21/03/05 - La petite Locomotive (Paris)
credit photos Richter (www.richterpixels.com)

Joli début pour cette semaine riche en concerts sur la région parisienne. C'est donc en galopant dès la sortie du bureau que les franciliens ont pu se rendre à cette date estampillée 100% black. Après le festival "Black metal is rising", on ne peut pas dire que le style canard boiteux du métal se porte mal en ce moment. Et voila une affiche éclectique puisque, si tous les groupes sont affiliés BM, pas mal de tendances seront résumées en 5 prestations.

Les marseillais de Funerarium ayant malheureusement annulé, c'est Glorior Belli qui a l'honneur d'ouvrir les hostilités devant une salle en phase de remplissage. Les p'tits gars de l'Essonne s'en tire très bien, proposant un black/death de très bonne facture. Le batteur m'a particulièrement impressionné, par son utilisation intensive de la double à vitesse supersonique. Pour leur premier concert, la prestation était très convaincante et bien en place. L'expérience Carnal Lust de certains membres n'est sûrement pas étrangère à la décontraction du groupe. Même si l'imagerie reste très classique (maquillage à l'appui) et la communication avec le public inexistante, leur set permet de bien accrocher sur des compos bien foutues. Leur galette disponible en avril sera à écouter avec attention.

Vorkreist déboule ensuite pour balancer son death/black vitaminé. Vous aurez noté la subtile nuance de style par rapport au groupe précédent. Et elle prend toute son importance. L'influence death étant prédominante, j'accroche beaucoup moins à leur musique. Mais il faut avouer que c'est très efficace et bien furieux. Vorkreist va d'ailleurs déclencher les premiers émois dans le pit. Je trouve que les titres de "Sabbathical Flesh Possession" rendent encore mieux sur scène que couchés sur CD. Un groupe efficace avec un chanteur bien puissant, pour un prestation qui ne l'était pas moins. Encore une fois, l'aisance sur scène est notable et le chanteur a le mérite de communiquer avec le public (et ce sera le seul de cette soirée misanthrope).

Aes Dana était attendu par pas mal et sera boudé par les autres. Leur black pagan avec flûtiots sauvages ne peut pas séduire tout l'auditoire, c'est assez normal. Le groupe a su démontrer en live que l'utilisation d'instruments à vent ne se résume pas à un gimmick. L'instrumentiste, jouant de la flûte et de la bombarde (je ne suis pas spécialiste dans ce type de bidules non amplifiés), est bien présent sur scène et appuie le chant de sa voix death. Les structures des morceaux sont suffisamment variées pour ne pas provoquer l'ennui et l'originalité est toujours au rendez-vous. L'ambiance est festive et les musiciens prennent du plaisir sur scène (notamment la bassiste au poing dressé vers le ciel). Les guitaristes resteront assez discrets, planqués pour l'un derrière l'arbre qui se trouve au chant black. Le son est assez correct malgré le nombre d'instruments. Franchement un grand succès dans l'auditoire présent. J'attends avec impatience leur prochain opus, qu'ils sauront à coup sûr pulser sur scène.

Merrimack sera le représentant du true black ce soir. Comme à la Péniche Alternat en septembre dernier, le groupe a transcendé sa musique pour offrir une prestation impressionnante. Même si la batterie couvrait totalement les guitares dans les passages blastés, l'intensité des compos prend pleinement son ampleur sur scène. Autant les titres sur album ne m'émeuvent pas beaucoup, autant en live c'est une boucherie. La qualité de la prestation du groupe se résume pour moitié à son chanteur géant qui semble tout droit sorti du plus proche asile. Malsain et provocateur, ce set aura mis tout le monde d'accord. C'est le genre de concert qui est difficile pour le groupe suivant. Merrimack ne se commente pas, ça se vit en live.

Inquisition vient donc assumer sa place de tête d'affiche. Les ricains ne se marcheront pas sur les pieds sur scène. L'un occupe le poste de batteur et l'autre de vocaliste/guitariste. Que dire de ce duo ? J'ai tout simplement détesté. J'ai trouvé les morceaux rébarbatifs et la voix insupportable. Le nombre d'instrumentistes ne peut que limiter la complexité des compositions mais contribue également à améliorer le rendu sonore (à part cette horrible voix). Mais cela ne suffit pour retenir le public qui s'enfuit en partie durant le set. Les irréductibles qui sont restés ont toutefois adoré, louant l'efficacité du combo.

Au final, une date très positive mais assez peu de monde (160 entrées). Ce n'est pas trop désagréable d'assister à un concert dans une salle à moitié remplie, à part pour l'organisateur. La profusion de dates en ce moment et le choix du lundi pour cette affiche expliquent peut-être la désaffection du public. Les présents auront passé un excellent moment, à n'en point douter...