Flow, guitariste d' - INFEST par ..::JU::.. - 2108 lectures
Les Basques ont la rage, et ils nous l’ont fait savoir par l’intermédiaire de leur second opus, le décapant ‘Moshroom’, paru au début de l’été 2009. Présent sur la scène de l’Usine à l’occasion du BRUTAL GRIND ASSAULT V, l’occasion était trop belle, et donc il m’était totalement impensable, en grand fan de Moshroom, de résister à l’envie d’aller les embêter un peu.
Merci beaucoup à un Flow enrhumé mais extrêmement sympathique, passionné et bavard de s’être prêté au jeu des questions et d’avoir pris le temps d’y répondre...



Salut Flow ! Vous avez beau avoir sorti un premier album dévastateur, et un second encore plus puissant, je suis sûr qu’il y a quelques âmes qui ignorent tout de vous...
Donc peux-tu te livrer à la traditionnelle séance d'auto-congratulation, avec petite présentation du groupe, des 4 Bayonnais fous le constituant, et de vos mœurs sexuels ?
Flow : Salut Ju, déjà je te remercie d'être assez élogieux concernant nos albums. Donc nous on est les INFEST, groupe de Grind issus du Pays Basque, on est composé de 4 membres : Sbeu à la batterie, Pat à la basse, Bud au chant et moi-même (Flow) à la guitare. On joue ensemble depuis 2003, et, comme tu l'as dit on a déjà sorti deux albums, dont le dernier qui se nomme ''Moshroom', et qu'on a sorti au début de l'été dernier via le label MetalAge Production en Slovaquie. Par rapport à nos mœurs sexuels, bah écoute, mise à part que nous sommes tous de gros homosexuels, je n'ai pas grand-chose à rajouter... (rires)


Petit retour sur ‘Moshroom’ : votre petit dernier est sorti cet été et possède une force de frappe impressionnante...
Outre la culture du blast, on peut surtout noter une réelle évolution par rapport à votre premier album : si le groove est toujours présent, l'intensité est montée d'un cran, la furie également.
Etait-ce une volonté délibérée du groupe de faire évoluer les compos dans ce sens ?
Quel regard portes-tu sur cet album et sur l'évolution musicale entre ''Feel The Rage' et ''Moshroom' ? Avez-vous eu des retours (en termes de critiques, de vente) sur Moshroom ?

Flow : Effectivement, comme tu l'as remarqué, ''Moshroom' est un peu plus brutal que ''Feel The Rage', et oui en effet c'était vraiment une volonté du groupe d'évoluer dans ce sens, on voulait vraiment essayer d'apporter quelque chose sur le nouvel album, et je pense que c'est quelque chose qu'on a réussi à faire : on voulait vraiment essayer de grimper en brutalité et en intensité, et c'est dans ce sens qu'on a composé cet album. Pour la conception, on a pris vraiment le temps, on a travaillé dessus pendant un peu plus d'un an, tout a été pensé de manière un peu posé, que ce soit au niveau de la composition, de l'arrangement des morceaux, mais également au niveau du design de la pochette et du livret, c'était quelque chose d'essentiel pour nous, donc on a vraiment pris le temps pour faire cet album.

Sur l'évolution entre ''Feel The Rage' et ''Moshroom', je pense qu'en plus de l'évolution musicale, ce qui peut surtout être important à dire, c'est l'évolution au niveau du chant : le chant est beaucoup plus travaillé, plus mûr sur le dernier album, on se dirige plus vers quelque chose qui nous ressemble vraiment. Et l'évolution est aussi à noter au niveau de la production, qui, je pense, est un peu plus travaillée sur le deuxième album.
Mais en tout cas, c'est sûr que pour l'instant, au niveau des retours, c'est globalement très positifs, ''Moshroom' est un album qui a l'air de plaire aux « médias » underground. En terme de vente, pour être franc, on n'a pas eu encore de retours particuliers, on attend de voir ça avec le label, mais ma foi, ça a quand même l'air de partir un peu, et pour l'instant, les quelques personnes que l'on a pu croiser nous ont dit qu'elles appréciaient l'album, donc on espère que ça va continuer dans ce sens.


D’où cette petite question intime : comment s’est déroulé le processus de composition sur cet album ? Êtes-vous plutôt « travail de groupe », ou bien « despotisme et esclavagisme » ?
Concernant le line-up : le groupe est resté le même depuis votre création ; Vous vous connaissiez déjà tous avant de fonder Infest ?
Flow : En terme de composition, comme cela a toujours été le cas avec tous les morceaux d'INFEST, la composition s'effectue toujours en groupe, et nous participons toujours tous les 4 à l'écriture d'un titre. Il faut signaler que sur ''Moshroom' Pat (le bassiste) a quand même été celui qui a apporté la majorité des bases des morceaux, et qui a vraiment mis une grosse patte (c'est le cas de le dire...) sur chaque morceau. Puis ensuite chacun des 4 membres a participé à la finalisation, jusqu'à Bud et Sbeu qui ont travaillé sur les voix et les paroles.
Au niveau du line-up, ouais comme tu le dis, c'est assez marrant, presque atypique, mais effectivement on joue ensemble depuis la création du groupe en 2003 ; on n'a jamais changé de line-up, et on espère ne jamais en changer... En fait je jouais avant dans un autre groupe avec Sbeu et Pat, qui s'appelait ''Excise', et quand notre chanteur est parti, on a décidé de créer un autre groupe, et de jouer quelque chose de plus Grind Core, ça a donné INFEST. On a ensuite cherché un chanteur, et on est tombé sur Bud à l'époque, et voilà comment ça s'est fait... Et on s'entend bien, on est contents et fiers de pouvoir avoir le même line-up depuis le début, et j'espère que ça va durer comme ça un bon bout de temps !


Un certain laps de temps s’est écoulé entre la sortie de vos 2 albums. Sans pour autant idéaliser les pratiques discographiques déviantes d’un Fuck The Facts ou d’un Agathocles, vous n’avez pas sorti de démo, de single ni de split durant ces 2 années ?
Cette absence discographique était volontaire ou subie ?
Flow : Effectivement, deux ans se sont écoulés entre ''Feel The Rage' et ''Moshroom', mais perso, je ne trouve pas que ça soit très très long, sachant qu'à côté nous avons eu plein de choses, comme travailler, bien sûr, mais on a aussi un peu tourné, donc perso je trouve que c'est plutôt pas mal. Donc oui cette absence discographique était totalement volontaire.

INFEST - Flow
Vous partagez un point commun avec les Trepan Dead, celui de prendre votre temps dans le processus de composition, de ne jamais précipiter la sortie d'enregistrement. Que penses-tu des splits (EP ou CD) ? Est-ce quelque chose qui vous attire, vous plaît, vous repousse ?
Flow : Alors en fait c'est marrant, parce que tu me parles de Trepan Dead, tu me parles de split, eh bien justement on compte sortir un split cette année avec Trepan Dead et Utopium (un groupe portugais de Grindcore) !
Ce que je pense des splits... Hum, question intéressante ; c'est vrai qu'on en n'a jamais fait, on a de suite commencé à travailler sur un premier album, enchaîné par le second, même si entre-temps on a pu faire quelques petites démos, mais qui étaient essentiellement pour nous ou pour rechercher des labels. Donc là, on va voir un peu ce que ça donne sur le split à venir ; on a plusieurs idées pour l'enregistrement, pour innover un peu, essayer des nouvelles choses. Moi, je le prends vraiment comme ça, les splits c'est un peu pour moi comme un petit un laboratoire d'expérience, où on va pouvoir essayer plein de choses, et de voir un peu ce que ça donne...

Et il existe un autre point commun, entre vous et les Trepan : celui d'avoir participé tous deux au Tribute de Nasum (paru il y a peu, sous le nom « A Tribute to Nasum »). Quel est ton ressenti par rapport à cette expérience ? Tu es fier ? Satisfait ? C'est vous qui avez choisi le morceau à reprendre pour l'occasion ?
Flow : Concernant ce Tribute, qui est sorti il y a quelques mois, oui on est très fiers d'être présents dessus. Nasum est un groupe qu'on affectionne particulièrement, qu'on a beaucoup écouté et qu'on écoute encore beaucoup, donc c'est sûr que pour nous, c'est énorme d'être présents sur cette galette. Oui, en effet c'est nous qui avons choisi ce morceau, on a choisi « The Everlasting Shame », présent sur l'album 'Helvete'. Je pense que c'est un morceau qui correspond pas mal à l'esprit d'INFEST, au niveau de la compo, au niveau de la brutalité, et puis bon, il fallait bien en choisir un, et je trouve que le choix est pas mal... Et tant qu'à faire, autant choisir un morceau où on peut comprendre quelques riffs, ce qui n'est pas évident quand tu reprends du Nasum, parce que si tu écoutes la discographie complète, tu remarqueras qu'il y a pas mal de morceaux où il faut s'accrocher pour bien comprendre les riffs... (rires)


Dans le Grind, particulièrement, il est toujours délicat voire compliqué de trouver un label pour supporter ou aider à sortir un album ou tout autre support ; d’où le choix et l’orientation de certains groupes de choisir l’auto-production.
Quel est ton sentiment par rapport à ça ?
Flow : C'est vrai que la question des labels est toujours intéressante, notamment le choix entre l'auto-production ou la collaboration avec un label. Moi je respecte énormément les groupes qui travaillent en auto-production totale, et je pense notamment à Inhumate qui est quand même l'un des fers de lance de l'auto-production dans le Grind Core, en France mais aussi en Europe.
Mais bon, même si on a la preuve vivante que ça fonctionne, ce n'est jamais évident, ça demande une rigueur intense, et un travail immense. Donc nous, on a fait le choix de travailler avec des labels depuis qu'on joue ensemble, mais bon, ce n'est pas pour autant qu'on n'a pas de boulot à côté, bien au contraire. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, même en terme de promotion, et c'est vrai que quoi qu'il arrive, on travaille nous aussi énormément sur la promotion de cet album, en parallèle avec le label.

Après votre premier album paru via le soutien de Deadsun/Hurricane Entertainment, vous avez signé, pour ''Moshroom', avec les bien connus Slovaques de MetalAge. Aviez-vous démarché plusieurs labels ? Êtes-vous satisfaits du boulot effectué par MetalAge en terme de promo ?
Flow : Pour ''Moshroom', effectivement on a signé sur le label slovaque MetalAge Production, et on a signé avec eux pour 3 albums, donc pour l'instant on est totalement satisfaits de leur boulot. C'est quand même un label professionnel qui tient ses engagements et qui bosse bien, et puis bon, on est tous dans le même bateau, donc on essaye d'avancer ensemble, et pour l'instant on est satisfait.
A l'époque on avait signé pour un seul album avec DeadSun, donc à la fin du contrat, on avait démarché, entre les deux albums, différents labels, on avait enregistré plusieurs morceaux dans ce but, et puis finalement c'est MetalAge qui nous a contactés avec le deal le plus adapté pour nous, tout simplement.


Les concerts sont souvent un support primordial dans la scène Grind, cela permet de donner tout son sens à cette musique viscérale et énergique.
Faites-vous partie de ces groupes qui ne peuvent pas se passer de cette sueur et de cette débauche d'énergie, ou bien préférez-vous globalement vous concentrer sur la compo et les enregistrements ?

INFEST - Flow
Flow : Alors là, je suis totalement d'accord avec toi, INFEST, comme tu as peut-être pu le constater, est un groupe de scène avant tout, on ne peut pas se passer de jouer.
Et puis bon, je ne comprends pas trop comment un groupe de Grind Core peut se passer de jouer : le Grind Core n'est pas spécialement une musique de chambre ou de salon, ça doit avant tout se passer Live, et ça doit déchirer. Donc pour répondre à ta question, il est clair et net que nous faisons partie de ces groupes qui ne peuvent pas se passer de cette sueur et de cette débauche d'énergie, voilà... (rires)
Non, mais putain, encore heureux qu'on ne se concentre pas uniquement sur les enregistrements d'albums, parce que c'est quand même un sacré boulot ; on doit le faire en tant que zicos, et on l'assume pleinement, mais c'est un boulot qui est dur, et on n'est pas les meilleurs sur ce point-là... J'avoue qu'on se sent beaucoup mieux sur le bois, sur la scène, à foutre le bordel, plutôt qu'en studio avec des casques... Donc INFEST, c'est sur scène que ça se passe... (rires)


Vous avez joués samedi soir au Brutal Grind Assault, et vous avez partagé la scène avec certaines pointures telles que Yacopsae, Blockheads ou Ingrowing.
Quelle était votre impression ? Heureux ? Satisfaits ? Et comment avez-vous trouvé votre prestation ?
Scéniquement vous êtes impressionnants, car très efficaces, à la fois carré et fous furieux. Vous travaillez votre mise en scène, ou bien est-ce avant tout viscéral et spontané ?

Flow : Yep, le concert au BGA était vraiment fantastique, une affiche et une soirée vraiment brutale, donc oui très, très heureux d'y avoir participé, ça c'est sûr. Concernant notre prestation, eh bien écoute, moi, je ne l'ai pas vu, mais vécu, et je dirais que c'était pas facile ; c'est jamais évident d'arriver comme ça, de jouer assez tôt, et de devoir envoyer directement. Mais je pense quand même que ça a été assez brutal, et je pense que les gens ont été assez contents du concert, que tout le monde s'est éclaté, que tout le monde s'est régalé, donc voilà, très heureux d'avoir été présent à Genève pour le BGA.
Sinon, sur scène, non, on ne travaille pas spécialement la mise en scène, c'est comme ça, on joue et c'est parti pour 1/2 heure de folie, c'est spontané, c'est Grind, et puis voilà.

Niveau concert, l'été dernier vous avez ouvert pour Sepultura à Biarritz... Plutôt original pour un groupe de Grind ;¨Êtes-vous fiers de cela ? Qu'avez-vous ressenti ? Bien que vous évoluiez dans un style totalement différent, est-ce toujours des types d'opportunité à ne pas manquer ? Comment avez-vous été accueillis par le public de Sepultura ?
Flow : Ouais on a joué avec Sepultura quand ils sont passés en France pour la promo de leur dernier album, et oui c'était sympa, c'était même super de pouvoir ouvrir pour Sepultura ! Donc beaucoup de monde, grosse scène : effectivement c'est toujours le genre d'opportunité qu'il ne faut pas manquer, même si en effet nos styles sont assez différents. Mais bon on a quand même été bien reçus, le public de Sepultura est un public qui reste metalleux, et c'était un super concert. Y'a quelques photos d'ailleurs sur notre MySpace où vous pouvez nous voir en train de faire les cons avec Sepult'... C'est rigolo, parce que moi j'ai toujours écouté Sepultura quand j'étais môme, quand j'ai commencé à écouter du Metal, donc même s'il manque du monde aujourd'hui dans Sepult', c'est toujours super sympa de jouer avec eux.


Si la scène Grind française est plutôt développée et renommée, on ne peut pas forcément en dire autant de la scène extrême basque... (enfin, je n’en ai pas l’impression.)
Comment réussissez-vous à partager et surtout à propager votre passion sur vos terres ? Existe-t-il des assos, des structures là-bas pour organiser des concerts ou promouvoir les groupes ? Ou bien est-ce de l'autonomie et de la démerde totale ?
Flow : Hum, oui c'est vrai que la scène Grind par chez nous est assez faible, je dirais. C'est jamais évident de pouvoir organiser des concerts vers chez nous, vu qu'il n'y a pas beaucoup de structures. On avait une structure vers chez nous, qui s'appelait le « Bidache Metal Fest », organisé par les gars des Killers, mais je crois qu'il y a eu quelques soucis avec la municipalité, et bon depuis il n'y a plus beaucoup d'asso ''Metal Extrême' vers chez nous, et c'est vrai que ce n'est pas évident. Pourtant il y a quand même pas mal de bons groupes qui tournent, je pense à Hypnosis, à Monarch, à Plèbe aussi, un groupe de rock qui commence à percer. Il y a des groupes, mais c'est vrai qu'au niveau des structures, c'est calme...

Vous semblez porter un réel attachement pour vos origines basques. Outre certains titres ou paroles, votre bio est notamment dispo en basque. Est-ce uniquement une stratégie marketing assumée, ou bien un réel signe de votre attachement à vos racines et à votre culture ?
Flow : Héhé, par rapport à la langue basque, et à nos origines, pas grand-chose à dire, hormis que ce n'est absolument pas une stratégie marketing... (rires) Nos paroles ne sont pas en basque, en anglais uniquement ; mais oui, on attache une certaine importance à nos racines, et puis le basque, c'est aussi notre langue de vie, au quotidien, à Pat et à moi, tout simplement. Donc voilà, rien de spécial à ajouter, si ce n'est que c'est la langue que l'on parle au quotidien, et on a envie aussi de la faire vivre et de la faire partager.


Le Grind est une musique sans concession, violente et rageuse. Mais au fond, qu’est-ce qui vous attire, principalement, dans le Grind ?
Est-ce que le fait de jouer ce type de zik est pour vous une forme d'exutoire, de défoulement ? Ou bien cela ne reste-t-il qu'une passion comme une autre ?
Flow : le Grind, pour nous c'est avant tout une grande passion, c'est une façon de nous retrouver, c'est un mode de vie, c'est une ambiance, c'est beaucoup de choses, mais c'est vraiment notre passion à nous 4. Et puis c'est aussi l'occasion, en faisant des concerts, et en rencontrant des gens, de pouvoir vivre une expérience vraiment vraiment sympa, et de pouvoir vraiment envoyer en concert quelque chose de très violent, de très brutal, alors que dans la vie nous sommes très calmes et tout à fait ''normaux'... Voilà, c'est tout simplement une passion de longue date.

INFEST - MoshRoom
10 Vous n'êtes pas encore des vieux, loin de là, mais vous avez déjà une certaine expérience de la scène et de l'UG. Les mœurs ont bien évolué depuis 10 ans, le tape-trading a laissé la place au P2P et aux sites communautaires. Internet est devenu un outil incontournable, tant d'un point de vue promotionnel que relationnel.
Quel regard portez-vous sur ces nouveaux ''média' ? Quel est votre sentiment sur le téléchargement intensif ? Est-ce que les MySpace et autres YouTube sont avant tout pour vous un vecteur de communication important, ou plutôt une perte de temps obligée ?

Flow : Oui, c'est sûr qu'en 10 ans, il y a pas mal de choses qui ont changés, et dans le milieu extrême également... Par rapport à Internet et tout ça, moi j'y vois des choses plutôt positives : pour un groupe qui voudrait se faire sa propre promotion, je pense que c'est quelque chose de quasi-indispensable. Maintenant, chacun peut décider de sa manière de travailler, mais en tout cas, moi personnellement je vois ces outils comme quelque chose de très positif, je m'en sers au quotidien, et c'est aussi ce qui nous permet de nous ouvrir au reste de la scène, donc je pense qu'il faut en passer par là.

Par rapport au téléchargement, hum... moi j'ai pas non plus d'avis très, très négatif par rapport à ça. Tu sais, pour un groupe comme INFEST, le téléchargement n'est pas vraiment nuisible, si ce n'est même pas du tout. Ce n'est pas ça qui va nous plomber, nous tuer, sachant qu'on n'est pas professionnels, c'est-à-dire qu'on ne gagne pas notre vie avec la vente des CD. Donc bon, si vous voulez télécharger notre album, téléchargez-le, ce n'est pas un souci, vous le trouverez facilement ; maintenant je sais aussi qu'il y a des gens qui achètent des CD, et qui voudront aussi acheter notre CD, et je sais qu'il est aussi facilement trouvable, et que si quelqu'un veut l'acheter, il le trouvera sans problème. En fait je reste persuadé que les gens qui veulent acheter des CD continuent toujours à acheter, indépendamment du téléchargement. Pour résumer, je ne pense pas que ça soit nuisible à des groupes underground comme nous ; je ne suis pas non plus pour le favoriser, mais bon, si ça permet à des gens de découvrir INFEST, eh bien c'est pas plus mal.
Je tiens tout de même à remercier du fond du cœur tous les gens qui nous soutiennent, et notamment ceux qui nous soutiennent en achetant nos CD, parce que c'est aussi un peu grâce à eux qu'on peut continuer à faire des choses.


Historiquement, le Grind a souvent été un support musical de revendication ou de protestation vis-à-vis de la société moderne, de la société de consommation ou de la politique.
Est-ce que c'est aussi pour vous un moyen d'expression de vos avis, de vos opinions, de vos ras-le-bol ? Est-ce que certaines revendications, certaines contestations vous tiennent à cœur, et vous semblent intiment liées à votre musique ?
Flow : Oui, je suis relativement d'accord avec toi sur ces revendications souvent présentes dans le Grind, même si avec INFEST, nous, on a globalement peu de revendications, aucune revendication politique déjà, mais juste quelques « revendications » concernant la société de consommation, et notre vision des choses vis-à-vis de la musique essentiellement. On a plusieurs titres assez représentatifs de nos idées, le titre « Greatest [S]Hits » (ndJu : sur l'album ''MoshRoom') par exemple, qui fait référence à ''Greatest Hits', c'est-à-dire toutes ces merdes de compilations qui polluent le marché, qui polluent les ondes, c'est un petit clin d'œil contre ça. On a aussi un morceau qui s'intitule « 20th Century Fucks » (ndJu : toujours sur ''MoshRoom'), en référence à nos chers amis de la 20th Century Fox, et à toute cette industrie musicale, cinématographique, très ''américaine', très superficielle, ce n'est pas pour dénoncer, mais bon on n'est pas du tout dans ce délire-là, donc voilà. Ah oui, on a aussi un morceau qui s'appelle « Shoot the Pope », bon, je te laisse faire la traduction... (rires) ; c'est pas spécialement contre le Pape en lui-même, c'est juste une chanson qui parle de comment on peut en arriver à faire la guerre pour des religions. C'est un morceau très court, où on shoot pas mal de gens (rires), voilà, bon c'est juste représentatif des trucs qui nous font un peu chier... Mais sinon, non on n'a pas de revendications particulières...
Après, on a aussi pas mal de titres un peu dans un délire ''rigolo', où on ne se prend pas trop au sérieux, comme « I Ate a Bin » par exemple, qui parle de la gueule que t'as le lendemain de cuite, ou le morceau « Polype » également, en référence à mon problème de cordes vocales que j'ai eu après notre tournée avec Goryptic, et qui fait référence à toutes les conneries qu'on peut faire en tournée, tout ce grand n'importe quoi... Voilà, c'est aussi tout ça INFEST, ne pas trop se prendre au sérieux non plus, et faire du Grind aussi dans cet esprit ''délire'...

12 Niveau inspiration musicale, ou tout au moins groupes fétiches, vous tapez plutôt dans quoi ? Brutal Death ultra technique, Gore Grind baveux, ou Salsa brésilienne ?
Étant présents dans la scène « underground » française depuis un certain nombre d'années, quel regard portes-tu sur cette scène et les groupes qui la composent ? Vous avez des affinités particulières avec certains groupes ?

Flow : On écoute surtout du Grind Core dit ''Moderne', style Afgründ, Mumakil, Rotten Sound, Gagdet, un peu toute cette nouvelle scène Grind Core, que je trouve très intéressante, et dans laquelle on évolue un petit peu avec INFEST. On écoute aussi beaucoup de Salsa brésilienne également, ça c'est sûr que c'est indispensable... (rires).
Par rapport à la scène UG française, il y a de plus en plus de groupes intéressants je trouve, de plus en plus de groupes qui cherchent aussi à se ''professionnaliser', en sortant des produits travaillés et de qualité, de jolis CD, des pochettes sympa, ce qui me semble assez indispensable. Après je pense surtout aux groupes avec qui on est proches dans le milieu UG, comme Goryptic et Trepan Dead, avec qui on a déjà tourné notamment en Europe ; Inhumate aussi, qu'on commence à pas mal connaître, Blockheads également, Kronos avec qui on a joué aussi, ainsi que Zubrowska, des chouettes types de Toulouse. Je trouve qu'il y a beaucoup de groupes français qui sont pour moi super intéressants et qui mériteraient de pouvoir s'exporter un peu plus loin de nos frontières.


Maintenant que votre second album est sorti : est-ce que vous avez d’autres projets en vue, dans un futur proche ou plus lointain ? Comment voyez-vous votre avenir ?

INFEST - BudFlow: Alors, les projets pour cette année, ça va être de continuer la composition du split dont je te parlais tout à l'heure (Split avec Trepan Dead et Utopium), qui devrait sortir cette année ; je n'ai pas encore trop d'infos précises à ce sujet, mais on est dessus et on te tiendra au courant.

On va aussi avoir quelques dates en Espagne en avril et en mai, on va jouer notamment avec Juggernaut, puis on va rejoindre le Brutalogos Fest, du côté de Palencia, et on va aussi partir jouer à Londres courant mai. Ensuite on verra bien cet été, du côté des festivals, pour l'instant pas grand-chose ; peut-être en septembre également une tournée de 2/3 semaines vers l'Est, je t'en dirai plus quand j'aurai plus de précisions.
Donc une année plutôt bien occupée, sachant que bon, on travaille tous à côté, mais ça va le faire.

Merci beaucoup Flow de m'avoir consacré un peu de ton temps, je te laisse la parole, ces dernières lignes sont pour toi ; tu peux faire un peu de promo, cracher ta haine vis-à-vis des médias, ou bien nous filer ta recette de cocktail préférée... Bonne route et à très bientôt j'espère !
Flow : Eh bien merci à toi Ju pour cette interview, merci à tous les gens qui nous supportent, qui nous soutiennent, n'hésitez pas à aller sur notre MySpace pour trouver des infos sur le groupe, ou pour entrer en contact avec nous, il n'y a pas de problèmes.
Tu me parles de recettes de cocktails, c'est marrant parce que je travaille dans un bar... Hé bien je te conseille vivement le « Russe blanc » ; c'est un cocktail classique, celui du ''Big Lebowski' ! Je te donne pas la recette, mais je laisse le soin aux VSeurs d'essayer de trouver la meilleure recette possible... Merci encore, à très vite au détour d'un concert.


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker