ANGELCORPSE - The Inexorable (Osmose) - 24/01/2015 @ 22h04
1999 a été une année très riche dans le domaine du death et du black-metal, de nombreux albums excellents venant de tous pays sont sortis avec la Pologne pour « Satanica » de BEHEMOTH, les Etats-Unis pour « Bloodthirst » de CANNIBAL CORPSE, et bien évidemment la scandinavie toujours à l’honneur avec la Norvège grâce aux derniers disques de ses cadors IMMORTAL et DARKTHRONE (« At the heart of winter » et « Ravishing Grimness ») et la Suède où deux futurs grands noms commencent à faire parler d’eux avec ARCH ENEMY (« Burning Bridges ») et AMON AMARTH (« The Avenger »).
Le 14 septembre de cette même année voici que la bande du duo Peter Helmkamp et Gene Palubicki revient avec son nouveau bébé, le bien nommé « The Inexorable ». Car la formation a connu pas mal de remous depuis la sortie du surpuissant « Exterminate » un an et demi auparavant, et visiblement la fin du combo semble … inexorable. En effet si le groupe a quitté sa ville de Kansas City pour le soleil de Tampa ceci ne s’est pas fait sans heurts, car pour la première fois le line-up a été chamboulé et pas qu’un peu, car outre le départ du guitariste Bill Taylor (qui est encore aujourd'hui dans IMMOLATION) c’est surtout celui du batteur John Longstreth qui est le plus problématique. Si pour le premier le problème fût vite réglé, avec un passage en trio avec un seul guitariste, il restait celui de trouver un matraqueur en règle à la fois précis et ayant une vitesse supersonique. Le choix se portera sur un jeune fou furieux du nom de Tony Laureano, qu’on ne présente plus aujourd’hui mais qui à l’époque hormis un passage chez ACHERON (et l’album « Those Who Have Risen ») était encore quasiment inconnu. Nul doute en tout cas que sa prestation sur ce disque lui a permis d’étoffer son futur et impressionnant CV. D’autre part personne ne se doutait encore que ce disque serait le dernier, le trio splittant quelques mois après (avant de revenir en 2007 avec le très moyen « Of Lucifer and Lightning » et un passage dévastateur au Nouveau Casino, avant de se séparer à nouveau et semble t’il définitivement cette fois-ci).
Bref l’ambiance n’était pas au beau fixe, voir même à la guerre, en tout cas on savait que la formation maîtrisait avec brio ce mélange entre death et black-metal surpuissant, avec la voix écorchée et haineuse du rasé bassiste. Comme son prédécesseur ce nouvel opus a lui-aussi été enregistré au sein des Morrisound Studios par Jim Morris et là la production a fait des merveilles et a réussi à rendre de manière impeccable la furie sonore destructrice du trio sans en faire une bouillie immonde et inécoutable trop fréquente encore dans le genre.
Musicalement en revanche rien n’a changé, c’est toujours hyper brutal, d’une haine sans nom et toujours joué à vitesse ultra-rapide, et ça s’entend dès le début de « Stormgods Unbound » avec ces cris rageurs et ces blasts hallucinants, d'entrée on voit que le trio n'a qu'une envie, celle de nous fracasser la tête et il faut dire que commencer par cette baffe où ça ne débande pas une seconde est un pari réussi, et permet en plus d'admirer le jeu du batteur qui nous montre tout son panel entre les blasts, cassures, parties rapides et jeu au pied d'une précision au top. Dès ce premier ce morceau on est complètement sonné, pourtant plus on va se plonger dans la violence incommensurable de cet album et plus on s’aperçoit qu’on a droit à un disque qui va faire date. On enchaîne en effet avec « Smoldering in Exile » où la patte du nouveau cogneur est immédiatement reconnaissable et où tout y passe : double ultra-rapide, rythmique lourde et précise, blast supersoniques et nombreuses variations, du coup malgré ces 5 minutes ce morceau par sa variété passe absolument tout seul. D’ailleurs c’est ce qui marque sur cette galette c’est que les compositions sont plus aérés, grâce justement au boulot phénoménal du nouveau venu, cela se remarque sur les monstrueux « Wolflust » (devenu très vite incontournable sur scène) et l’hallucinant « Begotten (Through Blood & Flame) » qui malgré quasiment 6 minutes est un monument de lourdeur et de sensation d’écrasement, et montre que le trio sait aussi être efficace sans balancer la purée du début à la fin. A titre personnel c’est une des meilleures compos jamais réalisée par la doublette Helmkamp/Palubicki.
Du coup difficile pour les autres plages du disque d’égaler ceux précités, pourtant les brutaux et classiques « Reaver », « As Predator to Prey » et « Solar Wills » sont particulièrement addictifs et réussis. Néanmoins « The Fall of the Idols of Flesh » qui termine les hostilités est une tuerie totale où là encore ça alterne entre passages hyper rapides et plus lents, avec en prime une partie centrale bien lourde et au solo légèrement différent du reste du disque.
Tout comme ses deux prédécesseurs « The Inexorable » est particulièrement dur à écouter d'une seule traite tant sa brutalité et la haine dégagée peut être repoussante, pourtant au fur et à mesure on arrive à le digérer de mieux en mieux du fait d’une variété plus importante que précédemment ainsi qu’une meilleure densité générale. Dommage que le combo soit un peu oublié aujourd’hui, pourtant son œuvre a marqué durablement la scène extrême et est encore actuellement une référence pour de nombreux fans et groupes brutaux.
Rédigé par : GabinEastwood | 1999 | Nb de lectures : 2829
Mon album préféré d'Angelcorpse qui allie brutalité et accroche, comme le dit JeanClint. Ca bourre et en même temps on prend plaisir à se faire matraquer les esgourdes, de plus les compos sont plus mémorisables que celle d'"Exterminate". Bref un album que j'ai découvert il y a plus de 10 ans mais que j'écoute toujours régulièrement. Une valeur sûre.
Ak 47 IP:109.7.199.114 Invité
Posté le: 24/01/2015 à 23h12 - (31538)
Album de Barjo. Violent comme on en fait plus.
TITXMEN Membre enregistré
Posté le: 25/01/2015 à 01h01 - (31541)
J'ai une préférence pour celui d'avant, le bien nommé Exterminate, qui possède un artwork d'exception d'ailleurs.
Mais The Inexorable est un excellent disque de brutalité pure, sans concession et sans retenue.
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 25/01/2015 à 05h49 - (31542)
Ne pouvant pas lutter avec Exterminate qui est un album ultime dans son genre, Inexorable reste un excellent disque de death metal, qui manque peut-être un peu de chaos et de hargne — le jeu de Tony Laureano très (trop ?) propre y contribuant sûrement. En tout cas, ce groupe a vraiment loupé le coche, car ils avaient réussi à se faire un nom en très peu de temps, et finalement pschiiit. Le concert avec Marduk à la Loco reste un super souvenir.
Diboli Membre enregistré
Posté le: 25/01/2015 à 12h53 - (31544)
Belle chronique, pour un de mes albums de chevet !
snig IP:31.32.109.234 Invité
Posté le: 25/01/2015 à 17h20 - (31546)
et en plus en live c'était des tueurs!!!
julien IP:78.238.201.31 Invité
Posté le: 26/01/2015 à 07h49 - (31548)
je me souviens que Marduk se vantait d'avoir sorti l'album le plus violent du monde, quand angel corpse est arrivé, en plus ils ont tournés ensemble, et je pense qu'angelcorpse a laminé Marduk niveau violence...
S0D0 IP:95.140.13.155 Invité
Posté le: 26/01/2015 à 11h27 - (31550)
Comme je regrette la periode a 2 guitaristes bordel.
J ai jamais pu mettre la main sur un live digne de ce nom.
Pour les brutasses.
urlusiphon IP:83.206.227.113 Invité
Posté le: 26/01/2015 à 13h08 - (31551)
J'ai revendu cet album en vynile pour 5 euros, je suis, je suis...un con, bonne réponse.
Plus sérieusement bein que pas fan de brutal death je recommande hautement leur trois premiers albums. J'ai eu la chance de les voir des fois sur scene, c'était buien violent(mais maitrisé) aussi.
Gaahl Membre enregistré
Posté le: 26/01/2015 à 13h41 - (31552)
le groupe de fou malade
Sphincter Desecrator Membre enregistré
Posté le: 27/01/2015 à 20h06 - (31554)
Une légère préférence pour le précédent quand même.
MARDUK + ANGEL CORPSE + ENTHRONED. Souvenir, souvenir!
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Le 14 septembre de cette même année voici que la bande du duo Peter Helmkamp et Gene Palubicki revient avec son nouveau bébé, le bien nommé « The Inexorable ». Car la formation a connu pas mal de remous depuis la sortie du surpuissant « Exterminate » un an et demi auparavant, et visiblement la fin du combo semble … inexorable. En effet si le groupe a quitté sa ville de Kansas City pour le soleil de Tampa ceci ne s’est pas fait sans heurts, car pour la première fois le line-up a été chamboulé et pas qu’un peu, car outre le départ du guitariste Bill Taylor (qui est encore aujourd'hui dans IMMOLATION) c’est surtout celui du batteur John Longstreth qui est le plus problématique. Si pour le premier le problème fût vite réglé, avec un passage en trio avec un seul guitariste, il restait celui de trouver un matraqueur en règle à la fois précis et ayant une vitesse supersonique. Le choix se portera sur un jeune fou furieux du nom de Tony Laureano, qu’on ne présente plus aujourd’hui mais qui à l’époque hormis un passage chez ACHERON (et l’album « Those Who Have Risen ») était encore quasiment inconnu. Nul doute en tout cas que sa prestation sur ce disque lui a permis d’étoffer son futur et impressionnant CV. D’autre part personne ne se doutait encore que ce disque serait le dernier, le trio splittant quelques mois après (avant de revenir en 2007 avec le très moyen « Of Lucifer and Lightning » et un passage dévastateur au Nouveau Casino, avant de se séparer à nouveau et semble t’il définitivement cette fois-ci).
Bref l’ambiance n’était pas au beau fixe, voir même à la guerre, en tout cas on savait que la formation maîtrisait avec brio ce mélange entre death et black-metal surpuissant, avec la voix écorchée et haineuse du rasé bassiste. Comme son prédécesseur ce nouvel opus a lui-aussi été enregistré au sein des Morrisound Studios par Jim Morris et là la production a fait des merveilles et a réussi à rendre de manière impeccable la furie sonore destructrice du trio sans en faire une bouillie immonde et inécoutable trop fréquente encore dans le genre.
Musicalement en revanche rien n’a changé, c’est toujours hyper brutal, d’une haine sans nom et toujours joué à vitesse ultra-rapide, et ça s’entend dès le début de « Stormgods Unbound » avec ces cris rageurs et ces blasts hallucinants, d'entrée on voit que le trio n'a qu'une envie, celle de nous fracasser la tête et il faut dire que commencer par cette baffe où ça ne débande pas une seconde est un pari réussi, et permet en plus d'admirer le jeu du batteur qui nous montre tout son panel entre les blasts, cassures, parties rapides et jeu au pied d'une précision au top. Dès ce premier ce morceau on est complètement sonné, pourtant plus on va se plonger dans la violence incommensurable de cet album et plus on s’aperçoit qu’on a droit à un disque qui va faire date. On enchaîne en effet avec « Smoldering in Exile » où la patte du nouveau cogneur est immédiatement reconnaissable et où tout y passe : double ultra-rapide, rythmique lourde et précise, blast supersoniques et nombreuses variations, du coup malgré ces 5 minutes ce morceau par sa variété passe absolument tout seul. D’ailleurs c’est ce qui marque sur cette galette c’est que les compositions sont plus aérés, grâce justement au boulot phénoménal du nouveau venu, cela se remarque sur les monstrueux « Wolflust » (devenu très vite incontournable sur scène) et l’hallucinant « Begotten (Through Blood & Flame) » qui malgré quasiment 6 minutes est un monument de lourdeur et de sensation d’écrasement, et montre que le trio sait aussi être efficace sans balancer la purée du début à la fin. A titre personnel c’est une des meilleures compos jamais réalisée par la doublette Helmkamp/Palubicki.
Du coup difficile pour les autres plages du disque d’égaler ceux précités, pourtant les brutaux et classiques « Reaver », « As Predator to Prey » et « Solar Wills » sont particulièrement addictifs et réussis. Néanmoins « The Fall of the Idols of Flesh » qui termine les hostilités est une tuerie totale où là encore ça alterne entre passages hyper rapides et plus lents, avec en prime une partie centrale bien lourde et au solo légèrement différent du reste du disque.
Tout comme ses deux prédécesseurs « The Inexorable » est particulièrement dur à écouter d'une seule traite tant sa brutalité et la haine dégagée peut être repoussante, pourtant au fur et à mesure on arrive à le digérer de mieux en mieux du fait d’une variété plus importante que précédemment ainsi qu’une meilleure densité générale. Dommage que le combo soit un peu oublié aujourd’hui, pourtant son œuvre a marqué durablement la scène extrême et est encore actuellement une référence pour de nombreux fans et groupes brutaux.
Rédigé par : GabinEastwood | 1999 | Nb de lectures : 2829