- FURY FEST 2005 par [EMP], LEGUMAN, NAPALMUS, ZOLIV ET TONTON - 10683 lectures
les 24, 25 et 26 Juin 2005 Le Mans (Parc des expositions)



Vendredi 24 Juin

Ils nous avaient prévenus que cette édition 2005 allait se faire à l'arrache, suite à la scission de l'équipe trois semaines avant le week-end fatidique. Pourtant rien ne nous avait préparés à l'anarchie de ce premier jour. Outre une gestion, aussi mauvaise qu'en 2004, des arrivants venus des quatre coins de l'Europe, le Fury fest aurait pu troquer son nom pour un chaos fest plus approprié ; retards, annulations de dernière minute, reports, groupes oubliés à l'aéroport, la palme revenant à JESU, annulés suite à leur retard qui finalement joueront en même temps que FANTOMAS. Difficile de ne pas rater des prestations dans ces conditions et que dire du son catastrophique de la scène forum ? Morceaux choisis de la journée :



CATARACT / 14:00 / Forum Stage

Le festival débutera pour nous avec CATARACT dans une Forum Stage déjà bien remplie. Première constatation: en terme de qualité sonore, la structure de cette salle semble rédhibitoire et l'ensemble des groupes qui s'y produiront bénéficiera d'un son très moyen dont la qualité variera en fonction du style pratiqué et du talent de leurs sondiers. Quoi qu'il en soit les Suisses de CATARACT s'en sortent avec les honneurs : leur puissant metal-hardcore reçoit un excellent accueil, les mosh parts pleuvent et les premiers KDS du festival font leur apparition. (E)

THE ARRS / 14:20 / Mainstage

Au beau milieu du set de CATARACT les Parisiens de THE ARRS, qui remplacent AFTER FOREVER au pied levé, débutent leur set dans la Main Stage. Pour différentes raisons – remplacement non-annoncé au public, chevauchement avec le set de CATARACT qui officie dans un style relativement proche – le groupe débute sa prestation devant une salle quasiment vide mais ne se laisse pas décontenancer pour autant et investi la scène avec aisance. Au programme, une majorité de titres de leur premier album « Et la douleur est la même » dont la sortie est prévue début septembre. Les compos sont taillées pour la scène et l'ambiance ira crescendo jusqu'à son point d'orgue qui, comme cela était prévisible, correspond plus ou moins à la fin du set de CATARACT. (E)

SIKTH / 15:30 / Forum Stage

Première déception du festival avec les Anglais de SIKTH. Le groupe ayant purement et simplement annulé sa récente tournée avec PSYKUP, il est attendu au tournant. La grosse question est de savoir si les six virtuoses seront en mesure de reproduire de manière cohérente une musique aussi riche et dense que celle de leur excellent premier album « The Trees are Dead and Dried out... » (je vous fais grâce du nom complet). Il sera difficile d'y répondre tant le son dont « bénéficie » le groupe est médiocre. Il faut reconnaître que sonoriser une musique aussi schizophrène que celle de SIKTH tient déjà du défi, mais le faire dans une salle comme cette Forum Stage avec son dôme métallique cela relève de l'impossible. La setlist est majoritairement axée sur leur premier opus mais le groupe jouera un titre de leur précédent EP ainsi qu'un inédit dont il sera difficile de se faire une idée. Dans de telles conditions il est logique que le groupe n'ait pas réussi à convaincre un public les découvrant pour l'occasion (leur premier album n'étant, à ce jour, toujours pas distribué dans notre cher pays)... (E)



ARKANGEL / 16:15 / Forum Stage

Pas souvent que la formation belge nous fait les honneurs d'une prestation scénique. Il faut dire que cette dernière brillait par son absence depuis quelques années. Voilà donc le quatuor au Fury pour une demi-heure de frénésie coreuse. Je ne sais pas si c'est une impression mais la version live d'ARKANGEL sonne étrangement plus métal que sur disque. Le groupe a du mal a trouver ses marques malgré une bonne prestance. Un échauffement parfait avant l'arrivée des furieux de WALLS OF JERICHO. (T)

WALLS OF JERICHO / 17:25 / Forum Stage

C'est une Candace en très grande forme qui débarque sur cette même scène du forum. Comme l'an passé, la plus petite, par la taille, chanteuse du festival va faire une forte impression. Dans un style, une gestuelle et une puissance vocale sans pareil, Candace balance ses tripes dans les textes qu'elle hurle sous les lights. Cette frêle jeune fille au physique agressif et ingrat devient alors sexy et féminine même lorsqu'elle nous fait des moulinets dans tous les sens. Les zicos derrière, relégués au rang de faire-valoir, assurent pourtant les bases d'un NYHC solide et pugnace. Tout le monde ressort conquis et impressionné : une nouvelle fournée de spectateurs a encore été convertie. On le serait à moins. (T)



SICK OF IT ALL / 18:00 / Mainstage

« Malade de tout ça » sur la grande scène. D'abord le sentiment d'une maigre consolation pour débuter ce festival, après être arrivé trop tard pour BEECHER et CATARACT et avoir constaté l'annulation/report de HIGH ON FIRE et JESU. Aucune info officielle, que des rumeurs, on ne sait pas encore que ces deux groupes joueront finalement plus tard dans la journée. Pour l'instant, c'est la confusion et la frustration : le bon état d'esprit, finalement, pour profiter d'un show estampillé NYHC !
Toujours en forme et dynamiques, malgré les années, les vétérans ricains offrent un set carré, « classique », revisitant une carrière qui semble inépuisable. Le bûcheron Armand Majidi, bravement secondé par Craig Setari, bâtit les fondations avec la même précision, offrant au bondissant Pete Koller le terrain de jeu idéal pour y plaquer ses riffs imparables. Quant à Lou, il harangue, il assène ses paroles avec son indéfectible conviction. Ce doit être la troisième ou quatrième fois que je les vois en une dizaine d'années, et ce groupe ne m'a jamais déçu. Ce soir, je regrette seulement l'immensité de cette scène, qui dilue l'échange et l'interaction avec le public. Rien ne vaut un bon petit club pour que SOIA exprime tout son potentiel. (N)


ANOREXIA NERVOSA / 18:45 / Forum Stage

Au moins la 5ème fois que je vois les Black Metalleux d'Anorexia Nervosa en 7 ou 8 mois, et leur show devient de plus en plus rôdé. Malgré un son un peu faiblard (à quand une seconde guitare dans AN !!!) - mais c'était une caractéristique de la forum stage- Hreidmarr et sa bande au teint blanc ont déroulé avec efficacité les meilleurs morceaux de leurs 3 derniers albums, tels que Mother Anorexia, ou Sister September en final grandiose. (Z)




ETHS / 20:15 / Forum Stage

Beau clin d'œil de la programmation que de faire se succéder sur la scène du Forum les charismatiques Candace de WOJ et Candice de ETHS. Mais cette fois, point de HxC au programme mais un mélange qui a fait ses preuves partout en France entre NOSTROMO et KORN. Ambiance exceptionnelle, certainement la plus forte qu'on ait vu lors de cette première journée, le groupe ne sera pas rappelé mais bien supplié par un public en transe. Preuve est faite que ETHS a gagné sa crédibilité dans le paysage Metal français. (L)


FANTÔMAS / 19:30 / Mainstage

Les aventures de Monsieur Patton et ses innombrables formations. L'épisode du jour, c'est FANTÔMAS au Fury Fest. Pas trop de regret de ne pas voir Dave Lombardo derrière les fûts : SLAYER, c'est dans 2 jours ! Rassurant : son remplaçant pour cette tournée n'est pas manchot. C.V. en béton pour un Terry Bozzio qui a notamment collaboré avec ZAPPA et STEVE VAI. Dès le début du set, le gaillard nous fait une belle petite démo. Ça joue ! Intéressante, plaisante par moment, mais trop déconstruite pour me sentir captivé par cette musique quasi élitiste. De bons moments, mais j'avoue m'être perdu dans mes pensées plus d'une fois pendant le set. (N)



JELLO BIAFRA AND THE MELVINS / 21:00 / Mainstage

Respect pour la légende Jello Biafra, intarissable prêcheur contestataire de la côte Ouest depuis bientôt 30 ans, qui nous paraît affûté et enthousiaste à l'idée de participer à ce festival. Le charismatique animal à la voix inimitable éclipse rapidement ses comparses et ferait presque passer Buzz Osborne & co. pour de vulgaires zicos de tournée. Il soigne un peu son look — rassurez-vous, ce n'est pas non plus Axel Rose — et les titres de l'album s'enchaînent. Un petit faible pour « Yuppie Cadillac ». On n'échappe évidemment pas à quelques discours politisés entre deux titres, c'est pas maintenant qu'il va changer. Bon esprit, bon concert. (N)

LACUNA COIL / 22:00 / Forum Stage

Arrivent sur la Forum Stage les Italiens de Lacuna Coil, et là encore, un concert bien travaillé et efficacement rendu par les musiciens. Du fait de sa longueur (45 minutes), le show de Lacuna Coil est allé à l'essentiel, et a été beaucoup plus digeste que l'heure et demie vue au festival de la Rotonde. La belle Cristina chante toujours aussi bien, malgré le fait qu'on ne l'entende pas assez, de même que son acolyte du chant Andrea Ferro. Le gimmick LC (on headbangue tous en ligne) rend toujours vraiment bien, et le groupe s'éclatant sur scène fait plaisir à voir. L'accent a été mis sur Comalies, et un nouveau morceau a été joué. (Z)




HIGH ON FIRE / 23:15 / Velvet stage

C'est déjà un soulagement quand j'aperçois Matt Pike et sa clique monter sur scène. Enfin ! Après l'annulation de dernière minute de leur date parisienne fin avril, et les interrogations sur leur participation à ce festival tout au long de l'après-midi, je nous croyais maudits ! Mais les affichettes annonçant le nouvel horaire du show, placardées çà et là par l'équipe de Relapse (Tiens, des mecs compétents !…) sur le site du Fury avaient redonné espoir.
Et là, c'est la claque du jour ! Un set survitaminé de 30 minutes où le trio nous sort le grand jeu. Une set list largement consacrée à la promotion de leur dernier opus, l'excellent « Blessed Black Wings », que je conseille à toute personne qui ne le possède pas déjà. Les titres s'enchaînent : « Brother In The Wind », « To Cross The Bridge »… Une section rythmique en béton armé. Des Kensel, martelant ses fûts, le nez collé sur ses peaux pendant que le monolithique nouveau venu, Joe Preston, tapisse la salle des distorsions de sa B.C. Rich. Impressionnant de voir comment deux mecs peuvent faire autant de boucan, et captiver l'audience en l'envoûtant de ce bon groove rock'n'roll à la MOTÖRHEAD. Ça continue : « Cometh Down Hessian », « Blessed Black Wings »… Et que dire de Matt Pike ? Fantastique frontman ! Pas de mimique, pas de pose, pas d'allure. Juste ses riffs doomy/groovy/catchy et sa putain de voix. Ce mec n'est bon qu'à ça, ça se sent, ça se voit ! Un mythique « Devilution » en apogée, merci messieurs !
On sort de la salle, un mec en sueur nous interpelle : « Ohlala mais c'était qui ce groupe ? C'était ça, Cult Of Luna ?!? ». (N)




MY DYING BRIDE / 23:20 / Forum Stage

Concert très très attendu pour ma part, et ce fut sans doute MON concert du Fury Fest. Les quelques craintes par rapport au son dans la Forum Stage laissaient à penser que cet aspect pourrait gâcher le concert des Anglais, mais par chance, ils ont pu bénéficier d'un son correct, qui a bien rendu justice à la grandeur de MY DYING BRIDE. Mené par un Aaron Stainthorpe extrêmement charismatique, qui mobilise toute l'attention sur scène à lui tout seul avec ses attitudes théâtrales de grande classe, l'heure impartie à MDB est passée bien trop vite, et des morceaux comme le lancinant "The Cry of Mankind", le très beau "Catherine Blake", ou encore l'apocalyptique "She is the Dark" (où même des pogos se formeront !) auront laissé un grand souvenir aux spectateurs, comblés. Vivement un autre concert de MY DYING BRIDE ! (Z)


CULT OF LUNA / 00:15 / Velvet Stage

Initialement prévus à 20:30, puis décalés en tête d'affiche de la Velvet Stage, CULT OF LUNA débute son set peu de temps après minuit. Le groupe a toutes les raisons du monde pour ne pas être en forme mais va pourtant délivrer une des prestations les plus intenses de la journée. Le son, massif ET atmosphérique, est excellent et rivalise presque avec celui de leur sublime prestation de La Locomotive de Paris en octobre 2004. Le public est au rendez-vous et d'autant plus motivé que la venue du groupe semblait inespérée pour certains. Pas de surprise du côté de la setlist qui reste la même que celle de la tournée à savoir une grande partie de « Salvation » ainsi qu'un bon « The Watchtower » des familles toujours aussi efficace en live. Cette prestation aura sans aucun doute aidé à faire oublier à certains une journée chargée en frustrations et en annulations. (E)



ANTHRAX / 00:15 / Mainstage

Un choix bien étrange que celui de caser ANTHRAX en tête d'affiche de cette première journée. Il est vrai que la formation alignée n'est pas des moindres vu qu'on retrouve le line-up qui fit le succès du groupe dès le milieu des années 80. Belladona affiche une forme éblouissante et n'a rien perdu de sa voix ni de sa dégaine de hardeux. C'est un peu comme s'il était resté figé quelque part en 1990. Pour les autres, le tableau est moins florissant. Dan Spitz semble à peine concerné par ce qui se passe sur scène, tandis que Charlie Benante donne le tempo d'une rythmique sans conviction. ANTHRAX nous sort pourtant le grand jeu en piochant allégrement dans l'album mythique de cette distribution « Among the living ». L'illusion est presque parfaite et le souvenir de ces « folles années ANTHRAX » remonte par moment à la surface. Pourtant le groupe n'évite pas les fautes de goût en incluant l'anecdotique « Medusa » à sa setlist et surtout en épiloguant par des titres autrement moins marquants que l'ultime morceau de la soirée : « I am the Law ». C'est une semi-déception et ANTHRAX a perdu du même coup une part de l'intégrité qu'il avait toujours gardée. Belladona a assuré comme une bête mais que dire des autres. A l'image de cet extrait un rien opportuniste de « New Level » de PANTERA en hommage à Dimebag, cette reformation manquait cruellement de fraîcheur.(T)



Samedi 25 Juin

Fort heureusement les choses s'améliorent pour cette seconde journée. Le Fury retrouve un semblant d'ordre dès le samedi et c'est tant mieux. Les retards sont encore d'actualité sur les deux plus grandes scènes alors que la Velvet prend une demie-heure d'avance dès le milieu de l'après-midi nous faisant ainsi rater le set de ZAO. La gestion des lieux et du public s'améliorent et l'ambiance est bon enfant. Le son de la forum est toujours aussi mauvais mais l'amertume de la veille s'est envolée. Le Fury 2005 bat son plein, extraits :

WARSCARS / 12:15 / Velvet Stage

Quoi de meilleur qu'une bière bien fraîche et un bon groupe de grind qui tache pour entamer 13 heures de festival par plus de 30°C ? En dépit d'une heure à laquelle le camping compte encore ses morts, nos quatre Lillois vont jouer devant une Velvet Stage honorablement remplie. Pour ceux qui ne le sauraient toujours pas, WARSCARS n'est ni plus ni moins que le VRAI groupe des grandes folles de GRONIBARD que sont Albatar, Necronembourg, Ptite Bite et Godmichel. Sauf que dans WARSCARS ça ne rigole (presque) pas : exit les textes misogynes et les accoutrements à faire se dresser les poils des Chiennes de Garde. Place au grind « intègre », qui puise allègrement dans ses racines old-school mais reste néanmoins ouvert à quelques écarts que j'oserai qualifier de « modernes ». L'exécution et le son sont impeccables et le public finit par se réveiller totalement au milieu du set, heure à laquelle votre serviteur quitte la Velvet afin de ne pas rater KRUGER sur la Main Stage qui, par chance, commence avec un quart d'heure de retard. (E)

KRUGER / 12:30 / Mainstage

Ayant été soufflé par la prestation du groupe à La Locomotive de PARIS en première partie de PSYKUP en mai dernier, j'étais impatient de revoir KRUGER. Fort d'un deuxième album – sorti cette année sur Overcome – beaucoup moins rock'n'roll et marquant un net changement de style au profit d'un post-hardcore sincère et hypnotique, ce quintet Suisse (à ne pas confondre avec le groupe Russe de Heavy-Metal), va délivrer une très bonne prestation devant une Main Stage pas si vide que ça et pour le moins réceptive (nous apprendrons plus tard que les festivaliers ont eu beaucoup de mal à rentrer sur le site à cette heure-ci). Le jeu de scène est tout bonnement excellent avec un chanteur sur jouant juste ce qu'il faut sans jamais tomber dans le grotesque. Il n'est pas évident de donner de la consistance à ce genre de prestation alors que la majorité du public sort à peine des bras de Morphée mais KRUGER s'en tire avec nos félicitations. (E)



100 DEMONS / 12:45 / Forum stage

On commence fort cette seconde journée avec 100 DEMONS, dont le HxC typé vieille école fait la part belle aux riffs Metal les plus efficaces. Le ton est donné dans le pit et ça mouline sec grâce à l'efficacité du dernier album en date malheureusement passé inaperçu en France. C'est aussi avec plaisir qu'on retrouvera 5 morceaux de « In the Eyes of the Lord » qui fut un peu moins confidentiel. (L)

THE OLD DEAD TREE / 13:05 / Mainstage

Assez peu de monde dans la Main stage pour le concert de THE OLD DEAD TREE, la faute à une ouverture des portes un peu chaotique pénalisant les groupes jouant tôt dans la journée. Le groupe nous livrera cependant une excellente demi-heure bien remplie, avec à mon goût les meilleurs morceaux de The Nameless Disease (il ne me manquait que "It's the Same for Everyone" pour réaliser la setlist parfaite), ainsi que les 2 morceaux extraits du prochain album qu'on a déjà eu l'occasion de voir, et qui pour ma part passent de mieux en mieux à chaque fois. (Z)

COPROFAGO / 13:35 / Forum stage

S'il y avait bien un groupe inédit, et donc à ne pas rater, au Fury 2005 c'était bien COPROFAGO. Venu expressément du Chili pour l'occasion il ne nous sera pas donné de les revoir de sitôt. Malheureusement pour l'aficionado que je suis, le groupe joue dans la Forum Stage et vu le métal technique, syncopé et chirurgical que développent nos cinq Chiliens, l'appréhension du syndrome SIKTH me ronge. Finalement COPROFAGO joue la carte de la propreté plutôt que celle de la puissance et préfère judicieusement baisser son volume plutôt que d'obtenir une bouillie sonore. Le groupe vient de sortir son deuxième album (ou troisième suivant les considérations) « Unorthodox Creative Criteria » sur le label Français Sekhmet Records et nous gratifie d'une setlist équilibrée tapant aussi bien dans « Genesis » que dans leur nouvelle galette. L'accueil qui leur est réservé est plutôt étonnant mais COPROFAGO est typiquement le genre de groupe à fans « entiers » : on aime ou on déteste et les fans présents ce samedi 25 juin étaient visiblement comblés. Les musiciens sont contents d'être là eux aussi et l'émotion se lit sur leurs visages. L'exécution est plutôt bonne mais l'acoustique de la salle rend le son approximatif, y compris sur scène, ce qui ne manquera pas d'engendrer de temps à autres quelques légers pains de la part des musiciens. La setlist quant à elle ne sera pas aussi belle que celle de leur prestation sur Paris une semaine plus tôt (le groupe ne dispose que de 30 minutes aujourd'hui) mais l'ambiance est bien meilleure. Le groupe ira même jusqu'à jouer « Isolated Throught Multiplicity », titre instrumental du dernier album aux influences « Crimsoniennes ». Cette initiative audacieuse aura d'ailleurs raison d'une partie du public mais comblera les accros qui resteront. (E)



MAROON / 13:40 / Velvet stage

Maroon est peut-être le groupe de Metal-Hardcore le plus efficace du monde. Les compos de leur dernier album sont taillées pour rendre n'importe quel Hardcore kid complètement furieux, et ça marche ! Un beau bordel en somme mais sur scène c'est précis, carré et puissant. Rien de novateur dans leur musique mais de l'efficacité à l'état brut. (L)

CEPHALIC CARNAGE / 13:55 / Mainstage

Attention boucherie en vue ! Après un dernier album salué de manière quasi-unanime, le carnage cérébral s'annonce jouissif et le sera. Une demi-heure durant les cinq fous-furieux du Colorado vont nous servir une setlist faisant la part belle au dernier album « Anomalies » mais n'oubliant pas quelques classiques tels que « Black Metal Sabbath » pendant lequel les musiciens porteront des masques avec des Corpse Paint clichesques et prendront des poses de circonstance pour le moins hilarantes. Le son aurait pu être bien meilleur mais le spectacle visuel qu'offre CEPHALIC CARNAGE à chaque prestation scénique fait vite oublier ce type d'inconfort. (E)

STRETCH ARMSTRONG / 14:25/ Velvet stage

Style peu représenté cette année, le HxC mélodique de ces Américains n'attire que peu de curieux dans un public majoritairement Metal. Mais l'adhésion du public sera totale pour ce qui est peut-être à l'heure actuelle le meilleur groupe dans sa spécialité. (L)



ABORTED / 15:15 / Forum stage

Cette seconde participation d'ABORTED au Fury est l'occasion pour eux d'étrenner le remplaçant de Bart, guitariste sortant, au retour de la mini tournée US. C'est désormais Stéph d'YYRKOON qui tient le second manche de nos équarrisseurs préférés. Usé à la scène, ce dernier se sort de ce bizutage avec les honneurs. Vu le nombre de concerts que le bougre a déjà dans les pattes, le contraire m'eut étonné. Encore un peu plus franco-belge que dans le passé, Sven et sa bande assurent une presta tout en puissance. Gilles semble toutefois un peu fatigué de sa prestation avec WARSCARS plus tôt dans l'après-midi : pas facile d'assurer deux sets de tueur en trois heures de temps. Néanmoins, le public en aura largement pour son argent et même plus encore. Avec ABORTED on est rarement déçu et chaque show confirme cet adage. (T)

TERROR / 15:45 / Mainstage

Le quintet de L.A. investit la scène sans complexe pour nous délivrer ce hardcore de facture conventionnelle, pas toujours intéressant sur disque — je suis de ceux qui ont été plutôt déçus par « One With The Underdogs » — mais ultra efficace en configuration live. TERROR est un groupe de scène. Au troisième titre, le public est conquis et le circle pit central prend des dimensions démesurées et impressionnantes. Malgré une voix qui semble souffrir dès qu'il nous adresse quelques mots entre deux morceaux, Scott Vogel fait le job ! Mention spéciale à Carl Schwartz, bassiste « bonne attitude », la tête toujours enfoncée dans sa casquette, et au gratteux, je ne sais plus si c'était Weber ou Novinec, qui arborait fièrement un t-shirt de MERCYFUL FATE. Respect ! Meilleur moment : « Spit My Rage ». (N)



MADBALL / 16:45 / Mainstage

Moi, qui d'habitude plébiscite MADBALL sans même qu'on m'y invite, j'avoue avoir été quelque peu déçu par les New-Yorkais. Il faut dire qu'après la leçon de HxC que TERROR vient de nous envoyer à la face, il ne fait pas bon monter sur scène pour assurer la relève. De ce fait le NYHC de MADBALL sonne incroyablement mou du genou et le charismatique Freddy Cricien a beau assurer le spectacle cette sensation perdurera jusqu'à la fin de leur presta. Je garde un souvenir autrement meilleur de leur show du Fury 2003, où MADBALL avait retourné le pit. Comme quoi, le crépuscule des idoles n'est pas l'apanage que de la philosophie… (T)

IMMOLATION / 17:25 / Forum stage

Deux ans sans un concert d'IMMOLATION, c'est long mais l'attente en vaut toujours la peine. A peine Ross Dolan et Bob Vigna ont-ils posé un orteil sur la scène du forum qu'elle devient leur propriété. IMMOLATION fait partie de ces groupes qui possèdent la scène dès qu'ils y jouent. Le gang américain n'a qu'une demi-heure pour faire la différence et ça sera suffisant. Malgré une setlist uniquement axée sur les deux derniers albums (à l'exception de « Father you're not a father ») et un son particulièrement immonde, IMMOLATION met le forum à genou et s'impose comme LE groupe de Death de la journée renvoyant OBITUARY au tapis. Ross Dolan semble possédé alors qu'il vocifère ses textes tandis que la guitare de Vigna semble prendre vie entre ses mains. Ce concert nous fait également découvrir Steve Shalaty, le nouveau batteur à qui incombe la lourde tache de remplacer celui qui restera toujours le batteur d'IMMO, Alex Hernandez. Examen réussi si l'on fait abstraction de la différence de groove entre les deux batteurs mais comme le son est atroce, cette subtilité devient un détail négligeable. IMMOLATION RULES !!! (T)



MURPHY'S LAW / 17:25/ Velvet stage

S'il fallait attribuer le prix de la formation affichant le meilleur esprit, nul doute que les vétérans de MURPHY'S LAW décrocheraient la palme. Le quatuor ricain a fait le déplacement pour ses fans et ça se voit. Au cours d'un set délirant et débridé, c'est un Jimmy G. cabotin qui exhorte le public à se manifester. Ainsi il consulte les premiers rangs, interroge les fans pour qu'ils choisissent eux-même les titres qu'ils veulent entendre. La réaction des fans ne se fait pas attendre et l'enthousiasme est au rendez-vous des deux côtés de la fosse. Les zicos chahutent entre eux, la bière coule à flot et Jimmy G. chantera même la moitié d'un morceaux en voguant sur la marée humaine du public. Difficile de ne pas ressortir conquis et le sourire aux lèvres quand la bonne humeur et le plaisir sont de la partie. (T)



DISSECTION / 18:00 / Mainstage

Le grand retour de DISSECTION ! C'était plutôt bien parti : après leurs excellentes prestations en début d'année et l'esquive in extremis de l'incident diplomatique Mustaine / Nödtveidt (pour l'anecdote, Mustaine aurait finalement demandé une escorte d'une dizaine de garde du corps par crainte de représailles des membres de DISSECTION) toutes les conditions étaient réunies pour s'attendre à une boucherie. Le moins que l'on puisse dire c'est que boucherie il y a eu... une boucherie sonore pour être plus précis car après une l'intro « At The Fathomless Depths » qui était samplée c'est véritablement une bouillie sonore qui est servie au public de la Main Stage ! Un son inacceptable pour un groupe à ce niveau sur l'affiche et un set complètement gâché. Nous préférerons rester sur l'excellent souvenir de leur prestation au Nouveau Casino quelques mois auparavant... (E)




DARK TRANQUILITY / 18:45 / Forum stage

Là encore, un concert qui fait vraiment plaisir à voir avec une joie communicative du groupe grâce à un Mikael Stanne tout sourire. Malgré un son pas terrible, le groupe va utiliser en majeure partie des morceaux des 2 derniers albums (juste "The Wonders at Your Feet" et "Punish My Heaven" sont plus anciens, contre 7 des deux derniers albums) pour aboutir à un show encore une fois très carré et très efficace. On pourrait reprocher un manque de surprise au groupe (ils pourraient jouer un peu plus d'anciens morceaux !), mais sachant qu'il fallait composer une setlist de 45 minutes, on n'a pas trop à se plaindre de cet excellent concert. (Z)


KREATOR / 19:30 / Mainstage

KREATOR délivrera la meilleure prestation qu'il m'ait été donné de voir de cette légende du Thrash. Un groupe et plus particulièrement un Mille Petrozza en excellente forme, un son gigantesque, une setlist de tueurs et de facto un public et une ambiance incroyable. « Pleasure to Kill », « People of the Lie », « Violent Revolution », « Betrayer » : autant d'hymnes repris à l'unisson par une Main Stage presque complète. (E)



BLEEDING THROUGH / 20:15 / Velvet stage

Avec un show toujours très au point, BLEEDING THROUGH fait étonnement office de seul représentant de la scène NWOAHM sur tout le Fury Fest. Mais ils tiendront leur rang et représenteront leur scène de manière admirable avec un public peu nombreux mais fanatique, scandant les paroles chantées, de mieux en mieux interprétées par le groupe. On peut même noter que ce groupe a actuellement un niveau égal voire supérieur à ce qu'on peut écouter sur album, ce qui est rare dans cette génération de groupes sur-produits. (L)

TURBONEGRO / 21:00 / Mainstage

Stars mondiales bien qu'inconnus en France, les Turbo-Juden vont mettre une claque que je qualifierai de « sociale » au Fury Fest. Pour ne rien vous cacher, j'avais peur de l'effet que pourrait avoir la présence d'un groupe à l'homosexualité revendiquée et ceci sans équivoque. Bien mal m'a pris de croire les metalleux aussi étroits d'esprit ! La fête mes amis ! Le public, d'abord estomaqué par le look « Village People » des TURBONEGRO s'est vite pris au jeu de la déconnade, scandant des « Ouhlala Ouhlala c'est dur dur d'être PD » juste avant que ne soient déclenchés les deux canons à paillettes du bord de scène. Le clou du spectacle sera le lâché de billets de 3 dollars de Turbo-thune depuis le plafond de la Main-Stage et une sortie en Sertaki qui sera reprise pendant un long moment par le public en feu. En grand moment de Rock'n Roll ! (L)

LOFOFORA / 21:45 / Forum stage

Grâce à un changement d'horaire bien opportun, il a été possible de voir le début du concert de LOFOFORA juste avant ENSLAVED. LOFOFORA commencera son set avec un grand classique, "L'Oeuf", et le public montrera avec force démonstration (et slams) qu'il apprécie ce choix. La setlist sera finalement très axée sur les derniers albums. (Z)

ENSLAVED / 21:45 / Velvet stage

ENSLAVED se retrouve décalé et c'est pas plus mal puisqu'on pourra ainsi voir la quasi-totalité de leur prestation. Bonne idée que de commencer par deux titres du dernier album dont le fabuleux « Isa ». Le ton est donné et ENSLAVED va nous délivrer un set mémorable. Depuis que les Norvégiens se sont débarrassés des derniers colifichets folkloriques qu'ils affectionnaient tant (c'est quand même plus pratique de chanter sans casque !!!) et qu'ils ont enfin assumé leur admiration pour la musique des seventies, le groupe a élargi son horizon musical et gagné ainsi de nouveaux fans. Entre intimisme et héroïsme, ce show d'ENSLAVED va rendre volcanique l'atmosphère de la Velvet au point d'obliger la sécurité à arroser les premiers rangs et à ouvrir les portes latérales de la salle. Grutle Kjellson ne communique que très peu avec le public mais nul ne viendra débattre de son incroyable prestance sous les lights. ENSLAVED ne jouent pas, ils vivent leur musique et cette mémorable démonstration aussi spirituelle que musicale ne fera que mettre en évidence l'injustice de les avoir faits jouer dans la plus petite salle. D'un autre côté, c'est peut être grâce à cette même injustice que le son dont ils ont disposé était aussi bon… L'une des presta du week-end. (T)



NEUROSIS / 23:15 / Forum stage

Avant ce moment fatidique, j'enrageais de constater la programmation du show tant attendu des Californiens dans cette salle à l'acoustique désastreuse. Surenchérir pour s'assurer l'exclusivité de l'unique concert européen de NEUROSIS cet été, et leur offrir de telles conditions techniques, ça laisse perplexe. Pas un groupe, ayant foulé auparavant les planches de cette scène, n'avait réussi à produire un son décent. Alors pour limiter la casse, je décide de me positionner là où généralement, le son est le plus équilibré : au centre, non loin de la console, au niveau du mini échafaudage permettant au Barco de nous projeter les visuels. Je n'aurai finalement pas à regretter mon choix.
Je pourrais déverser une avalanche de superlatifs pour qualifier cette performance, tellement je reste subjugué par la prestation live de cette formation. Une heure d'une musique lourde, massive, où les émotions se confondent, se confrontent et se confortent. Une douleur et une frustration contenues lors de longs moments ambiancés, soudainement libérées dans une rage qui vous inonde. Magistralement assénée, cette sélection de titres tirés des albums de l'ère « albinienne » transporte l'audience dans cet univers unique, soutenu par des visuels glauques et énigmatiques, signés par le fidèle collaborateur Josh Graham. Des protagonistes, hormis le tandem sans faille des guitaristes chanteurs Scott Kelly et Steve Von Till, c'est le batteur Jason Roeder le plus bluffant. Surtout lorsqu'il exécute le final percutant de « End Of The Harvest » pour clore ce show d'une manière des plus spectaculaires. La claque. La classe.
Durant de longues minutes, le public, sonné, hagard, crie et siffle sa gratitude. Le meilleur concert du festival, à mon humble avis. (N)



MEGADETH / 00:15 / Main Stage

En tant qu'ex-fan désabusé de MEGADETH, je suis quand même allé voir leur show à la Mainstage, et je dois dire que pour moi ça n'avait pas trop bien commencé avec 2 morceaux récents que je ne connaissais pas, un groupe que je ne reconnaissais pas, à l'exception d'un Dave Mustaine (et sa frange sortie des années 80) qui communique extrêmement peu. Les grands classiques sont arrivés ensuite, ce que j'ai suivi de dehors avec un brin de nostalgie. Les fans à l'intérieur du sauna de la Main Stage ont fortement apprécié cet enchaînement de "hits" du groupe (notamment "Holy Wars", "Tornado Of Souls", "Hangar 18", "Symphony Of Destruction", "Sweating Bullets", "In My Darkest Hour") et réservé des applaudissements nourris à l'encontre du groupe. (Z)



Dimanche 26 Juin

Déjà le dernier jour, qui sera le plus important en fréquentation avec près de 12000 spectateurs comptabilisés en milieu de journée. Comme la veille, le déroulé est quasiment respecté sans trop de retard. La conférence de presse à laquelle nous assistons n'apporte que peu d'informations sur le Fury 2005 et il n'est fait allusion à 2006 que timidement. A ce moment précis on ne sait pas si le festival a été rentabilisé et cet inconnu dans l'équation impose aux organisateurs une prudence logique. En attendant le marathon continu, heureusement que c'est le dernier jour car le parcours est intense. Jugez plutôt :

TALIANDORGOD / 10:30 / Velvet stage

Pas dormi, la tête dans le cul et blam ! Du Death Metal sur-bourrin pour réveiller tout ça. Je ne connais ni le groupe ni leurs morceaux mais ça avait l'air de bien envoyer, technique et en place, en digne représentant du Death bourrin en tout cas. (L)

GTI / 11:10 / Velvet stage

Il fallait être particulièrement motivé après la journée de Samedi pour assister à la prestation matinale de G.T.I. Nous l'étions. Arrivé dans la Velvet, le public peut admirer les accessoires de Tuning que le groupe a disposé avec goût de ci de là sur la scène : gyrophares, moumoutte synthétique, plaque minéralogique « 666 GTI 44 », tout y est. Le groupe entame son set devant un public épars et encore comateux mais les choses iront en s'améliorant au fil des morceaux. Le death/grind teinté de hardcore (dans un style proche de DYING FETUS) que propose G.T.I fait mouche à chaque morceau malgré quelques mises en place un peu douteuses qui passent inaperçues. Le groupe termine son set avec un featuring d'Arnaud de CARNIVAL IN COAL sur « Utopia » et son finish kitsch au possible. (E)



ULTRA VOMIT / 11:20 / Mainstage

Rien de mieux à l'heure de la messe qu'une séance des révérends du Metal festifs, les ULTRA VOMIT! Devant une salle bien peuplée malgré l'heure matinale, UV va chauffer à blanc son public avec des recettes aussi efficaces que drôles. I LIKE TO VOMIT, Max & Compagnie et autres slogans que se sont appropriés les trois Nantais sont repris en cœur par le pit de fanatiques. Une belle réussite ! (L)

TREPALIUM / 11:55 / Velvet stage

C'est au poulain d'Holy Records de succéder à G.T.I sur la Velvet. Enorme découverte sur scène que ce combo des Deux-Sèvres. Avec un Death Metal carré, syncopé, sur-puissant, groovy et résolument moderne (bien que parsemé d'influences old-school telles que MORBID ANGEL ou encore CANNIBAL CORPSE), TREPALIUM délivre un set maîtrisé de A à Z avec une présence scénique qui n'a rien à envier aux grands, chapeaux bas ! La baffe de la matinée. (E)

EPICA / 12:10 / Mainstage

Drôle d'enchaînement que ce ULTRA VOMIT – EPICA, je crois qu'on ne peut pas mieux exprimer l'étendu du panel de genre exprimé dans le Metal. EPICA va aussi parfaitement combler son public et réussir sa courte prestation. Visuellement parfaits, son au poil, album repris à l'identique, EPICA est le professionnalisme incarné. (L)



END OF DAYS / 12:40 / Velvet stage

END OF DAYS est un habile compromis entre AGNOSTIC FRONT et OBITUARY, mais c'est aussi un puissant groupe de scène, rien de particulier à signaler à part que les publics HxC et Metal se sont presque ''fraternellement'' reconnus dans la musique de ce groupe fédérateur. (L)


DIE CAST / 13:30 / Forum stage

Initialement programmé en début de journée, DIECAST jouera finalement près de deux heures après l'horaire annoncé. De fait nous ne verrons que la fin du set d'autant plus que MASTODON s'apprête à jouer sur la Main Stage. Il n'en faut pas plus pour constater que ce groupe originaire de Boston assure la scène avec brio. Si leur dernier album « Tearing Down Your Blue Skies » me donne des boutons, les titres joués live sont plus agressifs et les chants clairs beaucoup moins mielleux tout en étant parfaitement exécutés. Le groupe semble ravi d'être là et le fait sentir. A revoir avec NAPALM DEATH à Paris le 13 juillet prochain ! (E)

EVERYBODY GETS HURT / 13:30 / Velvet stage

Sympathique prestation des New-Yorkais, dont le HxC peu inspiré fait tout de même mouche sur un public en mal de Violent Dancing par rapport aux éditions précédentes. (L)

MASTODON / 14:00 / Mainstage

Revoilà nos quatre infatigables d'Atlanta, constamment sur les routes depuis la sortie de « Leviathan ». Bon, il leur sera difficile de faire mieux que le concert mythique qu'ils ont donné voilà quelques mois à La Boule Noire de Paris. Mais pas de coup de fatigue ou de ras-le-bol pour autant. Même leur récente signature sur la major Warner ne semble pas affecter leur enthousiasme et leur bon esprit. Ce petit set d'une demi-heure reste de la très bonne came. De cette musique qui nous renvoie, notamment par ses longues plages instrumentales, aux plus grandes heures du Metal des années 80, quand la musique de METALLICA était épique. Le temps de nous proposer les classiques tels que « Blood and Thunder » ou « March Of The Fire Ants », on a droit à un joli bonus : la version originale de « Aqua Dementia », live, avec Scott Kelly de NEUROSIS au chant. Que du bonheur ! (N)




ILLDISPOSED / 14:30 / Velvet stage

Troisième fois que je vois ILLDISPOSED en l'espace de quelques mois. Eux qui se faisaient rares, on les voit désormais partout. Ce show est l'occasion de mesurer l'éthylotest de nos amis Danois. Pour le Fury ils semblent moins imbibés que d'habitude. Même si ce bon vieux Summer n'est pas déchiré comme un drap de pauvre, il se dandine sur scène comme un bon gros nounours. Comme la dernière fois où je les avais vus, le groupe est venu sans le moindre sample informatique qui fait tout l'intérêt d'ILLDISPOSED. Leur death métal en devient banal et rapidement rébarbatif après la tonne de groupes que je me suis déjà farci depuis le début de ce festival. Et dire que je vais les revoir à Wacken. Espérons qu'ils feront un effort pour la grand messe métal allemande. (T)


25 TA LIFE / 14:30 / Forum stage

Rick Ta Life a la charge de clore les débats HxC dans ce Fury Fest dont le public Hardcore et les groupes ont fait cruellement défaut par rapport aux années précédentes. Mais le bon père Rick aura tout de même réussi à générer le plus gros circle-pit (hum j'en doute, celui de TERROR était très impressionnant) de tout le Festival grâce à quelques tubes dont lui seul a le secret. (L)


BEHEMOTH / 15:40 / Velvet stage

Il aura été assez difficile d'entrer dans la Velvet pour aller voir BEHEMOTH, mais la mission fut accomplie avec succès (en fait il fallait se mettre sur la gauche pour pouvoir respirer et bouger un peu), et il aura donc été possible de voir le show des Polonais, dont l'impressionnant attirail de Black-Metalleux à base de pointes pourrait rivaliser avec celui d'Immortal. Une setlist basée sur le dernier album, pour un show très brutal et très carré, que le public assommé par la chaleur aura un peu de mal à honorer mais appréciera tout de même. (Z)



OBITUARY / 16:15 / Mainstage

C'est avec pas mal de retard qu'OBITUARY arrive sur la scène principale du Fury. Comme aucun battement n'a été prévu dans l'agencement des groupes, c'est à peine un quart d'heure après leur arrivée au Mans que le quintet de Floride doit entrer en piste. Du coup, les zicos semblent un rien crispés. Après une intro aussi dispensable que longue, John Tardy se joint à ses complices. Là encore c'est une vraie déception. Le set ne parvient pas à décoller bien qu'OBITUARY nous ait préparé des titres extraits de « Frozen in time », l'album sur le point de sortir en bac. OBITUARY n'est que l'ombre de lui-même dans un show mollasson très en dessous du concert qu'ils avaient donné à Paris. Pourtant je m'obstine, attendant en vain une reprise de CELTIC FROST qui ne viendra jamais. J'espère qu'ils seront autrement plus en forme la prochaine fois. (T)

MERAUDER / 17:00/ Velvet stage

2003 marquait le retour de MERAUDER sur le devant de la scène New-Yorkaise avec son troisième album en 8 ans. Officiant dans un metal-hardcore que l'on pourrait rapprocher musicalement (et rapidement) de celui de HATEBREED, MERAUDER est un groupe de scène par définition. NAPALM DEATH dans la Forum Stage oblige, il n'y a pas foule mais les présents font honneurs à une prestation pleine de sincérité et d'énergie dont la setlist pioche dans toute la discographie du groupe avec, cependant, un petit penchant pour leur excellent premier album « Master Killer ». (E)



NAPALM DEATH / 17:00/ Forum stage

Je rêvais de voir Jello Biafra sur scène avec NAPALM DEATH mais la programmation n'a pas permis ce prodige. NAPALM DEATH va incendier la scène du forum malgré la bouillie sonore qui sort des hauts-parleurs. Le son est atroce, probablement le pire depuis ce début de festival mais d'un autre côté, NAPALM est avant tout un groupe de grind et le bruit ça les connaît. C'est par le miracle des retours que je parviens à identifier une paire de titres tels « Suffer the children », « Scum ». Des titres du nouvel album sont aussi de la partie et ne diminuent en rien l'impact scénique du groupe. Barney tourne en rond sous les lights, le visage illuminé par la démence. La température devient rapidement insoutenable. Barney va même tenter d'écourter le set avant de faire un léger malaise pendant « Nazy punks fuck off ». Finalement il reprendra rapidement ses esprits et continuera de plus belle jusqu'à la fin de la setlist. NAPALM a été monstrueux comme à son habitude. Vivement la semaine prochaine pour une nouvelle rasade incendiaire. (T)

IN FLAMES / 17:45 / Mainstage

Le passé d'In Flames aura été quasiment oublié durant les 45 minutes de leur show, puisqu'à une exception près, seuls des titres des 3 derniers albums seront joués. Un peu frustrant au vu du nombre de morceaux d'anthologie figurant sur leurs anciens albums, mais le show des Suédois n'en sera pas moins une réussite, malgré un son encore une fois pas fabuleux. A noter qu'Anders Friden fera monter un fan sur scène pour chanter un morceau entier - Bullet Ride - à sa place (tandis que lui-même ira se la couler douce en backstage, au lieu d'aider le courageux spectateur bien en mal lors de certaines parties de chant). Un public remonté fera honneur au groupe en sautant en cadence sur certains titres ("Only for the Weak", énorme ambiance), qui nous donnera finalement 3/4 d'heure de très bonne qualité. (Z)



SUNN O))) / 18:30 / Velvet stage

Intégrer le drone de SUNN O))) dans ce genre de festival, fallait oser ! Et c'est un challenge de taille pour un résultat concluant. Même pour ceux qui ont déjà assisté à la tournée d'avril, l'intérêt de revoir cette formation soutenue par la présence du légendaire Attila Csihar vaut le détour. Seul bémol, le volume sonore pas assez élevé, de l'avis de bon nombre. Pour le reste, cette prestation est bien meilleure que la date du Nouveau Casino. L'apport d'une « voix », d'un point de vue sonore, mais aussi visuel, donne une touche encore plus « evil » à ce spectacle expérimental et déroutant.
Le plus amusant dans l'histoire, ce sont peut-être les regards mi-inquisiteurs/mi-amusés de ceux qui, courageusement, ont préféré rester à l'extérieur de la salle. Are you experienced? (N)

DIMMU BORGIR / 19:15 / Mainstage

Après le déluge d'infrabasse de SUNN O))), direction la Main Stage (et en courant pour pas rater le début) pour voir DIMMU BORGIR. Je n'avais encore jamais vu en live, et j'avais souvent eu de mauvais échos de leurs prestations, et pourtant, malgré un son qui, encore une fois, va un peu gâcher le set (un clavier qui a tendance à un peu couvrir tout le monde), le set sera très bon. Une setlist très variée (7 titres sur 5 albums) pour un show sobre sur scène (pour un groupe de Black Metal) mais très efficace et bien maîtrisé. (Z)



ENVY / 20 :00 / Velvet stage

Même si elle ne l'était pas, la prestation des Japonais de ENVY avait des airs de tête d'affiche avant l'heure dans la Velvet Stage transformée en sauna en cette fin de journée. Le groupe était attendu avec une impatience non dissimulée par bon nombre de festivaliers. Pour preuve le merchandising du groupe qui a été tout simplement dévalisé en une vingtaine de minutes ! Autant vous le dire tout de suite le show de ENVY a été – pour moi – LA plus grosse claque du Fury Fest 2005. Une heure durant, la Velvet Stage s'est retrouvée hors du temps, hors du Fury et de ses considérations, oserai-je dire. Au long d'un set faisant la part belle à leur dernier album « A Dead Sinking Story », les maîtres du screamo ont littéralement submergé leur auditoire d'un flot continu d'émotions pures. Les morceaux s'enchaînent presque sans un mot, les frissons aussi. Inouï : on entend même des « Chut ! » dans le public lors des passages les plus éthérés. Le succès est tel que le groupe sera un des seuls (le seul ?) à faire un rappel alors qu'il n'occupe pas la place de tête d'affiche. La prestation de ENVY fut tout bonnement hors-concours et ne peut être retranscrite par de simples mots. Un groupe rare que seul un festival avec une programmation de passionnés peut proposer. Les avis sont unanimes et cela n'a rien d'étonnant au regard du nombre de personnes sorties de la salle avec les yeux rouges et brillants... de larmes... Merci le Fury. (E)


AMON AMARTH / 21 :30 / Velvet stage

Les Vikings déferlent dans la chaleur volcanique de la Velvet (moins remplie que pour ENSLAVED, pour cause de MOTÖRHEAD simultanément, mais toujours aussi chaude). Malgré les 3 jours de festival totalement épuisants, le public se déchaînera durant l'heure de jeu impartie à AMON AMARTH, et le groupe se fendra d'un -encore une fois - excellent show, centré sur leur dernier album, dont chaque morceau, grâce à ses riffs et rythmiques très simples mais très puissantes, sonne comme un hymne guerrier. Le set se terminera par deux très grands classiques du groupe, "Victorious March" et "Death in Fire" (réclamé à grands cris par le public), et on se demande encore comment les vertèbres de Johann Hegg et sa bande ne finissent pas par se rompre à force de headbanguer sans s'arrêter. Excellente idée de la part de l'orga d'avoir laissé les portes sur le côté ouvertes, afin d'avoir un peu d'air frais. (Z)

SLAYER / 22:30 / Mainstage

MOTÖRHEAD à peine terminé, c'est déjà l'heure de la grand messe !
À la différence de la tournée Unholy Alliance fin 2004, où l'on avait droit, quasi perpétuellement, aux mêmes morceaux sur toutes les dates, SLAYER a la bonne idée, sur cette nouvelle tournée européenne, de renouveler tous les soirs sa set list. Au menu du Fury, mis à part « Disciple » en apéritif, précédé de son intro « Darkness Of Christ », le groupe se cantonne dans une période 1983/1990 qui ravira ses plus fidèles : « War Ensemble », « At Dawn They Sleep », « Black Magic », « Necrophiliac », « Blood Red », « Spirit In Black », « Dead Skin Mask », « Seasons In The Abyss », « Postmortem », « Raining Blood ». En rappel : « South Of Heaven », « Silent Scream », « Mandatory Suicide » et « Angel Of Death ». Ça calme ! J'espérais juste qu'ils nous fassent le coup du Rock Am Ring, début juin en Allemagne, où ils reprirent un « Show No Mercy » possédé et apocalyptique, mais on peut pas tout avoir. On échappe déjà à « Stain Of Mind », faut pas abuser !
Tom « Doom Lord » Araya tout barbu et grisonnant n'a, certes, plus ses cordes vocales de vingt ans, mais joue inlassablement son rôle avec le même charisme. « Are you ready for war? », « Do you like all the women? », « Do you want to die? »… Ça fait partie du personnage. Dave Lombardo, au fil des apparitions, semble reprendre peu à peu ses aises et retrouver une certaine complicité avec King, qui restait le plus dubitatif sur son retour. Il reste, n'en déplaisent aux pro-Bostaph, LE batteur du plus grand groupe de Thrash de tous les temps. Quant à la paire de gratteux, Jeff Hanneman est à la rue sur quelques soli — comme d'hab', mais on l'aime quand même — et concernant Kerry King, les seuls changements sont ses nouveaux tatoos Paul Booth sur le bras gauche. Immuable.
Bon son, la batterie claque. « Raining Blood » (excellente version) et « Angel Of Death » font pousser quelques pits un peu partout. Le groupe se surpasse sur « Necrophiliac » et un « Silent Scream » d'anthologie.
Le public, déjà méchamment esquinté par ces trois jours de bruit, se fait laminer. Game Over. (N)



Le Fury est terminé et l'exode qui nous éloignera du Mans peut désormais commencer. Il va de soit que tous espèrent une édition 2006 mais il faudra sans doute rassurer le public par une logistique plus rigoureuse. La machine était peut-être un peu trop grosse cette année avec près d'une centaine de groupes, le Fury gagnerait sans doute à revenir à des dimensions plus humaines. Wait and see… (T)



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