- CARPATHIAN FOREST + WYKKED WYTCH + STURMGEIST par TONTON - 2276 lectures
Paris (la petite Locomotive) le 12 février 2005.



C'est sans doute à cause des changements d'affiche de cette fin de tournée de CARPATHIAN FOREST, que La petite Loco n'affiche pas un carton plein en cette soirée hivernale. Des changements qui ont vu disparaître E-FORCE et TSJUDER au profit de STURMGEIST et WIKKED WITCH (soupir). Cela fait à peine dix minutes que les portes sont ouvertes lorsque j'arrive sur les lieux et la totalité du public est déjà dans la place. Une fréquentation modeste qui ne dépassera pas les 250 personnes, c'est bien maigre pour un samedi soir…



STURMGEIST est déjà dans la place lorsque je descends dans l'antre parisienne. Avec un album tout frais en poche et un chef de meute reconnu de la scène, en la personne de Cornelius Von Jackhelin, STURMGEIST a envie de faire bonne impression et cela se voit. Cornelius arbore un costume un brin colonial en décalage total avec la couleur dominante de la soirée. Un type qui cultive de la sorte sa « différence », ça n'est pas fait pour me déplaire. Si STURMGEIST pratique un black laissant une part importante aux sonorités nouvelles sur disque, il en est tout autre sur scène. Le groupe, ne disposant sans doute pas du matériel nécessaire, nous délivre un genre de black métal nuancé et fortement inspiré des courants vikings. Entre chaque morceau Cornelius, qui semble être, décidément, un bien singulier personnage, s'adresse à la foule dans un français parfait. Si le public est plutôt frileux en début de set, il se laisse prendre au jeu très rapidement et les têtes commencent à se balancer gentiment dans l'assistance lorsque le groupe attaque son dernier titre. Sur les promesses d'un retour prochain à Paris, « la ville de mon cœur » comme le dira Cornelius, STURMGEIST quitte la scène. Le groupe devra tout de même travailler son jeu de scène pour en prendre réellement possession, au lieu de simplement la meubler. Pas mal mais j'espère une plus grande aisance la prochaine fois.



C'est au tour du groupe le plus looker de la soirée d'entrer en scène. Nul besoin de préciser que j'aurai préféré voir TSJUDER, tout comme une bonne partie du public d'ailleurs. L'enveloppe que WYKKER WYTCH a glissé dans la poche de Metalysee doit être plus que conséquente pour qu'on se retrouve avec ce substitut de black sur toute la tournée CARPATHIAN FOREST mais également sur les futures tournées de MARDUK (annulée depuis) et du NO MERCY FESTIVAL. Preuve supplémentaire que Metalysee n'a aucun état d'âme à nous proposer le même groupe de façon aussi récurrente.
J'ai du mal à dissimuler mon sourire, lorsque la chanteuse arrive en scène et qu'elle se voit obligée de régler maladroitement son pied de micro avant même de pouvoir chanter. A croire que ses petits camarades ont voulu lui faire une blague ou alors qu'ils croyent jouer avec un basketteur de 2,12m.
Une paire de titres suffisent pour s'apercevoir que les ricains de WYKKED WYTCH ne disposent pas du talent qui fait la différence entre un bon groupe de black et un ersatz de bas étage. Le public n'est pas dupe et ne montre que fort peu d'enthousiasme face à ce black métal de supermarché. Leurs déguisements de scène ne suffisent pas à camoufler un cruel manque d'inspiration et une vocaliste fort disgracieuse, sorte de croisement entre une tortue ninja et une péripatéticienne de chantier. Leur set est long, ennuyeux et ce ne sont pas les grimaces de la brailleuse de service qui font mieux passer la pilule.
Et quand elle nous harangue de son « Eat my bloody cunt » la réponse est unanime « non merci, madame… ». Heureusement, le supplice s'achève au bout de 40 minutes interminables pour laisser place au clou de la soirée.



Après une attende interminable (quelqu'un avait caché leur maquillage ?), c'est au son des régurgitations de Nattefrost, tirées de son album solo, que nos compères arrivent enfin sur scène. Le confinement de la petite locomotive est l'endroit rêvé pour coller à l'atmosphère pesante du necro-black de CARPATHIAN FOREST. Les corpse-paint, absents lors de leur dernier passage à Paris, ornent à nouveau les faciès de nos sataniques norvégiens. Mis à part Natte, qui ne passerait pas un détecteur de métaux, les dégaines sont sobres (ça nous change du groupe précédent) ; CARPATHIAN FOREST ne donne pas dans le black clinquant d'opérette.
La température de la salle monte d'un seul coup, très rapidement le pit devient le théâtre de violents défoulements. Comme à l'accoutumée, la communication avec le public est minimale, Nattefrost se contentant de présenter les titres et le groupe de les enchaîner. Le virage punk déjà pressenti lors de leur dernier concert parisien est toujours aussi flagrant et Natte scande des « punk metal » voire même des « Rock'n'roll » qui n'apparaissent pas si déplacés que cela. Le groupe nous balance à la face des standards de son répertoire « Carpathian Forest », « Morbid fascination of death », « Sadomasochistic », « Return of the freezing wind » et un « Black shinning leather » d'anthologie. La tension est à son comble dans l'assistance, les fans ont progressivement envahis les quelques marches qui les séparent du groupe au point de pouvoir les toucher. Difficile de voir autre chose que des bras agités frénétiquement et des aisselles en mal de déodorant.
Au bout de trois quart d'heure, CARPATHAIN FOREST sort de scène avant de revenir pour son rappel. C'est le gros panard lorsque le groupe attaque par une reprise de CELTIC FROST. Pas si surprenant que cela vu que la musique de CARPATHIAN FOREST, sans ses arrangements de synthé et autres, à des accointances réelles avec celle des suisses légendaires. A tel point que ce monstrueux « Circle of the tyrants » (si je me souviens bien) ne dépare nullement dans la setlist de la soirée. Le temps de jouer un autre titre et les sbires de Metalysee intiment aux groupes de s'arrêter de jouer. La salle doit être libérée au profit de la discothèque. C'est à regret que CARPATHIAN FOREST quitte la scène, après nous avoir proposé près d'une heure de black métal old school monumental.



Le temps de passer devant le merchandising pour me rendre compte que la chanteuse de WYKKED WYTCH est encore plus affreuse sans maquillage et je regagne la fraîcheur de l'extérieur. La soirée a été globalement sympathique, mais elle aurait sans doute été encore meilleure avec la totalité des groupes initialement prévus. Metalysee a encore frappé…et en a profiter pour annuler, par la suite, toute la fin de la tournée en Angleterre : saluons une nouvelle fois leur professionnalisme !


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