Dixie Collins - WEEDEATER par BRAS CASSE - 2089 lectures
Weedeater était récemment à Toronto lors de leur tournée Nord Américaine pour jouer leur excellent troisième album ‘God Luck and Good Speed’. J’en ai profité pour rencontrer Dixie, personnage symbole de la scène sludge, hyperactif en ce moment, entre les concerts de Weedeater et ses autres projets qui reprennent vie. C’est donc le moment de comprendre son accent du sud des Etats Unis pour une petite interview ci-dessous, avec en prime, quelques infos sur la scène sludge.


Pouvez-vous présenter Weedeater ?
Lorsque nous nous sommes rencontrés en 1993, les 2 gars et moi étions déjà dans des groupes à l'époque. Nous venons tous du même endroit, Wilmington en Caroline du Nord, et il y avait un spot à l'époque où tous les mecs comme nous se rencontraient. On a commencé à jammer ensemble, et Weedeater s'est formé.


Vous venez de démarrer une grosse tournée, ça va? Excités? Quelle est la date que vous attendez le plus et comment trouvez-vous le public jusque maintenant?
Carrément excité oui. Toronto est notre seule date au Canada, le reste se situe aux USA avec 35 concerts en 36 jours. Il y a des dates qu'on aime particulièrement car on sait que le concert sera bon, comme Denver et Chicago, et la côte ouest où le public est excellent. 35 shows, c'est parfait. La dernière fois, on en avait fait 72 d'affilée, beaucoup trop long.


Et pourquoi ne jamais venir en Europe ?
J'y suis allé deux fois. La première avec le groupe de mon cousin, Sourvein, la seconde l'année dernière avec Weedeater. Et nous y retournerons cet été pour votre festival français Hellfest et quelques dates en Europe.


A la question”Sounds like” sur votre myspace, votre réponse est ‘shit floatin' down the river’ (Amis de la poésie, Bonsoir). Comment décrivez-vous votre son?
Hehe, ça te plaît? Le son de Weedeater est super lourd et caverneux. Aujourd'hui, tous les groupes jouent une musique barrée et technique avec plein de riffs. Weedeater a une différente approche et se veut direct, caverneux, groovy, facile d'accès, on va droit au but et tout le monde doit la comprendre. Musique bombastique quoi. Et le groove est la base de cette musique.


Lorsque j’écoute “God Luck and Good Speed”, j’entends cette voix dégueulasse, cette batterie presque dansante, ces riffs pachydermiques, cette basse ultra présente.
Etant donné que vous êtes parmi les premiers à avoir joué ce style, d'où vous vient cette envie de créer une musique si lourde et quels sont les groupes qui vous ont amenés à créer cet univers?
Certains groupes ont eu une influence majeure sur nos vies et nous ont donné envie de proposer quelque chose d'aussi personnel qu'eux, mais à notre sauce. Ces groupes sont Black Flag, The Accused, Black Sabbath bien sûr, Saint Vitus, ils nous ont apporté des racines musicales que l'on mélange au fuzz et groove de notre région. J'aime beaucoup le southern rock, la country, le jazz, ou encore même Tom Waits par exemple. En fait, au réveil, j'écoute une musique plutôt légère, et puis les heures passent, et avec l'alcool et la fumette, je reviens toujours à une musique lourde et sludge. Sinon, on écoute beaucoup les groupes de nos potes Bongzilla, Sourvein, Rwake, Alabama Thunderpussy…


Votre précédent album a eu de bons échos, notamment une note de 16.5 sur 20 sur VS et d’excellents commentaires.
La signature avec Southern Lord et la qualité de votre album vous ont-elles ouvert des portes? Ou accentué votre popularité?
Southern Lord nous aide à faire ce que l'on veut, dans de bonnes conditions. Steve Albini a enregistré notre dernier album, ce qui n'est pas rien, il a su capturer l'essence même de Weedeater, puisque chaque album est enregistré comme un live, en une seule prise. Un groupe meilleur sur album que sur live n'a pas compris l'essence même de la musique selon moi, et Steve Albini est excellent pour ça, capturer ce que le groupe dégage vraiment. Tu verras ce soir comme on envoie.
On existe depuis plus de 15ans, on commence à avoir une bonne réputation, de meilleurs shows. Pour en revenir à ta question sur notre label, oui cela nous ouvre des portes, notre présence au Hellfest en est un exemple, être sur ce label attire l'attention et c'est un gage de qualité. Quant à ta question sur notre popularité, on s'en fout d'être mainstream ou connu, ce n'est pas notre identité. Nous sommes des passionnés qui jouons pour des passionnés.


Quels sont tes autres projets en dehors de Weedeater?
Quelle est l'actualité de Bongzilla, Sourvein, Buzzoven? Et ton implication dans ces groupes ? Car on n'entend plus trop parler de ces groupes, excepté Buzzoven et son 5 titres récupérés d'il y a une quinzaine d'années.
Et n'oublie pas Hail Hornet, mon dernier groupe, avec un pote d'Alabama Thunderpussy et mon cousin de Sourvein. Sinon, j'ai rencontré les mecs de Bongzilla lors d'une précédente tournée entre Bongzilla et Weedeater, on est devenus potes. Quand leur bassiste a eu un bébé et qu'il a souhaité arrêter de tourner, ils m'ont alors contacté, et j'ai intégré le groupe. Ils viennent de me téléphoner dernièrement et m'ont demandé de participer à leur prochain album. Relapse souhaite aussi une nouvelle production. Mais ces mecs habitent loin de chez moi, ils sont dans le Wisconsin, ce n'est pas toujours facile de répéter, et on perd du temps. Mais la composition se fera cette année. Quant à Buzzoven, ce groupe n'existe plus depuis 2000, mais on a décidé de faire un nouvel album pour l'automne, on vient juste de relancer la machine.


Votre 4eme album “Jason…the Dragon” va sortir sur Southern Lord à l’automne prochain, avec Steve Albini une nouvelle fois à la prod, à quoi pouvons nous nous attendre?
Cet album sera dans la même veine que ''God Luck and Good Speed', c'est à dire un album complet, et non pas une collection de chansons. Le riff final d'une chanson est celui qui démarre la chanson suivante. Ce soir, on va démarrer par les 3 premières de notre dernier album: God Luck and Good Speed, Wizard Fight et For Evan's sake, pour conserver l'esprit de l'album.


Petite question people: Quelle est cette histoire de coup de fusil dans le pied? Est-ce douloureux d’en parler?
NDLRIl me sourit et me montre alors sa chaussure trouée, et met un doigt dans le trou béant. Le coup est parti tout seul, en plein dans mon gros orteil, et je suis resté 2 mois comme un idiot à la maison. Tu es français, tu ne peux pas comprendre les armes, mais ici, dans le sud des Etats-Unis, tu as une arme tout simplement car tous tes voisins autour de chez toi en ont une, et je ne veux pas être le seul sans. J'en ai donc 2 à la maison, dont un magnum. Mais je ne sais pas vraiment m'en servir, comme tu peux le constater, hehe.


Quelle relation portez-vous à l’herbe? Jusque quel point influence-t-elle votre vie?
L'herbe est très importante dans nos vies, nous en sommes amoureux, et elle est indispensable à notre quotidien et pour jouer notre musique. Mon chien avait bouffé tout un sachet de beuh qui trainait chez moi il y a un paquet d'année, et nous en avons tiré le nom du groupe. En fait, on fume tous les jours, avant chaque concert, dans chaque moment de vie et biensur lors de la création musicale.


La scène stoner/sludge du sud des USA se porte bien: Down, Kylesa, les excellents Rwake, Soilent Green, Alabama Thunderpussy… que se passe-t-il dans cette région?
Tu sais, la Louisiane, Alabama, Géorgie, Caroline du Sud et du Nord, Mississipi sont des régions pauvres, violentes, c'est très dur d'y vivre, beaucoup d'inégalités, des armes, et ya pas grand-chose à y faire. On est donc beaucoup à s'être refugié dans la musique, et on y met toutes nos trippes. Tous les groupes cités ci-dessus sont mes potes, tels Eyehategod, Buzzoven, Rwake… on vient tous des mêmes squats où on joue notre musique. On est tous très fiers de venir de cette zone des USA, avec son histoire, on a d'ailleurs tous le Delta blues, et le stoner/sludge est notre son à nous.


Vos shows sont connus pour être apocalyptiques et bordéliques, qu’est-ce qui vous met dans cet état?
J'aime être en osmose avec mon batteur, Keko, on s'échange cette énergie commune et on devient fous. Jouer devant 3000 personnes ou seulement 10 est la même chose, tu te dois de jouer pour toi, pour la passion commune qui te lie avec les autres mecs du groupe, et on fait donc comme si on était à la maison. C'est pour ça qu'on fume sur scène, qu'on picole et quand Keko démarre ses parties, je pète un plomb.


Dernière question, vous ne ferez qu’un seul festival cet été, le Hellfest, festival qui prend une ampleur incroyable en Europe et vous donnera d’ailleurs une bonne exposition sur le sol européen.
Pourquoi ce choix et qu'en attendez-vous? Pourquoi ne pas faire d'autres festivals?
On est prêt pour en faire plus, car on sera en Europe pour la période des festivals, mais certains d'entre eux ne semblent pas intéressés. Le Hellfest a une programmation hallucinante, ils prennent des risques, et nous sommes contents et impatients de jouer là-bas. On aimerait se produire plus souvent en France mais on ne décide pas grand-chose finalement sur les dates de concerts. C'est pour cela qu'il sera sympa de jouer en juin au Hellfest. On se voit là-bas mec…


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