En 1997 et alors que ce premier album de COAL CHAMBER sort de son trou, le Nu metal est en pleine ascension.
Les deux premiers KORN et DEFTONES achèvent de convaincre toute une nouvelle génération de jeunes fans aux pantalons trop grands, pendant que LIMP BIZKIT aiguise son flow pour bientôt venir se frotter aux plus grandes scènes de la planête.
Un gros gâteau, cela attire forcément du monde...et au royaume des piques assiettes, on ne retrouve pas forcément que des invités de marque.
Il y aura vraiment du médiocre qui émergera de ce toute cette "éruption" de groupe "Néo", mais comme cela arrive toujours, il y a des petits malins qui arrivent à se faire remarquer parmi le troupeau. COAL CHAMBER est parmi ceux là.

L'histoire du groupe commence à Los Angeles en 1994 avec la rencontre de Bradley "Dez" Fafara et de Miguel "Meegs" Rascon qui formeront la première mouture de COAL CHAMBER et publieront rapidement une première démo qui les fera connaitre dans le milieu underground de LA. Popularisés par des prestations rêches et fédératrices, les zozos peinturlurés se font rapidement repérer par un découvreur de talent toujours enclin à aider les petits groupes (et à manger des omelettes), Mister Dino Cazares du Fear Factory d'alors.

Sympa, le gros ira susurrer à l'oreille de Monte Conner de Roadrunner Records qu'il ferait peut être bien d'accorder quelques minutes de son temps à ce jeune groupe et d'écouter leur chansonn, "Loco".
L'histoire dit que Conner aurait été soufflé par la fraicheur et la puissance de cette chanson et qu'il se serait dit intéressé pour en savoir plus sur ce jeune combo prometteur...voire le signer.
Quasi dans le mème temps, le lover Fafara était frappé en plein coeur par la flèche de cupidon et était tombé éperdument amoureux de sa première femme. Peu de temps après leur mariage, il avait quitté le groupe pour elle.
Cette dernière ne supportant pas les contraintes liées à la vie de musicien et les amis farfelus de son mari, cela avait motivé Dez pour raccrocher. Coiffeur de formation ayant déjà bossé dans le bâtiment, le père Fafara pouvait en effet se remettre rapidement sur les rangs du travail et trouver un bon petit job pépère.
Mais le Dez avait décidément trop la musique chevillé au coeur pour la laisser tomber, ce qui fait qu'après quelques mois éloigné de ses camarades, il s'est décidé à les rejoindre à nouveaux ! Et une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, le groupe s'est retrouvé du coup signé chez Roadrunner, produit par deux producteurs et remonté à bloc pour partir à l'assaut des Etats Unis...et du reste du monde.

Certainement déçu par la décision de son mari, la femme de Dez le plantera en plein pendant l'enregistrement de l'album (On retrouve dans plusieurs chansons des lyrics faisant écho à cette rupture et la douleur que le chanteur a ressentit à ce moment là). L'album COAL CHAMBER ne se limite pas cependant à un simple écho de rupture.
En pleine vague néo, le groupe avait si on regarde bien, des singularités qui les différenciaient de leurs camarades.
Si les riffs de guitares empruntaient volontiers au style Nu (tempo assez médium, mélodies simples et rythme très marqué), on pouvait aussi noter des touches assez sombres et inquiétantes.
Bien que peu techniques, les guitares de cet album ont pour elle une énergie très directe et des harmonies s'approchant des mélodies maléfiques traditionnellement utilisée chez les patrons du Heavy. C'est certainement cette noirceur qui en amèneront à rapprocher le groupe du mouvement gothique...rapprochement un peu rapide peut être et plus lié à leur look qu'a autre chose.
Assis sur une rythmique très dynamique, on remarque la belle complicité de Bug et de la belle Rayna, qui offre des parties de basses simples mais bien mises en avant et qui apportent beaucoup au son du groupe. Et sur toutes ces architectures solides venait se poser la voix de Dez, tantôt calme puis enragé, et qui montrait en plus d'un timbre particulier, une vraie urgence dans sa façon de débiter ses textes.

Et puis il y avait les titres. Cette jolie compilation de hits que sont "Loco", "Pig", "Big Truck" et " Bradley"...parmi d'autres. L'album s'écoutait trés bien et même si on pouvait noter une baisse de régime en milieu de skeud, il y avait là un vrai potentiel. Et mine de rien, cet assemblage particulier ne ressemblait pas tant que ça à Korn et consorts. Si on à pu voir ensuite des groupes s'inspirer de manière plus ou moins directe de COAL CHAMBER, leur singularité à l'époque était quand même manifeste.
On pourra toujours reprocher un manque d'épaisseur à certaines compostions et une certaine redondance de "formules", mais l'album mérite quand même qu'on lui redonne sa place dans le tableau de l'époque.
Je ne nierais bien sur pas l'importance du look pour le combo, leurs accoutrements, leurs maquillages et leur mouvements gothico/psychotiques faisant le bonheur des scènes d'alors. C'est d'ailleurs sur scène et notamment lors du OzzFest que le groupe fera la connaissances de nombreux groupes dont PANTERA.
Appréciant beaucoup le groupe, Vinnie Paul répétera souvent à l'époque vouloir donner un coup de patte au combo en produisant leur deuxième album. Mais c'est la rencontre avec Anselmo qui sera déterminante pour le futur de Fafara. En brutal Pygmalion, Phil fera découvrir à Fafara nombre de combos de musique extrème qui l'influenceront plus tard considérablement dans DEVIL DRIVER. L'histoire était en marche mais il n'était pas encore tout à fait l'heure des hurlements, d'autant que "Loco" commençait sa petite ascension du coeur des ados de l'époque.


Rédigé par : Pamalach | 1997 | Nb de lectures : 2219