TonR - PROVIDENCE par SEB ON FIRE - 4559 lectures
Tous les groupes français ne peuvent se targuer de tourner aux States, le fait est même plutot exceptionnel. Si tous le monde sait que Gojira y est allé, beaucoup moins de monde savent que PROVIDENCE l'a fait aussi, c'est pourquoi il m'a semblé interessant de rencontrer TonR, vocaliste du groupe, afin d'en savoir plus sur cette tournée et l'actu du gang qui risque de refaire parler de lui en 2010. En selle pour une virée au pays de l'Oncle Sam riche en anecdotes de tout poils.


Tu peux nous raconter comment s’est organisé cette tournée ? Qui s’est arrangé pour vous faire jouer ?

Oui mais c'est une longue histoire dont les débuts remontent à avril 2006 et notre rencontre avec le groupe CDC. Lors de leur première tournée européenne, ils étaient bookés à Nantes avec In Blood We Trust notamment. Ils avaient énormément fait parler d'eux avec les vidéos de mosh qui circulaient sur internet (Sanctuary Mosh).
On apprend qu'ils jouent et on décide de descendre là-bas avec tout le matos en demandant à l'orga si il y a moyen de faire 2 ou 3 titres. Coup du sort, on apprend sur place qu'In Blood We Trust ne peuvent pas jouer, leur van ayant breaké deux dates auparavant. Comme on était là, on a été gentiment invités à les remplacer au pied levé et c'est comme ça que l'on a connu les gars de CDC. Ensuite on a bien sympathisé dans les loges avant et après le set, ce sont des mecs super gentils, cools et super ouverts pour des Ricains. Donc ouais c'était un bon set et le feeling entre nous est bien passé. On était en bord de scène sur leur concert puis après ça on s'est échangé du merch comme des fifilles et ils nous ont dit qu'on devait aller jouer aux States avec eux. Bon, sur le coup, on ne les a pas pris au sérieux même si on est restés en contact avec eux. Plus tard je les ai fait jouer, en collaboration avec un gars du CIH, à La Péniche Alternat à Paris. De nouveau on accroche bien et l'ambiance est toujours aussi bonne entre eux et nous. Ils nous relancent encore une fois pour venir jouer aux Etats-Unis. Puis ils sont venus à Paris pour nous voir et traîner avec nous sur une date off. Enfin ils ont joués avec nous lors de la release de notre EP avec Sworn Enemy et Lionheart. Enième relance, comme quoi c'est une véritable histoire d'amour franco-américaine... cette fois on leur dit « OK on va mettre ça en place ».

Puis avec notre EP sorti sur Rucktion Records début 2009, pas mal de shows, de tournées, on souhaitait terminer l'année 2009 en « beauté » aux Etats-Unis. On s'est donc recontacté plusieurs fois avec John de CDC, on s'est organisé ici, lui s'est occupé de tout de son côté et finalement ça c'est fait pour de bon. Seul inconvénient : cette mini tournée était prévue pour la semaine avant Noël, ce qui n'est pas toujours le plus évident mais bon c'était cette semaine-là ou rien. On n'a pas hésité longtemps à vrai dire. La tournée commençait le 18 décembre et se terminait le 23 décembre. On est donc parti pour les Etats-Unis d'Amérique! Une fois là-bas, on a tout de suite vu qu'on était avec des mecs de confiance et bien carrés, que l'on serait payés et que la tournée s'effectuerait dans de bonnes conditions. Tout était prêt, impeccable, le merch, les Tour sluts comme en Europe, les laptops, la junk food... John CDC s'était organisé et tout était nickel, on n'avait plus qu'à tout saccager et amener notre french touch là-dedans...


Et donc comment s’est passée la tournée une fois sur place? Dans quelles villes, quelles salles vous avez joué?
La tournée commence le 18 et le groupe était au complet seulement le 17. La première nuit on était tous logés chez CDC. Puis on a vu le van dans lequel on allait tourner et qu'on allait pouvoir souiller. En fait c'était un van plus un trailer (une grosse remorque) pour ranger tout le matos. Le trailer est complètement aménagé avec des emplacements pour chaque choses, des compartiments pour les câbles, des rack pour les guitares, les petits porte-manteaux pour les grands tshirts XXL de John... sans rire on a vu direct que les mecs étaient de vrais professionnels, bien rodés, enquillant 250 shows à l'année. Tout le matos prend place dans le trailer, du coup le van est réservé au membres des groupes.



On débarque à Rochester,PA, dans la banlieue de Pittsburgh pour la première date avec CDC, Unit 731 et Enemy Mind. Quelques retrouvailles là-bas notamment avec nos potes de Unit 731 avec qui on a fait connaissance sur plusieurs shows lors de leur tournée européenne, donc bonne ambiance quoi... il fait de plus en plus froid, c'est important de le préciser... On va mater le concert et installer la merch table. Enemy Mind rentre en scène, ça déboîte sévère, bien tough (si vous êtes fan d'Irate je vous conseille ce groupe), le pit est bien violent... là aussi c'est important de le préciser... mais quand les locaux d'Unit 731 commencent à jouer... Là C'EST LA GUERRE ! La guerre totale dans la salle. J'ai rarement vu un pit surviolent comme ça, même en Allemagne. T'as 50 mecs qui moshent comme des fous, tabassent tout le monde, les poings et les pieds qui volent, des pains se perdent, des mecs se font punchés, kickés, des mecs, des meufs qui prennent des roues en pleine gueule. On était genre « Outch ça fait mal ça... » On avait jamais vu ça, c'était un truc de folie. On regardait, debout sur des chaises derrière notre stand de merch détournant la tête de temps en temps sur un mec qui venait s'écraser sur notre table... De la folie mononeuronesque mais tout de même bien chorégraphiée et assez smoothless.
Grosse question ultime et prise de conscience collective... vous savez, quand vous devez jouer après un groupe qui a tout archi-niqué sur scène, vous tergiversez et avec la sale sensation qu'il faut faire mieux, qu'il faut aller chercher encore plus de force et d'énergie, qu'il faut oublier aussi le jetlag... On se demandait comment on allait assurer en passant derrière eux et en jouant notre premier show devant un public ricain qui a vu défiler la tonne de groupes. Finalement on monte sur scène et on joue notre set habituel, le public répond bien et plein de gars viennent nous voir pour nous féliciter à la fin du concert et viennent acheter du merch. Vraiment sympa et bonne ambiance. Les gars de CDC viennent nous voir en nous disant que notre set est beaucoup trop long, là-bas ça joue 5/6 titres maximum, un set de 20/25 min, ce qu'on fera sur les dates suivantes. On remballe tout le matos et quand on sort, il fait tout blanc dehors. Hé ouais c'est la merde, il s'est mis à neiger, un truc de malade, pendant le concert... donc forcément pour prendre la route c'est galère, il pèle sa mère, on roule à deux à l'heure… On passe finalement la nuit chez les mecs de Unit 731, dans une grande maison à 2 étages où ils vivent en collocation. On s'installe et on décide de faire un action/vérité puis on finit par tous s'embrasser sur la bouche prétextant qu'il fait froid dehors (rire).

Le lendemain départ pour Altoona, PA où la date est organisée par une vieille connaissance : le tour manager de CDC que l'on avait rencontré en 2006, grosse séquence émotion à l'idée de le revoir. La date compte cinq groupes dont Smoke and Mirrors, formé par des ex Brother's Keeper et Shockwave, groupe dont on est assez fan. Le concert a lieu dans une salle de paint-ball. Au rez-de-chaussée, se trouve la salle alors qu'en sous-sol siège une immense salle de paint-ball. Aux Etats-Unis, les groupes jouent partout, il y a pas toujours de normes de sécurité, les groupes jouent dans des gymnases, des hangars, des appartements, partout. Ils se foutent que la salle ait un bar pour vendre des bières et faire de la caillasse, ils veulent jouer avant tout. « L'esprit » hardcore en quelque sorte. Donc on joue 5 titres et l'ambiance était mortelle avec un bon public et de nouveau un moshpit bien fun et réceptif. A la fin du set les mecs viennent nous serrer les mains et nous féliciter pour le concert. Visiblement ça l'air d'être la coutume car ça sera pareil tous les soirs durant tour. On profite de l'endroit pour terminer la soirée avec un Providence Vs CDC au paint-ball. On en garde vraiment de super souvenirs. On termine la nuit chez l'organisateur, pareil grosse colocation, je sais pas combien ils sont dedans, il y a même un couple avec 2 chtis n'enfants. Il y a une sorte de fête. On fait une session Balls Out avec John CDC (demandez-nous si vous ne voyez pas ce que c'est), des Ricains et des Ricaines font des jeux débiles avec des gobelets alors Fab décide de martyriser une bonasse superficielle, qui se la pète et qui nous fait surtout chier pour avoir un t-shirt Providence. La soirée avance... Niamor, notre batteur, s'embrouille avec un Etats-unien sous drogues, avec des yeux ronds et larges comme un lapin de laboratoire, celui-ci pense qu'il est homosexuel et qu'il veut profiter de son corps... notre hôte ricain intervient et calme le jeu, le drogué part dormir par terre... la party continue, j'en profite pour piquer la place à John CDC pour dormir, son corps dormira toute la nuit à côté de moi en position assise et emmitouflé dans sa fausse doudoune North Face (rires)... Les Américains s'adaptent à tout !!! Nous en prenons bonne note ! (rires)

La troisième date se passe à Herkimer dans l'état de New York, quatre groupes à l'affiche. C'est un peu plus province, à la limite nous sommes les premiers Français qu'ils voient. Le lieu du show est en fait... une pizzeria... d'un côté le resto, de l'autre la salle ! Apparemment c'est LA salle Hardcore de la ville, plein de groupes y ont joué (Trapped Under Ice, The Banner, Strength For A Reason, Cipher etc.) On a fait un bon set mais le public était un peu froid. Certains gars connaissaient les lyrics et ont réclamé un titre de notre set. On a remarqué qu'aux Etats-Unis, les mecs qui connaissent les morceaux dansent et moshent, ceux qui ne connaissent pas écoutent tranquillement, mais l'un comme l'autre n'hésitent pas à venir te voir à la fin du set pour te féliciter, ce qui fait toujours plaisir. Pendant le set on a mis notre french touch en action en faisant un bon gros trou dans le mur de la pizzeria, quelques kicks dans la tronche de gars sur les côtés, vu qu'ils ont l'habitude ils ne disent rien c'est assez pratique et cathartique à vrai dire (rires).



Après le concert, on a eu droit à une pizza à l'huile du chef, qui parle pas et qui rigole pas. Un autre truc qu'on a remarqué c'est qu'il est presqu'impossible d'avoir de la flotte, là-bas ils ne boivent que des boissons gazeuses (sodas, eau gazeuse).
Après avoir rangé le matériel, on repart à nouveau pour 4h de route sous la neige pour aller passer la nuit chez Gab, le guitariste du groupe Fight Night dans le Connecticut, afin de nous rapprocher de la prochaine destination qui est Waterbury, CT. Là on joue dans une très grosse salle sans chauffage, il faisait extrêmement froid, du coup on a joué avec les doudounes sur le dos devant un public composé d'ados à 75%. En général le public est beaucoup plus jeunes là-bas, je comprends mieux pourquoi les groupes US parlent de « kids » quand il parle du public. C'était un concert sympa au cours duquel on a pris pas mal de contact pour la suite.

Arrive l'avant-dernière date, mon dieu que ça a passé vite. Le show a lieu à proximité de Long Island, on joue à Amityville, NY, le Amityville du film, malheureusement on a pas eu le temps d'aller voir la fameuse maison mais bon. Le bar est assez connu et pareil la tonne de groupes et pointures sont passés là. « Le Broadway », accueillant des concerts tous les deux jours en gros. Avant le début de la soirée, les mecs de CDC nous préviennent que ce soir, ce sera le public le plus violent de tout le tour. On se disait que ça allait être pareil que les autres soir et voilà. C'est au tour de l'excellent groupe Wolverine de jouer, le pit se chauffe et tourne vite à la guerre. C'était vraiment la guerre, le public était surviolent, c'était fou. Vraiment un cran au-dessus de Pittsburgh, là c'est vraiment de la barbaque de 150 kg qui danse extrêmement bien, qui mettent des pains dans la gueule à tous les gens autour qui, visiblement, sont habitués. Ils ne bronchent pas et se contentent de se protéger simplement en se mettant accroupi ou en se pliant en deux! (rires) On commence à jouer, on fait un set de 5 titres et sur le dernier titre « Turn The Tide » la salle se transforme en Fight Club, c'était de la folie, on entendait le son des corps s'entrechoquer et en quelques secondes un gros tough a vidé le pit, des mecs traversaient le salle en faisant des roues, allaient chopper les mecs au bar, sur les escaliers. Bref gros fight dans le fond du bar. Ca tombait bien pile poil sur le dernier riff du morceau - la conclusion étant pour Mickael, un bon gars surpiqué et surbaraqué qui a su rappeler avec force et crédibilité que le boss ici c'était lui et que s'il y avait de nouveau un fight ça allait chier sévère! (rires)

Après le concert on fait quelques rencontres, on sympathise avec un ancien roadie d'Ignite, on discute avec le manager bourré de Bring Me The Horizon, etc. Puis la routine habituelle pour finir la soirée, on range la matos et le merch dans la neige et le froid, redirection la Pennsylvanie, pour dormir chez les parents du gratteux de CDC. Là, on tombe sur la famille américaine typique avec un sens de l'accueil inné. T'arrives il y a un rasoir, une brosse à dents, des serviettes pour tout le monde, ils te font te sentir chez toi en deux secondes. Le matin, un petit dèj' de folie avec des tonnes de muffins et tout ce que tu veux. On attaque la dernière date de la tournée à Phoenixsville, PA qui est le fief de CDC. Il y a pas mal de monde, je revois notamment le gratteux du groupe du New-Jersey Repercussion. Voilà la tournée se termine là, ça fait bizarre de dire que c'est » The End ». Pour fêter ça on part passer Noël à New-York et squatter dans le Bronx qui fait peur chez Sammy de On The Attack Records.


Comment s’est passée la cohabitation avec les autres groupes du tour ?
Tout s'est très bien passé, les mecs de CDC sont des crèmes, j'insiste là-dessus, ce sont vraiment des mecs cools et super sympas. Ils ont su rester les mêmes qu'à leurs débuts, quand ils commençaient à émerger. On a vraiment passé de bons moments sur la route avec eux. Ce sont de vrais pros, dès qu'ils ont une minute devant eux, ils en profitent pour se reposer et dormir. Je te mens pas, les gars dorment tout le temps alors que nous on est du genre déconnades, farces et attrapes. Au début on ne savait pas trop donc on restait calmes, on faisait gaffe à ne pas les froisser, différences culturelles, de délires tout ça, puis dès le troisième jour on a pas arrêté, on leur a mis la misère sans cesse. « Fucking french guyz ». (rires)
Par contre on a super mal bouffé tout du long, les Ricains et la bouffe c'est pas une légende. Eux, en tournée, c'est fast food, fast food, fast food, tous les jours matin, midi, soir, re-soir, nuit, re-nuit et fin de nuit. Donc ouais la cohabitation avec CDC était parfaite. Après il y a toujours les aléas de la vie sur la route et les trucs relous mais inévitables. Par exemple après chaque show, tout ranger, le merch et le matos, dans le trailer, bien à sa place parce que si t'as le malheur de ranger un truc là où il ne faut pas, John te tombe dessus car « John pas content » (rires). Y'a aussi la neige, rouler de nuit sur une route glissante, on est parti en dérapage quelques fois mais rien de grave. On avait notre pote spanish Frankie del Barrio qui nous suivait avec une voiture de sport décapotable donc on pouvait se répartir entre sa caisse et le van pour dormir, se reposer, faire des bisous, écrire à nos parents, faire les devoirs du cahier de vacances, etc.


Niveau accueil, la réception du public a été bonne visiblement ?

Globalement l'accueil et la réception par les kids ricains était vraiment bons, surtout pour un groupe français à ce qu'on nous a dit. Je te dis, à la fin de chaque concert les mecs viennent te serrer la mains pour te féliciter « great show, good job » et t'acheter du merch. Certains connaissaient les paroles de morceaux, d'autres nous réclamaient des titres et ça nous a touchés parce qu'on s'y attendaient vraiment pas. On a dû consoler Fab et Niamor plusieurs fois sur la tournée, c'était trop fort niveau émotions pour eux, l'avion, le fait de quitter la ville de Paris, de voir des trucks pour de vrai et pas en poster, de parler à des Américains, de voir des Nike partout, tout ça les a profondément marqués !!

Notre fameuse intro « technopekno », que tous ceux qui nous ont vus en concert connaissent maintenant, a fait un carton là-bas (rires). Niveau merch, on avait emmené du CD, du vinyl et une quinzaine de tshirts, John avec sa boîte de sérigraphie nous a fait 50 t-shirt et une petite quarantaine de hoodies en plus. A la fin du tour, ils nous restait genre 4 ou 5 articles. On a bien appris des USA et on a fait pas mal de profit $$$ (rires). Les mecs de CDC n'ont pas arrêter de faire notre pub, plusieurs fois pendant leur set, ils invitaient les gens à acheter notre t-shirt et supporter les groupes en tournée.
Un truc qui nous a marqués aussi c'est que tous les groupes ont leur propre backline, c'est moyennement vu d'arriver les « mains vides », limite même d'aller quémander pour qu'on te prête quelque chose... ce qui n'est pas forcément le cas en Europe.
Et le hardcore, là-bas, il y a pas photos, tu vois que ça vient des USA, c'est une véritable culture, un style de vie, ils connaissent tous les groupes, tous les lyrics, ont tous les classiques, etc.


En pratique, comment ça se prépare une tournée comme celle-là ? Ca doit avoir des répercussions sur votre vie en dehors du groupe ?
On a dû se préparer, prendre des congés et faire un peu en fonction de la situation de chacun mais tout le monde était évidemment partant pour partir jouer aux US.
Fab a son magasin, il est son propre patron donc il peut s'arranger plus facilement et gérer avec ses collègues, ça n'a pas posé de réels problèmes pour lui. Alex, est dans une école d'art et il n'a pas hésité une seule seconde… sous la menace (rire). Djamel est secrétaire, il a donc dû prendre des congés et se débrouiller avec le ministère de l'Education Nationale via des compromis douteux mais cela ne nous regarde pas. Notre batteur est prof de batterie au Conservatoire, c'était un peu plus compliqué, il ne pouvait partir que le 17 décembre, la veille du premier concert, mais il est arrivé, en courant, pile poil à l'heure. Mon patron sait que j'ai un groupe « de musique Hard Rock » donc il est lui aussi assez compréhensif, toujours sous la menace (rires).

On s'est adapté à la situation de chacun, on avait la possibilité de faire beaucoup plus de dates, de commencer plus tôt mais c'était trop juste et impossible de réunir tout le monde d'autant plus que certains voulaient vraiment avoir leur cadeaux de Noël avant de partir. Niveau vie de famille c'est sûr que c'est pas la meilleure partie de l'année pour partir mais d'un autre côté, c'est une opportunité qu'on ne pouvait pas louper donc on a échangé le Noël en famille contre un Noël rock'n'roll à New York, ce qui n'est pas plus mal (rires). Maintenant on est mi-février et j'ai pas encore pu voir ma famille, ni recevoir mes présents de Noël… Mais bon on a tout fait pour pouvoir tourner. Je me suis niqué le ménisque interne au sport un mois avant de partir, j'ai repoussé l'opération pour pouvoir faire la tournée. Je jouais avec deux grosses genouillères pour bien maintenir le bordel et je me suis fait opéré direct en rentrant début janvier. On a dû faire quelques petits sacrifices et s'adapter mais on n'a pas hésité une seconde à le faire. Aujourd'hui on a de purs souvenirs et mine de rien on a appris quelques petits trucs pour les prochaines compos.


En tant que groupe, que vous a apporté cette tournée ?
En terme de notoriété, il est évident que ça nous a pas mal boostés. Dès que la tournée a été annoncée, on a reçu de nombreux mails et messages nous demandant de bien représenter la France aux States, le hardcore européen, ce qu'on a fait (rires). Des mails de félicitations, d'encouragement mais aussi pas mal de demandes de concerts en Europe, aux Etats-Unis et même en Amérique latine. Enormément de commandes de merch aussi, bref bon impact. En gros les gens se sont dits que si un groupe comme CDC se cassait la tête à faire la promo et à tout organiser pour nous c'est que Providence devait en valoir la peine. God Dammit Dude !

Au niveau des négociations avec les labels, c'est indéniablement un plus, ça offre une bonne dose de crédibilité supplémentaire au groupe. Puis en tant que musicien et groupe, tu vas jouer là où ce style a été créé, tu regardes, tu écoutes, tu te tais et t'essayes d'en retenir le plus possible. C'est comme pour un boxeur thaï qui part faire un stage en Thaïlande, faut aller là-bas pour comprendre, quand tu reviens t'es plus vraiment le même. Comme dit justement Francis Kuntz « Il y a ceux qui y sont allés... et il y a les autres ». (rires)

Quand tu tournes avec un groupe comme CDC, qui est pourtant un jeune groupe mais qui a déjà à son actif plusieurs grosses tournées internationales on va dire, fatalement tu progresses, tu comprends mieux la musique, tu cernes mieux certaines choses. C'est d'ailleurs amusant de constater que les kids ne dansent pas sur les mêmes parties en France, en Europe et aux Etats-Unis. Du coup notre musique a évolué, on va partir vers quelque chose de moins metallique mais de plus tough, plus heavy, plus hardcore.
A titre personnel, je pense que chacun de nous a eu son compte, c'est encore une victoire de Canard.


Tourner aux States, pour un groupe comme PROVIDENCE, c’est un peu le rêve qui devient réalité, non ?
Carrément. Quand on a monté le groupe et commencé à beaucoup jouer, c'était un vrai objectif sans trop y croire ceci dit de jouer aux USA, c'est la patrie du hardcore et tu le ressens partout quand tu joues là-bas, mais honnêtement, on ne pensait pas que ça arriverait si tôt. Au début on se le disait en rigolant « un jour on se la pétera comme certains groupes français et on ira jouer aux States » (rires). C'était pareil pour notre signature chez Ruktion Records (le label de Pierre de Knuckledust) c'est un label qu'on adorait et qu'on connaissait depuis le début en 97 et sur lequel on aurait adoré être signé. Quand on a reçu leur proposition et bien c'est comme si la blague était devenue réalité, sachant qu'en plus on était le premier groupe non anglophone a être signé. On a rempli tous les objectifs qu'on s'était fixé avec le groupe: on s'est sorti les doigts du cul et on a sorti un EP direct sur un label, un vinyl, on a joués en Europe, tournés aux USA, fait le Hellfest, le Filled With Hate fest, etc.
Le groupe a été indéniablement boosté par ces quelques jours outre-Atlantique. On reçoit plus d'invitations à jouer partout dans le monde et on fait, nous aussi, des séances d'autographes désormais(Rires).


Malgré tout ça, vous avez des regrets concernant cette tournée ?
Globalement c'était vraiment parfait quoi, pas grand-chose à redire. L'organisation de la tournée était béton, John CDC a fait un boulot impeccable mais dès le départ, on savait qu'on partait avec des gens de confiance, qu'on jouerait dans de bonnes conditions et qu'on serait payés comme convenu, sans avoir à réclamer le moindre dollars ni à se battre dans la rue.
Au niveau des regrets, on avait la possibilité de jouer dans la ville de Providence le 19 décembre. Providence jouant à Providence, RI, ça l'aurait vraiment fait grave mais bon John avait déjà booké une date à Altoona, PA, et c'était impossible de la déplacer. Tu peux me croire j'ai insisté, insisté mais rien à faire. J'étais d'autant plus dégouté quand j'ai appris que sur cette date on aurait joué aux côtés de Wisdom In Chains, Death Before Dishonor, Strength For A Reason… next time apparemment selon le promoteur… On verra.
On regrette un peu la durée aussi c'était trop court, tu mets trois-quatre jours pour t'adapter et déjà il est temps de rentrer, on aurait pu avoir plus de dates mais c'était pas possible. On serait bien rester une ou deux semaine de plus mais bon voilà.
On voulait voir Stigma à son shop (le NHYC Tatoo), il nous avait dit de passer quand on a joué avec eux à Paris, on est allé le voir dans son magasin mais il n'était pas là, alors on s'est tous mis en rond et on a prié l'enfant Jésus mais sans succès. Voilà, quelques détails infimes mais globalement c'était vraiment parfait. Awesome dude !


Quels sont les projets du groupe pour 2010 ?
Début 2010 on va entrer en grosse phase de compo, et vu qu'en plus je me suis fait opérer, on va rester deux mois sans concerts.

Un split 7 inches avec le groupe de Chicago, King Of Clubz, sortira au printemps aux States avec 2 titres inédits de chaque groupe. Ca sera sur le label new-yorkais On The Attack Records (Weight Of The Crown, Smash Your Enemies, Hit List etc.)
Nous préparons aussi un 10 titres pour un label européen avec une sortie en fin d'année.
Par ailleurs, on sera, au printemps, sur le fameux DVD Magazine US « Born To Hate », volume 4 avec une trentaine de groupes dont Skarhead, Wisdom In Chains, Cold World, Thick As Blood, Lionheart etc.
Niveau concerts pour le moment on fait essentiellement des fest. En Allemagne en mars au Bringing Back The Glory fest avec Skarhead, Wisdom In Chains, Knuckledust et Boxcutter, le Paris Extreme Fest toujours en mars avec Strife, Agnostic Front, Kickback, un fest en Hollande, au Portugal etc.
On a une grosse tournée aux Etats-Unis d'un mois cette fois, en juillet avec xBarcadiax, Pound For Pound et Take Everything.

Si on fait le bilan de 2009, il ne nous est arrivé que des choses positives. Le EP chez Rucktion Records qui est sold out et va être repressé, beaucoup de concerts et de tournées, le Hellfest 2009 qui était vraiment mémorable, notre participation au FWH 2009, et le US tour qui vient clôturer l'année. Là on attaque 2010 surboostés par la tournée avec un excellent nouveau line up, une nouvelle approche de notre musique et on espère bien faire mieux qu'en 2009.




Merci a TonR, de m'avoir reçu chez lui, de s'être montré si prolixe, si disponible et de m'avoir fourni les photos.

http://www.myspace.com/xprovidencex


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