Rurik Sallé - RURIK SALLé par PAMALACH 77 - 5129 lectures
MONSIEUR Rurik Sallé est le Chroniqueur Psycho de MAD MOVIES, l'ancien rédacteur en chef de HARD N'HEAVY, le compositeur d'une multitude de B.O (dont le superbe "La conscience Vengeresse"), acteur dans plusieurs films et surtout un gars avec qui tu as envie d'aller boire une bière tellement il a l'air cool et tellement sa culture et son verbe sont passionnants.
Rurik a très gentiment accepté de répondre à nos questions au travers d'une interview fleuve où il nous parle de bien des choses avec son style et sa plume qui sont un véritable régal... même quand il parle de cuisine.
Rurik a pris le temps de construire ses réponses en y apportant un grand soin (et on le remercie encore pour cela !!). Vous constaterez tout au long de ces lignes... que c'est dommage qu'il n'y ait pas plus de mecs comme lui.



Salut Rurik ! Pour les ermites qui ne te connaîtraient pas, tu es journaliste à Mad Movies et présentateur sur Mad-Movies.com, ancien rédacteur en chef de Hard n' Heavy, musicien et compositeur de BOF (notamment La Conscience Vengeresse) et ancien de Hard
Rock Mag. Comment en-est tu arrivé au journalisme ?
En fait, j'ai toujours fait des fanzines, depuis mes 6 ou 7 ans. J'ai toujours aimé les mots, écrire, j'envoyais beaucoup de lettres à mes proches quand j'étais petit... Vous savez, des lettres! Les trucs, là, qu'on écrivait sur des bouts de papiers, avec des tiges avec de l'encre dedans... Bon, maintenant on écrit avec deux doigts sur des touches de téléphone, c'est sûr que ça paraît archaïque. Pourtant, une lettre c'est génial. Il n'y a pas que les mots dedans, il y a l'écriture, les ratures, la texture du papier, le dessin dans la marge... L'écriture sur papier, c'est charnel. J'étais fasciné par les livres quand j'étais petit, leur odeur. Aujourd'hui encore, j'adore l'odeur de l'imprimerie, je sens toujours Libération avant de le lire. Je ne sens pas le Figaro par contre, parce qu'il pue! Et puis, je lisais aussi pas mal... L'écriture et les mots, c'est comme la musique pour moi : quelque chose qui a toujours été très naturel. J'étais entouré de livres, comme j'étais entouré d'instruments aussi. Je n'ai jamais fait d'efforts dans ces domaines-là, ça vient très spontanément.
J'ai aussi fait de la radio, des émissions de cinéma, quand j'avais 17 ans environ. Puis mon dernier fanzine créé fut à la fac, Margoulin, un truc qui parlait de tout : musique, politique, box office, vie quotidienne... Mais toujours sous une forme caustique, dénonciatrice, ou humoristique. Ça n'était pas un fanzine de bon élève qui voulait lancer sa boîte de com', c'était un fanzine créatif, vivant, libre. Il était essentiellement vendu à Paris 8, où j'ai fait des études de cinéma (sans écouter), et aussi dans des librairies et disquaires de Paris.  On y causait aussi DANZIG, MALMSTEEN... Cool!
Plus tard, j'ai vu qu'un nouveau magazine se créait, ou plutôt revenait d'entre les morts, TOXIC. Un magazine gore fait par les gens de l'Écran Fantastique. J'ai appelé la rédaction, je suis tombé sur un gars qui m'a dit ''Oui, hé bien envoyez-moi des textes, on verra bien... Voilà mon adresse email...'', et il me donne une adresse où je repère le mot ''Schlock'' dedans. Je lui dit: ''Schlock... comme Shlockoff??''. Il me répond que oui... La vache! C'était ALAIN SCHLOCKOFF, le créateur de l'ÉCRAN FANTASTIQUE, et du festival du film fantastique du Rex ! Un mythe, quand même! Dans le journalisme fantastique, il y a deux mythes vivants : ALAIN et JEAN PIERRE PUTTER (le fondateur de MAD). Ce que je lui ai envoyé a plu à Alain, et puisque j'ai vécu en Asie, il m'a proposé d'écrire sur le cinéma asiatique dans Toxic. Voilà comment il m'a donné ma chance, alors que je ne connaissais personne dans le milieu. Tout le monde n'est pas comme ça, mais lui, oui. Ça ne s'oublie pas.


Avant d'être dans Mad Movies tu étais rédacteur en chef de Hard n'Heavy, et tu as travaillé dans Hard Rock . Comment as-tu vécu cette transition et est-ce qu'il y a un "esprit" différent entre les deux magasines ?
Pendant que j'étais dans Hard n' Heavy, je travaillais aussi dans l'Écran Fantastique, et sur la fin de Hn'H, quand je suis devenu rédacteur en chef notamment, j'étais déjà dans Mad Movies. Donc pour moi il n'y a pas eu de transition... C'est Renaud, le rédac' chef de HnH de l'époque, qui a demandé à Alain Schlockoff s'il n'avait pas un rédacteur de l'Écran qui pouvait faire des critiques de films d'horreur pour Hard n' Heavy. On était chez le même éditeur... Alain m'a transmis le mail, parce qu'il savait que ça m'intéresserait, que le metal faisait aussi partie de ma culture. Finalement, Alain a souvent été à l'origine de belles rencontres! Quand j'ai rencontré Renaud, et l'équipe de Hard n' Heavy, ça a collé tout de suite. Nous avons été une belle famille pendant des années. Ce sont des moments qu'on n'oubliera jamais. Je ne dis pas ça pour donner dans le sentimentalisme de merde, j'ai bossé dans 10 magazines, et je n'ai jamais vu ça ailleurs. Hard n' Heavy, c'était une famille, vraiment. Les concurrents jalousaient ça, parfois. Je l'ai lu dans des regards. Et c'est la même histoire avec Mad Movies, qui est peut-être le seul mag de ciné où les rédacteurs ne sont pas des employés qui vont au taf, qui se regardent en chiens de faïence, mais des gens qui défendent un état d'esprit de 38 ans, une vision. Bon, il y a des rédacteurs plus difficiles que d'autres, mais l'essentiel de la rédac' est un noyau très dur. Ça ne s'invente pas, et le lecteur le ressent. On ne peut pas faire semblant, simuler un truc pareil. Je ne travaille pas avec des cons, et si Mad était un panier de crabes je serais parti. La vie est trop courte pour se coltiner des étrons humains.  
J'ai travaillé pendant un an seulement pour Hard Rock Mag, jusqu'à récemment. Pour terminer sur Hard n' Heavy, aucun membre de la rédac' ne s'est remis de son arrêt. C'était le meilleur mag de metal, de très loin, une sorte de Mad Movies du metal en fait. Même soin apporté à la maquette, une ligne éditoriale claire et définie, un esprit de groupe palpable, des conneries.... et des mecs qui savent de quoi ils parlent. Il était aussi le seul qui avait cette cote de popularité, cette intimité avec les lecteurs. Aujourd'hui encore, on m'envoie des mails pour me demander ce que devient le mag... Il n'y a qu'avec Mad que j'ai senti un tel truc. Mais même un mag comme Hard n' Heavy n'est pas à l'abri de mauvais gestionnaires...
Et oui, il existe des points communs entre les deux mags, bien sûr... Comme je l'ai écrit dans le dossier Horreur et Metal du Mad Movies de septembre, il y a beaucoup de similitudes entre les deux genres, qui sont tous deux niés par l'intelligentsia de la musique ou du cinéma, qui sont des genres extrêmes, qui dérangent, qui dénoncent, qui sont exutoires et hyper créatifs... Normal que les mags qui les traitent, mais qui les traitent vraiment, aient des points communs!


Mad Movies est un magazine qui existe depuis plusieurs années et son succès ne s'est jamais démenti. Mad Movies a toujours traité d'un cinéma plutôt "alternatif", à la limite du confidentiel pour le grand public. Dans la mesure où la plupart des
canards généralistes sur le cinéma se cassent la gueule, pourquoi selon toi Mad Movies se vend toujours aussi bien ?
Oui, Mad a toujours traité d'un cinéma de la marge, mais ce cinéma-là est devenu mainstream au fil des ans. N'oublions pas qu'Avatar, le plus gros succès de l'histoire, est un film Mad ! Pareil pour les TIM BURTON, les SAM RAIMI. Ce qui est incroyable, c'est sûr, c'est que MAD MOIVIES est aujourd'hui le troisième magazine de cinéma en France, alors qu'il traite d'un genre très précis, tandis que beaucoup des autres mags tentent plutôt de rassembler au maximum. Ça, oui, c'est étonnant... Pour expliquer ça, il y a deux raisons à mon avis. La première, c'est que MAD est un magazine qui n'a jamais perdu de vue son esprit, son âme, qui n'a jamais retourné sa veste en 38 ans. Il y a énormément de gens qui nous lisent depuis 10, 15, 20 ans... Il y a un attachement sentimental, charnel, passionnel à ce mag. Tous ceux qui écrivent dedans étaient aussi des lecteurs, au départ.  On connaît tous l'histoire du mag, on se fréquente en dehors, on parle... Et MAD n'est pas un magazine de compromis. Si MAD avait vendu son cul, il ne serait pas où il est aujourd'hui. Vous savez, ça peut paraître aberrant comme ça, mais MAD est une aventure quasiment unique au monde! Je ne suis pas sûr qu'il y ait un seul exemple de magazine sur le cinéma fantastique et d'horreur qui soit encore aussi énorme après tout ce temps. Même FANGORIA est plus jeune... Et la plupart des pays n'ont même pas de magazine équivalent! En France comme à l'étranger, MAD est un phénomène. TARANTINO ou ELI ROTH aiment le magazine, ROTH l'a même remercié de son soutien sur la scène de l'Étrange Festival de Paris, en septembre dernier. VAN DAMME connaît très bien Impact, et se rappelle parfaitement le soutien que le mag lui a apporté, à l'époque où il commençait à percer. JAUME BALAGUERO (Rec.) lisait MAD, en français, quand il était ado... Des exemples comme ça, il y en a plein. Ce mag est une institution! En plus, et c'est la deuxième raison, il est plus qu'un mag : presque un livre. Un objet de qualité, comme je disais précédemment.. Les lecteurs de MAD ne jettent pas le magazine... Parce qu'ils y sont attachés, certes, mais aussi parce qu'un vrai soin est apporté à la finition, la couverture, la maquette. MAD est un bel objet, un objet dans lequel on se replonge, qu'on range précieusement. Je pense que toutes ces raisons font que MAD est ce qu'il est aujourd'hui. C'était une explication trop longue, mais bordel, quelques lignes pour 38 ans d'histoire, c'est pas tant que ça! Pensez à tous ces livres que vous avez bouffé à l'école qui parlaient de cette vieille salope de Louis XVI !


Dans Mad Movies et dans Impact j'ai toujours eu l'impression qu'il régnait un certain esprit ou en tout cas une forme de culture "Metal" avec un goût marqué pour ce qui vient de l'underground, l'humour un brin potache avec l'amitié comme toile de fond.
Dans quelle mesure le metal a pu influer sur ton travail ?
Je ne sais pas si c'est le metal qui a influencé mon travail, ou si j'ai trouvé dans le metal une musique qui ressemblait à une partie de ce que je suis à l'intérieur... C'est toujours la même histoire : la poule ou l'œuf, au départ ? Il y a plein de choses dans le metal. Un côté ''aaaaarrrrrgggghhh'' et un côté ''fuck off'', aussi, qui conviennent bien à MAD MOVIES également. Je me méfie des gens qui écoutent du metal et qui sont bien coiffés, tu vois ? Je n'ai pas ce problème, c'est sûr, mais ce que je veux dire c'est que j'aime bien les gens qui vont au bout de leur démarche. On ne met pas un t-shirt ''ANARCHY'' pour faire des études de business et pour devenir trader. Comme ces gens qui mettent des t-shirts RAMONES me font souvent rire. On ne garde que l'image, mais souvent, il n'y a plus de substance... Les mots, les images, n'ont plus de sens. Pour moi, si. J'aime les choses honnêtes, droites. Je pousserais même le vice jusqu'à préférer un con qui me dit ''je ne pense qu'au business'', plutôt qu'un mec qui se la joue rock n' roll trash attitude, mais qui classe ses disques par ordre alphabétique.


En discutant avec d'autres chroniqueurs de VS et d'ailleurs, je me suis rendu compte qu'on aimait souvent les mêmes mags, les mêmes auteurs et les mêmes films. Est-ce que tu penses que ce phénomène est dû à une forme d'uniformisation de la culture ou bien
peut-on dire que le rock et le metal amènent à un certain cinéma et une certaine littérature ?
Ça renvoie un peu à des réponses précédentes : je pense que la musique de la marge et le cinéma de la marge, même quand ils sont commercialement valides, se rejoignent. Le metal est un genre qui rapporte beaucoup d'argent (METALLICA, RAMMSTEIN...), le cinéma fantastique aussi (AVATAR, SAW, ou LE PACTE DES LOUPS chez nous..), mais malgré tout ils restent une culture des tripes, de la passion. Ils se rejoignent forcément à un moment. Même si ces genres sont rattrapés par des industriels qui flairent la thune, ils restent les choix d'un public qui essaye de chercher autre chose que la merde qu'on lui enfonce dans le gosier à longueur de journée à la radio, la télé. Pour la littérature, c'est pareil. Le metal extrême, le cinéma underground, la littérature vraiment indépendante, il faut creuser pour les découvrir. Il faut se faire chier. Il faut faire un effort. Quand tu vois qu'on n'est même plus capables de monter un escalier, et qu'on préfère l'escalator, ça te laisse imaginer le potentiel d'effort de notre société actuelle! Il faut se battre pour ne pas devenir un mouton. Ceux qui se battent, ceux qui creusent, se retrouvent souvent autour des mêmes auteurs, des mêmes artistes. Certainement parce que ces artistes leur ressemblent, quelque part. Le vrai cinéma underground diffuse une idée de ''va te faire foutre, j'existe'', tout comme le metal underground aussi. Un mec qui fait l'effort de chercher autre chose que le mainstream va forcément être touché par ce message. Voilà un début de réponse...


Qu'est-ce que tu as pensé des propos de M. de Villiers et de Mme Boutin avant le Hellfest cette année ?
Pour être honnête, je ne pense pas que le problème soit grave. Malgré le désistement de certains sponsors, je pense que c'est aussi une bonne pub pour le Hellfest! Mais de Villiers et Boutin représentent une France d'un autre âge. Et puis, honnêtement, ils ne connaissent pas le festival, ils ne connaissent pas le metal. Même les gens qui leur écrivent leurs discours, qui leur choisissent leurs chevaux de bataille, ne connaissent rien. Les hommes politiques ne connaissent pas le metal. Ces propos renvoient aux années 80, à l'époque des problèmes de JUDAS PRIEST, WASP, TWISTED SISTER avec la censure. On est en 2010, et voilà que ces gens disent la même chose? Tout ça est totalement anachronique. Il y a dix fois plus d'agressivité et de violence à un concert de rap. J'ai vécu 17 ans dans le 93, la violence j'en ai vu plus qu'il n'en fallait. Les Boutin, les de Villiers essaient-ils de régler les problèmes? De rendre aux jeunes un sens de la morale, du respect, de la pitié? Non, ces gens préfèrent essayer de gagner trois voix en renvoyant à des valeurs absurdes, et en tentant de priver les gens de leurs plaisirs, de leurs exutoires. Je n'ai rien contre les traditions, qui sont la base des choses, mais il ne s'agit plus de traditions, là, il s'agit d'obscurantisme et de régression. Un festival de metal ne donne pas lieu aux débordements cités. Ils ont parlé de ''véhiculer la culture de mort''... Mais c'est la guerre qui véhicule la culture de mort. C'est l'Irak, c'est les essais nucléaires, c'est la colonisation, c'est les arrestations de personnes âgées sans papiers devant leurs petits-enfants à la sortie de l'école. Voilà ce que c'est, la mort. La mort du corps, la mort de l'âme, la mort de l'esprit. C'est ça, la honte de la France, et la honte des pays qui font la même chose. Quant aux accusations de ''satanisme'', je ris. D'abord, il serait difficile d'accuser KISS, EUROPE, ou LOUDBLAST de satanisme. Ensuite, il y a certainement autant de chrétiens (ALICE COOPER, MEGADETH) qui jouent du metal que de satanistes. Enfin, quand bien même tout le monde le serait, on s'en fout. Je n'ai rien contre la religion. Moi-même, je m'y intéresse. Ça peut être un soutien pour certains. Je m'érige contre la manipulation des gens, c'est tout. Et ici, en France, on peut faire un festival 900% sataniste si on veut, ça n'est pas interdit. Et malgré ce que souhaiteraient ces deux personnes, et notre président de merde, ça fait bien longtemps que l'État est censé être séparé de la religion, en France. Il faut se méfier de ceux qui prônent une religion précise au détriment des autres... C'est à chacun de faire son choix, ou de ne pas choisir. Et si certains crient ''gloire à Satan'', franchement, ça les regarde! Je me souviens d'une époque, que je n'ai pourtant pas connue, où le Professeur CHORON faisait chier le monde avec son HARA-KIRI. Il repoussait les limites de la censure. C'est mon héros, CHORON, et j'ai même eu la chance de le rencontrer. Il a d'ailleurs sorti sa bite ce jour-là, et l'a mise dans sa coupe de champagne! Voilà un homme droit. Plus tard, COLUCHE et DESPROGES sont allés loin, aussi. Ils ont vanné tout ce qu'ils voulaient vanner : les juifs, les handicapés, les immigrés, la droite, la gauche. Aujourd'hui, trente ans plus tard, ils sont tous morts, et à part Didier Super, je ne vois pas beaucoup de gens qui ont des couilles. Le monde s'est droitisé. La provocation est vendue sous vide. Les provocateurs sont là pour faire du fric, enfoncent des portes ouvertes. Foutons la merde, les gars, mais une merde constructive et libératoire!


Je te demandais plus haut comment le metal avait influé sur ton travail. Même si la question est complexe, qu'est-ce que tu penses que le metal t'a amené dans ta vie de tous les jours ?
Le metal apporte une pêche incroyable, une énergie, une volonté. Je ne m'en sers pas pour broyer des idées noires, me complaire dans la médiocrité ou la mort, ça n'est pas mon truc. Au-delà des qualités musicales des disques que j'aime (car ce qui m'attire avant tout, c'est la musique), je me nourris de cette énergie. Que ça soit "Le Théâtre du Vampire" de Notre-Dame, ou "Through the Fire and the Flames" de DRAGON FORCE, c'est une putain de cocaïne sonore!


Tu es musicien et compositeur. Quel est la chanson qui a ouvert la boîte de Pandore et provoqué le déclic ?
J'aime la guitare distordue... Je suis guitariste depuis 26 ans. J'ai toujours pété les plombs sur la guitare saturée. C'est vraiment un truc qui a résonné en moi dès que j'ai entendu à la radio les notes de "Un Autre Monde" de TELEPHONE, ou même "Rock n' Roll Attitude", de JOHNNY HALLYDAY! Ouais! Alors je te laisse imaginer avec "BACK IN BLACK" ou "POWERSLAVE"... Je suis devenu fou. "POWERSLAVE", vraiment, ça a été un choc. Cet intro fantomatique au début du titre éponyme m'a troué le cul. Après, je suis resté trois ans dans une école catholique, en internat, avec la blouse bleue et tout. Là-bas, on n'avait pas le droit à la musique... Mais on s'en branlait, certains potes et moi. A la cantine, à midi, on sortait le walkman, les petites enceintes, et on écoutait "HELL'S BELLS" en bouffant! Je suis sûr que si Dieu existe, il devait se balader dans les couloirs, en faisant le duck walk de Angus. Là, il a dû se dire ''Putain merde, il n'y a pas qu'un dieu, il y en a plein.'' Car ces mecs sont des dieux! Composer un album comme "BACK IN BLACK" , ça relève du génie. AC/DC a eu du génie, à un moment précis. Plus tard, j'ai un peu laissé tomber la guitare, vers la fin de l'adolescence. Et puis un jour, je suis tombé sur le clip de "Thunderstruck" à la télé. Ça m'a troué le cul, complètement, et je suis retombé dedans, et j'y suis resté cette fois. Autour de cette période, je suis tombé dans DAVID LEE ROTH aussi, et STEVE VAI. C'est un pote qui m'a fait découvrir ces mecs. ROTH, c'est un génie, un showman incroyable, l'un des plus grands de l'histoire. SKYSCRAPER est un album extraordinaire, une merveille de composition, d'arrangements... Dommage qu'il soit si control freak, si difficile, parce qu'il pourrait devenir un parrain intouchable de la scène hard rock, à la manière de DIO. J'éspère qu'il le deviendra, et que ces cons de VAN HALLEN finiront par arrêter de faire caca et sortir ce putain d'album qu'on attend tous! Avec Roth à leurs côtés, ils le peuvent.  A l'époque, au Top 50, j'ai aussi vu le clip d'ALICE COOPER, HEY STOOPID. J'ai loué l'album à ma discothèque locale, je l'ai écouté mille fois! ALICE COOPER est un génie, aussi. Comme BASHUNG, il n'a jamais fait un mauvais album, jamais. Des albums plus faibles, mais jamais nuls. C'est rare... D'une manière générale, j'ai toujours été passionné par BASHUNG, depuis l'âge de 10 ans. C'est un compositeur extrêmement exigeant, qui réarrangeait tous ses morceaux pour la scène, qui s'est toujours renouvelé. Je redécouvre sans cesse son travail, que je croyais pourtant connaitre, c'est incroyablement riche... DANZIG est aussi un artiste fabuleux, à l'univers cohérent. Ses Black Aria, moins connus, sont vachement bien aussi. DAVE MUSTAINE est aussi un incroyable songwriter... La période entre "RUST IN PEACE" et "Cryptic Writing", c'est le haut du panier de la composition metal. Et je me suis récemment réécouté le WINGS OF LEAD OVER DORMANT SEAS de DIRGE, c'est vraiment fabuleux.
Adolescent, puis jeune adulte, je n'étais pas vraiment dans le metal sombre, j'ai toujours préféré me rapprocher de la lumière, jamais plonger dans l'obscurité. Mon adolescence était assez compliquée comme ça, je n'ai jamais cherché à patauger dans la boue par plaisir. J'ai attendu d'être plus grand, plus fort, pour goûter aux ténèbres musicales... Car aujourd'hui, j'ai le recul. Aujourd'hui, j'écoute aussi du thrash, du death, parfois des trucs plus sombres atmosphériques. Pas trop de black, mais les ténèbres sont envisageables.
En tant que compositeur, il y a plusieurs facettes dans ce que je fais, je pense. J'ai eu longtemps un groupe rock, NU KAIJU. On alternait les morceaux rock rentre-dedans et les ballades acoustiques plus sensibles. Je pense que l'alternance me ressemble bien. Je continue à composer des chansons, mais en 2009 j'ai fait surtout beaucoup de musique de film: un long-métrage et 13 courts métrages. Un total de 4h40 de musique! Et je faisais tous les instruments, à part le violon et le violoncelle. C'était assez fou, mais c'était cool. L'année prochaine, si tout va bien, je sortirai un album avec une sélection de ces BO, qui ont toutes été composées pour des films muets de GRIFFITH, le mec qui a réalisé Naissance d'une Nation. Ca peut faire peur comme ça, mais ses films sont vachement plus modernes et puissants qu'on l'imagine. Au départ, quand j'ai eu l'opportunité de faire ces musiques, je me suis dit que j'allais me faire chier. Et puis j'ai découvert un réalisateur humaniste, anti-bourgeoisie... Certains de ses acteurs sont excellents, notamment dans "LA CONSCIENCE VENGERESSE ", qui est un film fantastique, sorti en DVD chez Bach Films avec ma musique. Pour ce film, j'ai composé uniquement des trucs acoustiques, avec des clins d'oeil à MORRICONE, le tout mélangé avec de la musique contemporaine. CEDRIC DELELEE, le pro de la BO dans MAD, a parlé de ''mélange entre CARPENENTER et le CHRONOS QUARTET'', ça m'a beaucoup touché! Le violon, ça a vraiment de la gueule, c'est un instrument incroyable...  Il y a des extraits de la BO sur myspace.com/laconsciencevengeresse . Et pour les treize courts-métrages, dont la moitié est passée cet été sur France 3, j'ai bidouillé un peu plus, en inversant des sons que j'avais joués, en hurlant dans un micro, en désaccordant une basse... C'est plus expérimental, plus évolutif que la musique de la Conscience, je n'avais jamais fait ça.  
En ce moment, je travaille sur mon projet La Matière. On est quatre, il y a une basse, une batterie, je suis à la guitare, et il y a un violon. C'est du rock instrumental, avec l'influence de la musique de film. Il y a des gros riffs, des moments qui ramonent, mais aussi des passages mélodiques... Sur mon myspace.com/kickrurik , il y a un morceau qui s'appelle "TWIST THE KNIFE". La Matière, c'est totalement dans cet esprit-là.


Qu'est-ce qui ne te plaît pas dans le metal ?
Il n'y a pas grand-chose qui me vienne à l'esprit... Je dirais que je regrette le communautarisme au sein du metal, les gens qui vannent un style parce qu'ils préfèrent un autre. Je veux dire, on peut aimer Europe et GALLHAMMER en même temps! Bon, c'est pour pinailler, parce que ça n'est pas un gros problème. Plus généralement, le manque d'humour dans le metal me fait un peu chier parfois. Des metalleux pensent sans doute que ça n'est pas compatible... Pourtant, HELLOWEEN, MAIDEN, DRAGONFORCE, ANTHRAX, ULTRA VOMIT, LEMMY ou SLAYER ont prouvé le contraire. Alors tu en as qui s'imaginent que pour être metaaaaal, il faut tirer une gueule de 50 pieds... Pourtant, l'humour c'est une force. Je pense que pour se permettre de l'humour, il faut avoir confiance en soi. Manquer d'humour, c'est aussi souvent avoir peur de ne pas être pris au sérieux. Peur de ne pas être respecté. C'est marrant de voir ces types penser que rouler des épaules, ça fait solide. Pour moi, ça fait surtout mec qui prend la pause, parce qu'il a besoin de s'affirmer! Regarde DOLPH LUNDGREN, MICHAEL JAI WHITE, RANDY COUTURE, ces mecs sont des machines. WHITE est 7 fois ceinture noire. COUTURE est une brute en UFC. Pourtant, ce sont les gens les plus gentils du monde. Ils sourient, ils sont drôles. Parce qu'ils ont confiance en eux!


Cela fait maintenant plusieurs années que la presse rock existe. A travers cette musique on a pu découvrir de très belles plumes comme évidemment Lester Banks, Chuck Klosterman ou encore dans un style différent Patrick Eudeline. Qui sont ceux que tu
préfères ?
D'une manière générale, j'aime beaucoup ROCK N' FOLK. A l'heure actuelle, c'est le meilleur magazine de musique en France. D'abord, c'est bien écrit, ensuite, ils ont une vraie culture musicale. Je n'ai jamais été fan des journalistes qui se mettent trop en avant dans leurs écrits. Je me suis toujours demandé pourquoi parler d'un artiste, si la seule envie que tu as c'est de parler de toi... Autant sauter le pas, et écrire sur toi! Enfin, c'est un peu facile comme raccourci, mais je ne suis pas trop fan. Bon, niveau metal, ROCK N' FOLK n'est pas au top quand même! Ils laissent passer des conneries, ils manquent de références... Je me souviens avoir lu un truc sur MALMSTEEN et son Floyd Rose. MALMSTEEN joue sur Fender Strat, il n'a jamais, jamais eu de Floyd Rose. C'est un détail, mais c'est un peu comme de dire que SLASH joue de la flûte! Mais il y a de très bons papiers dans Rock n' Folk. Je l'achète presque tous les mois, la maquette est belle, le ton est unique, les titres sont uniques aussi. C'est l'un des rares magazines à avoir une véritable personnalité, sans céder aux abominables sirènes de la branchitude. Je ne les soutiens pas sur tous leurs goûts, mais j'aime leur esprit en général. Et le magazine sent bon! Noise est un bon mag aussi. J'aimais bien Revolver, avant, maintenant il est trop cher en import. Le double d'il y a 3 ans! Mais je pense que le meilleur mag de musique, que j'ai l'occasion de lire de temps en temps, c'est Q, le magazine anglais. Rien que les légendes des photos me font me chier dessus de rire. C'est drôle, il y a un humour particulier, une culture, un max d'infos... C'est un excellent titre. Dans Hard n' Heavy, il y avait de bonnes plumes aussi. J'aimais beaucoup la ''Feuille de Rose'', de mon pote HREIDMARR. Et puis CHARLELIE ARNAUD, et cette vieille enflure de ZOLTAR (NDLR : On confirme^^)... Ce sont mes amis, et ils ont du talent.
Pour ce qui est de la littérature, j'étais très fan des écrits fantastiques de MAUPASSANT. Incroyables. Flippants! Le recueil du HORLA, c'est digne de "Ring"! J'aime bien certains BRETT EASTON ELLIS, RYU MURAKAMI et sa froideur violente typiquement japonaise, STEPHEN DIXON et son humour absurde et ambigu... je lis beaucoup plus de biographies ou de bouquins sur le cinéma, la musique, les médias ou l'histoire politique, que de fictions. L'Asie, c'est mon truc, j'y suis resté longtemps, notamment au Japon. J'aime beaucoup la littérature japonaise, tout comme leur cinéma: KITANO est l'un de mes cinéastes préférés. Leur musique, aussi. J'aimais beaucoup KIYOSHIRO IMAWANO, qui était une sorte de DAVID LEE ROTH de là-bas. Un rocker avec des chansons assez classiques, mais chantées avec une voix éraillée incroyable, et une pêche sur scène hallucinante. J'étais un jour dans un parc, à Tokyo, et je voyais que tout le monde attendait un concert gratos. Alors j'ai attendu avec eux... Et je vois ce mec débouler, cheveux hirsutes, bourré d'humour, avec une cape, une putain de voix. Il était magnétique, tu ne regardais que lui. Je suis resté jusqu'au bout! Tout le public connaissait ses chansons. Sa sortie de scène était à mourir de rire. Un putain de showman... Il est mort du cancer l'année dernière. Je suis heureux d'avoir pu le découvrir de son vivant. TORU TAKEMITSU aussi, c'est d'une grande finesse, je m'intéresse beaucoup à lui, tout comme à RUICHI SAKAMOTO, un compositeur d'une grande sensibilité. Les BO qu'il a composées sont fabuleuses de simplicité et de pureté. C'est un mec qui ne sourit jamais, très intérieur, très japonais. Comme JOE HISAISHI, sa musique est porteuse de l'âme japonaise, ce mélange de mélancolie et d'émotion à fleur de peau, cette conscience de la mort. Je porte le Japon dans mon coeur, les racines sont très profondes.. Pour comprendre le Japon, il faut écouter cette musique, regarder l'incroyable film MISHIMA, lire les bouquins de MURAKAMI RYU, ceux de NAGAI KAFU, mais il faut surtout y aller... Le Japon ne s'explique pas bien, il se vit. Certains grands films occidentaux l'ont compris un peu. MISHIMA, donc, mais aussi Yakuza, de POLLACK, qui est très juste. Et puis n'oublions pas que le Japon a produit LOUDNESS, qui est l'un des plus gros groupes de metal des années 80 qui ne soit pas américain ou anglais! J'ai eu la chance de rencontre MINORU NIIHARA, le chanteur, c'est un mec très sympa, très drôle.


En quoi selon toi la musique et l’écriture se rejoignent ? 
Hmmm... je ne sais pas si elles se rejoignent, en fait... Pour moi, la musique évoque des images. Si j'écoute un disque, je vois des images. Certaines musiques sont très visuelles. Certains morceaux de DANZIG, par exemple. Je travaille doucement sur plusieurs idées de films, et certaines scènes sont totalement basées sur des images qui me sont venues à l'écoute de certains morceaux. Mais l'écriture, pour moi, c'est autre chose... Quand je compose des chansons, j'ai parfois du mal à rajouter les mots, parce que ça doit faire appel à une autre partie de mon esprit. Mais certains écrivains utilisent les mots comme des couleurs, des sensations, des mecs comme JEAN RAY créent des ambiances. Les paroles de BASHUNG ne donnent pas les clés, n'expliquent pas. C'est comme de la peinture, mais abstraite, ou en tout cas non figurative. Je ne sais pas si l'écriture et la musique se rejoignent... Sauf dans le sens où, oui, on peut structurer son écrit d'une manière organisée, comme on peut écrire sa partition et structurer son morceau. Ou on peut aussi écrire de manière automatique, libre, comme on peut improviser en musique, faire du free-jazz, ou de la musique abstraite spontanée.


Comment vois-tu l’évolution de cette musique ?
Le metal? Hmmm... On a traversé une période de dureté. Après les années 80, il y a eu un rejet total de l'aspect fun et party dans les années 90. La plupart des groupes de l'époque ne s'en sont pas remis. Les 90's ont donné naissance à PANTERA, RATM, CRADLE... Des trucs beaucoup plus bruts, sombres, violents. Les années 2000 ont été une période de transition et ont vu un revival des 70's. WOLFMOTHER, par exemple... Et le retour des soli de guitare, proscrits dans la décennie précédente... Tout ça pour dire que les choses fonctionnent par cycle. Aujourd'hui, AVENGED SEVENFOLD cartonne, et ces mecs sont hyper mélodiques, et bourrent leurs skeuds de soli. Quid du futur? Je pense que la situation actuelle de la musique est telle que le fossé va se créer encore plus entre les gros vendeurs (METALLICA, AC/DC, MAIDEN, AVENGED, RAMMSTEIN) et les autres. Une bonne chose provoquée par la chute du disque, c'est que la musique retourne sur scène. Les groupes ne peuvent plus se permettre de ne pas jouer live. Rares sont les groupes qui gagnent de la tune avec un disque aujourd'hui, à mon avis. Il faut qu'ils jouent live. Et un concert, tu y es ou tu n'y es pas. Le nerf de la musique aujourd'hui, c'est le live, un truc qu'il faut aller voir, un truc charnel, puisque tout le monde télécharge les albums. C'est une chose terrible, économiquement parlant, mais c'est une bonne chose pour les fans: leurs idoles vont se bouger le cul pour faire des tournées. Maintenant, ça remet aussi les choses à une échelle plus humaine: aujourd'hui, presser un disque ne coûte plus rien, et les groupes doivent jouer live pour vendre leurs skeuds. En magasin, ça ne vaut plus grand-chose. La Fnac Bastille, qui privilégiait le disque, a fermé. Du coup, tout le monde, Axl Rose comme le petit combo metal du coin, a besoin des concerts pour vendre, pour exister.
J'espère bien sûr que l'économie de la musique va trouver des solutions pour rémunérer les artistes avec le téléchargement. Itunes, ou la loi Hadopi, c'est de la merde. On s'en fout. Le téléchargement illégal, c'est inexorable. Il y aura toujours des mecs pour acheter des disques, parce qu'ils aiment l'objet ou parce qu'il y a une édition spéciale collector chelou sa race, mais ça restera à petite échelle. Pour le meilleur ou le pire, le téléchargement est aujourd'hui une révolution. Il vaudrait mieux trouver un moyen de rétribuer justement les artistes, en traçant les mp3 puis en redistribuant une taxe, par exemple, et en évitant d'incriminer les gens, plutôt que d'imaginer pouvoir dissuader les pirates du dimanche. Ça ne marchera pas.
Les choses sont à réinventer, mais la musique, elle, est toujours là. C'est ce qui compte. Au-delà de ces considérations pécunières, bien réelles pourtant, la musique ne mourra jamais. Il suffit d'un seul mec avec une guitare, pour que la musique existe. Si l'industrie s'écroule, ce mec sera toujours debout.


Qu’est-ce que tu penses de VS ?
J'adore, c'est une putain de newsdesk de la mort. J'avoue, je vais très peu sur les newsdesk sur internet, en général je me contente d'un ou deux sites par sujet, parce que tu peux y passer des plombes et ça fait chier! C'est l'avantage d'internet: c'est vaste, c'est incroyable. L'inconvénient, aussi, c'est que c'est tellement vaste que tu peux y tremper tes guibolles jusqu'aux couilles. Et qui va te nettoyer les couilles, après? Il faut penser à ça. Mais si on n'a pas envie de se faire chier sur 2000 sites metal, on sait que sur VS on trouvera tout ce qu'on voulait savoir, ou presque.


Le mot de la fin est pour toi.
Tout d'abord, j'aimerais dire qu'il faut manger des frites. Mais pas en abuser! Car c'est très gras, et ça fait grossir. Maintenant, si être gros vous convient, alors foncez. Car ce qui est important, c'est ce que vous ressentez, vis-à-vis de vous-même. Si vous aimez grossir, mangez des frites. Et des légumes.  
Dans un autre registre, je vous engage à regarder Arte en décembre, il y a un court-métrage fantastique qui s'appelle BLOODY CHRISTMAS 2, signé MICHEL LERAY, qui va passer. Le premier, c'était avec KAD MERAD, celui-là c'est avec FREDERIQUE BEL. J'y joue un infirmier aux prises avec un sapin de Noël qui tue. Rude... Mais en même temps, quel honneur! Car je suis aussi comédien, et j'ai tourné une dizaine de films cette année. Prochainement, on me verra dans EJECT, un long de JEAN MARC VINCENT, dans LAST CARESS de FRANCOIS GAILLARD, ou dans WELCOME TO HOXFORT, de JULIEN MOKRANI et SAMUEL BODIN.
D'un point de vue plus général, je n'ai qu'une seule parole: n'abandonnez pas, soyez ce que vous êtes, et ne laissez pas les tristes vous aplatir. And stay metaaaaaaaaaaaaal !


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