Bon, après écoute des deux morceaux, voici mon avis :
Feeding the Machine : musicalement, j'aime bien l'intro bien énergique (et qui revient un peu au cours du morceau), les parties un peu plus atmosphériques me semblent nécessiter un peu plus d'écoutes pour les appréhender (je ne suis pas sûr d'être très fan du son), l'envolée du clavier et de la guitare vers la quatrième minute me caresse bien l'oreille, c'est pas mal du tout ; vocalement, j'ai eu un peu de mal au début mais, bon, je pense que ça s'améliore avec les écoutes, notamment la partie hurlée... En fait, une écoute répétée me semble indiquée pour se faire une idée plus juste du morceau qui, au passage, me fait parfois penser à Fear Factory (leur second album, sans doute... le seul que j'ai avec Soul of a New Machine).
Race with Devil on Spanish Highway : p'tain ! On dirait la bande son d'une série policière des années 70 violée par une bande de malfrats ! Honnêtement, une tuerie ! J'aime beaucoup, en faite... Même le son me semble plus adéquate ! :)
(Et M'sieur Baretta, voilà ce qui arrive quand on cherche - ou réussit - à tuer son ex...)
@ Moshimosher: Pour pouvoir se positionner, il faut avoir écouté. En parlant de ça, as-tu testé les morceaux dispo en fin de kro? Qu'en as tu pensé?
@ hammerbattalion: Tu fais bien de rappeler que Chris Kontos n'a pas eu la possibilité d'exprimer son point de vue. Cela dit les propos de Robb Flynn pour MH et Eric Peterson pour Testament vont dans le même sens. Chris Kontos est un excellent batteur qui pouvait prétendre à une grande carrière à l'instar de mecs comme Gene Hoglan, Paul Bostaph et dans une moindre mesure John Dette. Ça n'a pas été le cas et il en est le principal responsable. Un beau gâchis.
A Nekobibu : Et je te laisse imaginer les galères contractuelles pour réunir des groupes signés sur des labels différents!
Inimaginable en 2014 en effet!
Aux côtés du divin recueil de brutes de "Masters of Brutality" et de la mythique compil "Thrash and Speed", voilà une autre référence indispensable pour tout métalleux sans oeillères !
Fallait oser quand même...caler sur la même galette des groupes qui à priori n'ont rien, ou bien peu, en commun : DANZIG, INFECTIOUS GROOVES, BURNING HEADS et TREPONEM PAL...
Et comme tu le soulignes, ça colle, la sauce prend ! Pire, elle est parfaitement homogène !
Maïté...sors de ce corps !
Bon album, je préfère quand même Ugra Karma. En tous cas ils ont tout compris de la provoc les Impaled, et ils en rajoutent toujours une couche, plus fins qu'il n'y parait.
Ah, mais elle est très marrante ta kro, je me souviens de ce hard rock, je me souviens aussi avoir acheté cette compile, sais pas ce qu'elle est devenue. Et c'est vrai que çà faisait du bien de voir arriver des groupes avec des looks normaux après la déferlante glam. Combien de fans de l'époque ont abandonné le metal? Combien?
Sacrée kro, pfff. Je suis aussi passé à côté de celui-là même si tes anecdotes me rappellent bien des choses. Je ne connais pas cet album, comme pour le premier, il faudra que j'y jette une oreille.
Moi je tiens à ajouter deux choses, je vais raconter ma vie vous pouvez zapper. Pour avoir eu mon meilleur pote qui s'est battu (et a perdu) contre une tumeur du cerveau, je peux témoigner qu'il est extrêmement difficile d'organiser une vie normale, de se concentrer, de supporter le moindre bruit, de ne pas sombrer tout simplement. Pour Murphy, ajouter au stress de la perte de dextérité, le fait de ne pas pouvoir forcément s'assurer des soins convenables, je n'ose même pas imaginer l'enfer.
Je ne suis pas sur que Kontos se soit fait virer de Machine Head pour des caprices. J'ai été témoin d'une fin de soirée, après un concert sur la tournée Burn My Eyes, pendant laquelle Flynn s'est comporté comme un véritable trou du c...avec les fans (dont moi), Kontos est alors allé vers lui et l'a incendié, c'est une armoire à glace, Flynn est un nain. Les insultes ont fusé, le nain est courageusement rentré dans son bus la queue entre les jambes et Kontos est resté avec nous le plus simplement du monde à parler metal et boire des bières comme monsieur tout le monde. Bref, j'adore Kontos.
Effectivement, un metalleux (ou non) aurait tout intérêt à laisser une porte ouverte et non à la barricader contre l'inattendu, le surprenant et l'inhabituel, tout ce qui pourrait briser ses certitudes... tant qu'il lui reste la possibilité de refermer la porte quand ce qui pointe à l'horizon ne lui plait pas vraiment... car, parfois, contre toute attente, certaines certitudes sont plus solides qu'on pourrait le penser ! Se donner la possibilité de tout aimer ne revient pas, pour autant, à tout aimer... :)
Je me rappelle de la dédicace chez Gibert Joseph à l'occasion de la sortie de l'album. 15 personnes tout au plus. Les mecs se demandaient ce qu'ils faisaient là.
@ Jeff Hannimalman: Thanks. Quoi de mieux que ses albums solo pour aborder en détails sa très riche carrière. Le résultat ne pouvait qu'être "consistant".
@ Moshimosher: J'aime beaucoup ton argumentation et tes exemples, mais il s'agit d'une erreur d'interprétation. J'aurais du tourner cette phrase autrement, l'expliciter.
Beaucoup ignorent l'existence de ces albums. D'autres seront passés au large à cause de préjugés sur le shred, le prog, etc. Ce que cette phrase sous-entend, c'est que je déplore le conformisme (s'en tenir aux gros noms/vendeurs), le manque de curiosité et d'investissement, etc... tout ce qui peut empêcher un metalleux de jeter une oreille sur Feeding the Machine.
Après libre à lui de ne pas l'apprécier et de nous en faire part. Tant que ça reste correctement argumenté et respectueux, y a pas de soucis Moshi.
Développons un peu plus que naguère :
Ce disque était arrivé peu de temps avant que je me mette au gros Metal. Sa production passait pour énorme à l'époque, c'était la première de Colin Richardson dans le Metal non extrême et son téléphone sonna beaucoup dans les années qui suivirent...
Le côté "HardCore-Hip Hop-insécurité urbaine" apportait une vraie fraîcheur, et l'excellence de Kontos suffisait à faire passer le tout pour énorme techniquement aussi pour les oreilles encore peu fines (...de novices comme moi). Peut importe, y restent les titres les plus brutaux de leur répertoire.
En ce temps MH passait encore pour un vrai groupe égalitaire, l'autorité de Robb Flynn s'affirmant par la suite.
Les avoir loupés à l'époque quand la fameuse tournée avec Meshuggah et Mary Beats Jane passait chez moi, ça reste une frustration éternelle, l'une des raisons pour lesquelles je fais autant de concerts maintenant.
J'ai commencé à m'intéresser vraiment au groupe à partir de cet album (les radios n'étant pas étrangères à cela...).
Mais après la découverte de leurs sorties précédentes, je l'ai carrément délaissé !
Puis je ne suis pas d'accord dans la Kro ! OK "Conspiracy Of One" est bien en deça d'Americana, mais Splinter est juste énorme (préféré même à Americana) !
Pas contre, je voudrais faire une remarque sur le dernier paragraphe. L'avant-dernière phrase en faite.
Je ne crois pas que le problème soit nécessairement l'ouverture des metalleux ou le mérite du musicien. Il faut aussi tenir compte de l'alchimie qui se produit entre, d'un côté, la musique de l'artiste, et de l'autre, la sensibilité de l'auditeur. Je précise qu'il ne s'agit pas d'un jugement de valeur. Il nous arrive à chacun, je pense, d'adorer des musiques pas si extraordinaires que cela et de rester insensible à des chef-d'oeuvres. En fait, c'est un peu comme lorsqu'on appose un parfum délicat sur une peau délicate et qu'on obtient une odeur pas si délicate que cela... La chimie, c'est pas facile...
Par exemple, je me souviens de la première écoute de l'un des Septic Flesh, et en particulier de la voix de Natalie Rassoulis. Mon cœur d'artichaut est tombé sous son charme... Un véritable sentiment amoureux ! (Bon, avec le temps, ce sentiment c'est tout de même atténué, mais c'est dire la beauté de sa voix.) Quand je l'ai fait écouté à ma meilleure amie, elle n'a pas été aussi impressionnée. C'était frustrant.
Pareil pour mon film préféré, 28 jours plus tard, que j'adore véritablement. Ca vient sans doute de moi, de mon passé, mais, bon, ce film me touche tout particulièrement. Et bien, rebelote, ma meilleure amie (dont je devrais très certainement changer... :)) n'a pas été aussi marqué que moi. "La frustration a la dureté et le tranchant d'un bon coup de scalpel"... Dixit Jack the ripper, fameux médecin anglais...
Le goût, c'est comme l'égout : on supporte le sien mais pas celui d'autrui... :)