- Pamafest 2015 : Viva la fuckin'France man ! par PAMALACH - 3474 lectures
Hellfest 2015. Clisson, France.





Après six ans de bons et loyaux Hellfest, il est normal que je commence à prendre mes petites habitudes non ? C'est donc toujours avec un enthousiasme puéril que je délaisse à cette même période de juin mes obligations professionnelles et familiales pour aller me repaître de décibels fort peu recommandables. "T'as pas un peu passé l'âge Pamalach ?" "Oh, au contraire, Madame ! Comme le dit mon frère, bientôt le service militaire!". L'absurde, rien de tel quand on ne veut pas répondre à une question un peu chiante.
Enfin bref, c'est reparti pour un tour comme dirait l'autre ! Une nouvelle édition, de nouveaux concerts et de nouvelles ambiances... mais avec toujours ce "je ne sais quoi", qui fait de chaque Hellfest est un événement spécial. Une fois encore, le festival aura tenu ses promesses même si je n'ai pas spécialement trouvé que cette 10ème édition était plus exceptionnelle que les trois précédentes par exemple. Si j'ai moins vu de concerts que d'habitude, ceux auxquels j'ai assisté m'ont vraiment marqué, que cela soit dans un sens positif ou négatif. Soyez donc les bienvenus dans mon Pamafest, en espérant que mes mots rendront hommage aux émotions que j'ai ressenties et que vous retrouviez un peu dans mes aventures en terres clissonnaises... ou pas.

Vendredi : To seperate the skin to the flesh

Comme je le disais plus haut, je commence à avoir mes petites habitudes au Hellfest. Toujours le rituel immuable de l'arrivée au festival par le coin "Presse", avec cette sensation irrésistible de sentir à chaque fois cette atmosphère metallique si chaleureuse. Pas encore tout à fait "chaud", les choses ont commencé pépère avec les agités de Sticky Boys. Assez peu familiarisé au répertoire du combo, je me retrouve rapidement dans le trip binaire du combo et laisse mon pied marquer le tempo au gré des titres rythmés du trio. Servi par un son équilibré et par une guitare tranchante, les garçons n'ont pas tardé à se mettre le public dans la poche, preuve que malgré leur jeune âge, ils ont déjà du métier dans les pattes ! On comprend dès lors pourquoi les raffinés Nashville Pussy les avaient contacté pour jouer avec eux!



Gardant un bon souvenir de leur prestation au Fall of Summer de l'année dernière, je me suis ensuite rendu au concert de Bölzer. Visiblement attendu par mal de fans et de curieux, le duo n'a pas mis longtemps pour accorder son black/death chaotique avec le tempo des nuques du public. Servi par un son profond, Bölzer semble toujours hypnotisé par les sons qu'il produit, le duo se retrouvant dans un état de transe presque inquiétante sur le massif « Coronal Mass Ejaculation ». Un deuxième concert en forme de confirmation pour ce groupe décidément singulier et qui fera certainement un joli bout de chemin s'il continue comme ça.
C'est en fait à partir de ce moment que les choses ont commencé à "merder" un tout petit peu. Tout content de revoir mes home Boys de Vs (et de rencontrer par la même occasion le truculent Youpi Matin et le jovial Pierrick), je me laisse un peu emporter par l'ambiance bon enfant de la rencontre et finit par m'apercevoir au bout de plusieurs minutes que je parlais beaucoup plus fort que d'habitude. Sentant que les premiers symptômes de la cuite commençaient à pointer le bout de leur nez, je me suis rendu en chevrotant au concert de Vallenfyre, auteur à mon humble avis du tout meilleur album de Death 2014. Et cela sera malheureusement une déception.



Malgré un son de guitare véritablement monstrueux, la superbe voix de Mackintosh peine un peu à se frayer un chemin dans cet amas de distorsion bouillonnant. Oubliant, à mon sens, les titres les plus puissants du répertoire du groupe, les sinistres musiciens peinent à créer une alchimie sur scène qui fait que malgré l'indiscutable maîtrise technique et leur côté très "concentré", il ne se passe pas grand chose tandis que je regarde. Moins habitué dans le rôle de frontman que dans celui du guitariste, Mackintosh tourne un peu en rond (et tourne par la même occasion les pages d'un cahier qu'on imagine plein de ses lyrics) et n'arrive pas vraiment à fédérer le public qui finit par se montrer aussi statique que le combo sur les planches. A revoir une autre fois sur scène, mais en qui concerne ce show, Vallenfyre est définitivement moins à l'étroit dans ma voiture que sur scène.
Du coup, hop, un petit détour vers la Valley pour me placer avant le concert de High on Fire et ainsi me déguster quelques bastonnades bien grasses dans les ratounes. Jouant malheureusement de malchance, le groupe est servi par un des sons les plus pourris que j'ai entendu de la journée.



La double pédale est bien trop forte, la guitare sonne mal et le chant est complètement noyé dans cette sorte de bouillie fantomatique. Je sais bien que sonoriser ce type de groupe n'est pas la tâche la plus aisée, mais quand même, au vu de l'énergie déployée par les gonzes et le calibre des titres joués, c'est dommage. Fidèle a leur coté bougon, le groupe n'aura pas joué la carte de la bonne ambiance, mais ce n'est pas spécialement ce que j'attends d'un groupe comme eux. Mi figue donc... mais loin de la déconfiture que je m'apprêtais à vivre juste après.
Cela fait maintenant un paquet de fois que je vois Motörhead sur scène. Après le dernier concert somme toute pas assez bon du Zénith de Paris, je ne pouvais espérer du groupe qu'il explose les compteurs mais plutôt qu'il limite au maximum les dégâts. Et malheureusement, en cette journée, Lem' et sa bande ne sont vraiment pas à la fête.
Visiblement fatigué (je veux dire encore plus que les derniers temps) et pas spécialement en voix, Lemmy a vraiment eu du mal à tenir la barre du bombardier. Répétant une énième fois une suite de titres sans surprises, le groupe a pu compter sur le soutien de ses fans et un son bien massif mais s'est fait peu à peu laisser tirer vers le bas par la méforme du chanteur/bassiste. Le pire moment restant sur "Ace of Spades" où le groupe s'est mal calé dès l'intro et a du coup joué tout le titre comme le ferait un mauvais groupe de reprises... incroyable. Étant trop fan du groupe pour "rire" d'une telle déconfiture, j'ai préféré me barrer avant "Overkill" et ainsi m'éviter un visage barré d'un mauvais rictus et un sale coup de canif au cœur. Mon moment triste du festival.

Bloodbath aura en ce qui le concerne un seul petit problème : un son tout riquiqui. Quand on connait la puissance du son du groupe, on ne peut être que déçu de ne pas l'entendre s'épanouir davantage en ce samedi ! C'est d'autant plus dommageable que Nick Holmes semble en grand forme avec son visage noyé de sang et sa toge de prêtre morbide. Grâce à un sens de la scène bien rodé depuis les années, un amour véritable du Swedish Death et une personnalité affirmée, il s'imposera avec ses armes sur tout le répertoire du groupe, y compris (et il était attendu au tournant) sur les vieux morceaux du groupe.



Avec une set list faisant la part belle au derniers opus mais n'oubliant pas les vieilles tueries, ce concert des Blood' était une réussite, même si je m'attendais à un public plus énervé et un son plus costaud.
C'est la troisième fois que je vois Cradle of Filth en live au hellfest, la première fois remontant au calamiteux (et c'est rien de le dire...) show de 2009. Depuis, je trouve que le groupe s'améliore à chaque fois que les vois. Bien sûr, les plus anciens me diront qu'on est très loin des shows que donnait le groupe au début de sa carrière... mais comme on ne peut retourner en arrière cela me fait une belle jambe. Et ce soir, servi par un son très clair et suivi par un public fidèle, le berceau d'obscénités envoie du pâté... du black pâté même. En fait, le seul problème vient de certaines parties vocales que Dani à du mal à assurer. Pourquoi sinon s'évertuerait-il à chanter à trois kilomètres du micro si ce n'est pour cacher les imperfections de ses cris suraigus ? Du coup, cela pourrait être mieux, mais c'est quand même franchement pas mal et le groupe finit par s'en sortir honorablement.
Hyper attendu par une foule massée de manière compacte devant la Valley, les graisseux de Mastodon s'apprêtent à venir donner une petite fessée matinée de psychédélisme, de metal et de viande bien juteuse. En basant leur set sur une majorité de titres issus des deux derniers albums, les américains ont certainement déçu ceux qui espéraient se délecter des brûlots de la période magique Remission/Leviathan.



C'est d'autant plus "dommageable" que dès lors que le groupe attaque des tartines comme "Megalodon" ou "Aqua dementia", les musiciens montrent qu'ils en ont encore sous le pied. Mais quoi qu'il en soit, Mastodon est ce soir hyper en forme et visiblement ravi de jouer devant ce parterre de fans transis. En effet, la prestation de ce soir est servie par un son limpide, des vocaux en place et un groupe "lumineux" qui communique sa passion à travers les nombreuses mélodies majestueuses des tueries que sont "The motherload", "Tread lighty" ou le génial "Blasteroid". Un concert fort en gueule et hautement jouissif même si j'attends toujours "The march of fire ants" et "Blood and thunder". Bah, on peut pas tout avoir...
Après une petite pause, il est temps pour l'humble Satyr de s'entretenir avec ses (nombreux) fans présents sous l'Altar. Au vu de la set list et de l'attitude des musiciens ce soir, ce qu'on m'avait dit sur Satyricon se confirme : le groupe est une machine de guerre Black n'roll qui n'hésite pas à transgresser les codes du style pour imposer sa patte et ses morceaux énergiques et remuants.



Piochant dans la période la plus actuelle du groupe (mais n'oubliant pas non plus quelques vieilles tatanes), Satyr mène sa barque comme un vieux flibustier d'expérience et s'impose comme un morbide maître de cérémonie lorsqu'il défouraille sur "Mother North", "Now diabolical" ou "King". Le bougre finira par se fendre d'un discours fédérateur/élitiste dont il a le secret avant de quitter la scène sous les "beuargll" du public. Ah très fort ces jeunes gens !
Attendus quand à eux comme le messie timbré de la musique Djent (ce qui n'est, il faut le dire, pas très éloigné de la vérité), Meshuggah ne fera pas de quartier en proposant une set list certes sans surprises mais hautement chargée en testostérone et en maîtrise technique. Éblouissants sur "Bleed", assourdissants sur "Future Breed Machine" puis impitoyables sur "Rational Gaze" les suédois ne font pas de quartier et tiennent entre leurs doigts de virtuose une foule compacte, déchaînée et toute acquise à leur cause. Hypnotisé par le groupe, le public finit par s'en remettre à un Jens Kidman imposant de force et de charisme, tournoyant comme une bête psychotique dans le magnifique décor inquiétant de cette cérémonie metallique. Magique.
La fin de soirée étant visiblement sous le signe de la folie, il est impossible après ça de quitter la scandinavie quand on sait que les Norvégiens de Shining sont prêts à distiller un black Jazz des plus névrotiques. Vierge de toute rencontre scénique avec le groupe, j'en reste comme deux ronds de flan face à l'énergie tout simplement dingue dégagée par le combo. A l'image du truculent Jørgen Munkeby, Shining semble perpétuellement en équilibre entre le monde du metal et de l'improvisation Jazz. Servi (forcément) par des musiciens concentrés et talentueux, Shining se joue de tous les interdits pour proposer une mixture délirante, savoureuse et vraiment originale. Une excellente façon de terminer une journée intense (hips...) qui promet pour la suite des deux autres journées.



Samedi : Sun rinçage, Sun régénérant

Ayant certainement négligé ma fatigue de la veille, c'est tout courbaturé que je me pointe devant les babes de Butcher Babies qui, visiblement, n'ont pas décidé de laisser leur généreuse plastique se laisser masquer par d'amples T shirts noirs. Musicalement et vocalement, le groupe assure le steak, ni plus ni moins que de nombreux autres groupes moins "généreux" en foulant les stages du Hellfest. Il faut donc être clair : le groupe ne joue pas tout sur son image (la musique est correcte), mais il est indéniable qu'ils jouent la carte de la féminité "sauvage", s'attirant ainsi autant les faveurs de certains fans que le rejet d'autres. Si je retiens surtout les growls puissants de Carla Harvey et son décolleté plongeant, il faut aussi relever le professionnalisme du groupe... même si je me lèverais pas la nuit pour mettre un de leur skeuds dans ma platine.
Il sera ensuite temps d'aller faire un petit tour à l'extrême market pour me ravitailler en T shirts et accessoires de tous poils. Grande première pour moi qui repart en général avec au moins 4 nouveaux t shirts sous le bras et deux trois skeuds, cette année, je ne trouve pas grand chose à mon goût. Pas mieux du coté du merchandising officiel, les prix pratiqués étant souvent onéreux (montant jusqu'à 25 euros pour certaines pièces) et les visuels parfois franchement moches. Il faudra toute ma détermination pour que je me dégotte un joyau de Outlaw Order au prix record de 5 euros, trouvaille ayant illuminé ma journée et généré des cris de joie de mon crew, impressionné que j'ai pu tomber sur une pareille affaire (on me qualifiera même pour l'occasion de "connard"). Deux trois discutes avec des professionnels sur les stands et il est déjà l'heure d'aller se placer pour ROTNS.

Je n'avais pas été super, super convaincu de la prestation du groupe en première partie de Machine Head lors de leur dernier passage dans la capitale. Après ce concert, je n'ai pas forcément changé d'avis sur l'attitude et le coté racaille-core du groupe mais je dois reconnaître qu'ils sont à fond dans leur trip et qu'il semble y croire plus que de raison. Du coup, malgré quelques "à coté" qui me fatiguent bien vite, Rise of the Northstar finit par me décrocher un sourire et me fait les applaudir pour l'hardiesse qu'ils mettent à afficher leur passion. Comme dirait l'autre, "J'aime pas spécialement, mais je respecte".



Juste un petit coup d'œil à Airbourne qui avec le temps me laisse de plus en plus froid, l'envie et l'énergie déployée par le combo semblant se perdre dans les méandres de mon indifférence et il temps de passer au féminisme Grunge de L7.
Si elles semblent ravies d'être présentes, les musiciennes n'ont pas franchement envie de se la jouer "propre et net". "Vous voyez ça ? C'est un accordeur. Quand on ne l'utilise pas, notre musique sonne mieux !". Punk/Grunge jusqu'au bout des riffs, les daronnes envoient leurs chansons les plus fédératrices mais peinent à retrouver la fougue et la vitalité qu'elles avaient dans les 90's. Plutôt sympa à voir, mais pas à se rouler par terre non plus.
Ne souhaitant sous aucun prétexte louper Ice T et Body Count, j'ai pris le temps de bien me placer avant le show des furieux (une bonne idée quand on voit le nombre de personnes qui souhaitaient voir le groupe et n'ont finalement rien vu du tout). Voyant peu à peu la fosse se remplir, je constate que je ne dois pas être le seul à attendre ce concert en forme d'événement. Et effectivement, dès la mythique introduction toute dédiée à la gloire du groupe, on se dit qu'il ne va rien nous manquer ce soir. Des musiciens solides, un Ice T plus badass que jamais et une ribambelle de titres nous ramenant directement à l'âge d'or du Rapcore... style où Body Count a une place à part, sa "street credibility" n'étant plus à démontrer.



Accompagné par le puissant batteur Ill Will et l'inénarrable soliste Ernie C (seul membre originel avec Ice T ce soir) le groupe affiche une attitude agressive et un poil provocatrice collant à 100% à son image. Et cela ne sera pas les brûlots "Talk Shit, Get Shot" ou l'incontournable "Cop Killer" qui calmeront les fans ! Seule petite ombre au tableau, l'absence de "Born Dead", un de mes titres favoris de B.C. Pour le reste comme on dit chez moi, Ice T a "tout baisé".
Après une telle bourrasque, rien d'un tel que le fin du concert des barbus de ZZ TOP pour reprendre son souffle. Ayant vu un peu de leur show lors d'un précédent Hellfest, je reste ce coup ci, vraiment captivé par la fin du spectacle des texans. Possédant un touché et un sens du spectacle réservé aux vieux briscards qui ont vraiment du "métier" dans les pognes, les trois pistoleros sont ici totalement à leur affaire. Plus bluesy dans leur interprétation que sur disque, les gus m'auront totalement convaincu que sous leurs poils généreux se cachent des musiciens d'un talent époustouflant et d'une classe internationale.
Et de la classe, ce n'est pas Faith No More qui en manquera ce soir. Impeccablement vêtu d'élégantes tenues blanches et entouré de fleurs colorées, le groupe ne cédera en rien à l'atmosphère metal du Hellfest. Volontiers blagueur (et parfois à la limite du bon goût...), Patton et ses sbires propose un show naviguant entre les différentes époques, n'oubliant pas d'accorder aux titres du dernier album une place de choix. De choix car si je reste un peu mitigé avec "Sol invictus", les nouveaux titres prennent sur scène une dimension beaucoup plus profonde que sur disque. Même face à des tueries incontournables comme "Epic", "Be agressive" ou "The gentle art of making enemies", les nouveautés n'ont pas à rougir. Et puis, Patton... ce sacré Patton.
Comment ne pas être impressionné, que dis-je, subjugué par la facilité avec lequel cet homme enquille ses lignes de chant ? C'est bien simple, on dirait que tout coule de source avec lui. Sur "The gentle Art..." il module les cris avec autant de classe qu'il monte dans les aigus du refrain... et le tout avec la puissance s'il vous plaît ! Si certains dans la vie semblent destinés à une voix en particulier, celle de Patton est définitivement celle du chant, le bougre ne semblant pas, par dessus le marché souffrir du poids des années au niveau de ses performances vocales. Inoubliable.
Plus en forme à mon humble avis que lors de leur dernière venue (c'était pas fini au fait ?) Scorpions offre un show assez similaire au précédent mais peut être plus appliqué et mieux interprété. Si Kottak est toujours aussi timbré, Klaus est, il me semble, plus en voix que la dernière fois, et malgré un pet de sono pour le moins saugrenu, les teutons se sont mis le public dans la poche aussi facilement qu'ils enchaînent les hits indémodables de leur impressionnant répertoire.
Dans mon entourage, j'étais le seul à croire que Marylin Manson pouvait donner un bon concert au Hellfest. Je me disais qu'après la catastrophe du concert de 2009 (incontestablement le concert le plus raté que j'ai vu d'un artiste de ce "calibre"), la surprise du dernier album en date, et la forme plus "manifeste" du hurleur ces derniers temps nous étions en droit d'espérer quelque chose de sympa de la part du révérend.
Occultant (avec difficulté...) le fait que Venom défouraillait son black metal sur la temple, je suis plutôt bien rentré dans le premier et excellent titre du dernier album "Deep six". Visiblement désireux de donner le change et de faire oublier son dernier show en ces terres, le sieur Warner est en voix, parait plutôt en forme (même s'il est bien fat) et concerné par le concert. Les morceaux défilent, la set list n'est pas trop dégueulasse mais la mayonnaise met du temps à prendre. De longs silences entre les morceaux et une communication peinant à s'établir entre le chanteur et la foule émaille un peu l'émulsion générale et il faudra attendre un "Sweet dreams" tout simplement sublime pour qu'on assiste à une "vraie" communion entre Manson et son public. En enchaînant avec le terrible "Angel whith scabs wings" et "Tourniquet", tout semblait prendre une allure plus que positive, mais cela sera aussi le moment où le chanteur semblera se vexer en prenant la mouche pour on ne sait trop quelle raison. Après une tentative de scarification ratée, Manson peine de plus en plus à cacher sa mauvaise humeur qui ira crescendo jusqu'à complètement gâcher la fin du concert pourtant servie par les deux classiques "Antichrist superstar" et "Beautiful people". Un concert somme toute décevant, qui n'aura heureusement pas entaché les formidables shows auxquels j'ai pu assister pendant la journée.



Dimanche : Bad sun Rising

Avec un nouveau "levé" complètement à l'arrache, je ne peux cependant me résoudre à l'idée de louper mes "chouchous" de Lost Society. Auteur de deux albums convaincants (surtout du premier "Fast, loud, Death" qui est une petite tuerie Thrash "Retro") les finlandais ont attaqué le set par un "Kill those oppose me" hyper énergique, rentre dedans et rageur. Ravi de se retrouver convié à la dernière minute à pareille fête (on le serait à moins...) les jeunots semblent dynamités par une joie sans arrière pensée et un plaisir évident de jouer devant un tel parterre... même si on à parfois l'impression qu'ils en font un peu trop. Je regrette l'absence de titre du premier opus comme "NWL" ou "Thrash all over you" mais pour le reste, c'est la fête à la saucisse et au bon vieux Thrash à papa. Une super entrée en matière pour la journée et une jolie découverte pour pas mal de metal heads.
Poilus jusqu'au bout du menton, les beaux gosses de Red Fang ne sont visiblement pas venus pour postuler dans la prochaine campagne d'affichage de The kooples !



Groovy et super dodues, les chansons qui défilent en cette belle matinée ont toutes en commun un pur feeling stoner cradingue agrémenté de beats mordants et de mélodies racées. Venus en masse acclamer le groupe, le public se délecte des titres joués, le fédérateur "Into the eye" récoltant tous les suffrages !
Intrigué par le nom et le logo du groupe, je me rends à la Valley pour découvrir la musique instrumentale post-Hardcore de Russian Circles. Carrés, immersifs et bien dans leur trip, les américains ont invité le public à se fondre dans le magma bouillant de leur titres intrigants et plutôt mélancoliques. Relativement simple dans son approche mais solide sur leurs fondations rythmiques et inventif dans ses architectures, Russian Circles aura soufflé un petit vent frais sur les festivaliers lové comme des loutres anémiques ne demandant qu'un peu de fraîcheur. Merci les gars.
Dubitatif, je l'étais en me rendant au concert de Snot. Ayant à l'époque beaucoup aimé leur album "Get some", subtil mélange de Néo, de punk et de hardcore/metal, je me demandais ce qu'allait donner un live avec un nouveau chanteur tant d'années après le décès de Lynn Strait. Malgré mes craintes, j'ai pourtant été immédiatement emporté par le tourbillon de la fédératrice "Snot", le groupe faisant preuve d'une belle énergie en dynamitant les terribles "Dead fall" et "Joy Ride". Rendant évidement hommage au chanteur disparu, le groupe se fendra d'une petite reprise de "Hit the lights" en oubliant à mon grand dam la rapide "Mr Brett", brûlot hardcore tout dédié au désamour du groupe pour le célèbre guitariste de Bad Religion. Dommaage Eliaaaane. Un super concert néanmoins.
Fuyant après ça l'arrivée des Wampas (j'ai malheureusement déjà expérimenté ce groupe dans le passé...), je préfère aller me chauffer les oreilles avec les philosophes de Eyehategod.



Comme pour pas mal de groupe de ce style ayant joué cette année au Hellfest, le son n'est pas idéal pour se délecter de la régurgitation saturée des américains. Cependant, au fur et à mesure des titres, le groupe creuse sa profondeur en prenant le temps de laisser sonner les larsens, grossir les riffs et terminer les cigarettes qui font rire. Lourdeur, groove et bagarre de bon aloi sont au programme les amis ! New orleans is the new vietnam hurle le famélique Mike Williams répondant ainsi aux pulsions sludge les plus opaques des nombreux fans présents ! Eyehategod est venu, il est velu et il a vaincu !

Ayant toujours eu un certain sens de la fidélité (se rapprochant d'ailleurs parfois du masochisme le plus pur) je décide d aller me poster devant la stage où officie Cavalera Conspiracy, histoire de voir jusqu'à quelle profondeur insondable ils avaient décidés de descendre aujourd'hui... la perspective d'un show "sympa" me semblant plus qu'hypothétique, pour ne pas dire autre chose.
La dernière prestation de Soulfly en ces lieux m'ayant semblé si terne et si pataude, je n aurais pas cru Max capable de me faire sourire autrement qu'avec tristesse... je me trompais. En effet, après un début de set un peu laborieux, le groupe nous a rapidement montré un visage plus vigoureux que celui auquel on s'attendait. Alors bien sur la set list comporte toujours les mêmes indécrottables hits de Sepultura, bien sûr Max et Igorr ne seront plus jamais ceux que nous avons connu a l'époque de "Chaos A.D", mais en cette fin d'après midi, les deux frangins do Belo Horizonte sont beaucoup plus en forme que lors des derniers lives que j'avais eut l'occasion de voir (sympa, le maxou fera un petite dédicace à Joe Duplantier de Gojira, ce dernier ayant assuré la basse sur le premier opus du groupe). Max tout d'abord est animé d'une belle énergie : il essaye de hurler comme avant, dégaine sa guitare un poil plus que d'habitude et semble vraiment content d'être aux côtés de son frère avec qui ils échangent des regards complices. Ce dernier essaye de donner le change du mieux qu'il peut, et sur des titres comme "Territory", on retrouverait presque des vibes des glorieuses de sep'. Faut évidement ne pas trop penser à "Under siege", mais pour ma part je reste agréablement surpris, l'effet "descente aux enfers" que je craignais au départ n'étant définitivement venu pointer le bout de son nez aujourd'hui. On constate aussi, et malheureusement, un superbe pet de son pendant "Roots Bloody Roots" qui aura pour effet... d'arrêter le concert à quelques secondes de la fin.

Peu fan d'Epica, je préfère me faufiler en douce devant la main stage pour bien me placer pour Limp Bizkit. A cette heure de la journée, je pense encore que les américains peuvent jouer les outsiders du festival en proposant un show incluant un panaché de vieux titres mêlé à une énergie "à l'ancienne". "Jump da fuck up Frédéric !" Malheureusement, la surprise n'aura pas lieu ce soir.
En préférant jouer une majorité de titres issus de "The chocolate..." et en se distinguant par une décontraction confinant parfois au je m'en foutisme le plus total, Limp Bizkit a donné un concert en dents de scie. Se baladant sur scène comme s'il arpenterait les "champs", Fred Durst ne risque pas de se faire mal, le temps qu'il prend pendant les "ponts" pour faire monter la pression finissant par faire retomber le soufflet de "My generation" et "Break stuff".
Pas avare de covers de Metallica, Borland semble comme en vacances, le bougre multipliant les escapades jusqu'à jouer toute l'intro de "Holy wars" (the punishment dues...) devant un Durst ne sachant plus trop comment stopper le guitariste infernal. En fait, le groupe aurait viré les temps morts, les riffs de Metallica et la reprise de RATM "Killing in the name of", ils auraient pu nous caler un "Faith" , un "Pollution" ou un "Stuck"... et cela n'aurait dès lors plus été la même mayonnaise. Le pire étant qu'au vu de la foire sur "Take a look around" LB avait largement les moyens de tout péter. Sa mèèèère...
Fâché depuis longtemps avec In Flames, je me dis qu il est peut-être temps que je mette mes rancœurs de côté et que je regarde "objectivement" ce que vaut le groupe en 2015 : y'a pas à dire, ils assurent ! Plus sensible aux vieux albums qu'aux nouveaux, je reconnais que le groupe connait super bien son boulot, qu'ils assurent bien comme il faut et qu'ils savent proposer des set lists bien équilibrées ! Désormais très éloigné du look et de l'attitude "Clodo" de la fin des 90's, Anders Friden sait se mettre le public dans la poche, offrant même aux fans le plus gros circle pit de ce Hellfest 2015 ! Promis, je ferais plus la gueule à In Flames et vais même me repasser un petit "Take this life" pas plus tard que tout de suite !



23h10, la foule massée devant la main stage 2 trépigne d'impatience, et personne ne pense que Korn peut se planter ce soir. Il faut dire qu'avec la perspective d'un live composé du premier album éponyme joué en entier, on a de quoi s'exciter les synapses ! Du coup, chacun attend le coup de "ride" libérateur avant que ne monte la pression de l'introduction du mythique "Blind". Et effectivement, dès que la chanson commence, la tension se fait plus vive, les poings se serrent et ça commence à se manger les gencives en attendant le cri libérateur. Jonhatan Davis ne prendra même pas la peine de prendre le mic pour crier, le public de Clisson se chargeant du "Are you Ready ?" fédérateur, explosant ainsi les compteurs spatio temporels en nous ramenant 20 ans en arrière. Putain j'en frissonne encore.
Évidement moins fougueux qu'à leurs débuts, les musiciens font quand même plaisir à voir, chacun semblant prendre toute la mesure de ce que ce premier album représente pour beaucoup. D'ailleurs, il n'y aura pas de bla bla ni de surenchère gratuite. Korn ne rigole pas et balance ses titres sans faire de cadeau prouvant aisément aux réfractaires que ce premier opus est clairement un bel album de metal s'étant à l'époque affranchis des conventions pour proposer quelque chose de neuf. Et mis à part Deftones, personne dans le néo n'est jamais arrivé à la hauteur de leurs vertes années.
Jusqu'a "Shoot and ladders", la collection de hits fait les beaux jours de nos cordes vocales et des nos petits mollets, chacun kiffant à sa façon ses titres intemporels et dynamiques. La deuxième partie quant à elle offre un visage tout aussi intéressant car composé de morceaux moins joués en live, un peu plus sombres et peu moins évidents. Et puis quel plaisir tout de même d'entendre Davis Growler sur "Lies" pendant que Head se charge du refrain... comme un con, j'ai toujours pensé que c'était l'inverse ! Rien n'entamera du coup ce fantastique concert, pas même l'impensable (et redondante) coupure pendant "Clown" ! Le concert se serait suffit en terminant sur la macabre note de "Daddy", mais comme le groupe ne semble pas désireux de se barrer comme ça, ils sont revenus nous "terminer" avec un petit "Falling away from me" et "Freak on the leash" histoire de se quitter avec un petit sourire. Quel concert putain, quel concert !

Ne souhaitant pas rebondir sur quoi que ce soit après ce spectacle, je préfère quitter le festival en me disant qu'une fois de plus, j'ai passé de très bons moments en terres clissonnaises. Comme vous l'aurez remarqué, je ne parle pas des divers stands de Skate, de WoW et autres hot dogs américains. Sans juger du coté parc d'attraction qu'est devenu le festival, je me concentre sur ce que je préfère, les groupes et les relations humaines avec les bons camarades (n'oublions pas les filles !). Le reste, cela m'intéresse beaucoup moins.
Évidement, je me sens moins de points en commun avec les festivaliers qui font tout sauf aller voir les concerts (spécial dédicace à ceux de l'espace VIP qui ne bougent pas leurs gros culs des fauteuils de tout le festival), qui montrent leurs rondelles au petit journal ou qui placardent des "Free Hugs" sur des bouts de cartons Intermarché (non mais sérieux les mecs...). Ça me casse les couilles également les blaireaux qui jouent des coudes en bousculant les nanas mais qui changent d'itinéraire dès qu'un tough guy se trouve sur leur chemin, tandis que les commentaires "pleins d'humour" que certains font partager à tout leur périmètre sont d'une lourdeur à faire pâlir la couille d'un éléphant... mais ne retrouve-t-on pas ces phénomènes au quotidien dès qu'on sort dans la rue ?
Avec une jauge de personnes vues à la baisse et une claire volonté d'améliorer l'organisation (avec la bouffe Hellfest et le Cashless) le Hellfest prend peu à peu la mesure de ses ambitions tandis qu'il ouvre autant ses horizons musicaux que ses extravagances de toutes sortes. Reste que cela reste un endroit unique où on peut voir sur trois jours, des groupes aussi divers que Cannibal, Red Fang, Limp Bizkit et L7, et croiser des camarades que l'on ne voit pas le reste de l'année. Je reste donc un amateur fidèle du festival et prend, évidement, dores et déja rendez vous pour une nouvelle et 11ème édition que j'espère toujours pleine de décibels et de groupes rageurs.

Spécial dédicace aux "Fuckin" Seb on fire, Youpi Matin Skay, VK et Pierrick ! Te loupe pas l'année prochaine Ju !
Devil Horns éternels à Gtan, Julie, Bertrand, Jérôme, Fabienne, Vilay et aux basques Furieux qui m'ont rappelé que la Suze était une boisson qui n'était pas seulement faite pour se poser sur les étagères... et Dude, reviens mon pote !
Pamalach vous aime, surtout Paracelsia.


Auteur
Commentaire
yogi
Membre enregistré
Posté le: 09/07/2015 à 11h25 - (1054)
Merci Pamalach !Joli report !

"Évidement, je me sens moins de points en commun avec les festivaliers qui font tout sauf aller voir les concerts (spécial dédicace à ceux de l'espace VIP qui ne bougent pas leurs gros culs des fauteuils de tout le festival), qui montrent leurs rondelles au petit journal ou qui placardent des "Free Hugs" sur des bouts de cartons Intermarché (non mais sérieux les mecs...)."

Comme dirait l'autre, c'est pas faux :)

Bernard
Membre enregistré
Posté le: 09/07/2015 à 12h57 - (1055)
En gros plus ou moins mêmes parcours sur les deux premiers jours et mêmes constats. Ça fait plaisir. Par contre sur le troisième bizarrement on n'a eu aucune chance de se croiser.
En tout cas, bon report. Merci Pamalach.

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