- MARILLION par KARADOK - 3351 lectures
MARILLION à l’Usine le 24 novembre 2005 (Istres 13)



Ça faisait 15 ans que les Anglais n'étaient pas revenus à Marseille. Une aubaine pour les sudistes délaissés par la scène métal et prog. Le lieu qui accueille la bande à Hogarth est comme le nom l'indique, une usine désaffectée située à environ 60 bornes de la citée phocéenne. Une heure avant le concert, la foule se masse devant les portes, dans le froid et attend patiemment qu'on veuille bien les ouvrir. Vu la température en vigueur attisée par un mistral glacial, pas sûr qu'elle soit en état de répondre présent à l'heure dite. Un groupe animé tente de se réchauffer en reprenant quelques titres de Marbles à l'aide d'une guitare. Héroïque ! 8h, les portes s'ouvrent enfin et la foule gelée s'engouffre dans la salle surchauffée. Une salle toute en longueur, sans place assise dans un décor aux murs sombres, à l'allure semi gothique de vieille fabrique fin 19e. Juste le temps de prendre place à proximité de la scène, de faire un tour d'horizon des connaissances et les hollandais de A Day's Work, non signalés sur le programme ouvrent le set. Trois quart d'heures de rock musclé, 7 ou 8 tires envoyés au presse purée dans un mix Placebo/U2. Musicos bien en place - 2 guitares, basse, batterie - chanteur filiforme à la voix puissante et des compositions originales nous permettent de passer un bon moment avant le plat de résistance. En annonçant le dernier titre, le front man batave promet que c'est bien le dernier et qu'il va céder la place avec respect à la « légende vivante ». Eux-mêmes seront dans la fosse pour l'applaudir et le remercie de leur permettre d'ouvrir sur cette date. En fait, cette visite dans le sud est une surprise de Noël en dehors du Marbles Tour dans le cadre du Not Quiete Xmas Tour qui a démarré à Barcelone le 23 novembre et se finira à Oslo le 17 décembre avec 3 dates en France : le 24/11 à Istres, le 28 à Paris (Elisée Montmartre et le 29 à Lille (Le Splendid). Ceci a son importance dans le menu de la Set-List. Fin du set de A Day's Work et mise en place par des roadies actifs et visiblement fiers. Les british se font un peu attendre et la foule gronde. Ouverture des hostilités vers 22 heures avec près d'une heure de retard sur le programme. Le groupe prend place dans l'effervescence et entame un show qui va durer environ 2 heures. Non pas sur The Invisible Man, au grand désappointement de certains mais avec An Accidental Man de This Strange Engine. On comprendra vite que Marbles n'est pas le pivot autour duquel s'articulera le concert de ce soir. Il revisite le passé en exhumant des titres depuis longtemps mis de côté et tirés d'anciens albums exceptés ceux de la période Fish, bien entendu. Je vous les livre en vrac car l'inconfort de ma position (4 heures debout dans une foule compressée) et la fatigue ne m'ont pas permis de prendre des notes. Les temps forts sont nombreux et les titres se suivent à un bon rtyhme, entrecoupés de 2 interludes Marbles. Ça donne donc Afraid Of Sunlight : Gazpacho, Beautiful (superbe interprétation) et Out Of This World. Holydays In Eden n'est représenté que par The Party. Tout comme Brave avec un Runaway énergique. C'est lors du premier rappel que Season's End est à l'honneur avec un magistral The King Of Sunset Town. Anoraknophobia se taille une belle place avec des interprétations qui donnent du relief à un album que je n'apprécie que modérément : Between You & Me, Quartz, Separated Out. Quant à Marbles, on a droit aux titres suivants: Genie, sublime, Fantastic Place, magique avec Hogarth assis à son clavier au devant de la scène, Drilling Holes, peut-être un peu en deçà, You're Gone très efficace, mais pas de Don't Hurt Yourself qui aurait pu mettre le feu à une foule conquise. Conquise mais un peu passive. Hogarth s'en plaint d'ailleurs gentiment en lançant un « you're cool in Marseille » révélateur. Cool, oui mais un peu trop. Il faut dire qu'après s'être gelé pendant une demi heure dehors, l'attente un tantinet longue et, par contraste, l'atmosphère étouffante de la salle, plonge l'assistance dans une certaine torpeur. Et puis franchement, la musique des Anglais ne se prêtent pas au pogo ou au headbanging. J'en reviens à la setlist. Don't Hurt Yourself en communion avec le groupe aurait sans doute réveillé la masse. The Damage ne nous bouscule pas davantage. Avec le recul, c'est le titre le plus faible de Marbles. Toujours pas de The Invisible Man. Dire que j'étais venu aussi pour entendre ça en live ! Pas non plus d'Ocean Cloud. Certes, il faut caser ses 17' et le groupe a privilégié le nombre à la nouveauté. Heureusement, au terme du second rappel, Marillion nous balance un Neverland de folie qui marquera les esprits. Il était prévu que le groupe interprète 3 titres du futur album, mais, finalement, cela ne s'est pas fait. Dommage ! Dans tout ça, les musiciens sont au taquet. Trewavas sautille sur sa basse comme aux beaux jours de Transatlantic. Il donne de la voix en soutient à Hogarth dont la prestation est bonne sans atteindre le nirvana. Il se montre par contre grandiose sur les titres les plus éthérés. Genie, Fantastic Place et justement Neverland. Ian Mosley, très en verve derrière ses fûts, tente d'atomiser une atmosphère trop feutrée. Mark Kelly, assez discret, se dissimule sous son rack de claviers. Mais le dieu de la soirée, c'est Rothery. Au début du set, les roadies ont distribué des cierges magiques car le guitariste fête son anniversaire ce même jour. Et son jeu de gratte est sublime. Ses doigts bien que boudinés glissent avec grâce sur les différents manches de guitares que son roadie perso, véritable mère poule, lui tend avec un regard énamouré à chaque nouvelle intervention. Il n'y a qu'à fermer les yeux et se laisser porter par les slides et les piqués de Steve. Sans parler de la voix d'Hogarth, une partie de la magie du groupe est là, au bout de ces phalanges agiles et entre les barrettes de la demi douzaine de 6 et 12 cordes qu'il utilise tout au long du set. Ce type est la parfaite alchimie du guitariste accompli. Humble, sans effets inutiles ou descentes de manches fantaisistes, il illumine ses interventions de feeling et avec pertinence. Total parti pris ! Bon anniversaire Steve ! Minuit, la scène s'éteint et la lumière vive de la salle nous rappelle à l'ordre. Et oui, c'est déjà fini. Bonne chance pour la suite de la tournée et, s'il vous plaît, n'attendez pas 15 ans pour revenir nous voir.


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