Samedi 12 mars 2005 :
PSYKUP + FISHBONE + SHARON JONES AND THE DAPKINGS + WOLFUNKIND + HURLEMENTS D’LEO + WATCHA + ARSENIQ33
Mont de Marsan (40) – Espace François Mitterrand

Affiche très éclectique qui nous est proposée en ce samedi soir à l'Espace François Mitterrand de Mont de Marsan (dans les Landes of course) que ce 3è Ter à Terre Festival. Cependant, cela aurait pu l'être encore plus si la légendaire BRIGITTE FONTAINE ne s'était désistée à la dernière minute, raison invoquée, grippée… Dommage, je ne connais pas trop la dame, sinon, lors de ses apparitions télévisuelles qui restent à chaque fois un grand moment de télévision, mais ça aurait été rigolo de la voir enfin en chair et en os. Le public est assez bigarré, même si je note une forte proportion de djeunz très « typés Neo Metal » (cheveux longs mais pas trop quand même, jeans larges à chier dedans…), il suffit de jeter un œil sur les t-shirts arborés : si je ne compte pas les groupes présents ce soir, on compte nombre de KORN ou SLIPKNOT et dans une moindre mesure CRADLE OF FILTH ou MARILYN MANSON. L'Espace François Mitterrand est bien rempli (environ 2000 spectateurs je pense) et ressemble un peu à un Zénith dans son agencement, mais en un peu plus petit. Il y a même sur la gauche de la scène, un écran semi-géant qui permet de voir quelques petits détails qui pourraient nous échapper sinon.

Le premier groupe à investir la scène nous vient du Québec, il s'agit d'ARSENIQ33, qu'on qualifie souvent de « MR. BUNGLE québécois ». Personnellement, je connaissais ARTSONIC, ARSENIC, mais pas ce « band », comme on dit chez nos cousins d'outre-Atlantique. Ca commence fort quand on les voit débouler, dans de très moulantes combinaisons bleues ciel, qui ne laissent apparaître que leurs visages. En fait, il paraît que c'est pour ressembler à des spermatozoïdes… il ne manque que la queue (ou pour utiliser le terme précis, le flagelle, si je me souviens bien mes lointains cours de sciences naturelles). Le quintette a la particularité de comporter en son sein deux saxophonistes/vocalistes. Musicalement, je dirais que ces joyeux lurons pratiquent un Punk Hardcore Metal direct, agrémenté donc des deux saxos… même si dans la première partie du show, on avait un peu de mal à les entendre. Leur musique est en tout cas très communicative, bien déjantée, mais toujours directe, ne sombrant pas dans l'expérimentation chiante. La preuve, une version en français (québécois) du « Ace of spades » de MOTORHEAD, rebaptisée pour l'occasion « L'as de pique ». Bien que ce soit le premier groupe, le public commence à se lâcher et on assiste aux premiers slams et pogos, ça commence bien, c'est assez rare qu'un groupe placé en tout début de festival reçoive ce genre d'accueil ! Moi, j'ai vraiment accroché à ce set, et d'ailleurs, vous entendrez très bientôt parler de ce groupe dans les pages de VS, car j'en ai profité pour faire une interview et je suis reparti avec leurs deux derniers CDs : une compilation de leurs premiers albums sortis au Québec (« Cé bin l'pire kon éfé ! » avec dessus notamment leur « hymne » « Scie mécanique » et son refrain fédérateur « On en a rien à foutre », ainsi que la cover de MOTORHEAD dont je parlais plus haut) et le tout nouvel album « Courtepointes »… donc kronik bientôt dans VS !
Set-list :
Autobus colère
Pisse tranquille
Catherine
Boîte à malle
Scie mécanique
Assemblée de cuisine
L'as de pique (cover « Ace of spades » de MOTORHEAD)
Vous êtes pas heureux
Site officiel : http://www.arseniq33.com

Après cette excellente mise en bouche, le public se presse pour accueillir WATCHA. Il est clair que nombre des djeunz présents sont venus pour eux. Dès les premières minutes, ils se lâchent, slams, pogos, stage diving… Bon, j'avoue que le Neo Metal de WATCHA, c'est pas trop ma came, mais il faut reconnaître que c'est bien efficace et que le groupe est très pro… et finalement, je suis bien rentré dans le trip. Avant le concert, j'ai eu une assez longue discussion avec El Butcho, le chanteur, et on a parlé à bâtons rompus, car c'est en fait un gros fan de Hard US 80's ! Il est incollable sur le sujet le bougre et parle avec passion de ses chouchous que sont RATT, LYNCH MOB, TNT. D'ailleurs, c'est « Runaway » de BON JOVI qui lui a fait découvrir le Rock et donné envie de chanter ! Bon, c'est clair que musicalement, ça ne s'entend pas du tout dans WATCHA, mais attention, j'ai un scoop : le prochain album de WATCHA devrait sortir en septembre et il y a des chances (question de droits encore à régler) pour qu'il y ait dessus une reprise à leur sauce du « I was made for loving you » de KISS. Arf ! J'aurais jamais cru évoquer tous ces groupes en parlant de WATCHA !
Site officiel : http://www.watchalesite.com

Je passe rapidement sur HURLEMENTS D'LEO, leur Rock français étant bien carré, mais pas vraiment en adéquation avec le propos de VS ou ce qui peut m'intéresser. C'est ensuite le « régional de l'étape » qui investit la scène, WOLFUNKIND. Ce groupe de Mont de Marsan propose une sorte de Funk Metal vraiment intéressant, malgré mes quelques craintes au début. Certains riffs sont même très efficaces et j'ai finalement bien accroché à leur set. Une anecdote qui m'a bien fait rire… A un moment, lors d'un passage funky, je glisse à mon voisin « c'est marrant ce genre de passages Funk, ça me fait trop penser à « Starsky et Hutch » et je pense à Huggy les bons tuyaux et sa démarche si typée ». Eh bien, vous me croirez si vous le voulez, mais même pas 30 secondes après, le chanteur annonce un titre hommage à « Starsky et Hutch », ça devait être le titre de la chanson d'ailleurs. Je suis vraiment trop fort ! A noter qu'Angelo Moore (FISHBONE) est venu chanter un titre avec le groupe et en a profité pour prendre son premier bain de foule en plongeant dans le public.
Site officiel : http://www.wolfunkind.com

Le groupe suivant est un peu l'OVNI de ce festival (encore plus qu'HURLEMENTS D'LEO), surtout depuis la défection de BRIGITTE FONTAINE. En effet, SHARON JONES AND THE DAPKINGS nous viennent tout droit des USA et officient dans un registre Soul/Funk/R'n'B. Attention ! Rien à voir avec ce qu'on appelle maintenant R'n'B, terme galvaudé pour nous refourguer de la merde insipide. Inutile de vous dire que c'est pas du tout mon style musical et je m'attendais à me faire c… royalement… alors direction les tribunes. Eh bien que nenni ! Dès que Sharon Jones débarque sur scène, c'est la baffe ! Qu'est ce qu'elle dégage comme charisme et énergie ! Je n'en reviens toujours pas ! Imaginez un mélange de Tina Turner et Aretha Franklin ! Sincèrement, je n'avais même pas parcouru la bio, je vous le jure, mais pour ce compte-rendu, je viens de le faire et c'est exactement ce qui est marqué dedans : « elle chante comme Aretha Franklin et bouge comme Tina Turner ». On ne peut donc pas dire que je manque de discernement (des fois, je m'épate tout seul) ni que les « termes promotionnels » soient exagérés. La miss a une voix du tonnerre et se met le public dans la poche et qui est loin d'avoir déserté la salle comme j'avais peur, bien au contraire. Et quelle énergie ! C'est bien simple, à elle toute seule, elle bouge plus que tous les mecs de STRATOVARIUS réunis, elle headbange plus aussi (si si !) sur les rythmes les plus « endiablés ». J'ai même pu noter quelques slams et même un stage diving. Et le pire c'est qu'elle n'est plus toute jeune (elle doit approcher les 50 balais il me semble), comme quoi… Bref, je m'attendais à ne pas en parler dans les colonnes de VS, car ça n'a rien à voir avec le Metal, ni même avec le Rock, mais bon, cela aurait été dommage de passer sa prestation sous silence… d'ailleurs, son stand de merchandising a été pris d'assaut à la fin du set.

FISHBONE devait se produire en tête d'affiche, mais finalement, le groupe américain à décidé de jouer plus tôt, terminant ainsi à Mont de Marsan une tournée française de… 20 dates ! A l'heure où des groupes se contentent de faire une date à Paris voire même, pas de date du tout (n'est ce pas JUDAS PRIEST et MEGADETH !) le groupe d'Angelo Moore a décidé de nous honorer de fort belle manière. FISHBONE est un des piliers fondateurs de la Fusion, passant à la moulinette le Ska, le Reggae, la Soul… mais avec bien sûr du bon gros Rock/Metal qui tâche ! D'ailleurs, devinez qui on retrouve actuellement à la guitare… Rocky George ! Oui oui, l'ex-guitariste du SUICIDAL TENDENCIES de la grande époque (remember « You can't bring me downnnn ! »). A noter aussi que j'ai retrouvé la queue (flagelle) de spermatozoïde, elle était sur la tête du bassiste ;-) ! J'avais toujours entendu dire que FISHBONE sur scène, c'était la claque assurée et bien, cela m'a été confirmé. Angelo Moore n'était même pas entré sur scène depuis 10 secondes, qu'il nous gratifie d'un bon vieux hurlement pour montrer qu'il est en voix… et hop ! plongeon dans la fosse ! Malgré une légère baisse de régime au milieu du set (deux titres pas très Metal), dans l'ensemble, la musique de FISHBONE file vraiment la pêche. On a même eu droit à un simulacre de catch entre deux membres du groupe avec Angelo Moore en arbitre, le délire ! Respect pour ce groupe mythique et novateur !

C'est donc à PSYKUP qu'incombe de finir la soirée. Le nouvel album du groupe (« L'ombre et la proie ») vient tout juste de rentrer dans notre Top albums (180è et 4è entrée Metal, derrière les nouveaux JUDAS PRIEST, PARADISE LOST et SOILWORK). Il faut avouer que la tension a baissé d'un cran dans le public, un peu plus clairsemé et moins déchainé… la faute sans doute à l'horaire tardif (le concert se finira à 2 h 15 environ) et donc la fatigue, mais aussi à la musique de PSYKUP qui pratique un Metal barré, peut être un peu trop barré par moment… avec cette alternance de passages calmes et d'autres franchement agressifs, Power Metal et parfois limite Death/Grind (chant hurlé du guitariste). C'est ça l'« Autruche Core » ! Arf ! Bref, les multiples changements de rythmes, souvent imprévisibles rendent l'exercice pogo/headbanging moins aisé… Globalement, cela m'a fait bonne impression et confirme la kro élogieuse de mon collègue Hallu que j'ai lue en avant première avant d'aller à ce concert. A noter qu'au stand de PSYKUP, on pouvait trouver des exemplaires de leur nouvel album en version cartonnée pour seulement 5€, initiative intéressante, il faudra voir les résultats…

Au final, cette affiche très éclectique s'est révélée être une excellente initiative, aucun groupe n'a déçu (même si moi, HURLEMENTS D'LEO, ça m'est un peu passé au-dessus). Félicitons l'audace de Ter à Terre et vivement le 4è festival ! D'ailleurs, les prestations des artistes ont été enregistrées dans l'optique d'un live… à suivre donc…
Site de Ter à Terre : http://www.teraterre.com