En ce jour du mardi 9 mai 1995, où Jacques Chirac vient d’être élu Président de la République depuis moins de 48 heures, les Anges Morbides sortent leur 4ème opus, "Domination", qui montre leur volonté de dominer la scène death-metal américaine et mondiale.
Enregistré fin 1994 aux Morrisound Studios, il voit le jeune Erik Rutan (ex Ripping Corpse) alors âgé de 24 ans intégrer la prestigieuse formation, ce qui aura pour effet de perfectionner encore plus la musique du groupe.
D’ailleurs si Trey Azagthoth faisait souvent cavalier seul au niveau des compositions et des idées, le nouveau venu n’écrira pas moins de 5 titres sur cet album, ceux-ci se révélant avec un côté puissant, écrasant et relativement heavy.
C’est d’ailleurs la sensation première qui marque le disque, on est dans le prolongement logique de "Covenant", les morceaux sont plus longs, plus alambiqués mais surtout d’une lourdeur intense, et nous démontre l’album le plus massif de toute la carrière du combo.
S’il apporte moins de nouveauté que les précédents disques, ce côté gras, sombre et oppressant crée une ambiance ténébreuse et rarement atteinte dans le death-metal. Nous sommes désormais très loin de la brutalité d’"Altars of Madness", mais dans une suite et prolongation logique d’un groupe qui souhaite évoluer et expérimenter (malheureusement trop, il suffit de voir la période Tucker et surtout "Illud…" absolument raté sur toute la ligne – et je suis gentil encore).
Nous passerons vite fait en revanche sur la pochette, absolument hideuse, entre les mélanges de couleurs kitch à souhait et un pentagramme totalement loupé, celui qui ne connaît pas le groupe n’aura pas envie d’y mettre une oreille attentive et c’est bien dommage !
« Dominate » qui ouvre les hostilités fait cependant exception, il démarre sur les chapeaux de roue, c’est le morceau le plus rapide et le plus court de l’album (2min39s). Le brise-nuque parfait pour se mettre dans l’ambiance !
La batterie de Pete Sandoval est mixée très en avant, et les parties de double n’ont jamais aussi bien sonné, les guitares ont une lourdeur bienvenue tout comme la basse qui a retrouvé sa puissance perdue sur "Covenant". David Vincent a rarement aussi bien chanté, son chant presque sans artifice vient du fond des tripes et il a un côté angoissant et jouissif.
Bref une production énorme, étouffante et même suffocante au service d’une musique qui le mérite.
« Where the Slime Live » est un monstre de lourdeur, sous son côté simpliste et répétitif il révèle un groupe au sommet, tant le riff principal est technique, la partie de double de Sandoval est d’une précision incroyable, et un clip en sera même tiré (le solo sera coupé en partie pour en faire une version courte pour MTV), un des sommets de l’album et du groupe.
« Eyes to See, Ears to Hear » autre grand moment de l’album avec ce refrain entêtant au possible, la patte du groupe est tout de suite reconnaissable. Le titre le plus identifiable du groupe composé sur le disque.
Après un interlude qui n’amène pas grand-chose (je n’ai jamais compris pourquoi ils s’obstinent à en mettre, ça casse le rythme de l’album) voilà un autre brûlot surpuissant « Nothing but Fear » qui monte lentement pour accélérer et finir par du blast où Sandoval nous prouve une fois encore qu’il est bien un des plus grands batteurs de la scène extrême.
« Dawn of the Angry » et ses accents Covenantiens est une de mes préférées. Gros riff, grosse rythmique, refrain accrocheur et une grosse cassure au milieu de titre calme le tout avant de repartir de plus belle et les solos hyper inspirés des deux compères finissent d’achever l’auditeur.
« This Means War » est un autre titre facilement reconnaissable du style du groupe, il faut plusieurs écoutes pour bien saisir les nuances du morceau.
Débarque ensuite le cas "Caesar's Palace", qui a été énormément controversé, entre sa longueur excessive (6min20s) et son côté fourre-tout expérimental il me laisse froid et complètement hermétique (la suite de leur discographie malheureusement partira dans cette direction, il suffit de voir le honteux "Too Extreme").
Après un autre entracte, retour au dur avec « Inquisition » très classique, avant de finir sur « Hatework » qui joue le rôle de feu d’artifice pour la fin.
Une intro incroyable où on a l’impression que les guerriers de l’enfer se mettent en rang et sont prêts à envahir le monde, David Vincent joue le rôle du Général en chef motivant les troupes. A la fois guerrier et occulte ce titre est mis en lumière par un riff puissant et une fin inexorable conclue par un solo judicieux terminant cet album qui requiert plusieurs écoutes tant la densité des morceaux est présente.
Bref ça sent la magie noire, les bougies, le sang, la sueur et la putréfaction par tous les bouts.
Pour résumer, l’album le plus abouti du groupe (mélange de brutalité moins présente, de lourdeur et lenteur assumée et de début d’expérimentation, les solos ont énormément évolué et l’influence Rutaniesque y est présente) qui a énormément divisé à sa sortie mais qui aujourd’hui est reconnu comme un classique à part entière.
Rédigé par : GabinEastwood | 1995 | Nb de lectures : 3787
J'aime bien cet album pour son côté très immédiat, sûrement le plus accessible de la discographie de Morbid Angel.
Couille Molle IP:78.250.159.14 Invité
Posté le: 16/09/2012 à 03h45 - (28054)
Mon fépréré ! Rien que pour "Dominate".
Blind Membre enregistré
Posté le: 16/09/2012 à 07h54 - (28055)
Un des premiers albums du groupes que j'ai découvert (juste après "Altars de Madness", le hasard des achats d'occase) et le premier auquel j'ai vraiment accroché. J'ai de suite remarqué l'atmosphère particulière que possède cet album, rien que la pochette met de suite dans l'ambiance. Bref 10 ans après sa découverte, j'écoute toujours "Domination" avec autant de plaisir.
AssDeath Membre enregistré
Posté le: 16/09/2012 à 09h07 - (28060)
C'est vrai qu'il n'a pas pris une ride, je continue de l'écouter régulièrement, pour moi, c'est ZI album de death metal !!
Neil IP:90.54.165.151 Invité
Posté le: 16/09/2012 à 09h25 - (28061)
Franchement faudrait arreter de chier toujours et encore sur la période Tucker, FFF et Gateways sont des albums d'une grosse efficacité et sont parfaitement logique dans la discographie du groupe. Et coté lourdeur le plus massif reste GTA et non Domination.
Sinon album culte c'est certain, MA à son apogée.
INVITED IP:77.198.174.17 Invité
Posté le: 16/09/2012 à 09h29 - (28062)
mon album préferé avec covenant avec le morceau eyes to see.... Qui écrase tout sur son passage!
mioumiou Membre enregistré
Posté le: 16/09/2012 à 09h50 - (28064)
Dès que j'ai vu le cd vert flashy, je suis devenu vert, dégouté quoi, j'ai failli vomir de joie. Nan ces couleurs m'ont vraiment mis l'eau à la bouche et effectivement le contenu m'a rassasié.
Morbid Tankard Membre enregistré
Posté le: 16/09/2012 à 10h17 - (28065)
Bof. Quelques bons titres mais je déteste la production. Quant au chant, on dirait que David VINCENT n'arrive pas à faire caca. Ce qui est un peu gênant...
away.alive Membre enregistré
Posté le: 16/09/2012 à 10h34 - (28071)
Un album énormissime (d'ailleurs ça m'a donné envie de le réécouter), peut-être celui où le groupe a le mieux réussi ses expérimentations, notamment sur ce final "Hatework" où la prouesse vocale de David Vincent est impressionnante !
Et perso, j'aime beaucoup la pochette, dont les tonalités sortent de l'ordinaire tout en laissant une atmosphère poisseuse.
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 16/09/2012 à 11h19 - (28073)
Le meilleur album de MA.
Des morceaux lourds, composés à la 7 cordes (d'où cette ambiance), une prod qui sied aux compos à ravir, une pochette aux couleurs particulières. Pour moi, rien à jeter.
Celui aussi de la transition entre le MA d'antan et les expérimentations à venir.
Psychoman IP:83.141.167.109 Invité
Posté le: 16/09/2012 à 11h51 - (28076)
1er album de Morbid que j'ai écouté, il est excellent !
pochette, atmosphère, lourdeur...
mais c'est vrai que parfois on dirait que David Vincent a un peu de mal avec la voix, mais c'est sans doute l'effet voulu. A part sur Hatework où c'est effectivement assez impressionnant !
Dittohead IP:90.32.155.190 Invité
Posté le: 16/09/2012 à 15h09 - (28081)
Juste Enorme!
WhiteNoise Membre enregistré
Posté le: 16/09/2012 à 19h58 - (28085)
Un album énorme découvert il y a maintenant longtemps ! Hatework est une des plus grande " chanson" de death metal de tous les temps( avec le Christ cage d'Immolation)..... !
Floyderz Membre enregistré
Posté le: 17/09/2012 à 09h40 - (28088)
Premier album du groupe acheté à sa sortie...Une baffe! toujours pas remis de Where the Slime Live! C'est gras, bas, oppressant, ça pue, ça suinte et c'est ça qu'est bon!
Mon préféré avec Covenant!
A l'heure où Illud Divi-machin m'a sali les oreilles, ça fait presque de la peine de reparler de cet album!
BORDEL IP:86.70.154.144 Invité
Posté le: 17/09/2012 à 22h28 - (28090)
Encore une chronique de morbid angel par un gars qui n'a absolument rien compris au groupe. Dire que les interludes et morceaux ambiance ne servent à rien, mettre dans le même sac la période Tucker et Illud c'est vraiment flippant. Morbid Angel période Tucker n'a jamais été aussi riche musicalement lyriquement et je dirais même spirituellement.
Va écouter Dagoba mec, c'est suffisant pour toi.
RBD Membre enregistré
Posté le: 31/03/2013 à 19h46 - (29144)
Je ne pense pas que cet album aie beaucoup vieilli. Massif et malsain, c'est avec lui que j'ai découvert le groupe. Les interludes et l'usage intelligent et modéré des synthés me paraissent judicieux et apportent encore une dimension. Mais j'ai vite senti qu'au-delà d'un génie musical incontestable, ce groupe n'était pas trop pour moi : tout ce fatras occultiste…
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Enregistré fin 1994 aux Morrisound Studios, il voit le jeune Erik Rutan (ex Ripping Corpse) alors âgé de 24 ans intégrer la prestigieuse formation, ce qui aura pour effet de perfectionner encore plus la musique du groupe.
D’ailleurs si Trey Azagthoth faisait souvent cavalier seul au niveau des compositions et des idées, le nouveau venu n’écrira pas moins de 5 titres sur cet album, ceux-ci se révélant avec un côté puissant, écrasant et relativement heavy.
C’est d’ailleurs la sensation première qui marque le disque, on est dans le prolongement logique de "Covenant", les morceaux sont plus longs, plus alambiqués mais surtout d’une lourdeur intense, et nous démontre l’album le plus massif de toute la carrière du combo.
S’il apporte moins de nouveauté que les précédents disques, ce côté gras, sombre et oppressant crée une ambiance ténébreuse et rarement atteinte dans le death-metal. Nous sommes désormais très loin de la brutalité d’"Altars of Madness", mais dans une suite et prolongation logique d’un groupe qui souhaite évoluer et expérimenter (malheureusement trop, il suffit de voir la période Tucker et surtout "Illud…" absolument raté sur toute la ligne – et je suis gentil encore).
Nous passerons vite fait en revanche sur la pochette, absolument hideuse, entre les mélanges de couleurs kitch à souhait et un pentagramme totalement loupé, celui qui ne connaît pas le groupe n’aura pas envie d’y mettre une oreille attentive et c’est bien dommage !
« Dominate » qui ouvre les hostilités fait cependant exception, il démarre sur les chapeaux de roue, c’est le morceau le plus rapide et le plus court de l’album (2min39s). Le brise-nuque parfait pour se mettre dans l’ambiance !
La batterie de Pete Sandoval est mixée très en avant, et les parties de double n’ont jamais aussi bien sonné, les guitares ont une lourdeur bienvenue tout comme la basse qui a retrouvé sa puissance perdue sur "Covenant". David Vincent a rarement aussi bien chanté, son chant presque sans artifice vient du fond des tripes et il a un côté angoissant et jouissif.
Bref une production énorme, étouffante et même suffocante au service d’une musique qui le mérite.
« Where the Slime Live » est un monstre de lourdeur, sous son côté simpliste et répétitif il révèle un groupe au sommet, tant le riff principal est technique, la partie de double de Sandoval est d’une précision incroyable, et un clip en sera même tiré (le solo sera coupé en partie pour en faire une version courte pour MTV), un des sommets de l’album et du groupe.
« Eyes to See, Ears to Hear » autre grand moment de l’album avec ce refrain entêtant au possible, la patte du groupe est tout de suite reconnaissable. Le titre le plus identifiable du groupe composé sur le disque.
Après un interlude qui n’amène pas grand-chose (je n’ai jamais compris pourquoi ils s’obstinent à en mettre, ça casse le rythme de l’album) voilà un autre brûlot surpuissant « Nothing but Fear » qui monte lentement pour accélérer et finir par du blast où Sandoval nous prouve une fois encore qu’il est bien un des plus grands batteurs de la scène extrême.
« Dawn of the Angry » et ses accents Covenantiens est une de mes préférées. Gros riff, grosse rythmique, refrain accrocheur et une grosse cassure au milieu de titre calme le tout avant de repartir de plus belle et les solos hyper inspirés des deux compères finissent d’achever l’auditeur.
« This Means War » est un autre titre facilement reconnaissable du style du groupe, il faut plusieurs écoutes pour bien saisir les nuances du morceau.
Débarque ensuite le cas "Caesar's Palace", qui a été énormément controversé, entre sa longueur excessive (6min20s) et son côté fourre-tout expérimental il me laisse froid et complètement hermétique (la suite de leur discographie malheureusement partira dans cette direction, il suffit de voir le honteux "Too Extreme").
Après un autre entracte, retour au dur avec « Inquisition » très classique, avant de finir sur « Hatework » qui joue le rôle de feu d’artifice pour la fin.
Une intro incroyable où on a l’impression que les guerriers de l’enfer se mettent en rang et sont prêts à envahir le monde, David Vincent joue le rôle du Général en chef motivant les troupes. A la fois guerrier et occulte ce titre est mis en lumière par un riff puissant et une fin inexorable conclue par un solo judicieux terminant cet album qui requiert plusieurs écoutes tant la densité des morceaux est présente.
Bref ça sent la magie noire, les bougies, le sang, la sueur et la putréfaction par tous les bouts.
Pour résumer, l’album le plus abouti du groupe (mélange de brutalité moins présente, de lourdeur et lenteur assumée et de début d’expérimentation, les solos ont énormément évolué et l’influence Rutaniesque y est présente) qui a énormément divisé à sa sortie mais qui aujourd’hui est reconnu comme un classique à part entière.
Rédigé par : GabinEastwood | 1995 | Nb de lectures : 3787