Un Top n'engage que son auteur. Nos goûts étant conditionnés par nos connaissances, un Top est toujours susceptible d'évoluer. (traduction: je ne parle que de ce que je connais). L'objectif de ce Blog est de susciter le débat, d'encourager les échanges. Soyez curieux et n'hésitez pas à proposer le votre.

De manière générale, des groupes ont marqué ou contribué à un courant musical ou un sous-genre, à l'aide d'une carrière et discographie établies sur plusieurs années, avec en point d'orgue plusieurs 'longues' productions.

Cependant, ce n'est pas l'histoire vécue par tous les groupes, qui pour cause de conflits, tragédies, manque de reconnaissance, problèmes financiers, de label, etc. ont vu leur carrière se confiner à un seul véritable album studio. Ce top n'inclut donc pas des artistes ayant publiés uniquement des démos/eps (aussi cultes et excellents soient-ils).

[Certains des groupes présentés se sont reformés et existent encore, mais peu d'informations sur d'éventuels albums sont à l'ordre du jour, pour la plupart.]

Quelques réalisations aux portes du Top 5 :

Comme toujours, il me semble injuste de ne pas citer plus que 5 albums (même si c'est avant tout la base même de la rubrique), alors je tricherai un peu en citant les albums suivants, comme méritants que l'on pose une oreille dessus.

Vinterland - Welcome My Last Chapter (1996)

Oui, le groupe s'est reformé en 2011 et il y a de cela quelques années, il était même question de nouvelles compositions.

Mais Vinterland est pour toujours associé à cet unique album, enregistré et mixé par le très prisé Dan Swanö, qui y joue également du clavier.
Du 'black mélodique' dans la veine des Dissection, Sacramentum, avec certes quelques longueurs, mais une ambiance si particulière, servie par des leads de guitares classieux, quelques nappes de claviers 'froides', des lignes vocales haineuses et écorchées qui se fondent parfaitement dans le propos instrumental.
Un petit bémol concernant la batterie, légèrement surmixée.

Miasma - Changes (1992)

Le groupe est officiellement encore actif, mais là aussi "Changes" reste le principal fait d'arme de la carrière des autrichiens.
Au programme, un death metal bien 'gras', porté par la voix caverneuse et démentielle de Gerhard "Gorehead".

Entre passages violents et implacables, et parties plus lentes voire doom (le monstrueux "Schizophrenia?" et ses 9 minutes riches en rebondissement), "Changes" est le genre d'album que l'on se plaît à faire tourner encore et encore, grâce à la qualité de ses riffs également.

Pour la petite anecdote, c'est un certain Martin Schirenc qui a mixé l'album.

Legend - Fröm the Fjörds (1979)

Alors là, je parle bien d'un groupe auteur d'un seul album, il y a de cela 35 ans, de la part d'un groupe qui n'aura duré que quelques mois...fondé en 1978, Legend, en provenance du Connecticut, délivrera un 'epic heavy metal' de grande classe sur son "Fröm the Fjörds"...comme quoi, Manilla Road avait avant lui d'autres précurseurs du genre.

Bien sûr, la production est un peu 'datée' mais pas pourrie, les lignes vocales sont elles particulières (*). Cela reste un album de heavy metal assez incroyable pour l'époque, avec des lignes de basse à savourer ("The Golden Bell"), des leads de guitares tout aussi délicieux et un jeu de batterie décapant ("The Iron Horse" par exemple).

A noter la présence de 2 titres instrumentaux à la fin de chaque face, dont 1 de plus de 6 minutes.

Un petit mot également sur l'auteur de la pochette, un certain Ioannis Vassilopoulos, illustrateur d'origine grec qui déménagea avec sa famille aux USA en 1967.

A son palmarès, citons les magnifiques pochettes des albums "The Spectre Within" et "Awaken the Guardian" de Fates Warning, celle de "Down to the Bone" de Quiet Riot, la compilation "Thy Kingdom Come" de Warlord, "Burn to My Touch" de Liege Lord, et d'autres pour des artistes de jazz, électro, rock, etc.

* : Malheureusement, le chanteur Kevin Nugent (qui tenait aussi toutes les guitares, dont une 12 cordes électrique et une autre acoustique) est décédé en 1983.

Repugnant - Epitome of Darkness (2006)

Là aussi, le groupe n'est pas officiellement 'fini', mais bon quand on sait qu'il a splitté en 2004, ne s'est reformé que le temps de 2 concerts en 2010, on peut dire que ce "Epitome of Darkness" reste et restera leur principal effort.
Il a d'ailleurs été enregistré durant les derniers mois de 2002...

Cet album reste un excellent condensé de death metal jouant sur les ambiances, bien prenant, avec une touche crado et des relents thrash et black metal.

A noter le mixage et le mastering réalisés par Tore Gunnar Stjerna (aka Necromorbus, dont le CV est long comme le bras) et le fait que l'album ait été quasiment entièrement composé par Tobias Forge (connu sous le pseudonyme Mary Goore), ancien Crashdïet mais surtout compositeur (musical et des paroles) pour Ghost, sous le nom A Ghoul Writer.
Au sein de Repugnant, il y est chanteur et guitariste.

LE TOP 5

5. CARNAGE - Dark Recollections (1990)



Du beau monde est passé au sein de Carnage et ce en seulement quelques mois, le groupe s'étant formé en 1989, pour splitter l'année suivante.

Citons notamment Johan Liiva (futur ex-Arch Enemy) chanteur sur les 2 démos de Carnage, Michael Nicklasson, futur ex-bassiste de Dark Tranquillity (de 1999 à 2008), Fred Estby, membre fondateur et principal batteur de Dismember (actuel The Dagger, son projet solo Necronaut, etc.), Johnny Dordevic qui a fait un court passage au sein d'Entombed et un peu de live pour Spiritual Beggars, David Blomqvist, LE guitariste de Dismember (et également actuel The Dagger), le chanteur Matti Kärki au cv également conséquent (il est le principal chanteur de Dismember, mais a aussi officié durant les débuts de Therion, au sein de General Surgery, et est actuellement au sein de Murder Squad, etc.) et enfin pour finir le tour de ce beau monde, Michael Amott (Arch Enemy, Spiritual Beggars, ex-Carcass, ex-Candlemass).

Bref, Carnage c'est du pré-Dismember mixé à du pré-Arch Enemy non ?

Bien évidemment, cette 'question'/affirmation est réductrice, même si Carnage donne bien dans le death metal 100% suédois.

Reconnaissable à la production et au fameux son "buzzsaw" des guitares, "Dark Recollections" a été enregistré au sein du Sunlight Studio en compagnie de Tomas Skogsberg (Dismember, Entombed, Grave et encore des tonnes de groupes), avec l'appui de Fred Estby et Michael Amott.
Carnage est le 3ème groupe (après Entombed et Tiamat) a y avoir enregistré un album.

Cet album bénéficie d'un visuel signé Dan Seagrave et son line-up comprend les 3 membres qui jouaient dans le même temps au sein de Dismember, ainsi que Michael Amott.

Du death metal ultra efficace, sans artifices et allant à l'essentiel, étalé sur une durée idéale (38 minutes pour 10 titres, dont une outro).

Il faut par ailleurs souligner que plusieurs titres de cet album étaient à l'origine des compositions de Dismember, figurant sur leurs premières démos.
Le titre 'Torn Apart' a même été 'repris' par Dismember sur leur EP "Pieces" (1992).

2 petites anecdotes pour en terminer avec Carnage, "Dark Recollections" est paru dans sa version cd originale au format split, avec l'album "Hallucinating Anxiety" de Cadaver.

Enfin, c'est le label anglais Necrosis Records qui a publié cet album : label fondé par 2 inconnus répondant aux noms de Jeff Walker et Bill Steer, et qui a publié une autre production, figurant dans ce top 5 !

4. MOURN - Mourn (1995)



J'avais déjà présenté ce groupe à l'occasion de mon top 5 consacré aux groupes de stoner/doom à chanteuse.

Histoire d'aller au plus vite, voilà ce que je disais sur ce groupe :
"Formé en 1991 du côté de Londres, ce groupe aura une courte carrière, ponctuée par la sortie d'un album, "Mourn" en 1995 via Rise Above. Pour l'anecdote, c'est leur démo 4 titres "For Evermore" (1993) qui attira rapidement l'attention d'un certain Lee Dorrian (Cathedral, fondateur du label Rise Above Records).
MOURN pratiquait un doom assez traditionnel, typiquement anglais, avec beaucoup de mélancolie et de noirceur. Cependant la voix de la chanteuse Caroline Wilson apparaît plus lyrique et chaleureuse, et contraste légèrement avec la musique proposée, d'autant qu'elle est franchement mise en avant. Pour la petite histoire, après le split de Mourn, Caroline poursuivra une carrière comme chanteuse pop."

3. SLAUGHTER - Strappado (1987)



23 minutes et 34 secondes. C'est la durée durant laquelle Slaughter a ravagé tout sur son passage en 1987 (l'album aurait dû sortir quelques mois plus tôt, dès mi-86).

Une influence importante pour le courant death metal, "Strappado" est une véritable tornade sonore, principalement thrash mais avec un degré de violence supplémentaire. L'ensemble a assez bien vieillit, et ce trio canadien a signé une des œuvres les plus influentes du metal extrême.

A noter que Chuck Schuldiner a fait un petit passage dans Slaughter, en 1986.

2. REPULSION - Horrified (1989)



Voilà un album culte, dont Tonton en parle dans déjà pas mal dans sa kro remember.

Au sein de Repulsion, du beau monde est aussi passé, notamment plusieurs actuels et membres qui ont fait un tour au sein de DEATH, principalement en 1985.

Un must du Grindcore, un album précurseur et aussi extrêmement influent pour tout ce qui allait naître dans la décennie suivante.

Il faut noter qu'à l'origine cet album est sorti au format 'démo' en 1986, sous le nom "Slaughter of the Innocent", le premier enregistrement d'Horrified remontait donc déjà à quelques années.

1. CONTROL DENIED - The Fragile Art of Existence (1999)



Formé par le grand Chuck Schuldiner, Control Denied est un groupe qui aura eu le temps de publier qu'un seul album, cet excellent "The Fragile Art of Existence".

Certaines compositions remontent au moins à 1996, et le line-up qui exécute cet album est assez exceptionnel :

Chuck bien sûr, mais également Steve DiGiorgio à la basse, Richard Christy à la batterie, Shannon Hamm à la 2ème guitare et le mésestimé Tim Aymar au chant, que j'apprécie bien, à défaut de le trouver fabuleux, sur certaines lignes il est ahurissant et sur d'autres un peu moins agréable.

Musicalement, c'est le pied total, les riffs, la section rythmique, les multiples breaks, les soli, un véritable récital à tendance 'progressif', avec quelques touches mélodiques. Mais avec Chuck à la composition et les musiciens présents pour l'interprétation, rien de tout ça n'est surprenant. Je note qu'il y a même quelques refrains mémorables...

15 ans après, cet album a bien vieilli et reste une oeuvre assez unique, pas celle la plus appréciée de la carrière de Chuck, mais une réalisation qui mérite que l'on s'y intéresse, si cela n'a pas encore été fait.