

A new battlefield! Voilà ce qui nous avait été promis pour ce HELLFEST 2012, tout beau, tout neuf, déménagé malgré lui à quatre cents mètres de son site historique. Soyons honnêtes, sans ces nouveaux aménagements, le HELLFEST des années précédentes n'aurait jamais pu accueillir les cent douze mille personnes venues fouler les terres clissonaises. Alors, quid de ce nouveau champ de bataille ? Que dire si ce n'est que le site en lui-même est tout bonnement magnifique! On sent d'entrée de jeu que le budget décoration a dû exploser tant le site recèle d'œuvres et d'ornements en tout genre qui furent l'objet de moult photographies durant tout le weekend.
Voilà, le décor est planté (on espère pour de longues années) et ce HELLFEST 2012 pouvait s'ouvrir sous un ciel pour le moins clément en ce début de vendredi. Si pour une raison qui m'échappe je me suis retrouvé à hocher la tête devant BETRAYING THE MARTYRS, je repris vite mes esprits pour filer sur l'Altar afin de commencer ce weekend sérieusement avec les Français de TREPALIUM. Un show solide avec en point d'orgue la reprise du "I'm Broken" de PANTERA. Ce qui fait le charme du HELLFEST, c'est son éclectisme! Et alors même que je m'apprêtais à retourner sous le chapiteau, un verre à la main, je me suis pris au jeu des Allemands d'ALPHA TIGER sur la Mainstage pour une petite demi-heure de heavy metal, kitsch mais terriblement catchy. Tout s'enchaîne très (trop) vite au HELLFEST, le temps de taper la discute avec un pote et vous loupez BENIGHTED, flûte.
L'avantage du HELLFEST, c'est qu'il y en a pour tous les goûts. Le désavantage c'est que si vous faites une journée marathon en essayant de voir le plus de groupes possibles, vous êtes au bord du burn out. Je décide donc de passer un samedi tranquillou (les pieds dans la boue) et de ne plus courir d'une scène à l'autre comme la veille. Démarrage pépère avec les Belges de CHANNEL ZERO même si à la base j'avais mis le réveil pour HAEMORRAGE qui a finalement annulé car pas à l'heure. Première claque de la journée avec DEATH ANGEL qui, fêtant les vingt-cinq ans de son premier album, "The Ultra-Violence", nous l'a joué en intégralité. Classique et efficace, à l'image de cette Mainstage II résolument orientée Thrash pour ce second jour de fest avec notamment SACRED REICH et EXODUS qui nous ont eux aussi prouvé que les vétérans en avaient encore sous la pédale.
Le dimanche au HELLFEST, ça sent la pisse! Doit-on pour autant blâmer l'organisation pour un manque de sanitaires ? A vrai dire, je n'en suis pas sûr. Mettez un angle droit dans les bâches délimitant le site et vous pouvez être certains qu'il y aura toujours un metalleux, à la vessie rendue exiguë par quelques litres de bière, pour aller s'y soulager, plus ou moins discrètement. Et malheureusement, il n'en faut qu'un seul pour que les autres décident de lui emboîter le pas. Je pense qu'il sera donc nécessaire de placer des sanitaires à des endroits plus stratégiques lors des prochaines éditions si l'on veut éviter l'apparition d'une nouvelle golden river aux abords de la Warzone. A ce propos, je tiens à rendre hommage à tous les techniciens, groupes et coreux du pit, qui ont vaillamment bravé les abominables effluves pour faire de la Warzone le champ de bataille, au sens littéral du terme, de ce HELLFEST 2012. Respect.
Difficile de revenir à la vie normale après trois jours dans l'enfer du metal. La déprime s'installe et on ne souhaite qu'une chose, être le 21 juin 2013 pour une nouvelle blitzkrieg. Il y aura des points à améliorer, nul doute que l'orga prendra les mesures nécessaires, mais globalement ce "nouveau" HELLFEST est pour moi une belle réussite. Le site est somptueux (le carré VIP magique), le running order a été respecté à la lettre, les groupes sortaient tous de scène avec le sourire jusqu'aux oreilles (sauf les blackeux, faut pas déconner) et l'ambiance a toujours été au top, malgré les quelques intempéries. Certains pesteront sur le côté familial qui semble s'envoler avec un site plus vaste et des spectateurs en plus grand nombre, mais on est encore à des années lumières de l'uzine à gaz que représente un Wacken. C'était un peu rude le samedi, il faut le reconnaître, mais rien d'insurmontable. Tant que le HELLFEST perdurera dans cette configuration sans vouloir s'agrandir de nouveau, il restera le meilleur festival européen grâce son éclectisme, sa convivialité et surtout son public, passé maître dans l'art du déguisement à la con. J'aurai juste une grosse revendication: des parkings! La sortie de Clisson le samedi soir avec des bagnoles garées le long d'une route non fermée, non éclairée et des metalleux sans gilet de signalisation, c'est juste un miracle qu'il n'y ait pas eu de drame. Sur ce, à l'année prochaine.