Arènes de Nîmes le 23 juillet 2005

C'est dans la très sympathique ville de Nîmes que RAMMSTEIN a posé ses bagages pour leur seule date française cet été et qui plus est pour réaliser leur concert au cœur du magnifique site des arènes de la ville. C'est donc une marée noire qui aura envahit littéralement la ville ce samedi 23 juillet laissant les autochtones un peu perplexes quant aux accoutrements de certains fans... Mais aujourd'hui, c'est pour faire la fête que 11000 personnes (le groupe jouait à guichet fermé) venus des quatres coins de l'Europe se sont déplacés et pour rien d'autres.
Et autant dire que des arènes remplies à ras bord donnent un petit goût de magie à cette soirée, surtout quand le public est chaud et extrêmement motivé pour que cette soirée soit anthologiesque. D'ailleurs le groupe a ramené une équipe vidéo dans le but de filmer le show de ce soir pour réaliser un DVD et on le comprend aisément quand on voit le cadre magnifique et l'ambiance exceptionnelle qui y règnent.

C'est vers 20h00 que la première partie prend place et autant dire qu'elle ne sera pas des mieux accueillies... En effet c'est DJ TORGULL, également bassiste de PALINDROME, qui va mixer pendant 45 minutes environ sur ses platines morceaux techno-hardcore et indus. Et qu'elles ont dû être longues ces minutes pour le DJ français! Car le public dès le début du set le hue et lui jette bouteilles d'eau, frites et autres pièces de monnaies cuivrées en espérant le voir disparaître le plus rapidement possible. On se croirait revenu au temps des romains où la foule réclame une mise à mort. C'est enfin un membre du staff qui demandera à Torgull de quitter la scène, chose qu'il fera sous les acclamations en se donnant tout de même le plaisir de lever ses majeurs en direction du public qui n'aura pas été spécialement réglo ce soir envers lui… No comment !

Rammstein déboulera 45 minutes plus tard, après que la pénombre soit tombée sur la bâtisse bimillénaire pour mettre en valeur les lights et autres effets pyrotechniques. Lorsque le rideau tombe, on peut voir que les Allemands évolueront au sein d'un décor futuriste inspiré par Giger: la structure est entièrement métallique et possède deux nacelles sur verrins de chaque côté d'une porte ronde qui, quand elle est ouverte, ressemble à un vagin. Les deux nacelles permettent aux guitaristes d'accéder à l'étage supérieur de la scène où trônent le batteur au centre et le bassiste. Très impressionnante mais ce n'est rien comparé au déluge de feu qui nous attend durant le concert...
C'est sur "Reise, Reise" que le set débute et le public est déjà debout, conquis d'avance. Le groupe est en grande forme, le show est carré et les titres s'enchaînent sans aucuns mots, comme d'habitude devrait on dire. La set list de 2 heures est basée principalement sur le dernier album sans oublier les classiques du groupe ("Sehnsucht", "Asche zu Asche", "Links 2-3-4", "Du Hast", "Rammstein") et même l'inédit "Benzin", morceau issu de "Reise, Reise vol.2" leur prochain album, sera jouée ce soir.
Niveau effets visuels, le feu est bien entendu de la partie, les lights sont extrêmement travaillées (notamment sur "Sonne", soleil en allemand, où la scène prend une somptueuse couleur jaune) et on a même droit à des saynètes pour illustrer les chansons. Sur "Mein Teil" par exemple où Till, le chanteur, déguisé en boucher, poursuit Flake, le claviériste, avec un micro en forme de couteau avant de mettre le malheureux dans une marmite géante qu'il fait chauffer à coups de lance-flammes... Parmi les moments forts on retiendra (entre autres tant le spectacle est énorme) "Los" avec un set de batterie réduit au minimum et un groupe donnant une session presque intimiste, "Feuer frei!" et ses masques lance-flammes, "Du Riechst so gut" ou Till lance trois fusées dans le public à l'aide d'un arc étincelant, "Rammstein" et son utilisation à outrance de lance-flammes (putain ça chauffe la gueule quand on est devant!!!) et enfin "Stripped" sur laquelle Oli le bassiste se fait porter par la fosse dans un canot pneumatique en guise de bouquet final. Le groupe nous gratifiera ce soir de deux rappels avant de quitter la scène en remerciant chaleureusement le public. Un concert unique de par le lieu, un moment magique de par l'ambiance.

Le grand cirque Rammstein nous aura une nouvelle fois fait voyager et c'est avec impatience qu'on attend le prochain album (prévu pour la rentrée) ainsi que la prochaine tournée qui devrait s'en suivre...