1998, la grande époque où le black et le death étaient encore trop extrêmes pour figurer dans les magazines dits classiques, alors on les cantonnait à des hors séries. Hard'n Heavy, Hard Rock, tous sauf peut-être Hard Néo Force, ont essayé de prendre en marche un train déjà lancé à vive allure, tout en pensant que le metal extrême ne serait qu'un wagon que l'on détacherait une fois cette nouvelle mode passée. La suite on la connaît, explosion du genre, explosion de Metallian mais surtout implosion et disparition des magazines précédemment cités. Si vous je vous parle de cela, c'est tout simplement car je n'ai pas réussi à remettre la main sur un sampler, qui dans mes souvenirs était issu d'un hors série et sur lequel figurait YYRKOON. D'ailleurs si vous l'avez encore, je vous invite à nous dire quel était le mag qui à l'époque avait eu cette brillante idée que de nous proposer "Throne Of Complains" à l'écoute.

C'est donc deux ans après leur demo "Oath, Obscure, Occult" que les Français d'YYRKOON étaient poussés sous les feux de la rampe avec ce premier album, "Oniric Transition". Si pour la plupart d'entre vous YYRKOON est, enfin était, un groupe de death metal, ses débuts en furent assez éloignés. En 1998 YYRKOON nous proposait un magnifique opus de black metal véritablement épique mais surtout baignant dans la mélodie.

Il faut dire qu'à l'époque Jeff ne tenait pas encore la six-cordes mais le clavier. En cela j'ai toujours trouvé les atmosphères se dégageant de "Oniric Transition" assez proches de celles du "Enthrone Darkness Triumphant" de DIMMU BORGIR. Mais la comparaison avec les Norvégiens s'arrête là, le premier opus d'YYRKOON se voulant plus diversifié que le black mélo de cette fin de millénaire. D'une part grâce à la présence de chant clair, à l'image du sublime refrain de "Lost Ideal" et d'autre part grâce à la technicité de ses musiciens. Des soli, vous en trouverez à profusion sur cet album, avec un énorme feeling heavy et surtout parfaitement intégrés aux compos. Et que dire de Kristofer Lorent, notre Steve DiGiorgio français. L'ayant vu jouer avec le groupe en 1999 (en première partie de MERCYLESS), j'avais été bluffé par sa prestation, tant par ses backings vocals que par sa monstrueuse aisance à la basse. Si c'est avec BURGUL TORKHAÏN qu'il s'épanouit, son influence sur "Oniric Transition" reste considérable, c'est d'ailleurs sa petite envolée en conclusion de "Throne Of Complains" qui me poussa à acheter cet album.

Un black metal mâtiné de riffs heavy/thrash (prélude à ce qu'allait devenir le groupe sur "Dying Sun") alliant à la perfection passages violents et atmosphériques, "Oniric Transition" restera album fabuleux, mais hélas un album unique dans la discographie d'YYRKOON. Peut-être était-ce sa destiné de mourir en même temps que le personnage dont il relate l'existence, mais un successeur digne de ce nom aurait été très bien accueilli.


Rédigé par : wasted | 1998 | Nb de lectures : 3034