Propulsés en un album (mais pas du jour au lendemain...) à la tête du podium "French core", WATCHA avait à cette époque toutes les raisons de croire que l'avenir s’annonçait radieux pour le reste de sa carrière. Auteurs d'un premier album vraiment efficace, infatigables voyageurs toujours en quête d'un nouveau public à conquérir et personnages abordables dés que les light s'étaient éteints, WATCHA accumulait les bons points, la Team Nowhere ne se faisant pas encore à cette époque là, conspuer de manière aussi massive qu'aujourd'hui.
Cependant, si le groupe était affilié à ce collectif, ils avaient (contrairement à ENHANCER ou PLEYMO) des racines metal beaucoup plus visibles et affirmé que leurs "jeunes" camarades. Ainsi lorsque Bob parlait de SKID ROW ou de BON JOVI, on sentait qu'il aimait vraiment ces groupes. Cela ne suffit certes pas à se tailler une réputation de Metal Freaks, mais corrobore le fait que WATCHA ne se la racontait pas quand il jouait des rythmes polyrythmiques ou lorsqu'ils tapaient des tempos bien Thrash.
Composés de bons instrumentistes ne jouant pas que sur une corde des riffs simplistes, WATCHA catapultait ici encore sa passion pour MESHUGGAH et son envie d'ouverture sur les différents styles de musiques plus ou moins proches du metal. Le bon temps me dirait vous...mais cela n’empêchait pas l'album de souffrir à mon sens de plusieurs défauts, la faute peut être à une volonté de vouloir trop bien faire. Du coup, après l'essai réussi du premier album, le groupe s'était joyeusement remis à l'ouvrage, bien décidés à montrer qu'ils n'avaient montré qu'un petit échantillon de ce dont ils étaient capables. Cela à donné "Veliki Cirkus".
Une chose était certaine lorsqu'on découvrait ce disque c'était qu'on pouvait difficilement dire qu'il était bâclé. Le travail de composition, d'arrangement et de production se faisait sentir dés les premières minutes de "Sam 2" . Plus de son, plus de riffs, plus de patate !
Motivés, chacun des musicien avait donné son meilleur pour proposer ce qu'il savait faire de mieux... le tout dans le cadre d'un album majoritairement chanté en Français. Le guitariste Numa proposait via ses riffs des sonorités "machines" (notamment avec l'emploi de la pédale Whammy ) pendant que Fred défouraillait tout ce qu'il pouvait avec des plans très en place, gras et impeccablement interprétés. Évidement une fois de plus dans leurs petits souliers, Keuj et Pendule proposaient un travail rythmique très rigoureux, intense et subtil où ils mélangeaient la complexité des plans Djent aux grooves de parties plus néo, le tout drivé par une énergie et un plaisir manifeste qui se ressentait à de nombreux moments.
Bob, ici plus sûr de lui, ouvrait encore sa palette d'expression (hurlements, chant clair, rap) et se permettait même un morceau chanté en Yougoslave (le morceau titre "Veliki Cirkus"). Ancré, comme dans le premier album, dans des lyrics "réalité", Bob parlait des travers de l'envie de célébrité (dans "Sam 2" et "Veliki Cirkus"), des défauts ("Cupide", "Egalamonégo", "Dead man (is a good man), "Sofia Masta"") et des "délires" ("www.@/grave/pas/mon/K@", "Hardcore 100%fluor") qui marqueront de manière un peu stigmatisante cet album.
Car à mon gout, cet album avait deux défauts manifestes : Une spontanéité parfois en berne et un coté "too much". En effet, comment percevoir un morceau comme "www.@/grave/pas/mon/K@" ? Certes, le message du groupe sur le téléchargement était cohérent dans le fond...mais dans la forme ?
Avec son verlan de bac à sable démodé et cuisiné à la rime du pauvre (le fameux "Je te met des queclas, baracuda de la Java"... rooh) ses punch lines trop marquées et son petit coté caillera/Nowhere ... cela faisait un certain décalage par rapport aux morceaux plus pêchus. Bien sur, WATCHA tapait régulièrement dans le hip hop (et souvent de manière pertinente comme dans "La machine à sang") mais là c'était trop.
Dans la même lignée, le cataclysmique featuring de Ke-mar sur "Hardcore 100% fluor" avec ses rimes "Budweiser/BudSpencer" et son timbre hautain ne faisait pas trop de bien au morceau qui finissait par louper complétement sa cible. Alors deux morceaux "limites" sur un album ça passe non ?
Maiiis il y avait aussi la lourdeur un peu pataude de "Cupide", la longueur un peu exagérée (et franchement dommage...) de "Veliki Cirkus" et les bâillements de "Sofa Masta". Un peu de classicisme dans des riffs, un peu moins d'inspiration délirante, et on se retrouvait avec des chansons ayant globalement moins d'impact que le premier album qui lui alignait les hits quasiment du début à la fin. Ah oui, et puis il y avait aussi la pochette... bon chacun ses gouts hein, mais quand même c'était pas la couverture de l'année (l’œuvre de Ke - mar, encore lui).
On pourrait presque croire que je peux pas blairer cet album non ?
Mais heureusement, il y avait les bons moments avec par exemple l'excellente et très bien écrite "Clash" (le riff du pont est vraiment super), la Deftonnienne "Egalamonego", la rugueuse "Sam 2" ou encore la dansante "New Brutal Fonk". Même si elle aurait mérité d'être coupée en deux (la partie instrumentale de la deuxième partie casse tout le rythme) "Dead Man (is a good man)" à une vraie personnalité et une belle énergie. Du coup, "Veliki cirkus" décollait, puis perdait un peu en cohérence avant de repartir... sans hélas les bénéfices de la lancées des bons moments.Gageons tout de même que l'album suivait une ligne cohérente par rapport au premier tout en explorant quelques pistes nouvelles que le groupe suivrait dans le futur... WATCHA décidant ensuite de s'envoler vers des contrées moins néo et plus mélodiques.
Rédigé par : Pamalach | 2000 | Nb de lectures : 2130
Pour ma part, Veliki reste mon album preféré de Watcha. C'est aussi le premier que j'ai eu d'eux, mais je le trouve plus homogène musicalement et le plus brut(al). C'est claire que l'intervention du mec de Watch date le truc en plus de faire sourire ("faire des copies de Final Fantasy VII")...
Ce qu'il feront après avec Mutant (et leur signature chez Yelen/Sony) oubliera un peu le côté spontané... (de toute façon à cette époque les Pleymo, Mass Hysteria et Watcha ont tous tenté l'aventure grosse maison de disque, et pas un seul en est ressorti indemne...)
Anje IP:77.130.143.134 Invité
Posté le: 11/05/2014 à 10h58 - (30909)
du mec de Pleymo je voulais dire...
Moulinexxx Membre enregistré
Posté le: 12/05/2014 à 11h09 - (30912)
Très bon album, même si je lui préférais légèrement leur premier album.
De bons souvenirs, l'âge d'or du néo-métal, juste avant qu'il ne s'effondre totalement...
Noisyness IP:92.154.1.234 Invité
Posté le: 14/05/2014 à 18h12 - (30914)
J'adore ce skeud mais lui préfère quand même Mutant pour des raisons purement personnelles.
Attention Pamalach, tu as écris que Watcha était affilié à la Team Nowhere mais dans mes souvenirs, ils faisaient partie du collectif Sriracha Sauce avec Lofo, Oneyed Jack et Black Bomb A.
Autrement, rares sont les groupes de néo qui pouvaient se targuer d'avoir autant de pêche qu'eux, français ou étrangers. Un son unique, ils avaient leur truc, merci à eux pour tous ces moments de plaisir.
pamalach Membre enregistré
Posté le: 17/05/2014 à 00h09 - (30919)
Noisyness :
Certes mais dans 'www.@/grave/pas/mon/K@' Bob parle de "son clan, son crew Nowhere".
Mémétatalilicaca IP:194.3.222.253 Invité
Posté le: 01/07/2014 à 10h05 - (31009)
Non, on me signale dans l'oreillette que c'est bien Kemar de Pleymo qui signe l'intégralité du texte et du chant sur "www.@/grave/pas/mon/K@". D'où la médiocrité du texte et de son interprétation.
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Cependant, si le groupe était affilié à ce collectif, ils avaient (contrairement à ENHANCER ou PLEYMO) des racines metal beaucoup plus visibles et affirmé que leurs "jeunes" camarades. Ainsi lorsque Bob parlait de SKID ROW ou de BON JOVI, on sentait qu'il aimait vraiment ces groupes. Cela ne suffit certes pas à se tailler une réputation de Metal Freaks, mais corrobore le fait que WATCHA ne se la racontait pas quand il jouait des rythmes polyrythmiques ou lorsqu'ils tapaient des tempos bien Thrash.
Composés de bons instrumentistes ne jouant pas que sur une corde des riffs simplistes, WATCHA catapultait ici encore sa passion pour MESHUGGAH et son envie d'ouverture sur les différents styles de musiques plus ou moins proches du metal. Le bon temps me dirait vous...mais cela n’empêchait pas l'album de souffrir à mon sens de plusieurs défauts, la faute peut être à une volonté de vouloir trop bien faire. Du coup, après l'essai réussi du premier album, le groupe s'était joyeusement remis à l'ouvrage, bien décidés à montrer qu'ils n'avaient montré qu'un petit échantillon de ce dont ils étaient capables. Cela à donné "Veliki Cirkus".
Une chose était certaine lorsqu'on découvrait ce disque c'était qu'on pouvait difficilement dire qu'il était bâclé. Le travail de composition, d'arrangement et de production se faisait sentir dés les premières minutes de "Sam 2" . Plus de son, plus de riffs, plus de patate !
Motivés, chacun des musicien avait donné son meilleur pour proposer ce qu'il savait faire de mieux... le tout dans le cadre d'un album majoritairement chanté en Français. Le guitariste Numa proposait via ses riffs des sonorités "machines" (notamment avec l'emploi de la pédale Whammy ) pendant que Fred défouraillait tout ce qu'il pouvait avec des plans très en place, gras et impeccablement interprétés. Évidement une fois de plus dans leurs petits souliers, Keuj et Pendule proposaient un travail rythmique très rigoureux, intense et subtil où ils mélangeaient la complexité des plans Djent aux grooves de parties plus néo, le tout drivé par une énergie et un plaisir manifeste qui se ressentait à de nombreux moments.
Bob, ici plus sûr de lui, ouvrait encore sa palette d'expression (hurlements, chant clair, rap) et se permettait même un morceau chanté en Yougoslave (le morceau titre "Veliki Cirkus"). Ancré, comme dans le premier album, dans des lyrics "réalité", Bob parlait des travers de l'envie de célébrité (dans "Sam 2" et "Veliki Cirkus"), des défauts ("Cupide", "Egalamonégo", "Dead man (is a good man), "Sofia Masta"") et des "délires" ("www.@/grave/pas/mon/K@", "Hardcore 100%fluor") qui marqueront de manière un peu stigmatisante cet album.
Car à mon gout, cet album avait deux défauts manifestes : Une spontanéité parfois en berne et un coté "too much". En effet, comment percevoir un morceau comme "www.@/grave/pas/mon/K@" ? Certes, le message du groupe sur le téléchargement était cohérent dans le fond...mais dans la forme ?
Avec son verlan de bac à sable démodé et cuisiné à la rime du pauvre (le fameux "Je te met des queclas, baracuda de la Java"... rooh) ses punch lines trop marquées et son petit coté caillera/Nowhere ... cela faisait un certain décalage par rapport aux morceaux plus pêchus. Bien sur, WATCHA tapait régulièrement dans le hip hop (et souvent de manière pertinente comme dans "La machine à sang") mais là c'était trop.
Dans la même lignée, le cataclysmique featuring de Ke-mar sur "Hardcore 100% fluor" avec ses rimes "Budweiser/BudSpencer" et son timbre hautain ne faisait pas trop de bien au morceau qui finissait par louper complétement sa cible. Alors deux morceaux "limites" sur un album ça passe non ?
Maiiis il y avait aussi la lourdeur un peu pataude de "Cupide", la longueur un peu exagérée (et franchement dommage...) de "Veliki Cirkus" et les bâillements de "Sofa Masta". Un peu de classicisme dans des riffs, un peu moins d'inspiration délirante, et on se retrouvait avec des chansons ayant globalement moins d'impact que le premier album qui lui alignait les hits quasiment du début à la fin. Ah oui, et puis il y avait aussi la pochette... bon chacun ses gouts hein, mais quand même c'était pas la couverture de l'année (l’œuvre de Ke - mar, encore lui).
On pourrait presque croire que je peux pas blairer cet album non ?
Mais heureusement, il y avait les bons moments avec par exemple l'excellente et très bien écrite "Clash" (le riff du pont est vraiment super), la Deftonnienne "Egalamonego", la rugueuse "Sam 2" ou encore la dansante "New Brutal Fonk". Même si elle aurait mérité d'être coupée en deux (la partie instrumentale de la deuxième partie casse tout le rythme) "Dead Man (is a good man)" à une vraie personnalité et une belle énergie. Du coup, "Veliki cirkus" décollait, puis perdait un peu en cohérence avant de repartir... sans hélas les bénéfices de la lancées des bons moments.Gageons tout de même que l'album suivait une ligne cohérente par rapport au premier tout en explorant quelques pistes nouvelles que le groupe suivrait dans le futur... WATCHA décidant ensuite de s'envoler vers des contrées moins néo et plus mélodiques.
Rédigé par : Pamalach | 2000 | Nb de lectures : 2130