Thomas VDB, celui qu'on se plaît à appeler "Le comique Rock" a bien voulu répondre à nos questions, au travers d'une interview où il nous parle de Metal, de Rock et de bien d'autres choses encore...

Salut Thomas ! Pour ceux qui ne connaitraient pas, tu es l'ancien rédacteur en chef de Rock sound, actuellement animateur radio sur le Mouv' et reconverti dans la comédie et les spectacles. Peux-tu nous parler un peu de ton parcours et de ce qui t'a
amené au journalisme, puis à la comédie ?
Je suis fan de musique depuis que je suis gamin. De rock en particulier. Après avoir acheté des milliers de disques, de cassettes et de journaux de musique quand j'étais ado, j'ai eu la chance d'intégrer les locaux d'une radio rock associative (Radio Béton, à Tours), en même temps que je gérais le fan-club de Korn, un groupe qui m'avait vraiment scotché avec ses deux premiers albums - j'ai toujours été membre de fan-clubs des groupes que j'adore. J'avais un fanzine. Peu de temps après, j'ai rencontré le rédacteur en chef de Rock Sound qui m'a proposé un job de journaliste. Et au même moment, comme j'avais déjà fait beaucoup de théâtre d'improvisation et de café-théâtre, j'ai lancé un spectacle de rue avec un pote. Ce spectacle a été joué 500 fois en 10 ans. C'est-à-dire que quand j'étais rédac-chef de rock sound, je partais quasiment tous les week-ends jouer ce duo clownesque dans les festivals. Dès que j'ai quitté rock sound, j'ai voulu revenir à la comédie et j'ai écrit ce premier one-man-show sur ma passion du rock.

J'ai vu plusieurs de tes sketchs au Jamel Comedy Club. Comment astu atterri là-bas ?
C'est Kader Aoun, ancien impresario de Jamel qui m'a vu en spectacle et m'a proposé d'y participer. Même si j'ai joué dans la série (pour un petit rôle), même si mon spectacle s'est joué longtemps au Comedy Club, je ne suis pas un membre "officiel" du JCC. 

Dans ton spectacle "En rock et en roll" tu parles très souvent de rock/metal. D'ailleurs pour les non-initiés, les vannes sur Def Leppard ou Marduk doivent paraître un peu obscures. Trouves-tu que l'humour et le rock se marient bien et pourquoi trouves-tu
ce vecteur intéressant ?
Je ne pense pas qu'il faille bien connaître pour apprécier ce spectacle. Sur Def Leppard par exemple, je joue la scène où le batteur Rick Allen, amputé d'un bras, revient demander aux autres gars du groupe si pour eux, il est toujours membre du groupe, les plongeant dans l'embarras. C'est juste du comique de situation collé à l'histoire du rock. Pareil pour Marduk, avec qui je raconte mon interview avec l'ancien chanteur qui me parle de ses rites sataniques alors que je trouve ça ridicule.

Dans "Jamel comedy club Inside" on t'apercoit en train d'interwiever Dedo. C'est dans cette fameuse scène qu'il répond "Greatest Hits d'AC/DC" quand tu lui demandes quel est son album préféré. Cela t'est déjà arrivé de tomber sur des gros caves en
interview ?
Oui ça m'est arrivé. Mais "être un gros cave en musique" ne m'est jamais apparu comme une chose très grave. Ma mère, par exemple, est une cave en métal.

Qu'est-ce que tu penses que le rock et le metal t'ont apporté dans ta vie de tous les jours ?
J'écoute de la musique tous les jours et "ça m'aide à m'évader", même si j'ai presque honte de répondre quelque chose d'aussi cliché (NDLR : Ah ben désolé d'être aussi cliché dude !). je suis désolé de dire que je n'écoute quasiment plus du tout de metal. Ou alors un morceau de temps en temps. Un vieux Sepultura, Slayer ou Messhuggah. Mais un album de metal en entier, aujourd'hui, j'ai du mal.

Qu'est-ce que tu as pensé des propos de Christine Boutin avant le Hellfest de cette année ?
Je les (ses propos) trouve tellement à la ramasse que je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer. C'est également très cliché de dire que c'est dans le metal que les mecs sont les plus cools, mais c'est vrai. Cette façon qu'elle a de systématiquement stigmatiser les groupes de metal comme des bêtes féroces assoiffées de sang m'évoque l'amalgame douteux et hâtif qui est fait entre islam et terrorisme.

Le metal extêème et plus particulièrement le satanisme semble te fasciner ou du moins te faire rire. Qu'est-ce qui t'intrigue là-dedans ?
Toutes les choses qui sont faites très sérieusement finissent toujours par me faire rire. Je pourrais passer des heures à lire des listes de noms de groupes de black metal (si toutefois, ils sont typographiés normalement, et pas en police gothique illisible). j'ai l'impression que les groupes de black croient savoir quelque chose que le reste du monde ignore. Je pense que, prises d'un certain angle, toutes les religions peuvent prêter à rire. J'ai lu la bible sataniste de Anton LaVey, et même s'il ne me semble pas être la moitié d'un âne, son sérieux, ses accoutrements, les textes me mettent souvent le sourire au bord des lèvres. Pour savoir ce qui me fait rire dans le satanisme, s'en référer à la scène cultissime des "Beaux Gosses" de Riad Sattouf, où les gars font du spiritisme :  cette scène résume parfaitement l'attrait un peu puéril qu'on peut avoir quand on est ado pour les choses mystiques (mi-raisin). Ce film est la meilleure comédie française que j'ai vue depuis longtemps.

Comment t'est venu le déclic de mettre en scène et en mot ton passé de journaliste et de fan de rock dans ton spectacle "En rock et en roll" ?
Je ne sais pas. L'idée m'est venue d'un coup. Ça a été assez naturel et très rapide.

Quels sont tes groupes de chevets ?
SPARKS (groupe que je ne connaissais que trop peu, et que j'ai découvert en concert en 2006 pour la première fois, avant de devenir un fan intégral de ce duo de Los Angeles. Je crois que c'est la plus grande révélation musicale de ma vie. À ce niveau, ça tient du mystique), QUEEN (le groupe par lequel j'ai compris ce que voulait dire "être fan de musique"), SPOON, WEEZEE, NEW PORNOGRAPHERS, TALKING HEADS, DEVO, GANG OF FOUR, ARCADE FIRE, ROXY MUSIC, les BEATLES, XTC, WILCO.

Quelles sont tes référence en matière d'humour ? 
Les premières comédies de Woody Allen, les séries "the Office" (version anglaise), "Curb Your Enthusiasm", "I'm Alan Partridge", les bande dessinées de Pierre La Police, les films de Will Ferrell, toutes les paroles de chansons de Sparks. En France : Desproges, Rollin, Groland, Edika, Gotlib, les Nuls, Jamel. Les spectacles des trop méconnus Fred Tousch, Arnaud Aymard ou Stanislas Hilairet (Jérôme Poulain)… tous trois à découvrir dans les festivals de rue. 

Qu'est-ce qui te fatigue chez le metal ou les metalleux ? 
J'adore les métalleux. Le seul truc qui me dérange chez eux, c'est leur sueur à la sortie des concerts quand ils sont torse nu et qu'ils passent à côté de moi sans faire gaffe et que je me retrouve en contact avec leur transpiration alors que je n'ai rien demandé à personne.

Quels sont tes projets à présent ?
D'abord : mon nouveau spectacle, que je rode en province jusqu'à Noël avant de reprendre à Paris à partir de janvier. C'est un spectacle où je parle encore un petit peu de musique, mais dont le thème central est mon incapacité à dire non, et à me mettre en situation de conflit. Sinon je fais toujours des chroniques chez Stéphane Bern au Fou du Roi sur France Inter une fois par semaine, et je vais également présenter un faux top sur la chaîne Comédie! à partir d'octobre qui s'appelle Pop1000, soit le classement des 1000 meilleures ventes de singles chaque semaine. Essentiellement pour s'attarder sur les 614ème ou 978ème… c'est tout pour de faux.