Vous connaissez tous le hit impérissable de SCORPIONS "Under the Same sun" n'est-ce pas ? Il est presque dommage, au vu du soleil écrasant de ce Hellfest 2014, que les Teutons n'aient pas été là pour nous jouer cette inoubliable ritournelle qui, plus qu'une chanson, est une véritable démonstration de la force créatrice de ses compositeurs. Alors oui, le soleil a tapé sur la couenne des festivaliers, oui les records d'affluence aux robinets de flotte ont été battus et oui la poussière se sera infiltrée par tous les pores (et orifices) de ceux qui avaient la mauvaise idée de prendre leur respiration. Plus de soleil, plus de légendes et plus de bruit, cette édition 2014 aura enchanté certains festivaliers quand elle en aura (et peut-être pour la première fois de manière aussi virulente) vraiment fâché d'autres. Difficile de faire jouer MAIDEN et AEROSMITH sans éviter les problèmes inhérents aux venues des grosses têtes d'affiches, non ? Cela fait cinq ans que je fais le festival et malgré les couacs, je continue à dire que c'est quand même ZE place to be quand on aime le metal pendant ces quelques jours. Des concerts de oufs ? Putain de nique sa mère, je crois que j'en ai jamais vu autant qu'en cette année-là... let's rock !
Vendredi : "Soul Burn"
Il ne faut jamais oublier que si l'affiche d'un festival est importante, l'état d'esprit dans lequel on s'y rend est capital. Si t'es crevé, que tu accumules les merdes ou que ta meuf vient de te planter, il y a quand même de fortes chances que tu passes un moins bon festival que si tu arrives reposé, sans souci et avec quelques bons amis pour t'aider à vider les pichets. En ce qui me concerne j'étais juste fatigué, mais pas assez pour louper CONAN qui ouvrait sur The Temple, en cette fin de matinée.
Ceux qui me lisent le savent, je suis un inconditionnel du groupe... avec lequel je me suis senti bien seul pour la chronique du petit dernier, "Blood Eagle", qui n'a franchement pas déchaîné votre enthousiasme chers lecteurs... c'est le moins qu'on puisse dire. En revanche, la tente est correctement remplie et pas mal de fans semblent attendre les trois barbares de Liverpool. Vétus d'une manière un peu étrange (avec leurs capuches sur la têtes, les gaziers ont plus des dégaines à jeter des sièges dans les stades que de jouer du Doom) les Anglais ont décidé d'entamer sur le titre d'ouverture de "Blood Eagle", "Crown of Talon". Au vu du peu de temps disponible, je reste dubitatif quant au choix de cette chanson ("Total conquest" m'aurait semblé plus indiqué) mais cela a au moins eu le mérite de montrer clairement à quoi ressemblait la musique du groupe à ceux qui ne le connaissaient pas... tout le monde prenant conscience que le groupe était servi (et heureusement pour eux car c'est une fondamentale de leur musique) par un bon SON COMPACT. CONAN finira par donc par remplir sa mission, à savoir profiter du peu de temps imparti pour convaincre les personnes venues se "lover" sous la tente et ainsi se faire certainement plus d'une poignée de nouveaux petit(es) camarades. J'en suis le premier ravi !
Je jette ensuite mon dévolu sur BRUTALITY WILL PREVAIL mais après le set de CONAN, je me fais suer à 100 sous l'heure (et ce n'est pas une image) et préfère mettre les bouts. Je décide alors de me rabattre sur le set des Japonais de CROSSFAITH que je ne connais pas du tout... et je regrette rapidement de ne pas m'être précipité plus tôt pour les voir. Concert assez jubilatoire drivé par un chanteur en pleine forme, je me promets à l'écoute du set des metalleux nippons de m'intéresser plus en profondeur à leur musique dès mon retour.
Place ensuite à FUELED BY FIRE qui, s'ils ne déplaisent pas sur disque, semblent ici souffrir d'un léger déficit de dynamisme au niveau du jeu de scène. Le chanteur m'apparaît un peu mono-expressif et coincé en mode "sourcils froncés" et je finis par bayer aux corneilles en me demandant qui je vais bien pouvoir aller voir par la suite.
Ne les ayant jamais vu, c'est donc vers SATAN que mes esgourdes se pointeront, intrigué que j'ai été par leur dernier album et l'interview qu'ils avaient donné à VS il y a quelques temps.
Muni d'un son un peu inégal, SATAN est malgré tout en grande forme et délivre une excellente prestation en oscillant entre quelques titres de leur dernier album et plusieurs patates de leurs débuts. Le groupe est même surpris de l'accueil qui lui est réservé, le public scandant le nom du groupe à plusieurs reprises lors du show. C'est assurément notre concert qui se passe le mieux en France !" confessera le chanteur qui, ravi d'un tel accueil, n'aurait pas été dérangé de jouer toute la nuit pour ce public de nouveaux amis tout acquis à leur cause.
TOXIC HOLOCAUST ravivera mes envies Thrash en proposant un set plus énergique et moins statique que celui de FUELED BY FIRE... et ce n'est pas la tonitruante "In the name of science" qui fera mentir ceux qui étaient impatients de voir les Américains faire parler la poudre toxique ! Affichant un joli T-shirt de MERCYFUL FATE, le leader, Joel Grind, n'a pas franchement une tête à prêter des sous tant il a l'air d'être prêt à mordre la gorge du premier venu. Son attitude guerrière sied malgré tout très bien à l'ambiance, et c'est en ratissant "Chemistry of Conciousness" que les Américains pilonneront les festivaliers présents !
Depuis combien de temps je ne n'avais pas écouté THERAPY? ? Pfff peut-être depuis le collège ! Pour autant, en gros amateur de l'album "Troublegum", je décide de me caler devant le set des Irlandais histoire de voir si je ne peux pas me prendre quelques bonnes petites rafales venues des 90's. Et avec en ouverture "Knives" et "Screamager", je ne suis pas déçu !
Plutôt bien servi par un son assez clair, le groupe n'a pas tellement fait de progrès techniques depuis 1990 ! Pas toujours très en place, limite au niveau des voix, THERAPY? fait cependant bonne impression auprès des festivaliers qui leur accordent de nombreux bravos nourris. Et cela sera bien sûr avec un "Nowhere" indispensable et fédérateur que le trio nous précipitera joyeusement à une époque où on pouvait encore écouter du bon son sur Skyrock ou Fun Radio.
C'est apparemment à la demande de TRIVIUM et au grand désarroi de DEATH ANGEL que Matt Heafy et sa bande investissent la scène en ce vendredi après-midi... et il ne faudra pas longtemps pour s'apercevoir que si le groupe est de plus en plus carré, il est aussi sans surprise et de plus en plus stéréotypé. Les speechs de Heafy ressemblent à des récitations et manquent de spontanéité (un peu comme Robb Flynn, mais en moins réussi...) et malgré quelques morceaux un peu "remontés", le set manque de couilles... la faute peut-être à de nombreux morceaux issus du dernier album, "Vengeance Falls". Première vraie déception.
Je glande ensuite un peu sur le festival (et hallucine au passage sur l'aspect Euro Disney du village à l'entrée du festival !) avant de me placer pour le concert de SEPULTURA, la chronique du dernier album attestant largement tout le bien que je pense de l'actualité de la formation brésilienne. "Je suis très fier de ce que j'ai accompli avec SEPULTURA, mais d'un autre côté je suis aussi un peu triste, car je vois que les mecs continuent à jouer et que le groupe a vraiment perdu de sa superbe comparé au temps où nous y étions (NDLR : avec Max). Mon frère avait quitté le groupe, je l'ai quitté après, et je pense qu'il aurait été plus sage que le groupe s'arrête après ça, ç'aurait été le bon moment, un peu comme les footballeurs qui arrêtent leur carrière quand ils sont au firmament, avant d'être trop vieux pour être au niveau. Donc oui, je suis un peu triste, mais bon, je fais mes propres trucs maintenant.". Igor Cavalera Hard Force 2014
Quand je lis ce type de déclaration, j'ai franchement envie de rigoler. La dernière fois que j'ai vu Igor en live avec Max, il avait considérablement perdu de sa superbe et n'était plus que l'ombre du batteur qu'il était jadis. Certes il cogne toujours aussi fort, mais ses breaks légendaires appartiennent au passé et je vous parle pas de la double pédale... Cependant, le metal étant maintenant tellement éloigné de la musique que fait Igor (une sorte d'Acid House que je vous laisse le soin de découvrir...) que je comprends sans peine qu'une fois cerné de guitares saturées, il ne soit plus à la hauteur... et dans ce cas-là, on s'abstient de faire des commentaires ! Surtout quand SEPULTURA est aussi en forme qu'en ce vendredi après-midi. La set list fait plutôt belle place aux dernières années du groupe (même si on note un "Dusted" assez inattendu) et laisse quelques petits regrets quand on aime des albums comme "Arise" ou "Beneath the Remains". Cependant, le groupe fait preuve d'un certain courage en ne misant pas sur les classiques "Territory"/"Arise"/"Innerself"/"Troops of Doom"... et propose donc un set frais, particulièrement énergique et efficace. Le nouveau batteur, Eloy Casagrande, s'avère être un batteur particulièrement énergique et efficace, ce dernier catapultant les chansons grâce à son groove démoniaque et sa rapidité fulgurante. Si les cheveux de Paulo trahissent les années qui passent, Andreas a lui toujours autant la classe. Impeccable de bout en bout, le guitariste remplit l'espace sonore bien qu'il soit le seul six-cordiste et soutient bien Derrick Green qui, avec sa boule à Z, apparaît moins sympathique que d'habitude. Quand je vois ce mec sur scène , je ne peux m'empêcher d'avoir du respect pour lui, son travail et son attitude ! Bien qu'il se soit fait déglinguer de tous les côtés à de nombreuses reprises, il a gardé le cap et continue d'envoyer la mule, permettant ainsi à SEPULTURA de surprendre aujourd'hui de nombreuses personnes venues assister à leur show. Superbe.
A certains moments, je me demande si j'habite sur le même planète que certains mélomanes. Lors du dernier concert de ROB ZOMBIE au Hellfest, j'avais plutôt bien aimé le show. Peu de temps après, j'avais été surpris de voir que beaucoup de personnes avaient trouvé le concert A chier. Du coup, quand j'ai trouvé que le début de ce show 2014 était assez laborieux, les retours que j'ai eus ensuite m'ont montré que j'étais, là encore, assez seul ! Malgré "Dragula" et "Superbeast" en introduction, j'ai trouvé au départ le Rob assez à la peine vocalement et le son général assez affreux. Malgré tout, et grâce à une envie manifeste de s'amuser et de distraire le public, Zombie a fini par retourner la situation à son avantage. Il faut dire que le musicien/réalisateur semble particulièrement attendu par toute une partie du public et qu'avec la surprise "Am I evil" et "Enter Sandman", les morts-vivants finiront par emporter tous les suffrages !
A l'approche du set de MAIDEN, le temps est particulièrement doux, le ciel est superbe et le public amassé en masse devant les mainstages, particulièrement impatient de voir ses héros. Ayant déjà vu le groupe plusieurs fois en salle et "de nuit", je suis personnellement ravi de voir le groupe évoluer en pleine lumière, décontracté et visiblement ravi d'être présent à ce grand rendez-vous du Metal. Si la set-list ne surprendra personne, Bruce compense par un verbe particulièrement fourni ce soir, ne manquant pas de donner les scores du match France/Suisse ou en raillant gentiment l'organisation qui s'inquiétait de les voir jouer à une heure aussi peu crépusculaire.
Que dire sur la qualité de ce show ? Même en plein jour, MAIDEN reste un groupe légendaire dont les petites approximations n'entament en rien la majesté des chansons... que dis-je, des éternels cantiques, de la Vierge de Fer. Je retiendrai cependant "Two minutes to Midnight", un poil plus lent que d'habitude et remarquablement interprété par Bruce, "Run To the hills" surpuissant et "Seventh son" toujours aussi grandiose... raaah, c'est vrai qu'il fallait qu'ils y jouent au moins une fois à Clisson... l'inverse eut été dommage.
Le set de SLAYER aura convaincu de nombreuses personnes de par la qualité sonore générale, la bonne prestation vocale d'Araya et la pêche de Bostaph. Cependant... maintenant que Jeff n'est plus là, je ne peux réfréner un profond sentiment de nostalgie en écoutant les hits défiler. Du coup, je peine à rentrer dans le show et finis par quitter le site un peu tristouille en me disant que de toute façon, il fallait se reposer pour le Gros Set du Samedi.
Samedi : Under the Same Sun
Paré pile poil à l'heure pour le set de BENIGHTED, c'est le sourire aux lèvres que je vois le groupe entamer par la boucherie ouvrant "Carnivore Sublime", "X2Y". D'entrée (et heureusement pour un groupe aussi sauvage) le son est massif mais clair, ce qui permet de pouvoir distinguer les instruments même si la voix de Ju est un peu noyée dans l'ensemble. Trop court, le set offre malgré tout un excellent "Experience your flesh", un "Let the Blood spill between my broken Teeth" absolument furieux et un "Slut" final, toujours aussi varié et dynamique (ce pont... aïe, aïe, aïe mes aïeux !!). J'aurais aimé un petit "Identisick" ou un gros "Prey" mais bon... BENIGHTED, est velu, a vu et a vaincu.
Direction ensuite SKID ROW pour pouvoir juger sur pièce du concert... que je ne tarde pas à quitter tant la prestation vocale de Johnny Solinger me laisse de marbre... Hop, du coup, petit virage vers la warzone et le set de BURNING HEADS qui sont vraiment énervés par les nerfs de la colère et qui ne se contentent pas d'enquiller les brûlots Hardcore mais proposent quelques petits billets d'humeur mouillés d'acide genre "Allez vous faire enculer avec votre FIFA de merde... putain on déteste ça !". J'ai beau les avoir vus plusieurs fois, j'ai l'impression qu'aujourd'hui ils ont le feu sacré, le set ultra énergique de ce samedi me convainquant largement que nos chères têtes brûlées sont assurément l'un des tous meilleurs groupes de ce style.
De l'endroit où je me trouve, le son de DAGOBA ne me semble pas vraiment excellent... mais qu'importe, les Marseillais sont motivés (comme à chaque fois j'ai envie de dire...) et c'est avec un "I, reptile" fédérateur qu'ils débutent les hostilités. Plutôt audacieuse, la set list laisse quelques hits passer à la trappe mais possède un petit goût frais très agréable en cette après-midi poussiéreuse. Au fur et à mesure que le show avance, les "walls of death" se font plus massifs et le groupe semble plus précis que jamais... l'apport du nouveau et assez discret guitariste, "Z", y étant certainement pour quelque chose. Certainement le meilleur concert du groupe que j'ai eu l'occasion de voir.
Assez impressionné par leur dernier album, "Colored Sands", et n'ayant jamais vu le combo québécois en live, c'est tout impatient que je me retrouve sous l'Altar pour le set de GORGUTS. Aidé par un son très clair à la guitare mais un peu desservi par un son de caisse claire un peu "plastoc", l'ambiance et l'atmosphère développée par GORGUTS est particulièrement immersive, envoutante et sombre. Les arpèges à la guitare sont aussi délicats que les blast beats sont massifs et rapidement, les Québécois hypnotisent le public présent au rendez-vous. On retiendra d'ailleurs l'enthousiasme et la sympathie des speechs de Luc Lemay tranchant radicalement avec la noirceur de la musique, les Deatheux n'hésitant pas par dessus le marché à aller piocher quelques vieilles "torgnoles" dans leurs albums plus grisonnants. Super moment.
Très déçu par le set d'HATEBREED lors de leur dernier HELLFEST, c'est donc sans trop y croire que je me suis faufilé vers la mainstage pour voir les Coreux prendre possession de la scène... et dieu que j'ai chargé. Muni d'un barillet sonore seyant parfaitement aux couleurs du groupe, les Américains semblent avoir bouffé du lion... comme en attestera la redoutable reprise de "Ghost of War" de SLAYER sur lequel le batteur Matt Byrne montre une solide technique "Thrashisante". Peu de surprises, mais un set haut en énergie, une entrée en matière (avec "To the Threshold") absolument fracassante et un final "I will be Heard/Destroy Everything" particulièrement fédérateur. Écrasant...
Quelle idée j'ai eue de ne pas aller voir BRUTAL TRUTH pour privilégier SOULFY ? Peut-être parce que je suis un éternel optimiste qui croit que ce bon vieux Maxou aura, cette fois, un sursaut de... de je sais pas quoi d'ailleurs ? Car en cette belle après-midi, le set de SOULFY me fait mal au cœur, pas possible de le dire autrement. Toujours ces set lists sans surprise, toujours cette impression que Max n'a plus joué de guitare depuis 10 ans, toujours cette impression que le groupe s'enfonce encore et encore. Peu importe dès lors que le jeune (et plutôt bon...) Zyon soit à la batterie, que l'improbable Rizzo attende le boucan général pour balancer frénétiquement ses plans d'aller/retour... rien n'y fait, le "cirque" de Max ne me fait plus rire.
Je ne savais ensuite pas trop à quoi à m'attendre pour le set de DEEP PURPLE. Dès les premières chansons, les musiciens me renvoient une impression de feeling incroyable, de flegme britannique et de liberté particulièrement appréciable. Le groupe aurait pu miser sur un set plus Hard Rock, sur ses hits les plus notoires et sur un esprit plus "Metal"... que nenni. Ne sacrifiant pas leurs improvisations, leur musicalité et leurs envies au "contexte" général, le groupe a autant hypnotisé certains festivaliers qu'il en a "étonné" d'autres. Pour ma part, je reste scotché par le jeu impeccable de Steve Morse (muni ce soir d'un son assez bluesy), le groove de la redoutable doublette Ian Paice/Roger Glover et la classe de Ian Gillan. "Smoke on the Water" sur Clisson ? Après "Paranoid", "The Number of the beast", "The final Countdown" et d'autres, il nous la fallait bien celle-là... Une leçon de maître.
Évidemment très attendus, les vieux matous d'AEROSMITH n'ont visiblement pas l'intention de faire de la figuration si on en juge par leur FRACASSANTE introduction personnifiée par les bombes "Back in the Saddle/Train kept a rollin". D'entrée, on remarque que si le son est assez bluesy et plutôt ténu, le père Tyler tient une bonne forme vocale tandis que son camarade Joe Perry affiche son légendaire air "bougon" en balancant ses riffs mythiques. Oui, mille fois oui, AEROSMITH est un groupe mythique et en alignant comme ce soir sa ribambelle de hits, le combo de Boston démontre sans peine qu'il est parmi les plus grands groupes de Hard Rock (on va pas chipoter...) qui ait jamais foulé le sol de notre terre.
Dans la masse de tubes proposés ce soir, il est vraiment cool de voir le groupe interpréter "Rats in the cellar", "Same Old Song and dance", "Mama Kin" et "Last Child". Sur cette dernière, le vieux loup Brad Whitford montre quel brillant guitariste il est, balançant des plans fantastiques et faisant regretter qu'il ait tant laissé le lead à Joe Perry pendant toutes ses années. Mais Perry n'est pas en reste et diffusant un petit film où il joue le guitariste/bohème près de la tour Eiffel, il squatte le micro pendant un "Freedom Fighter"... que j'aurais largement échangé contre un petit "Walk on down" ou un "Fallin Off" mais bon...
Plus lents, les morceaux bénéficient d'un feeling presque bluesy renforçant considérablement le côté musical et mélodique des chansons interprétées. Seule faute de goût au milieu de la déferlante de souvenirs, la mielleuse "I don't want to miss a thing", particulièrement inattendue et il faut le dire, particulièrement dispensable quand on sait qu'ils aurait pu jouer pff... la liste est trop longue ! Concert énorme au final.
Après un tel gueuleton, quoi de mieux qu'un bon petit AVENGED SEVENFOLD pour terminer la soirée en chansons ? Complétement étranger à la musique du groupe, je décide de donner une chance aux Américains, eux dont on m'a tant dit de mal au cours des dernières années... et croyez-moi chers amis, je n'ai pas été déçu du voyage. Moi qui m'attendais à une sorte de Metalcore mâtiné de gros refrains ricains, je n'en reviens pas d'entendre autant de son clair et de riffs sans puissance, ni saveur. Certes le groupe est servi par un vrai son de merde qui fait trop ressortir la basse, mais rien ne semble vraiment s'extraire de cette set list qui n'en finit plus de durer... seul "This means war" sort un peu du lot en proposant un peu plus de patate...dur, dur. Mais en regardant le groupe, je m'aperçois que la fosse est vraiment correctement remplie et que le groupe n'est pas en peine de recevoir des applaudissements... je crois que je suis trop vieux pour ces conneries...
Dimanche : "Dust in the wind"
Même si c'est pas forcément évident de se lever un troisième jour de Hellfest, absolument impossible de louper le set de COBRA. A l'heure où d'autres vont à la messe ou se retrouvent dans des lieux associatifs, les "Pédés/drogués" s'en donnent à cœur joie en nous régalant grâce à leurs diatribes absolument impayables et leurs morceaux de bravoure épiques et savoureux. La musicalité est éblouissante, la technique sans faille et le chant d'une justesse quasi divine. Évidemment, tout le monde en prendra pour son grade et repartira avec un big smile collé aux lèvres... COBRA est amour, COBRA est puissance, COBRA est passion.
Après ça, je me dis que seul Ozzy & Co pourront relever le niveau d'une telle prestation, alors pourquoi ne pas errer telle une âme en peine sans espoir d'entendre quelque chose du niveau de "Des lieux associatifs pour jeunes" ? Et, alors que mon esprit se noyait dans le venin nostalgique du reptile PACA, j'entends raisonner les notes d'un classique de l'album "Dur comme fer", "Les Gens". Je me suis donc faufilé vers la main stage et j'ai pu assister à un très bon set de LOFOFORA, véritablement dynamités par l'accueil des festivaliers... auxquels ils ne s'attendaient visiblement pas !
On passera sur la visite du Maxime du "Petit Journal" et on se concentrera sur la fournée de nouveaux morceaux qui semblent vraiment, vraiment prometteurs ! Le nouvel album débarque au mois d'août alors patience...
Je me garderais évidemment de comparer le set d'ULCERATE à celui de GORGUTS... les deux ayant livré deux très bons concerts pour le plus grand plaisir des mélomanes venus les écouter ! Hyper concentrés, précis et charismatiques, les Néo-Zélandais pouvaient compter sur un son quasi parfait et une audience tantôt curieuse tantôt toute acquise à leur cause ! Complexe, sombre et envoutante, la musique d'ULCERATE a pris une belle mesure en ce dimanche matin, les puissants "Dead Oceans" et "Weight of Emptiness" démontrant avec brio tout le talent de ces musiciens venus du bout du monde.
Saoulé ensuite par la chaleur, j'ai été désespérément chercher un peu de frais sous les arbres de la forêt... idée que je n'ai visiblement pas été le seul à avoir ! Recouvert de poussière, le nez saturé de terre et d'odeur de frites pas cuites, j'ai fini par aller finir de cramer devant ANNIHILATOR. Drivé par le solide Jeff Waters, le combo nous balancera quelques patates bien cuites qui nous feront assez mal une fois qu'elles nous arriveront dans la gueule. Superbe "Alisson Hell" ou terrible "Phatasmagoria", ANNIHILATOR affiche un bel état d'esprit, un niveau technique manifeste et des chansons géniales. Hail ANNIHILATOR !
En grand fan de Gene Hoglan, je me régale de son jeu sans pareil pendant le set de DARK ANGEL... son charisme, sa technique de ouf et sa frappe de diplodocus se hissant largement au-dessus de la performance de ses camarades.
En voyant se préparer le set de BEHEMOTH, je me rappelle de la première fois où j'ai vu le groupe à Toulouse. La prestation avait été extrêmement brutale... mais que de chemin parcouru depuis !
Si j'ai vu le groupe quatre fois en live, cette dernière performance au Hellfest est certainement la meilleure que j'ai vue, en tout cas ma préférée et de loin... En même temps, quand tu as pour toi une mise en scène impeccable, un son à la fois lourd et limpide et des morceaux ravageurs comment te planter ? Propulsé par la bombe "Blow your Trumpet Gabriel", le groupe hypnotise littéralement le public qui se repaît de cette musique dantesque et impie, drivée par le patron Nergal qui s'impose de plus en plus comme une des grandes figures du metal mondial. Assurément un des TOUT meilleurs concerts de ce Hellfest 2014.
Prendre la suite d'une telle performance n'était pas aisé, et c'est à un SOUNDGARDEN très attendu qu'il incombait de prendre la relève des Polonais. Des amis présents au dernier concert des Grungeux à Paris m'avaient prévenu : Chris Cornell n'est plus très en voix. Et hélas, dès "Spoonman" le couperet tombe, Cornell peine considérablement. Dès que les notes se font trop hautes, le chanteur est obligé de hurler, ce qui change considérablement de ses jeunes années où il chantait avec une facilité déconcertante et était certainement parmi les meilleurs chanteur de sa génération. Aujourd'hui et en ce dimanche après-midi, il n'est pas en place les 3/4 du temps (l'interprétation de "Black Hole Sun" est très décevante) et se déchire littéralement sur le classique "Jesus Christ Pose". Aïe, aïe aïe... déception.
Au vu des regards hallucinés des fans qui s'amènent devant la main Stage on comprend qu'EMPEROR est attendu comme le "messie" noir de la future communion musicale qui s'apprête à être dite. Évidemment présent pour célébrer les 20 ans de "In the Nightside Eclipse", le groupe semble concentré mais heureux de participer à cette commémoration si spéciale. Ihsahn est en bonne forme vocale et ses riffs légendaires couplés à l'interprétation sans faille de Samoth déchirent l'air clissonais pour ne laisser que des traînées de soufre brûlantes. Avec son style épuré mais très efficace, Faust assure le show et les brûlots défilent à vitesse grand V sous les yeux de plus en plus exorbités des festivaliers présents. Je retiendrai personnellement l'impérial "I am the black Wizard" et l'inévitable "Inno a Satana" repris par des milliers de gorges hurlantes complétement possédées. Semblant avoir passé en un éclair, ce concert d' EMPEROR restera dans les mémoires de tous les festivaliers présents devant la scène, tous ayant conscience d'avoir assisté à un concert unique... et magique.
La nuit tombe, la tension monte et les muscles se crispent à l'annonce de l'arrivée des légendes du Metal BLACK SABBATH. La question que tout le monde semble se poser c'est : Comment va chanter Ozzy ce soir ? Sa dernière performance laborieuse en ces mêmes lieux étant encore dans certaines mémoires (douloureuses), le doute subsiste quant à la qualité du show à venir. Mais tout s'envole dès lors que la sirène de "War Pigs" retentit sur la marée humaine du Hellfest. Évidemment pas toujours juste ni en place, Ozzy semble quand même assez en forme (tant que faire se peut évidemment...) et l'impitoyable duo Iommi/Butler fait tonner les décibels sur la foule, démontrant sans peine qu'ils sont définitivement les maîtres du gros son. Alors certes, certains morceaux ne sont pas trop à la fête ("Into The void" était faux du début à la fin) mais dès lors que les patriarches retrouvaient leurs crucifix, c'était vraiment génial. Au moment de "Black Sabbath" d'ailleurs, le temps se suspend et tout le monde semble pris dans les tenailles maléfiques des musiciens. Un silence quasi religieux s'installe tandis qu'Ozzy déclame la célèbre "What is this, that stands before me?" préfigurant ainsi d'une interprétation magique de cette chanson unique, intemporelle et légendaire. Qu'importe après cet instant magique que le concert soit amputé d'un gros quart d'heure, j'aurai eu l'espace d'un instant les trois quart d'un des groupes les plus emblématiques interpréter une des meilleures chanson qui soit.
Après une telle magie, c'est vers les géniaux TURBONEGRO que je me dirige pour terminer mon fest, eux qui m'avaient tant épaté lors de leur dernier passage à Clisson. Pas de surprise avec eux, c'est la fête à la saucisse du début à la fin et cela sera avec une cover géniale de "Money for nothing" de DIRE STRAITS que les fêtards achèveront le public... avant que le barreau final "I got erection" ne vienne gonfler la turgescente bonne humeur des derniers festivaliers. Bandant.
Eh ben voilà, un Hellfest de plus pour ma pomme ! Comme j'avais dit l'année dernière, je ne boude pas mon plaisir quand il se pointe devant moi... et je ne ferai pas la fine bouche devant l'avalanche de super concerts que j'ai, une fois de plus, pris en travers de la gueule !
Cependant, avec le monde qui augmente chaque année, des petits désagréments s'invitent aussi. Quelques casse-couilles se mêlent aux gentils festivaliers et viennent, hélas, te rappeler que le metal ne guérit pas encore de la connerie humaine. Vous me rétorquerez à juste titre que se payer trois crétins pour ensuite discuter avec 15 personnes sympas reste une belle proportion... vrai vous répondrais-je... mais c'est la première année que ça m'arrive à Clisson. Comme le dit très bien Ju, le Hellfest pour moi, c'est plus que de la musique. C'est venir avec les potes, la famille, retrouver mes homeboys Ju et Skay, faire la connaissance de Sheb et Raziel, serrer des pognes, donner l'accolade et partager les bières... ou l'Orangina c'est selon.
Je n'ai pas grand-chose à dire sur l'organisation que je trouve largement à la hauteur, les bénévoles auxquels je tire mon chapeau, la sécu' qui est vraiment professionnelle et la programmation éclectique qui va complétement dans le sens de l'ouverture musicale qui est la mienne. J'aime le Hellfest et j'espère m'y rendre encore longtemps.
Et au crépuscule du festival, alors que j'étais bras dessus/bras dessous avec ma dulcinée, un mélomane s'est approché de moi pour me sortir cette phrase que j'ai trouvé extraordinaire : "Hey mec, je suis un peu sec, mais je trouve génial le groupe qu'on est en train d'écouter et je voulais partager ma joie avec quelqu'un. Tiens, trinque avec moi !". Ouais putain... à la bonne vôtre les amis, à la bonne vôtre...
Un dernier petit mot en forme de big up possédé et blasphématoire : Mes homeboys de VS, Gtan le costaud, Rolca la guerrière, Julie la farouche, Jérôme le warrior, Bertrand le Doomeux, Thibault le coreux, Patrice le Grindeux et la Djine la Hit Girl.
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Invité IP:109.190.51.150 Invité
Posté le: 09/07/2014 à 10h32 - (827)
Report bien écrit, personnel et vraiment sympa à lire
Merci