes, vos souhaits avec ce nouvel album ?
Le seul but qu'on s'est fixé c'est de faire un album qui surpasserait tous les autres et qui mettrait tout le monde d'accord là-dessus. Tu sais, on a toujours des gens pour nous dire que "I.C.P." est notre meilleur album ou que non c'est "Identisick" ou encore "I.C.O.N". Eh bien j'aimerais que pour eux ce soit désormais "Asylum Cave" le meilleur album de Benighted. On sait très bien que c'est totalement utopique car en plus de la musique, un album représente une époque de notre vie, une nostalgie et que ça rien ne pourra le dépasser. Mais c'est un but qu'on s'est fixé quand même, un état d'esprit, un idéal.


D’ailleurs, excepté sur ‘Drowning’, vous n’avez pas musicalement apporté d’éléments ‘originaux’, votre groove et votre puissance se suffisant à eux-mêmes.
Mais, à l'image du morceau ''Grind Wit' (sur "I.C.O.N."), avez-vous déjà eu par le passé l'envie d'expérimenter, d'apporter de réelles innovations dans votre style ? Ou bien cela est-il trop antinomique avec vos attentes musicales (ou celles des auditeurs) ?
On ne s'est rien interdit pour cet album, comme pour les précédents. Après, le côté gimmik décalé, on le retrouve surtout sur l'intro, plus que dans un titre. C'est en ça que c'est un peu différent de tous nos albums précédents. Mais l'expérimentation est présente. Pour nous, la partie black écorchée sur ''Hostile' va dans ce sens, c'est quelque chose d'inédit pour nous. J'avais aussi en stock un morceau "Doom", qu'on n'a pas utilisé car non fini. Mais réellement, on n'a aucune limite.
Sur cet album, l'expérimentation est très importante, écoute bien ''Drowning'... Tout ceci donne du relief à notre musique et va de paire avec notre concept sur la psychiatrie qu'on développe d'album en album... la schizophrénie musicale. (rires)


Avec Benighted, on a l’image d’un groupe joyeux et enjoué (de par vos prestations scéniques notamment) ; est-ce réellement le cas ?
Comment s'est passé l'enregistrement ? C'était plutôt ambiance détendue et fêtarde, ou crispée et concentrée ?
Mes meilleurs amis sont dans Benighted. J'adore ces gars, et à chaque fois qu'on se retrouve tous ensemble en répète ou pour partir en concert ou lors de soirées, c'est toujours un vrai plaisir. C'est un peu "ambiance cour de récréation", avec des vannes bien violentes. Je ne pourrais pas jouer dans un groupe et vivre tout ça avec des gens que je n'aime pas. On a vraiment de la chance d'avoir trouvé des gars aussi géniaux que Kévin et Éric pour compléter notre line-up original (Julien, Liem et moi).
Cela dit, ça arrive qu'on se prenne grave la tête aussi, comme tous les amis, mais avec la pression en plus du groupe. Pour le studio, c'est particulier on s'amuse, c'est sûr, mais c'est très stressant : beaucoup d'attente, on vit les uns sur les autres dans un petit appart, on appréhende toujours jusqu'au mix final pour voir si on a opté pour les bonnes options au niveau du son... Ce n'est pas le meilleur moment dans la vie d'un groupe hormis les moments de recherches de son, de l'écoute du produit final et des teufs (notre studio est en Allemagne, donc les bières...).


Je parlais de l’aspect énergique et violent, tout à l’heure ; mais le son participe également à retranscrire cette puissance.
Il me semble que vous êtes retournés enregistrer au ''Kohlekeller Studio' ; c'est un peu votre deuxième maison là bas...? Êtes-vous satisfait du rendu sonore final ?
Oui, une véritable 2ème maison ! Kohle et Kaï, qui bossent au Kohlekeller studio, sont devenus de vrais amis et savent exactement ce qu'on recherche. Depuis "I.C.O.N.", on se permet d'expérimenter plus au niveau du son, et de sortir de ce qu'ils ont l'habitude de faire en terme de prod.
Pour "I.C.O.N.", on avait fait un gros pas en avant au niveau du son et tout particulièrement des guitares mais on était tous un peu déçus du mix de la batterie un peu trop en retrait. Là, on a donc soigné la batterie qui est monstrueuse, et travaillé les guitares autrement. Kohle (le boss du studio) a vraiment dû aller à l'encontre de certains principes habituels du son des guitares, et a expérimenté pour finir par nous concocter un son de gratte terrible. Les prises de voix et de basse ont aussi vraiment été soignées. Rien n'a été laissé au hasard, l'expérience a payé et cette fois on est satisfait à 100% (et c'est rare, crois-moi...). Et c'est vrai que ce son donne une vraie puissance à nos titres.

Que penses-tu des ''nouvelles' productions, puissantes, mais un peu trop formatées et stéréotypées ?
Dans Benighted, on a tous des avis et des goûts différents sur les prods. Personnellement, je suis un gros gros fan des prods modernes. Je suis vraiment fan de ce qu'on peut entendre sur celles de Slipknot par exemple. Mais c'est tout sauf formatées et stéréotypées, c'est du beau, du naturel. La prod du dernier Gojira envoie vraiment aussi. Pour du plus Old-school tout en restant puissant j'aime beaucoup le son du dernier EP d'Aborted.
Pour le son en carton de certaines prod actuelles ça vient de plusieurs choses : la première c'est qu'enregistrer dans un vrai studio c'est vraiment pas donné donc on utilise de plus en plus du home studio, qui n'a pas la dynamique d'un vrai studio pro. La deuxième chose, c'est qu'avec cette course à la technique et à l'extrême, de plus en plus de groupes retouchent les prises, voire programment la batterie (et si, même de gros groupes...), ce qui tue aussi la dynamique et aseptise tout...


Comme à votre habitude, vous nous gratifiez de textes toujours aussi travaillés. Cette fois-ci, c’est un peu plus inhabituel, car l’album est entièrement axé sur la personne de Josef Fritzl.
Comment vous est venue cette idée… ? Est-ce que dès la révélation de cette affaire, vous avez pensé à l'aspect psychologique et torturé de Fritzl ?
BENIGHTED
Julien a eu cette idée il y a plus d'un an et demi déjà. Et je crois qu'elle lui est venue de l'histoire d'un patient schizophrène, qui délirait sur Josef Fritzl à l'époque, sa cave et tout ce qui était piégé dedans.
Tout l'album tourne autour de Fritzl, mais d'après le cerveau et le regard d'un schizophrène, et comment il se ré-approprie son histoire dans son délire. La cover représente d'ailleurs comment il se voit dans sa cave, où lui aussi possède des choses sur lesquelles il peut libérer ses pulsions.
Le concept est énorme et super fouillé, Julien a vraiment pondu des trucs tordus et l'histoire de l'album lui donne une ambiance super glauque, ceux qui aimaient déjà la psychiatrie sauce Benighted vont être comblés!

Peut-on parler de concept album ? Comment avez-vous construit 'Asylum Cave' : est-ce que vous avez axé la musique sur les textes, ou sont-ce les paroles qui ont guidé la construction des morceaux ?
Oui tout à fait, c'est un concept album sur une seule personne comme l'était "Icon", mais Julien écrit toujours les textes en parallèle de la musique et après coup, ça lui laisse plus de latitude pour poser ses parties chant que si il avait déjà un texte tout prêt. Tous les titres relatent dans le désordre l'histoire du schizophrène qui délire sur Fritzl, comment il est tombé malade, son délire, son enfance et son autodestruction.


Benighted, c’est quand même une bonne petite popularité en France, puisque le groupe cristallise toutes les attentions à chaque sortie/tournée.
Êtes-vous conscients de l'attention globale axée autour du groupe ? Ou bien ça vous passe complètement au-dessus ?
On est conscient qu'il y a une attente, et on le voit bien, car on a énormément de retours à chaque annonce. Par exemple, pour la tournée programmée du 8 au 17 avril avec Kronos et Gorod : à peine annoncée, j'ai reçu des tonnes de mails du public et d'organisateurs pour la programmer. Ça fait vraiment plaisir.
D'ailleurs je crois qu'on peut se rendre compte qu'on a franchi un pallier, car désormais, on a depuis peu droit à des commentaires de grande mauvaise foi nous concernant sur les news VS... ! (rires)... Une maladie bien française malheureusement...


Etant donné ce niveau de ‘popularité’ dans notre contrée, est-ce que vous vous sentiez attendus par les fans avec ce nouvel album ?
Avez-vous ressenti une certaine pression lors de la phase de composition, ou vous êtes-vous mis mutuellement une certaine pression ?
La pression on se l'est mise nous-mêmes, en voulant surpasser ce qu'on a fait par le passé, et en donnant le meilleur de nous-mêmes. La préparation d'un album demande un gros travail, donc forcément beaucoup de stress. Les nombreux concerts nous aidaient quand même à bien décompresser en sortant de notre salle de répète.


En France, Benighted est connu et reconnu ; mais en Europe, ça donne quoi à peu près : Vous vous exportez bien à l’international ?
Et est-ce que cela fait partie de vos ''objectifs' et/ou de vos souhaits ?
Avec "I.C.O.N." et Osmose (notre label pour cet album) on a indéniablement passé un pallier en jouant enfin dans toute l'Europe, et en particulier dans tous les gros festivals (Metal Fest, Hellfest, Neurotic, Obscene Extrem, Inferno, Summerbreeze...). Pour le reste du monde, on a de multiples demandes (Amérique du Sud, Russie, USA, Asie du Sud-Est, Afrique du Nord et Moyen Orient), mais il faut savoir qu'à chaque fois cela a un coût difficile à amortir pour les organisateurs, et qu'on a tous un travail qui nous fait vivre et qu'on ne peut pas quitter sans se mettre dans des situations compliquées.
Les conditions, toutefois, progressent, et dernièrement on a par exemple joué en Israel devant plus de 300 personnes survoltées.
Avec 'Asylum Cave' et Season Of Mist, on espère bien passer un nouveau pallier, et partir jouer dans le monde entier. On a vraiment des tonnes de mails venant d'Amérique du Sud, donc j'espère qu'on pourra leur rendre visite.


Outre votre superbe pochette, signée Sven (Aborted), vous pouvez vous enorgueillir d’avoir deux invités de luxe sur votre album (Sven, et Mike de Devourment)
Que pensez-vous du rendu musical de cette collaboration ?
On est super fiers d'avoir ces deux growlers incroyables sur l'album. Sven intervient sur « Unborn Infected Children », un titre super rapide et sauvage où les réponses de voix entre les deux chanteurs sont énormes, le rendu sur scène devrait être terrible quand on recroisera nos potes d'Aborted sur des dates. Et Mike nous a envoyé ses voix pour le seul morceau mid-tempo de l'album « A Quiet Day », on a halluciné quand on les a reçues, il dégueule comme un évier, c'est énorme!

Comment cette coopération s'est faite : vous avez directement contacté les gaillards, ou cela s'est fait par des connaissances communes ?
Sven est un ami et ça fait plusieurs années qu'on joue ensemble, c'est un frontman et un vocaliste énorme, et il nous a fait l'amitié de poser ses voix sur ce morceau. Il est déjà arrivé très souvent qu'il monte chanter sur scène avec nous, même au prix d'une arcade sourcilière (Paris 2008)! (rires). Pour Mike, Julien est en contact avec lui depuis plusieurs années, Mike aime beaucoup ce qu'on fait et Julien, en particulier, est un fan absolu de Devourment, donc quand il lui a demandé de faire des voix pour le nouvel album, Mike lui a dit qu'il serait honoré de le faire et d'apparaître sur notre nouvel album.

Et peut-on y voir quelque part un signe de votre renommée grandissante ?
Je ne sais pas... on a peut-être plus la chance de rencontrer des gens qu'on admire et le contact est plus facile peut-être, mais pas plus.


Peu de temps avant la sortie d’"Asylum Cave", vous avez signé un deal avec Season of Mist, l’un des plus grands labels de Metal extrême en France. L’aspect ‘international’ n’y est peut-être pas étranger ?
Comment s'est fait cette signature ? Et même si c'est assez récent : que pensez-vous de cette collaboration, tant d'un point de vue 'matériel' qu'humain ?
Season Of Mist est le plus gros label métal en France, est en pleine expansion et leur équipe est vraiment dynamique et sympathique. Que demander de mieux? On a eu l'occasion de les rencontrer sur Lyon, et on a bien fait la fête ; et ça devrait être la même chose pour l'Hybride festival à Marseille.
Ils sont d'une grande gentillesse et d'un grand professionnalisme, pour le moment nous sommes comblés. On a choisi de changer de label avant la sortie d'"Asylum Cav"e pour passer un pallier, et rendre notre musique plus disponible dans le monde entier. Trop de fans hors-Europe nous disent qu'ils n'arrivent pas à se procurer nos albums. Cette fois ça sera différent avec Season Of Mist.


Depuis tout à l’heure je parle de popularité ; mais peut-être est-elle finalement plus virtuelle que réelle...
Quelle importance accordez-vous aux nouveaux média sur internet, comme les webzines ou les sites communautaires ?
Je ne sais pas vraiment ce que tu appelles popularité virtuelle. Notre myspace a toujours bien marché c'est vrai, mais on n'a pas attendu Internet pour signer sur un label et avoir du monde à nos concerts. On a toujours eu de la demande pour jouer, et ceci pas seulement en France. Internet est un bel outil promotionnel car il permet de découvrir des groupes mais aussi d'informer par rapport à l'actu des groupes. Mais au final ce qui compte c'est le monde qui vient aux concerts.
BENIGHTED


En parlant de concert : vous avez planifié une tournée française en tête d’affiche au printemps. Avec des premières parties plutôt classes (Kronos & Gorod)
Vous qui êtes dans le circuit depuis pas mal d'années, est-ce que vous avez constaté un changement dans les organisations ou planifications de concerts en France, au fil des années : est-ce plus simple d'organiser des dates (grâce à internet par exemple), ou plus complexe ?
Internet facilite vraiment tout car c'est beaucoup plus rapide que d'envoyer un courrier papier ; mais le revers de la médaille c'est qu'on est tellement inondé de spams que beaucoup de mails ne sont plus lus.
Pour cette tournée, ça a été une très bonne surprise pour moi, car en 2 jours : 8 dates sur 10 étaient bookées. Le plateau des trois groupes intéresse beaucoup de monde, c'est vraiment cool.

Par rapport à l'autre partie de ta question, pour les organisateurs de concerts en France malheureusement ce n'est pas facile. Le public ne se rend pas toujours compte du travail formidable et passionné de beaucoup d'orga. Les salles sont de plus en plus chères et inaccessibles, et le métal, même s'il effraye moins, n'intéresse que peu les salles qui n'imaginent pas qu'on peut faire du monde avec du métal. De plus, beaucoup de groupes demandent des sommes faramineuses pour jouer, et ceci parfois même dès leur premier album...!


Pour vous avoir vu plusieurs fois, je trouve que vous êtes réellement un groupe fait pour la sueur du live.
Votre énergie y est décuplée, et votre envie communicative. Mais pour vous, ça représente quoi les concerts ?
Le live, on adore c'est sûr ! C'est le meilleur moment dans la vie d'un groupe, un moment de partage. On essaie toujours de tout donner pour chaque concert, et le public nous le rend bien. C'est un sacré pied de pouvoir partager tout ça avec ses meilleurs potes et le public. Je pense que le public ressent qu'on ne triche pas, et c'est pour cela qu'il joue le jeu et rentre dans notre trip. Aussi, nos titres prennent une autre dimension en live, c'est vraiment un moment particulier.


Vos œuvrez dans un style qui, ces dernières années, a vu émerger un nombre incroyable de nouveaux groupes (dont une bonne partie venant des States), avec du bon et du mauvais.
Qu'est-ce que cela vous inspire ? Et que pensez-vous d'une façon générale de l'apparition croissante de nouveaux groupes chaque année ?
Je ne vois aucun problème au fait qu'il y ait de plus en plus de groupes. C'est plutôt sain, même si c'est sûr que pour le public, ça nécessite de faire une grosse sélection pour ne garder que les meilleurs. Ça permet aussi à chacun de trouver un groupe qui pratique le style qui lui convient le mieux.
Après c'est sûr qu'il y a une mauvaise habitude, aux States : lorsqu'un nouveau groupe apparaît et apporte de nouvelles choses au métal, des milliers de groupes suiveurs ne font que le copier jusqu'au look. En tout cas, je suis friand de découverte de nouveaux groupes, et l'émergence de la scène ultra technique et brutale québécoise m'a vraiment botté le cul.


A l’heure du tout numérique, et de la banalisation du téléchargement, certains artistes/labels optent pour des formats digitaux
tandis que d'autres au contraire préfèrent travailler à proposer des objets, packaging et éditions limitées de qualité (digipack, digibook, boîtes metal, etc). Qu'est-ce que cela vous inspire, de quel côté vous sentez-vous le plus attiré ?
C'est un problème générationnel de vieux comme nous qui sont nés avec des formats musicaux physiques, et de plus jeunes qui sont nés avec les formats numériques. Je n'y vois aucun problème, il faut savoir vivre avec son temps. Certains ne s'intéressent qu'à la musique et d'autres aiment l'objet en plus... où est le problème ? BENIGHTED

Aujourd'hui internet a poussé les groupes et les labels a faire de plus en plus de beaux objets qui comblent les fan du format physique, et les autres trouvent leur compte sur le net avec le format digital... tout le monde est comblé.
Grâce à cette concurrence du net, on a aussi droit aujourd'hui à plein de bonus vidéos (live et studio report), et, perso en gros consommateur de musique physique, je suis fan.


Concernant les paroles de vos morceaux : n’avez-vous jamais eu envie de vous aventurer dans des thématiques orientées sur les religions ?
Car en matière de troubles psychiatriques et d'esprits torturés ou malsains, je pense que l'Histoire des religions comme l'actualité, peuvent être pourvoyeur d'inspiration, non ? Et, sans indiscrétion, quel est votre rapport, votre sentiment sur la religion d'un point de vue plus personnel ?
C'est vrai que la religion est un sujet énorme pour la psychiatrie. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la religion est très présente dans nos textes car elle transparaît dans les délires des personnes dont Julien parle. Simplement il n'y a pas de prosélytisme dans Benighted. La religion n'est qu'un aspect de la personnalité, un facteur au même titre que l'environnement, les étayages, l'éducation pour qu'une personne trouve son équilibre, ou le perdre d'ailleurs!
Sinon d'un point de vue plus personnel, je respecte toutes les religions tant qu'elles restent pacifiques et bienfaitrices, même si je suis complètement athée. Si la religion peut aider les gens à supporter notre condition d'être vivant à durée de vie limitée, pourquoi pas...


Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à toutes ces questions !
Je vous laisse le mot de la fin, profitez-en, c'est l'avantage du webzine (par rapport au magazine), vous pouvez prendre toute la place que vous voulez !
A bientôt au détour d'un concert !

Merci à toi pour toutes ces questions très intéressantes !!
Pour finir je vais seulement donner rendez-vous à chacun de vous sur nos dates et tout particulièrement sur notre tournée en France avec Kronos, qui va présenter son nouveau chanteur, et Gorod, qui lui revient avec un nouvel EP.

BENIGHTED
Voici les prochaines dates de Benighted :
2 avril 2011 - Belgique - Arlon - L'Entrepôt (avec Kronos + Resistance + Coalition + Como Muertos)

- Unleash The Hostile Tour with Kronos & Gorod (8-17 avril):
08 avril 2011 - France - Annecy - Le Brise Glace
09 avril 2011 - France - Nancy - Le Hublot
10 avril 2011 - France - Montpellier - Le Complexe
11 avril 2011 - France - Toulouse - Le Saint Des Seins
12 avril 2011 - France - Bordeaux - Théatre Barbey
13 avril 2011 - France - Nantes - Le Férailleur
14 avril 2011 - France - Brest - Black Label Café
15 avril 2011 - France - Valenciennes - Igelrock
16 avril 2011 - France - Dunkerque - Les 4 Écluses (avec Malevolent Creation)
17 avril 2011 - France - Paris - Nouveau Casino

- 30 avril 2011 - Netherlands - Tilburg - 013 (Neurotic Deathfest)

Stay Brutal !!!


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