Ma dernière rencontre avec les Toulousains de PSYKUP remonte à leur dernier concert à Albi dans le Tarn, terre magique bénie des dieux et des hommes (enfin Carmaux est plus bénie qu'Albi, faut pas non plus déconner !). A l'annonce de leur reformation pour les dix ans de Jerkov, je n'avais pas pu me rendre a Toulouse pour fêter dignement avec les autruches leur retour sur les planches et la résurrection scénique de tueries telles que "Color me blood red", "Libido" ou "Love is dead". Les commentaires de cette date ayant été particulièrement positifs, je me suis dis qu'il ne fallait absolument pas que je loupe le concert à Paris, la vente des places pour le "Divan du monde" ayant été pliées assez rapidement.
Complet donc depuis plusieurs semaines, c'est devant les Tarn et Garonnais de DWAIL (je crois que les gaziers sont originaires de Lafrancaise si mes souvenirs sont bons) que je tente de me placer pour avoir une bonne vision du show. Tombant pile poil sur la date de sortie de leur nouvel album (leur deuxième en l'occurrence) le quatuor ne fera pas de cadeaux au public présent et balancera sans état d'âme son Metal chaotique et débridé qui trouvera une écho positif auprès de la fosse. Assez personnel dans son son de guitare, DWAIL possède en outre une batteuse qui cogne d'une manière assez rugueuse mais qui propose un jeu plutôt enlevé, moins compact que ce que l'on voit habituellement dans ce type de musique. Du coup, les morceaux groovent, la musique vit et le chanteur éructe tout son fiel en gigotant à coté du bassiste qui balance tranquillement des fills en béton armé. Un bon petit moment, et une bonne introduction pour les Toulousains de PSYKUP, attendus de pied ferme par le public Parisien.
Il nous faudra encore attendre un petit peu avant que les premières notes claires de "To be (tray)...or not to be" ne retentissent dans la salle du Divan du monde. Premier morceau de l'album "Le temps de la réflexion" paru 12 ans plus tôt, le choix de cette chanson est hautement symbolique et mettra direct le public dans l'ambiance de la soirée. Tour à tour très posé puis virulent comme la peste, ce premier morceau mettra en orbite l'un des hit fédérateur du groupe "Love Is Dead". Roooh...regardez, c'est Mel Gibson !" Eh oui, Milka n'a pas oublié ses automatismes et c'est avec une décontraction aussi nonchalante qu'une énergie à fleur de peau que le groupe assène ses riffs, envoie ses beats fracassants et défonce l'assemblée en obtenant une réponse du public aussi positive qu'instantanée. "Bon, c'est pas tout ça mais on n'est pas venu pour acheter du terrain...Rock n'roll assistance !" Sans perdre de temps, le groupe joue pied au plancher, étale ses morceaux les plus forts émotionnellement ("Libido", "Birdy") et s'offre même un circle pit et un Wall of Death sur "Color me blood red", rappelant au passage que si le groupe s'est toujours un peu considéré comme un outsider, son metal reste entier, mouvant et dangereux, aussi bruyant qu'une détonation de Chevrotine et aussi mordant qu'une attaque de Pit Bull enragé.
Ravi de se retrouver à pareille fête, le public Parisien soutient le groupe du mieux qu'il peut, bougeant violemment au rythme des chansons (ce qui n'est pas forcement évident), scandant les "punch lines" des hits du groupe (Là encore, faut pas être en retard sur la mesure), et slammant à tout va en essayant de se propulser sur le moments forts des titres...certains ayant eut à ce niveau, de cruelles désillusions.
Soudain, pendant que le groupe s'engage sur la route 66 en reprenant "Mean Machine" de SUGAR RAY, je me dis que peut être, le groupe n'a jamais aussi bien collé à son époque que maintenant. C'est paradoxal de se dire alors que PSYKUP entame "L'autruche" que ce morceau, pourtant écrit il y a de nombreuses années, avec ses riffs Thrash, son pont funky, sa fin techno et sa durée rallongée ici à prés de 20 minutes passe ici comme quelque chose de presque normal. La chanson démarre, repart, s'interrompe, accélère....ça passe comme une lettre à la poste et ça fonctionne d'une manière très efficace. PSYKUP est tout à sa place ce soir : le coté séquentiel de ses chansons, la longueur anti commerciale des hits, leur refus de se prendre au sérieux et leur implacable précision...ils sont comme un Mp3 de luxe mixant de manière improbable une compilation de différents styles, bruts, racés et singulièrs. Les voir, en quelque sorte, récolter le fruit des efforts de nombreuses années de travail à travers la réponse passionnée du public fait quoi qu'il en soit, sacrément plaisir à voir.
"Qui à écouté du néo ici ? Allez, n'ayez pas honte...on n'a pas commencé à écouter MINOR THREAT et FUGAZI comme ça d'un coup...qui ici a porté des Van's, un sac Eastpack et un baggy ?". Raah, c'est bien là que je les reconnais les gaziers ! Et paf ! Un petit bout de "Roots bloody Roots" et surtout un "Blind" de KORN viendront dynamiter la fosse, la plupart des cordes vocales présente scandant à l'unisson le célèbre "Are you ready ?" de Jonhatan Davis. Ah très forts ces (plus très) jeunes gens ! On en redemande et c'est avec le traditionnel "Your vision" que le groupe terminera le show, Vidda vraisemblablement à bout de nerfs à cause d'incessants problèmes de larsens balançant sa strat' par terre en quittant la scène furieux (le pauvre gratteux avait apparemment eut des problèmes de matos toute la journée).
Des formidables déflagrations de Brice aux fills musclés de Pelo, les riffs de Vidda trouveront ce soir leurs chemins entre les harmonies pleines de grâce du duo Ju/Milka. Ravi d'avoir été convié à pareille fête, je ne peux que féliciter PSYKUP...espérant que cette aventure scénique ne restera pas sans lendemain. A bientôt ?
- To be (tray)...or not to be
- Love is Dead
- Rock n'roll Assistance
- Libido
- Insipid
- Birdy
- Color Me blood red
- Professeur
- Mean Machine (Sugar Ray)