Quelle meilleure façon, autre que revoir le film de John Carpenter, de fêter Halloween que d'investir La Maroquinerie parisienne pour un concert de BETWEEN THE BURIED AND ME? Accompagnés pour l'occasion de THE SAFETY FIRE et de PERIPHERY. Trois groupes de qualité pour passer la soirée, c'est toujours mieux que de trainer dans un bar rempli de filles ivres mortes déguisée en prostituées vampires. J'arrive tôt car, en apéritif, un petit rendez vous avec Tommy Rogers pour une petite discussion tranquille entre quat'z'yeux est prévu.
La salle se remplit tranquillement et elle est à moitié pleine quand les londoniens de THE SAFETY FIRE entre sur scène. J'avoue que je ne connaissais pas le groupe ni sa musique avant ce soir. Le groupe entre sur les planches dans une ambiance sombre planqués sous des sweats à capuche, têtes baissées et tough attitude. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Les lumières s'allument, les mecs ôtent leur sweats et là, surprise : chemise hawaïennes et corpsepaint blackmetal: « Hi we are THE CHURCH FIRE from Norway ! The most evil thing on Earth is mustaches ! ». Halloween donc, bonne idée que de jouer grimé, ça permet de se mettre d'emblée le public dans la poche. Puis le combo chemise hawaïenne, corpsepaint, moustache (les cinq membres arborent de magnifiques bacchantes) est particulièrement réussi. Guitares remontées bien haut sous les aisselles, ils commencent à jouer : Ce sera technique et foufou. Les doigts glissent sur les cordes à vitesse grand V pour balancer des riffs rappelant les premiers Dillinger Escape Plan avec une dose de mélodies en plus dans le chant. Les premiers titres joués sont rendus brouillons par un mauvais son, la basse et la grosse caisse bouffant tout l'espace, rendant les guitares et une partie du chant inaudibles. Très fâcheux pour ce genre de musique mais heureusement les choses s'arrangeront après deux morceaux, le groupe retrouvant un son correct, ce qui est beaucoup plus pratique pour comprendre et décrypter toutes les subtilités des anglais qui ne sont pas sans rappeler Psyopus et toute cette vague de groupe mathcore. Sur scène ça envoie du gros, les groupes assure avec une musique pourtant complexe et font le show sur scène, la dégaine ajoutant une bonne dose de fun la dedans. Une très bonne découverte et un bon concert pour commencer la soirée.
Place à PERIPHERY qui, eux ont aussi, auront joué la carte du corpsepaint et de la Black Metal attitude. « We are PERIPHEROUS, from the migthy mountains of Sweden ! » Mais, les ricains pousseront le concept, durant plusieurs morceaux, jusqu'à adopter une attitude evil et black metal sur scène. On joue droit comme un poteau, le regard fixe ou alors on tape des poses à la Immortal. Il est d'ailleurs assez rigolo de voir les différents musiciens essayer de se faire marrer mutuellement. Mais certains ne sortent pas de leur personnage et restent sérieux comme des papes. La salle est déjà pratiquement pleine et on constate que PERIPHERY draine autant de fans que BTBAM. Musicalement, on est dans le djent, c'est carré, propre et le tout avec un bon gros son. On distingue bien chaque instrument et les murs construits par les trois guitaristes sont vraiment impressionnant. Leur musique est une invitation au headbanging. PERIPHERY, sous ses atours de Meshuggah light, convainc aisément sur scène, de par la maitrise de leurs instruments, l'attitude des musiciens et de la qualité de leurs morceaux. On commence à voir le public bouger et les premiers pogos prendre forme. M'est d'avis que le groupe aura causé quelques douleurs cervicales chez leurs fans qui sont au taquet. Le maquillage commence à couler mais les musiciens continuent de balancer riffs destructeurs entrecoupés de quelques mélodies vocales ma foi pas dégueulasse. Le djent sur album ça m'emmerde vite mais en live, ça passe beaucoup mieux. Surtout quand le groupe est aussi bon que celui la.
Un petit quart d'heure de battement avant que BETWEEN THE BURIED AND ME ne débarque sur scène à son tour. Maquillage ou pas maquillage ? Le noir se fait, Blake Richardson entre tout seul sur scène visiblement déguise en Conan. Ah en fait non, c'est juste que le gars est baraqué et que sa coupe de cheveux lui assurerait une place de batteur au sein Manowar si son jeu n'était pas si évolué et précis. Le reste du groupe arrive et non, pas de maquillage. BTBAM n'est pas là pour rigoler et démarre sans coup férir par un « White Walls » dantesque. Le son est parfait, du moins là où je suis placé, avec chaque instrument audible et une batterie qui, pour une fois, ne bouffe pas tout le reste. Seule la voix de Tommy Rogers semble en peu en retrait sur les passages clairs. Commencer par « White Walls » est un choix risqué car c'est un des titres phares du groupe, un de leur classique. C'est risqué car c'est un titre qui est difficilement surpassable mais en même temps commencer par ça permet de chopper le public par les tripes d'entrée de jeu. C'est ce qui s'est passé. « White Walls » met tout le monde d'accord d'entrée de jeu. BTBAM sur scène c'est une machine, l'excellence de l'exécution, les titres sont joués parfaitement, à la note près. Après une entrée en matière parfaite, le groupe aligne deux nouveaux titres « Astral Body » et « Lay Your Ghosts To Rest ». Ça tombe bien j'étais impatient d'entendre ce qu'un « Parallax II » hyper technique et complexe allait donner sur scène. Et bien en live, ça passe tout seul, isolé des autres, chacun des titres gagne en personnalité et se forge une vraie identité. Exécuté à la perfection, « Lay Your Ghosts To Rest », j'en mets ma main à couper, est un futur classique du groupe. Petit retour en arrière avec un « Sun Of Nothing » que je suis ravi, et surpris, d'entendre vu que le groupe ne le joue pas sur scène habituellement. Les frissons me parcourent l'échine quand toute la salle reprend en chœur le refrain de ce titre incroyable. Toujours impeccable, BTBAM enchaine « Disease Injury Madness » avec son break western, son ambiance particulière et puis « Fossil Genera » avant de quitter la scène après une heure dix de concert. Si ça joue carré et que chaque titre est d'une clarté et d'une propreté impeccable, on peut regretter un manque de folie, et de vrai jeu de scène, mis à part Dan Briggs et Tommy Rogers c'est très statique. Un peu de vie ne serait pas superflu. Le début de Bohemian Rhapsody accompagne le retour du groupe sur scène. Le public reprend le titre de Queen pour une ambiance karaoké géant pendant que Tommy distribue des bonbecs : « Happy Halloween !! » avant d'enchainer et de reprendre le morceau de Queen dans un grand élan de fraternité. C'est sur ce morceau que le groupe trouve la vie qui lui manquait jusque là. Le final sur « Mordecai » sera brutal et old school. Puis ils sen vont avec encore une fois un concert parfait au niveau de l'exécution mais un peu trop mécanique, à l'image de leur dernier album en somme.
Setlist BETWEEN THE BURIED AND ME 1.White Walls
2.Astral Body
3.Lay Your Ghosts To Rest
4.Sun of Nothing
5.Disease, Injury, Madness
6.Fossil Genera - A Feed From Cloud Mountain
7.Bohemian Rhapsody
8.Mordecai
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Commentaire
Deathcrumble IP:92.137.114.44 Invité
Posté le: 04/11/2012 à 23h57 - (295)
Tellement les boules qu ils soient pas passés par Lyon ! BTBAM est mon groupe préféré, et j avoue que les voir live est un pour l instant un reve qui j espere, deviendra un jour realité. Ca avait l'air d etre un concert bien sympa en tout cas !
patdeath IP:86.218.222.30 Invité
Posté le: 05/11/2012 à 19h02 - (296)
je les avais vu l'année dernière en Belgique avec Animals as leaders et c'était énorme. Quelle set list!. Les 4 premiers titres, ouch!!
William IP:92.151.126.151 Invité
Posté le: 10/11/2012 à 16h03 - (301)
Vus l'an dernier avec AAL, même verdict pour cette année: Tout bonnement excellent comme d'habitude, et un très bonne prestation de Periphery, bien mieux qu'au Zénith avec DT.