Après une période un peu trouble bien que prolifique dans la 2ème moitié des 80’s, les AC/DC ont vu leur cote de popularité retrouver toute sa splendeur au début de la décennie 90. « The Razor's Edge » (1990) et sa tournée à guichets fermés. Les « Monsters of Rock » de Castle Donington et leur légendaire passage à Moscou (avec Metallica et Pantera). Leur apparition au générique de « Last Action Hero » (1993) avec le morceau « Big Gun » (n° 1 aux USA, son clip bien fendard mettant en scène Arnold Schwarzenegger grimé en Angus Young, guitare et gestuelle à l’appui). Autant d’arguments de poids pour redorer le blason des Australiens et faire taire leurs détracteurs qui ne voyaient en eux que de vieilles gloires totalement dépassées par les évènements.
Nombreux sont ceux de ma génération qui ont découvert le groupe et par la même occasion le monde du Hard Rock / Metal à cette époque bénite où d’autres grands acteurs des 70’s affichaient une incroyable santé de fer (Alice Cooper et Aerosmith avec des albums en béton et leur passage dans la comédie déjantée « Wayne’s World » en est un bon exemple). C’est là que le légendaire album « Live » sorti en 92 (et chroniqué dans cette rubrique) jouait un rôle important, convertissant bon nombre de Kids à la cause du Hard Rock Bluesy d’ AC/DC. Cependant, les vieux fans pourtant conquis par la flamme retrouvée du combo, restaient quelque peu dubitatif face à un tel engouement. Si « The Razor's Edge » et son avalanche de hits (« Thunderstruck », « Are you Ready », « Moneytalk$ », ou encore le fabuleux morceau-titre) avait le mérite de relancer la carrière d’AC/DC, l’album restait globalement inégal et pourvu d’une poignée de titres que l’on peut qualifier poliment de « remplissage ». Les fans étaient en droit d’attendre un nouveau chef-d’œuvre comme à la grande époque de Bon Scott ou du début des années 80.
En 1994, alors qu’ils avaient déjà entamé la composition de nouveaux titres, les frères Young invitèrent leur ancien batteur et ami Phil Rudd pour une première jam depuis son départ pendant l’enregistrement de « Flick of the Switch » en 1983 suite à une violente dispute avec Malcom Young. Le courant passa si bien que le groupe décida de le réintégrer, poussant Chris Slade (présent depuis 89) à faire ses valises. A cette occasion, Angus Young déclara : « Nous avons détesté perdre Chris, mais ne pas pouvoir reprendre Phil était pour nous pire encore ». Fort d’une cohésion retrouvée, le groupe se remit au travail avec la volonté ferme de retrouver l’alchimie et le feeling de ses glorieux débuts. Après leur collaboration sur le titre « Big Gun », AC/DC rappela le producteur Rick Rubin (Slayer, Danzig, Red Hot Chili Peppers,…) pour l'enregistrement de l’album « Ballbreaker » qui débuta fin 94. Le disque atterrit dans les bacs en septembre 95 mettant fin à 5 années d’attente interminable pour les fans. Il faut dire que la durée entre 2 albums studios n’avait jamais été aussi longue.
Le premier extrait « Hard as a Rock », fut rapidement diffusé sur les ondes et eut le mérite de créer l’évènement en nous mettant directement au parfum. Son intro aux sonorités celtiques et ses enchaînements d’accords pêchus lançaient un nouvel hymne dévoilant un son chaud, bien plus clair et moins saturé que sur leurs précédentes réalisations. Et, le reste de l’album est dans cette veine bluesy sentant bon les 70’s, nous offrant, le retour aux sources tant attendu. Suite au phénomène « Hard as a Rock », les singles « Hail Caesar » et « Cover You in Oil » confirmèrent le succès de l’album. Mais, ce que l’on retient avant tout, c’est sans conteste l’incroyable homogénéité de l’album et l’ambiance décontractée qui s’en dégage. Sur 11 morceaux, rien n’est à jeter et les 50 minutes passent à la vitesse de l’éclair, réservant bien des surprises à son public déjà acquis à sa cause.
A l’écoute de ce « Ballbreaker », on ressent une envie et un plaisir de jouer évident. Même si la recette depuis toutes ces années n’a pas vraiment changé, on ne peut qu’être admiratif face à une telle qualité d’écriture. Sur « Boogie Man » et « Hail Caesar », la voix de Brian Johnson surprend dans des tonalités chaudes et graves, évoquant indéniablement les influences du groupe sorties tout droit des clubs enfumés de Chicago. « The Honey Roll » débute par un riff boogie-rock avec une basse bien mise en avant et « groovy » du fidèle Cliff Williams, annonçant une des suites d’accords typiques des frères Young, à l’efficacité maximale. Sur le refrain, plusieurs breaks ralentissent et permettent de relancer une machine qui semble ne jamais vouloir s’arrêter à l’image de son illustre soliste. A ce propos, notre guitar-hero préféré est en grande forme et agrémente les compositions de solos endiablés aux accents blues énergiques. Toujours dans les bonnes surprises, « The Furor » et son riff hypnotique très sombre et malsain nous rappellent un certain « Hells Bells ». Vers la fin, « Caught With Your Pants Down » et « Ballbreaker » multiplient les changements de rythmes, souvent rapides et survoltés.
La suite on la connaît, la presse comme le public furent unanimes et accueillirent « Ballbreaker » avec ferveur, saluant le retour au top d’une des formations les plus emblématiques de la scène Hard Rock. Certains désignent même cet album comme le meilleur depuis le sombre et grand « Back in Black » (1980) ! Une tournée triomphale marqua l’année 1996 aux 4 coins du globe et le concert de Madrid eut même les honneurs d’une sortie en vidéo ("No Bull"). N’attendez plus, « Ballbreaker » est un grand moment dans la longue carrière d’AC/DC, à (re)découvrir !
Rédigé par : vincesnake | 1995 | Nb de lectures : 2685
Belle chronique, pour moi la période Bon Scott est inégalable mais le retour bluesy sur Ballbreaker et surtout Stiff, fait carrément du bien.
darkfion IP:90.32.242.70 Invité
Posté le: 11/11/2012 à 12h50 - (28373)
Un Ballbreaker terrible annonçant un Stiff Upper Lip ayant largement sa place dans mon top 3 acédécien.
GabinEastwood Membre enregistré
Posté le: 11/11/2012 à 15h29 - (28377)
Le premier album d'AC/DC que j'ai acheté. Je me rappelle encore l'écoute en exclu de Hard as a rock sur Fun Radio (oui ca rajeunit pas) et pour moi un des albums les plus complets des australiens.
Le album le plus blues et groovy depuis Powerage et rien à jeter sur l'album, contrairement à The Razor's edege où il y'avait beaucoup de remplissage.
Dans le top 5 des meilleurs albums du groupe
Floyderz Membre enregistré
Posté le: 20/07/2014 à 10h49 - (31049)
Excellent album...tout une époque effectivement! Un retour de Phil Rudd et du son bluesy plus que bienvenue! The Furor est juste géniale!
sinon, j'ai une tendresse particulière pour Razor's Edge qui est mon premier album d'AC/DC acheté à sa sortie suite à l'écoute de Thunderstruck qui m'a renversé! mais j'avoue que presque 25 ans après, je zapperais quelques morceaux, alors que Ballbreaker reste au top tout du long...D'ailleurs, je vous laisse, j'ai un disque à écouter!
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Nombreux sont ceux de ma génération qui ont découvert le groupe et par la même occasion le monde du Hard Rock / Metal à cette époque bénite où d’autres grands acteurs des 70’s affichaient une incroyable santé de fer (Alice Cooper et Aerosmith avec des albums en béton et leur passage dans la comédie déjantée « Wayne’s World » en est un bon exemple). C’est là que le légendaire album « Live » sorti en 92 (et chroniqué dans cette rubrique) jouait un rôle important, convertissant bon nombre de Kids à la cause du Hard Rock Bluesy d’ AC/DC. Cependant, les vieux fans pourtant conquis par la flamme retrouvée du combo, restaient quelque peu dubitatif face à un tel engouement. Si « The Razor's Edge » et son avalanche de hits (« Thunderstruck », « Are you Ready », « Moneytalk$ », ou encore le fabuleux morceau-titre) avait le mérite de relancer la carrière d’AC/DC, l’album restait globalement inégal et pourvu d’une poignée de titres que l’on peut qualifier poliment de « remplissage ». Les fans étaient en droit d’attendre un nouveau chef-d’œuvre comme à la grande époque de Bon Scott ou du début des années 80.
En 1994, alors qu’ils avaient déjà entamé la composition de nouveaux titres, les frères Young invitèrent leur ancien batteur et ami Phil Rudd pour une première jam depuis son départ pendant l’enregistrement de « Flick of the Switch » en 1983 suite à une violente dispute avec Malcom Young. Le courant passa si bien que le groupe décida de le réintégrer, poussant Chris Slade (présent depuis 89) à faire ses valises. A cette occasion, Angus Young déclara : « Nous avons détesté perdre Chris, mais ne pas pouvoir reprendre Phil était pour nous pire encore ». Fort d’une cohésion retrouvée, le groupe se remit au travail avec la volonté ferme de retrouver l’alchimie et le feeling de ses glorieux débuts. Après leur collaboration sur le titre « Big Gun », AC/DC rappela le producteur Rick Rubin (Slayer, Danzig, Red Hot Chili Peppers,…) pour l'enregistrement de l’album « Ballbreaker » qui débuta fin 94. Le disque atterrit dans les bacs en septembre 95 mettant fin à 5 années d’attente interminable pour les fans. Il faut dire que la durée entre 2 albums studios n’avait jamais été aussi longue.
Le premier extrait « Hard as a Rock », fut rapidement diffusé sur les ondes et eut le mérite de créer l’évènement en nous mettant directement au parfum. Son intro aux sonorités celtiques et ses enchaînements d’accords pêchus lançaient un nouvel hymne dévoilant un son chaud, bien plus clair et moins saturé que sur leurs précédentes réalisations. Et, le reste de l’album est dans cette veine bluesy sentant bon les 70’s, nous offrant, le retour aux sources tant attendu. Suite au phénomène « Hard as a Rock », les singles « Hail Caesar » et « Cover You in Oil » confirmèrent le succès de l’album. Mais, ce que l’on retient avant tout, c’est sans conteste l’incroyable homogénéité de l’album et l’ambiance décontractée qui s’en dégage. Sur 11 morceaux, rien n’est à jeter et les 50 minutes passent à la vitesse de l’éclair, réservant bien des surprises à son public déjà acquis à sa cause.
A l’écoute de ce « Ballbreaker », on ressent une envie et un plaisir de jouer évident. Même si la recette depuis toutes ces années n’a pas vraiment changé, on ne peut qu’être admiratif face à une telle qualité d’écriture. Sur « Boogie Man » et « Hail Caesar », la voix de Brian Johnson surprend dans des tonalités chaudes et graves, évoquant indéniablement les influences du groupe sorties tout droit des clubs enfumés de Chicago. « The Honey Roll » débute par un riff boogie-rock avec une basse bien mise en avant et « groovy » du fidèle Cliff Williams, annonçant une des suites d’accords typiques des frères Young, à l’efficacité maximale. Sur le refrain, plusieurs breaks ralentissent et permettent de relancer une machine qui semble ne jamais vouloir s’arrêter à l’image de son illustre soliste. A ce propos, notre guitar-hero préféré est en grande forme et agrémente les compositions de solos endiablés aux accents blues énergiques. Toujours dans les bonnes surprises, « The Furor » et son riff hypnotique très sombre et malsain nous rappellent un certain « Hells Bells ». Vers la fin, « Caught With Your Pants Down » et « Ballbreaker » multiplient les changements de rythmes, souvent rapides et survoltés.
La suite on la connaît, la presse comme le public furent unanimes et accueillirent « Ballbreaker » avec ferveur, saluant le retour au top d’une des formations les plus emblématiques de la scène Hard Rock. Certains désignent même cet album comme le meilleur depuis le sombre et grand « Back in Black » (1980) ! Une tournée triomphale marqua l’année 1996 aux 4 coins du globe et le concert de Madrid eut même les honneurs d’une sortie en vidéo ("No Bull"). N’attendez plus, « Ballbreaker » est un grand moment dans la longue carrière d’AC/DC, à (re)découvrir !
Rédigé par : vincesnake | 1995 | Nb de lectures : 2685