A l'occasion de la sortie de Hundre År Gammel, Prince de Lu avait interviewé Khold pour HRM 19. Voici donc l'interview en question, déjà parue en intégralité dans le mag puisque Sarke, le batteur du groupe, n'est pas des plus bavards.

Il y a deux ans, vous geliez le projet Khold. En août 2007, des rumeurs indiquaient déjà que Khold sortirait un album en 2008. Etait-ce le bon moment pour une reformation, après un temps de séparation assez court?
Pour nous, le break a été suffisamment long. Nous avions besoin d'un moment sans penser à Khold. Gard et moi savions aussi que nous allions enregistrer l'album de Tulus. C'était une des raisons du break. Mais nous sommes de retour et tout va bien.

Maintenant que vous êtes réunis, peut-on connaître les vrais raisons de la séparation de 2006? Dans les communiqués officiels, vous parliez d'un besoin de réfléchir au futur du groupe.
Il s'agissait seulement pour nous de faire un break avec Khold. Nous avons fait beaucoup pour le projet depuis ses débuts en 2000. Je pense que les gens aussi avaient besoin d'un court break avec Khold.

En écoutant votre dernier album, j'ai l'impression que le temps s'est arrêté avant le break et que Khold est resté le même groupe. Quelles idées nouvelles ont apportées ces deux ans de silence?
Khold est notre style de musique et nous ne le changeons pas. Même avec le temps. Jouer des riffs simples avec un son puissant est notre style. Nous avons toujours de nouveaux éléments et de nouvelles idées dans notre musique.

Peux-tu nous parler de l'enregistrement? Avez-vous enregistré dans un nouveau studio, comme pour chaque album?
Oui, nous avons été dans un nouveau studio à nouveau. Nous sommes allés en Suède au Silence Studio. Là-bas, nous avons enregistré l'album entièrement en live dans le studio, puis nous l'avons mixé à Oslo en Norvège. Donc ce que tu entends sur l'album est l'intégralité du groupe qui joue ensemble. Nous avons écrit les morceaux pendant la période de 8-9 mois qui a précédé le studio.

Votre nouvel album est plus homogène que les précédents. J'ai l'impression qu'il est plus lent et vicieux qu'avant. Y a-t-il eu de la colère pendant l'enregistrement?
Pas mal de gens nous disent que l'album est plus rapide. Peut-être veux-tu dire qu'il est plus lourd. Je ne parlerai pas de colère, mais nous avons essayé de le faire froid et sombre.

Est-ce que Hildr (NDR: la femme de Gard) a écrit les paroles de votre nouvel album?
Elle a écrit tous les textes, à l'exception des paroles de "Der Kulden Rår". Les paroles traitent de la noirceur, de la froideur, de la mort, des esprits malades et de vieilles histoires mêlant le vrai et le faux.

Quels sont les prochains objectifs pour le groupe? Avez-vous planifié des vidéos ou une tournée en Europe? Des années sont passées depuis votre dernier concert en France.
Nous avons réalisé une nouvelle vidéo, elle peut être regardée sur notre site web (http://www.khold.com). Nous espérons tourner en Europe cet automne après que la sortie du CD. La France est, bien sûr, sur la liste des pays envisagés pour la tournée européenne.

Quels sont les retours sur l'album "Biography Obscene", album sorti sous le nom de Tulus? J'imagine que les comparaisons avec le travail de Khold ont été inévitables. Tulus est-il toujours un projet actif?
Les retours ont été plutôt bons. Certaines personnes préfèrent Khold alors que d'autres préfèrent Tulus. C'est ainsi que ça marche. Tulus est actif quand nous en avons besoin.

Parmi d'autres, Satyr est un grand fan de Khold. Quel est votre sentiment d'être l'influence de grands groupes comme Satyricon?
Nous accueillons tous les gens qui comprennent notre musique. Avec Satyricon, nous jouons un peu dans le même style. Nous proposons un black metal dans sa forme la plus directe et primitive. Je connais quelques groupes, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis, qui se réclament de Khold. Bien sûr, c'est bon de le savoir.

Quelles sont vos propres références musicales? Y a-t-il eu un album qui t'a étonné récemment?
Pas récemment, non. Je suis un grand fan de Slayer et j'espère qu'un nouvel album va sortir bientôt.

La voix de Gard déclamant des textes en vieux norvégien est une marque de fabrique de Khold. N'avez-vous jamais été tentés d'utiliser des textes en anglais?
Non, nous pensons que notre musique convient bien mieux aux paroles en norvégien. Nous garderons toujours les vocaux en norvégien.

Un autre élément récurrent de Khold est le visage de Gard sur la pochette. Est-ce important de conserver cette cohérence visuelle sur toutes vos sorties?
C'est devenu notre marque de fabrique, comme les paroles en norvégien. Nous avons notre propre style musical, aussi bien que visuel.

Certains groupes changent radicalement de thèmes, de concepts ou de voie musicale d'un album à l'autre. Khold ressemble plus à un gigantesque paquebot qui traverse une mer de glace, imperturbable et sûr de sa route.
Bien sûr. Je ne peux pas nier cette image. Nous faisons ce que nous savons le mieux faire et c'est ce que j'aime.

Comment penses-tu que Khold peut évoluer dans le futur? Et d'abord, Khold peut-il évoluer musicalement?
Ca dépend ce que tu entends par là. Je pense que toutes nos sorties sont différentes. Le style musical est le même, mais je pense que nous avons du matériel très différent à chaque fois. Donc, pour moi, je pense que nous avons évolué.

Question piège pour finir: connais-tu des groupes de metal français?
Oui, certains, mais je ne me souviens pas des noms.