Je vais avouer une chose d'emblée. Cette date prévue à Metz de longue date ne m'a pas spécialement enthousiasmé. Je me suis surtout dit que je ferai cette date si je suis suffisamment motivé (et Metz est un petit peu moins loin de Nancy depuis mon trou perdu que vous connaissez depuis peu), parce qu'aucun groupe prévu à l'affiche ne m'intéressait vraiment. Bon, il n'y a pas masse de concerts en Moselle en temps normal et THE AGONIST c'est intéressant visuellement grâce à la charmante Alissa White-Gluz, mais venir juste pour ça ça ferait un brin crevard quand même. Pourtant, je me suis décidé à y aller en dernière minute suite à un remplacement de dernière minute justement. Le groupe de mélodeath technique ARSIS a dû renoncer à cette tournée, et mon sang n'a fait qu'un tour lorsque j'ai vu que leurs remplaçants n'étaient autre que… MORS PRINCIPIUM EST ! Soit pour moi un des meilleurs groupes mélodeath de la planète Terre. Là oui, je viens. Organisation en catimini pour tournée organisée en catimini pour les finlandais, mais soit. Surtout qu'une ébullition s'est formée en amont de cette date, qui a fini par être sold-out deux jours avant ce vendredi 4 octobre fatidique. Après le derby Metz-Nancy du 24 septembre à guichets fermés, voici un autre évènement ou vous vous ferez refouler de l'entrée si vous n'étiez pas au courant des contraintes de billetterie. Il faut dire qu'il s'agissait de la première date de THE AGONIST en France et que le groupe semble avoir de nombreux fans ici bas, de même que THREAT SIGNAL. Un public peut-être un peu djeunz mais un public affûté et qui aura pas mal de répondant, le tout pour une date qui s'annonce assez explosive, même si pour ma part je n'accroche réellement qu'à un groupe sur 5 du plateau. Mais la présence de MORS PRINCIPIUM EST est suffisante pour compenser mon manque d'intérêt pour le reste, même si comme toujours en concert c'est l'ambiance qui compte et pour ça THREAT SIGNAL et THE AGONIST devraient faire le job. Et concernant les groupes d'ouverture FERIUM et DAWN HEIST, une bonne découverte est toujours possible. Bref, plutôt que d'aller voir un Metz-Châtearoux lénifiant sous les trombes d'eau (qui auront trempé l'avant-concert et m'ont fait hésiter sur la tenue à prendre ; et rendu l'accès au bar, situé dans la cour intérieure du lieu, bien périlleux), allons plutôt au centre-ville à l'ancienne chapelle des Trinitaires (ce qui se remarque à l'architecture de la salle) pour quelque peu de Metaaaaal.
FERIUM ouvre les hostilités. Il s'agit d'un groupe israëlien existant depuis quelques années, bien que son premier album intitulé Reflections devrait sortir incessamment sous peu. Le groupe est généreux et n'hésitera pas, en plein milieu du set, à distribuer des CD démo 4 titres au public. Mieux encore, on aura vu les musiciens circuler ensuite dans la salle pour donner leur démos à qui veut… Le quintette chevelu (et frisé) cherche à se faire connaître ! Surtout que musicalement, FERIUM a quelques bons arguments dans sa besace. Le groupe pratique un Death groovy bien lourd, semblant puiser ses influences dans MESHUGGAH et GOJIRA, nom qui vient immédiatement à l'esprit lorsqu'on aperçoit que le bassiste de la formation porte un wristband à l'effigie de nos frenchies… Souvent musclé, parfois mélodique, le death revendiqué comme « agressif » de FERIUM est particulièrement écrasant, servi par des musiciens en forme, mention spéciale au guitariste soliste virtuose (une marque de fabrique de cette soirée) et au chanteur qui a du coffre, en plus d'être maître dans l'art d'haranguer le public. Si l'on a été un des bénéficiaires de leur démo 4 titres, on peut constater que le groupe possède encore une bonne marge de progression, surtout en studio mais aussi sur scène même si la maîtrise est déjà là. Un bon groupe en devenir une fois qu'il aura digéré ses influences, et sur scène ça cogne dur et on se laisse facilement entraîner par ces rythmes lourds. Un très bon premier set pour commencer la soirée, en compagnie de musiciens ma foi très sympathiques et motivés.
DAWN HEIST suit de peu. Et entre les israëliens de FERIUM et les groupes canadiens qui vont suivre, cette soirée à Metz aura été cosmopolite avec des groupes qui viennent de loin, vu que DAWN HEIST est originaire d'Australie. Et DAWN HEIST fait un Metal sans frontières qui est du genre à faire grincer des dents, vu que nous sommes ici dans des eaux Djent/Deathcore, avec le jeu de scène sautillant qui va avec. Les gestes un peu « wesh yo » du chanteur ventripotent dès le début de leur set sèment alors un sacré doute, surtout que le groupe australien est du genre à user de chants clairs. De plus, ce que j'avais écouté de leur EP Time Wave Zero ne m'avait pas enthousiasmé le moins du monde, il y a des dizaines et des dizaines de groupes du genre existant et qui font bien mieux. Et pourtant, ce fut pour ma part la surprise de la soirée ! En effet, leur musique passe bien mieux sur scène. Se revendiquant « Electro-Metal » et citant des influences comme MNEMIC et SYBREED, DAWN HEIST sonne plutôt comme un groupe de Sumeriancore avec force mélodies et passages posés à la TESSERACT -autre influence revendiquée toutefois-. Et l'ensemble est tout à fait convaincant, entre passages plus durs finalement rares, et incursions mélodiques et électroniques assez prenantes, pour quelque chose de parfaitement ficelé et réussi de manière globale, avec encore une fois des musiciens maîtrisant leur sujet. Le chant reste un point à améliorer (même si, comme tous les groupes de la soirée, il était complètement noyé dans le mix de là où j'étais c'est-à-dire tout tout devant), mais tout comme FERIUM DAWN HEIST possède une grosse marge de progression mais semble déjà avoir une longueur d'avance en ce qui concerne les prestations scéniques, tout en atmosphères. Une fois que le groupe parviendra à retranscrire ça sur disque, il sera à coup sûr une formation plus qu'honorable de Djent/Deathcore un chouïa atmosphérique et électronique. Un set plus que plaisant donc, et une bonne découverte même si l'ambiance proposée tranchait avec le reste du plateau, et qu'il aura fallu apprécier le genre pour profiter du show de DAWN HEIST à sa juste valeur. A noter que leur premier album Catalyst sortira d'ici quelques temps via Bastardized Recordings et que le premier single, "Zenith", est tout à fait prometteur…
Quittons le monde des groupes en devenir pour passer à des formations déjà reconnues. Par exemple, MORS PRINCIPIUM EST, qui comme je vous le disais a plus que fortement motivé ma venue. Le groupe a 4 albums à son actif, et est donc la formation du plateau qui a l'envergure discographique la plus large. Et faut-il rappeler que la formation finlandaise a connu des jours difficiles après 2007, ayant dû recruter deux guitaristes à la hâte pour se voir revivre avec …And Death Said Live en 2012. Voir MPE près de chez soi était encore inespéré il y a un an à peine ! Voilà donc le groupe finlando-anglo-néo-zélandais… non attendez, finlando-anglo-néo-zélando-français ! En effet, leur bassiste habituel n'a pas pu participer à cette tournée de dernière minute et c'est un frenchie qui a pris sa place. Cosmopolite ce plateau, on l'a dit ! MORS PRINCIPIUM EST va donc proposer son mélodeath technique au public qui ne se semblait pas trop connaître la formation. Moi je suis un gros fan donc je suis content ! Même si le son était une bouillie de tout devant (j'ai très, très peu entendu le chant de Ville Viljanen dont les cheveux ont bien repoussé depuis l'époque Liberation = Termination) et que c'est surtout la guitare lead d'Andy Gillion qui ressortait, parfois en des sonorités assez bizarres. D'ailleurs, le soliste britannique semblait avoir un peu de mal sur le début ! Mais il possède un sacré doigté et c'est un régal pour tous les amateurs de leads effrénés. Le reste du groupe suivra le mouvement comme il se doit. Pour un fan comme moi, voir un set réduit à 7 morceaux est un peu frustrant, surtout qu'il a été principalement axé sur …And Death Said Live (excellent album mais pas leur meilleur) et qu'un album comme Liberation = Termination possède pour moi une richesse rare avec justement des morceaux taillés pour le Live. Donc bon, c'était court et un peu apocalyptique par moments (heureusement que je connaissais les morceaux et ait pu scander un simili-yaourt des paroles de "Cleansing Rain" et "Altered State of Consciousness"), donc MORS PRINCIPIUM EST mériterait d'être revu dans des conditions de tête d'affiche et un peu plus avancé dans la tournée car on sentait que le show était perfectible et que le groupe était capable de mieux. Mais ça fait plaisir quand même ! Setlist (de tête) : The Awakening (Intro) - Departure - Bringer of Light - Pressure - Cleansing Rain - I Will Return - Altered State of Consciousness - Birth of the Starchild
Passons donc aux véritables têtes d'affiche qui ont pour particularité d'être toutes deux canadiennes et de toutes deux évoluer dans un Metalcore moderne. THREAT SIGNAL a eu l'occasion de se faire un nom dès son premier album en 2006, sorti chez son label de toujours Nuclear Blast. THREAT SIGNAL se présente donc comme une machine avec un public acquis à sa cause. Etrangement, la formation se présentera sous forme d'un quatuor sans bassiste, ce qui n'empêchera pas le son d'être groovy (le meilleur son de la soirée mais tout est relatif). Le groupe est tenu d'une main de maître par le chanteur Jon Howard, frontman très charismatique et qui sait mieux que personne comment se mettre le public dans la poche. Qui plus est il semblait extrêmement heureux d'être là, et lorsque son micro se mettra à déconner il prendra le tout avec rigolade. Tant mieux finalement pour un show très sympathique au final. Je ne m'étais jamais trop penché sur THREAT SIGNAL et j'ai donc deezerifié sa disco à la hâte, l'éponyme de 2011, plus foufou et technique, retenant plus mon attention que les deux premiers un peu trop mélodiques même parfois gnangnan à mon goût. Ce sont donc les morceaux les plus musclés qui m'ont fait accrocher au show, même si après avoir étudié la set-list il n'y a pas eu tant de morceaux de l'éponyme joués finalement, donc je doute… Quoi qu'il en soit, THREAT SIGNAL aura délivré un set brut mais aéré grâce au très bon chant « clair » de Jon Howard (très Hetfieldien je trouve), servi par de nombreuses parties accrocheuses et encore une fois un guitariste soliste de grand talent. Un set qui ne m'aura pas retourné pour autant mais le groupe a assuré dans son genre, c'est l'essentiel et les vrais fans du groupe auront été conquis au bout de 2 morceaux. THREAT SIGNAL a prêché aux convertis mais je me suis tout de même procuré l'album éponyme au stand de merch, et pour l'avoir écouté religieusement dans la bagnole pour le retour je dois dire qu'il me plaît bien surtout qu'il me paraît plus « complexe » et brutasse que leurs débuts. Une deuxième découverte finalement… Setlist (là c'est la vraie imprimée par le groupe) : Haunting - Through My Eyes - As I Destruct - Counterbalance - Fallen Disciples - Comatose - A New Beginning - Beginning of the End - Faceless - Rational Eyes
On va donc terminer les festivités avec les très attendus THE AGONIST. Vu la clameur, il ne fait aucun doute que le quintette de Montréal (ça s'ôntondra lors des courts speechs ôn frônçais) était attendu. Pour le groupe ou pour Alissa White-Gluz ? La belle canadienne se sera présentée en pantalon noir moulant et en gilet de cuir dévoilant un petit bustier clouté et un décolleté couvert d'une cravate noire. Voilà pour le visuel (avec bien évidemment les autres musiciens dans un style « militaire survivant d'une grosse déroute »), car bon ce qui est tout de même important c'est la musique. Niveau sonore, encore une fois je ne pourrai juger que d'où j'étais c'est-à-dire le nez à 30 centimètres de la scène (on gagne au niveau visuel, surtout pour THE AGONIST et sa frontwoman, ce qu'on perd au niveau sonore), donc en ce qui me concerne c'était la grosse bouillasse avec une double grosse caisse du genre à te causer une arythmie, surtout que la chaleur humaine de la salle était du genre à faire transpirer les murs. J'avais même du mal à distinguer le chant gueulé du chant clair de dame White-Gluz. Diantre. Quoi qu'il en soit, THE AGONIST sur scène ça semble bien plus bourrin que sur album, même si ça reste assez linéaire. Mais ça passe beaucoup mieux car sur album ça me lasse très, très vite (j'avais bien aimé Lullabies For The Dormant Mind et Prisoners à leurs sorties respectives, mais après réécoute il y a quelques jours, heu… je peux plus) même si leur style très contrasté fonctionne plutôt bien. Les morceaux s'enchaînent à une vitesse folle avec des musiciens qui donnent de leur personne, n'hésitant pas à s'approcher au plus près du public. THE AGONIST est donc une bête de scène et quiconque aime le Metal (moderne !) dans son expression la plus directe se laissera vite emporter. Un show dynamique, peut-être un peu fatiguant sur la durée mais l'efficacité est là, et surtout l'énergie. Du lourd donc, devant une salle comble et totalement acquise à la cause des canadiens, ce qui nous donnera une ambiance de folie furieuse surtout avec un set aussi rentre-dedans et virevoltant. La soirée se terminera donc en apothéose avec le rappel sur l'excellent "Dead Ocean" et le tube "Business Suits & Combat Boots". Je n'arriverai jamais à être un grand fan du groupe, le son apocalyptique tout devant et la température un brin insupportable à ce stade de la soirée a peut-être un peu ruiné ma motivation surtout après les décibels des groupes précédents, mais force est d'avouer THE AGONIST aura tenu son set comme il se doit et tout le monde en repartira ravi. Setlist : ou pas.
(les photos sont dispo en plus grand via le lien plus bas, bande de crevards)
Pas de pluie pour la redescente en ville et je me suis dit que finalement, j'aurais dû venir en simple t-shirt sous ma veste ça m'aurait évité de crever de chaud dans la salle (malgré le dépôt-vestiaire bienvenu). Au moins mon rhume de la semaine aura été définitivement éliminé. Eliminé aussi par un assaut bienvenu de décibels qui fait du bien par là où il passe. Au bilan, on a donc eu deux têtes d'affiche plutôt monstrueuses même s'il fallait être accro au style très « moderne » (je n'ai pas dit trendy, je ne l'ai pas dit) de THREAT SIGNAL et THE AGONIST, qui grâce à leur expérience scénique auront bien fait remuer la chapelle. On a eu deux groupes d'ouverture (FERIUM et DAWN HEIST pour les renommer) qui ont été là avant tout pour se faire connaître, et dont on doit cocher la case « à suivre » à leur sujet après leurs performances convaincantes. Et on aura eu un MORS PRINCIPIUM EST peut-être pas à 100% et qui aurait mérité de jouer plus, mais qui aura fait un minimum plaisir aux fans dont je fais partie et qui aura peut-être réussi à convaincre les autres qui attendaient plutôt ARSIS (au vu des réactions sur facebook à l'annonce du remplacement c'était tout ou rien entre les « dégoûté ! » et les « super ! »). Pas d'accroc manifeste, que du plaisir métallique même si on aime pas forcément les styles pratiqués, pas de prise de tête et donc cette soirée messine fût une bien bonne réussite. Tout simplement !
Merci à Max de Damage Done Prod pour l'accrèd à la hâte, à Kat pour le pass photo, et un petit coucou aux collègues photographes Fanny et Le Duc.
A noter que la date était sold-out. ça motive l'asso qui avait déjà fait venir Loudblast en début d'année. La Lorraine est grenat et elle le restera (ah non merde c'est le foot ça !!). En tout cas d'autres dates sympathiques à venir j'espère !
JTDP Membre enregistré
Posté le: 08/10/2013 à 14h04 - (582)
(les photos sont dispo en plus grand via le lien plus bas, bande de crevards)
J'avoue j'ai ri ! :-D
Sinon très bon live report et bien content de voir des dates metal sold-out en France !
gothenburg Membre enregistré
Posté le: 08/10/2013 à 14h16 - (583)
merde jvais mdepecher pour panam, ça fait peur de voir sold out.
Petite remarque, déjà merci pur le report avec MPE. j'avais eu la chance de les capter à cChaulnes.
Je tiens juste à te faire remarquer que le groupe depuis ses tout débuts, n'a a peine joué que 10 concerts dans toutes leurs carrière, donc tu n'imagines même pas à quel point tu es privilégié, donc dans ce sens, effectivement c'est un groupe en live qui risque (même et surtout avec les nouveaux gars qui ne doivent pas jouer souvent ensemble) d'avoir des difficultés en live.
Moi ça me fera plaiz de les voir à paris mais j'en attend rien de particulier sur scène malheureusement.
M'enfin bon c'est quand même le pied de puvoir les apperçevoir!
reverba Membre enregistré
Posté le: 09/10/2013 à 00h51 - (584)
Bien regretté de n'avoir pu y aller...je m'y suis pris trop tard.
En tout cas beau succès de Damage Prod pour la soirée!