Trois ans après « Subsurface », Threshold revient sur le devant de la scène, après un changement de label, avec un « dead reckoning » plus agressif et moins progressif.
Tous ces changements nécessitaient donc une petite explication de la part des Anglais.
Il s’agit de notre première interview, peux-tu présenter brièvement le groupe ?
Threshold est un groupe de métal progressif anglais qui s'est formé en 1991 avec la rencontre de Karl Groom, Nick Midson, Jon Jeary and Tony Grinham. En fait, Karl et Nick écrivaient déjà de la musique ensemble avant, puis Jon, qui trouva le nom du groupe, se mit à écrire les paroles et les lignes de basse. Jon était le chanteur jusqu'à ce que le groupe signe avec GEP records à l'été 1992. Damian Wilson est devenu le nouveau chanteur peu de temps après et Richard West est venu compléter la formation au poste de claviériste durant les sessions d'enregistrement.
La sortie du premier CD « Wounded land » en 1993, a été bien accueilli tant par la critique que par les fans. Le magazine rock allemand Breakout appela cela un « début phénoménal, une des meilleures sorties de l'année » tandis que les autres magazines allemand tel que Rock Hard ou Heavy or What nous gratifièrent de 9/10. « Wounded land » également a démontré toute la profondeur lyrique de notre musique devenant ainsi la marque de fabrique de Threshold.
Avec ce premier album, nous avons exploré le thème de la lutte de la race humaine pour améliorer son futur sur terre, qui a le plus généralement comme conséquence une détérioration à long terme de ses conditions de vie pour la grande majorité de la population.
Suite à cet album, le groupe tourna en Europe mais avec un nouveau chanteur, Glynn Morgan. Damian ayant poursuivi une autre voie musicale.
Depuis le groupe a produit six albums avant « Dead reckoning ». Sur notre site officiel, www.thresh.net , vous pourrez retrouver une biographie bien plus détaillée.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter Inside Out pour Nuclear Blast ? Ceci était une vraie surprise car Nuclear Blast n’a pas de groupe tel que le vôtre dans son catalogue. Vouliez-vous être sur un plus gros label ? Qu’est ce que cela vous a apporté de plu
Nous devions négocier un nouveau contrat et je pense qu'il est important pour un groupe de bouger afin de se revigorer. C'est trop facile d'entrer dans une certaine routine au niveau de la promotion du groupe. Les choses peuvent vite devenir ennuyeuses, et c'est stimulant de prouver à un nouveau label à quel point on peut être bon. En fait, on ne recherchait pas activement un nouveau label, mais Nuclear Blast est venu nous trouver alors que nous devions renouveler notre contrat. Cette négociation a pris six mois, mais ils étaient très enthousiastes et cherchaient la meilleure façon de promouvoir la sortie de l'album.
Je ne garde pas un mauvais souvenir d'Inside Out, je voudrais d'ailleurs remercier Thomas pour tout le travail qu'il a fourni pour Threshold. Mais si ce groupe ne continue pas d'évoluer il ne peut survivre. Je veux continuer à faire de la musique tant que je me sens passionné ; Nuclear blast nous permet de franchir un pallier, et nous offre surtout à une meilleure distribution, tout en nous permettant de garder le contrôle sur le plan artistique.
Entre 2001 et 2004, vous avez été très prolifiques avec pas moins de 3 albums studio et un live, pouvez-vous me dire pourquoi vous avez mis trois ans à sortir ce nouvel album ? Est-ce à cause d’Inside Out ?
Nous sommes partis en tournée en septembre 2004 pour assurer la promotion de Subsurface. C'était notre meilleure tournée à ce jour. Les deux années qui suivirent, nous n'avons participé qu'à quelques festivals. Ceci s'explique de différentes manières. Déjà par le fait que Rick et moi-même étions très occupé à produire d'autres groupes, et puis notre contrat de trois albums pour Inside Out arrivait à son terme.
Votre nouvel album « dead reckoning » est plus heavy que « Subsurface » qui se voulait plus progressif. Es-tu d’accord avec cette description ?
Je pense que nous avons voulu faire un album plus sombre et plus heavy que ses prédécesseurs, tout en gardant notre base mélodique. Avec Clone (1998), nous avions obtenu un enregistrement plus dur, ce aux dépens des claviers plus dépouillés mis bien plus en retrait. Cette fois « Dead reckoning » a un son plus heavy mais les claviers sont traités de la même façon que n'importe quel autre instrument. Peut-être que les chansons plus courtes ont un arrangement plus concis car il y a davantage de tempo rapides. Beaucoup de ce qui est perçu comme heavy est plus une affaire de production. Il y a également beaucoup d'éléments progressifs dans « dead reckoning » mais le contraste entre les parties heavy et progressives est sans doute plus marqué.
Est-ce parce que vous étiez très progressifs sur « subsurface » que vous avez décidé d’être plus heavy sur « dead reckoning » ou est ce que vous avez reçu des indications (instructions ?) de la part de Nuclear Blast pour sonner différemment ?
Avec Threshold nous n'avons jamais décidé d'écrire un album sonnant de telle ou telle manière. Nous prenons ce qui nous inspire au moment de la composition. J'essaie d'écrire le plus de chansons 3 mois avant que nous commencions à enregistrer en studio.
De cette façon, nous capturons d'une certaine manière l'humeur dans laquelle nous sommes à cette période. Je ne suis pas du genre à piocher dans les anciennes chansons qui n'ont pas servi lors du précédent album. Comme je l'ai déjà dit précédemment, nous avons un contrôle artistique complet, ce qui fut accordé dans notre contrat. Nous n'avons pas à présenter des démos à Nuclear blast par exemple, et nous voyons cela comme un élément important du succès de Threshold.
Ce fut une vraie surprise d’entendre Dan Swano sur les titres Slipstream et Elusive ? Qui a eu l’idée de faire appel à lui et comment l’avez-vous rencontré ?
Nous avions déjà défini ces parties spécifiques de Slipstream et Elusive mais nous n'arrivions pas à trouver la bonne personne pour les chanter. On a bien fait quelques essais avec différents chanteurs mais ça ne prenait avec aucun d'eux. Je me suis souvenu de Dan qui était venu me rendre visite il y de ça quelques années alors que je travaillais sur le mix d'un autre groupe. Nous l'avons contacté afin de savoir s'il ne connaîtrait personne qui correspondrait à notre recherche grâce à son travail de producteur. Je ne pensais pas que Dan allait lui-même s'occuper de ses parties growls. Le jour suivant, il m'a renvoyé les fichiers avec différentes options de chant sur lesquelles il avait bossé toute la nuit. Cela sonnait bien car il avait exactement le ton que nous recherchions.
Je pensais que cet album s’intitulerait “pilot in the sky of dreams”. Pourquoi avez-vous changé pour « Dead reckoning » ? Est-ce parce qu’il s’agit de la plus longue chanson de l’album et qu’elle n’est pas représentative de l’album ?
Nous n'avons jamais été très enclins à utiliser le nom d'une chanson pour l'album. Aussi cette chanson s'appelait Landing lights au début. Finalement, nous pensions que Pilot In The Sky Of Dreams n'était pas représentatif de l'ensemble de l'album. En plus, quelqu'un a fait remarquer que l'album aurait sûrement été renommé PITSOD, ce que nous ne voulions pas. Donc, le choix « dead reckoning » paraissait plus judicieux.
L'album parle de naviguer au travers des tempêtes de la vie, et puis il y de nombreuses références au vol et d'autres formes de voyage. Parfois certaines personnes ne croient pas en leur chance et le regrettent ensuite. Ce titre est aussi un terme de navigation dans l'aviation qui permet de connaître sa position actuelle en se basant sur une ancienne position, sa vitesse, et le temps écoulé.
Qui a eu l’idée de faire cette intéressante version de « supermassive black hole » de MUSE?
Nous n'avions pas de chanson à utiliser en bonus et puis c'est toujours dur de choisir quelle chanson mettre en bonus. S'il s'agit d'une bonne chanson, on est tenté de la mettre sur l'album, pour que tous l'entendent. Mais d'un autre côté tu ne peux pas te permettre d'enregistrer une mauvaise chanson. Quelque part, j'ai toujours été contre le fait de jouer une reprise étant donné que j'en avais joué tellement avant d'être signé. Malgré tout, certaines personnes nous ont demandé d'essayer et Richard, très vif sur ce coup, nous a proposé deux chansons. La première était « Supermassive black hole » de Muse, la seconde était « Hymn » par Ultravox à cause de ses parties guitares et de sa mélodie particulière.
Au final, la chanson de Muse était plus appropriée pour la faire sonner comme du Threshold.
Il semble que Thomas Everhard n’ait pas réalisé la pochette cette fois-ci alors qui l’a faite ?
La pochette a été réalisée par Davide Nadalin de Nerve Design. Nous avons essayé de faire quelque chose avec Thomas parce que nous aimons tous son travail, mais cela nous rappelait trop nos anciens albums et une époque révolue. Tout ce que nous avons fait avec ce nouvel album était nouveau, remaniant ainsi quelque peu le groupe. Davide a eu cette idée de pochette après que nous lui ayons expliqué le thème. C'était frais, novateur et complètement différent de ce que nous avions pu faire sur nos précédentes pochettes!
Les critiques de l’album sont très élogieuses tant sur internet que dans la presse spécialisée. Certains estiment même qu’il s’agit de votre meilleur album. Quel est ton point de vue là-dessus ?
Il faut bien que tu comprennes que pour un groupe son dernier album est toujours le meilleur car celui-ci lui donne la chance de jouer de nouveaux titres en live. Malgré tout, je pense que nous avons réussi à effectuer ce que nous voulions, c'est-à-dire apporter plus de qualité en terme d'écriture, d'arrangement et de production. C'est sans aucun doute notre CD le plus complet sur bien des points.
Vous allez être à l’affiche de quelques festivals cet été ( earthshaker , metal camp, progpower), mais allez-vous faire votre propre tournée après cela ?
Nous avons déjà fait quelques plans pour les festivals européens et le progpower aux USA. Il y aura probablement une tournée européenne en septembre, mais nous essayons aussi de caser des dates aux USA puisque nous serons à Atlanta.
Ces dernières années vous avez joué trois fois en France ( 2 fois en 2001 à l’élysée montmartre et au Raismes fest et en 2004 à la Maroquinerie ) alors aurons-nous la chance de vous revoir sur les scènes françaises prochainement ?
Nous avons également joué dans le passé à Strasbourg et Clermont-Ferrand. Nous serons très heureux de revenir jouer en France, même si ce n'est pas traditionnellement une terre propice pour Threshold.
Il semble que vos albums live soient très importants pour vos fans. C’est pour cela que vous avez produit en 2006 « surface to stage », un album réservé pour les fans. Le prix de cet album est très intéressant. Est-ce pour cela que vous l’avez sorti sous
Les albums live réservés aux fans sont produits par notre propre label Non stop Music. Il a été enregistré au Z7 à Pratteln en Suisse. Il y a de bonnes possibilités pour enregistrer un concert live là-bas. Nous n'avons pas réalisé d'album live réservé aux fans depuis que nous avons rejoint Nuclear Blast mais la possibilité est toujours envisageable puisque prévu à notre contrat.
Mac joue également dans Yargos. Est-ce important pour vous de jouer dans différents groupes ? Les autres membres du groupe font-ils de même ? N’est-ce pas trop dur de combiner les deux ?
Je ne joue plus dans aucun autre groupe en live même s'il m'arrive de faire quelques apparitions en tant qu'invité sur certains albums studios tel que sur celui d'Edenbridge ou de Power Quest. Cela ne s'est fait que parce que je les produisais. Johanne a un autre projet appelé Kyrb Grinder et notre nouveau guitariste live Pete Morten joue dans Soliloquy.
Je sais que Mac a joué dans Yargos et dans un autre groupe ces dernières années. Il chante également dans un groupe de reprise en Allemagne.
Pour finir as-tu quelque chose à dire aux fans français ?
J'espère que vous avez apprécié l'album et que l'on se verra bientôt sur la tournée à venir cette année.
Tous ces changements nécessitaient donc une petite explication de la part des Anglais.